shogun: total war et l'extension officielle mongol invasion contient ...

même des enfants. Les Hojo agirent comme shikken ou régents, le pouvoir officiel semblant
être entre les mains d'un Shogun gouvernant au nom d'un Empereur lointain, alors qu'ils
dirigeaient véritablement le pays. Les Hojo savaient parfaitement que le pouvoir est plus
important qu'un titre.
Cet arrangement quelque peu compliqué fonctionna suffisamment bien pour permettre aux
Hojo de détenir le pouvoir jusqu'en 1333. En 1274 et en 1281, les Hojo organisèrent la
résistance face à l'envahisseur mongol, Koubilaï Khan. L'expédition mongole n'échappa pas
au désastre : un typhon providentiel appelé kami-kaze ou vent divin sauva le Japon. La
bataille contre les Mongols avait cependant considérablement affaibli les ressources du clan
Hojo, et l'autorité finit par leur échapper. Ils furent incapable de résister quand l'Empereur
Go-Daigo restaura le pouvoir impérial en 1333.
Go-Daigo fit effectivement des tentatives et pour se débarrasser du shogunat mais il dut
faire face à la rébellion de ses vassaux, les Ashikaga. Ceux-ci chassèrent Go-Daigo de Kyoto
et installèrent un autre Empereur – qu'ils contrôlaient directement – sur le trône. La "guerre
des cours" fit rage pendant 56 ans pendant lesquels Go-Daigo et ses héritiers affrontèrent
les Shogun Ashikaga et leur Empereur. En 1392, un émissaire du clan Ashikaga réussit à
convaincre leur ennemi, le véritable Empereur, d'abdiquer et de remettre les joyaux de la
couronne ainsi que les autres cadeaux divins.
Leur pantin étant maintenant considéré comme Empereur légitime, les Shoguns Ashigaka
s'épanouirent, mais leur règne n'allait pas être de tout repos. En 1441, le Shogun Ashikaga
Yoshinori fut assassiné et remplacé par son fils de huit ans. Il mourut lui aussi, et son plus
jeune frère, Yoshimasa, lui succéda. Bien qu'ayant occupé le poste de Shogun pendant 30
ans, Ashikaga Yoshimasa n'a pas pu – ou plus exactement n'a pas su – empêcher le déclin de
sa famille. Le véritable pouvoir était passé des mains du Shogun aux autres grandes familles
de samouraï qui s'étaient transformées en une classe héréditaire de seigneurs féodaux : les
daimyo. Les Shogun Ashikaga étaient dans l'incapacité de contrôler ces daimyo et cet échec
devait conduire à un siècle de violences terribles.
sengoku : le pays en guerre
"Confrontez vos troupes à l'annihilation, elles survivront ; plongez-les dans une
situation désespérée et elles vivront. Quand l'homme est en danger, il sait lutter pour
remporter la victoire."
- Sun Tzu, L'art de la guerre.
La période s'étendant de 1477 à 1615 est appelée l'ère Sengoku, ce qui signifie "le pays en
guerre". La majeure partie de Shogun: Gold Edition se situe au cours de cette ère.
La période des Ashikaga fut l'une des plus brillantes, marquée par des manières raffinées,
d'importantes oeuvres littéraires et artistiques, ainsi que par l'avènement du bouddhisme
comme force politique. Pendant que les Shogun Ashikaga se consacraient de plus en plus
aux raffinements de la cérémonie du thé et de la poésie, de grands événements se
préparaient. Avec le temps, les grands propriétaires terriens et les plus grands des samouraï
ne faisaient plus qu'un. Possédant d'énormes domaines et commandant de puissantes
armées, ils auraient rendu envieux plus d'un roi. C'étaient les daimyo.
Le terme daimyo peut être traduit par "celui qui aspire à quelque chose de mieux" et les
aspirants au pouvoir ne manquaient effectivement pas parmi eux ! Tous les daimyo étaient
ambitieux et les plus grands d'entre eux caressaient très certainement le rêve de remplacer
les Ashikaga. C'était parfaitement compréhensible, dans la mesure où ces derniers ne
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s'intéressaient plus au gouvernement du pays. Ashikaga Yoshimasa essaya, par exemple,
d'abdiquer en tant que shogun et engagea son armure pour s'offrir ses coûteux plaisirs
préférés, entre autres des fêtes dédiées à la contemplation de fleurs ! Ce n'était pas
vraiment ce que l'on était en droit d'attendre d'un "commandant suprême soumettant les
barbares" et avec ce genre de comportement, on ne pouvait guère s'attendre à ce qu'il
discipline tous ces daimyo de plus en plus belliqueux qui ne voyaient aucune raison de
respecter l'autorité du shogun.
les ikki et les ashigaru
"Utiliser l'ordre pour contrer le désordre, utiliser le calme pour contrer les clameurs,
voilà l'art de maîtriser le coeur."
- Sun Tzu, L'art de la guerre.
Les daimyo n'étaient pas les seuls à aspirer au meilleur. Au début du XVe siècle, les paysans
traditionnellement soumis avaient atteint les limites de leur patience. En général, et
contrairement aux paysans occidentaux de la même époque, les paysans japonais étaient à
l'abri des dommages causés par les armées. Et en dehors des vols ou de la destruction de
leurs récoltes, leurs vies n'étaient pas menacées. Ils ne risquaient guère d'êtres tués, violés
ou obligés de servir dans une armée quelconque. guère
Par contre, ils avaient d'autres difficultés à affronter, en particulier les percepteurs du
shogun. Les loisirs coûteux et les goûts raffinés nécessitent de l'argent et les percepteurs des
Ashikaga étaient d'une efficacité redoutable pour le collecter. A une certaine époque, l'impôt
avait atteint jusqu'à soixante dix pour cent de la récolte. Cette situation n'était pas faite pour
disposer favorablement les paysans à l'égard de leurs maîtres.
Mais les paysans n'étaient pas les seuls à souffrir parmi les basses couches de la population.
Les ji-samouraï, sorte de "seigneurs paysans" placés entre les samouraï qui passaient leur
temps à se battre et les paysans qui ne faisaient que cultiver la terre, existaient depuis
toujours. Ces samouraï travaillaient la terre mais faisaient également la guerre. Tout comme
les paysans de basse classe, ils ployaient sous le fardeau des impôts et se trouvaient parfois
contraints à demander la protection du daimyo. Bien évidemment, cette protection leur
était accordée en échange de leurs terres pour le clan du daimyo.
Quelque chose devait céder, et ce fut la patience du peuple. Les Ji-samouraï et les paysans
formèrent des groupes de défense mutuels appelés Ikki. De violents mécontentements
populaires donnèrent lieu à une série de révoltes paysannes : en 1428, le soulèvement de
Kyoto eut des répercussions dans tout le Japon. En 1441, les Ikki, croulant sous les impôts
et les dettes se rendirent une nouvelle fois à Kyoto, assiégeant pratiquement la cité,
provoquant des flambées de violences et des incendies volontaires. Après une semaine
d'émeutes, le shogunat Ashikaga annula la dette des paysans envers leurs créditeurs et
usuriers (ce qui n'arrangea pas les affaires personnelles du shogun qui avait recours aux
mêmes financiers pour lui prêter de l'argent !) et définit des règles strictes concernant les
Ikki. Ils revinrent à Kyoto à plusieurs reprises, en 1447, 1451, 1457 et en 1461. En 1457, ils
réussirent par exemple à vaincre une armée de huit cents samouraï !
"Suivre un destin, c’est inciter les gens à suivre le même objectif que leur chef de
manière à ce qu’ils soient prêts à perdre ou à dédier leur vie, sans peur du danger."
- Sun Tzu, L'art de la guerre.
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