THÉRÈSE AUBERT - ADÈLE - Bibliothèque numérique romande
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– Et où sont-ils, je vous prie de me l’apprendre ?<br />
– En vérité, Antoinette, interrompit Thérèse, je ne sais pas<br />
où tu vas chercher tes questions ? – Que devint ton cousin ?<br />
– Tu penses bien que mon frère ne négligeait rien pour<br />
nous procurer des renseignements positifs sur la situation des<br />
Vendéens, et sur les moyens de les rejoindre. Avant-hier enfin, il<br />
nous apporta la nouvelle qu’en effectuant leur retraite ils<br />
avaient dispersé les républicains sur quelques points rapprochés,<br />
et qu’il en était un où le passage restait libre.<br />
– Et ce point, vous le connaissez ? m’écriai-je.<br />
– Ce fut la question du chevalier. Il n’y avait pas un moment<br />
à perdre. Ils montèrent à cheval et partirent après de<br />
courts adieux, que je tremblais, hélas ! de prolonger, car une<br />
minute de retard pouvait laisser à l’ennemi le temps de leur dérober<br />
cette dernière espérance de salut. Mon pressentiment<br />
n’était pas mal fondé, puisque le domestique qui les a accompagnés<br />
jusque-là ne s’est échappé qu’avec peine, au retour, entre<br />
les colonnes républicaines qui reprenaient possession de tout le<br />
pays, et fermaient toutes les issues.<br />
Possession de tout le pays, et il y avait un passage ! murmurai-je<br />
entre mes dents ; et Mondyon était dans ce château, et<br />
Adolphe ne l’a pas su !…<br />
– Voilà qui est singulier ! reprit Henriette. Il regrettait cet<br />
Adolphe dont tu parles, il le nommait souvent, il espérait quelquefois<br />
le retrouver… Te serait-il connu ?<br />
– Très connu !<br />
– Très connu ! dit Thérèse, et vous rougissez, et vous tremblez<br />
comme Henriette quand elle parle de son cousin… Je vous<br />
sais mauvais gré de m’avoir fait des secrets… –<br />
Je souris de sa méprise, et la conversation changea d’objet<br />
en ce moment. Quand nous arrivâmes chez Henriette, la nuit<br />
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