THÉRÈSE AUBERT - ADÈLE - Bibliothèque numérique romande
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PRÉFACE NOUVELLE<br />
À <strong>THÉRÈSE</strong> <strong>AUBERT</strong>.<br />
J’ai bien peu de chose à dire de Thérèse Aubert, quoique ce<br />
soit le seul de mes livres que j’aime, et peut-être à cause de cela.<br />
C’est le seul qui ait été écrit sous la puissance d’une impression,<br />
et, pour ainsi dire, d’une nécessité morale ; le seul que j’aie<br />
mouillé de quelques larmes, et que je ne puisse relire encore aujourd’hui<br />
sans pleurer un peu. Cette émotion, que je ne me flatte<br />
pas de faire partager à beaucoup de monde, s’explique par<br />
l’intimité, par la personnalité des souvenirs. S’il me reste le<br />
temps de publier quelques fragments de mon journal de jeune<br />
homme, et l’espoir de distraire et d’intéresser un lecteur sans<br />
sortir du vrai absolu, je serai obligé de revenir sur les mêmes<br />
faits, et on verra que ma fable et mon histoire ne diffèrent que<br />
par de légères circonstances de date et de localité. Dans<br />
l’épisode de Mondyon, dans celui de Jeannette, dans la rencontre<br />
à la ronde des jeunes filles, il n’y a pas un fait, pas un<br />
nom, pas un mot d’invention. Certains détails de ce récit ont été<br />
critiqués avec une grâce toute spirituelle et toute bienveillante,<br />
sous le rapport du goût. Mon respect pour les bienséances de la<br />
pensée, et du style ne m’a pas décidé à les sacrifier, parce que<br />
leur absence aurait enlevé quelque chose a l’ensemble du sentiment<br />
qui me les inspirait, parce que j’éprouvais un triste besoin<br />
de n’en rien perdre pour moi-même, et que si, dans mes trop<br />
nombreux ouvrages, il y en a un que j’aie eu l’intention et le<br />
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