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THÉRÈSE AUBERT - ADÈLE - Bibliothèque numérique romande

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« Chère enfant, lorsque j’écrivis à Thérèse de vous envoyer<br />

au Mans, je me croyais sûr de pouvoir vous rendre avant peu à<br />

votre famille. Vous savez combien mon sort est changé, et<br />

l’intérêt que vous y avez pris m’est connu. Mon seul malheur est<br />

maintenant de ne pouvoir mettre un terme au vôtre. Je n’ai<br />

d’ailleurs aucun danger personnel à courir, ou plutôt j’ai une<br />

certitude si positive d’échapper incessamment à tous les dangers<br />

qui me menacent que si je vous recommande de détruire<br />

ma lettre, c’est dans la vue de ne pas compromettre vos secrets<br />

et votre existence. La mienne est devenue inutile aux malheureux,<br />

et si elle devait se terminer à la suite d’un jugement, la<br />

confiscation priverait ma famille de ses dernières ressources.<br />

C’est pour cela que j’ai résolu d’être libre, et que je m’en suis<br />

ménagé les moyens. Je vous jure que tout a réussi pour cela à<br />

ma satisfaction. Dans l’état où ce dernier événement va vous<br />

laisser, je ne vois rien de mieux à faire pour vous que de retourner<br />

à Sancy. Je vous y engage d’abord dans votre intérêt, parce<br />

que cette maison restera votre asile tant que vous aurez besoin<br />

d’un asile. Plus tard, d’ailleurs, ma fille peut devoir son bonheur<br />

à la liaison qu’elle a contractée avec vous, et trouver dans votre<br />

amitié, dans votre protection, le prix des faibles services de son<br />

père. Elle a besoin de vous dès aujourd’hui. On m’écrit à deux<br />

reprises qu’elle est malade, qu’elle est fort malade, et j’ai peur<br />

encore qu’on ne me dissimule à quel point la vie de ma Thérèse<br />

est compromise. Allez donc à Sancy, chère Antoinette ! c’est son<br />

père qui vous en prie ! et surtout ne parlez pas de ma captivité,<br />

ni devant ma vieille mère, ni devant ma pauvre Thérèse. Je vous<br />

répète que cela n’en vaut pas la peine. Ma captivité va finir.<br />

– 44 –<br />

Pierre Aubert. »<br />

Cette lettre me causait de vives alarmes sur le sort de Thérèse.<br />

Elle ne me rassurait que faiblement sur celui de M. Aubert,<br />

dont je ne comprenais point les ressources et les espérances. La

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