Cellules souches L
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Organisme catholique<br />
pour la vie et la famille Questions de vie<br />
<strong>Cellules</strong> <strong>souches</strong><br />
Tous les espoirs sont permis … mais à quel prix?<br />
L<br />
es avancées scientifiques des<br />
dernières années laissent<br />
entrevoir des possibilités<br />
inédites de traitement pour<br />
une gamme impressionnante de maladies<br />
et de handicaps, et pour la réparation<br />
d’organes et de tissus humains.<br />
Au dire des chercheurs enthousiastes,<br />
tous les espoirs sont permis. Mais ces<br />
promesses sont-elles trop belles pour être<br />
vraies? Que faut-il en penser? La question<br />
est particulièrement importante puisque la<br />
recherche sur les cellules <strong>souches</strong> humaines<br />
interpelle les consciences individuelles et<br />
collective.<br />
Si les chrétiens appuient toute évolution<br />
de la science profitable à l’être humain, ils<br />
s’attendent cependant à ce que les nouvelles<br />
technologies et les nouveaux traitements<br />
respectent toujours la vie et la dignité<br />
humaines. Qu’en est-il de la recherche sur<br />
les cellules <strong>souches</strong> à cet égard?<br />
Au fil des questions et réponses qui suivent,<br />
il devient possible de se forger une<br />
opinion éclairée sur le sujet, en accord<br />
avec l’éthique chrétienne.
1<br />
Le corps humain se compose d’une myriade<br />
d’éléments infiniment petits appelés<br />
cellules. On pourrait en placer en<br />
moyenne 10 000 sur la pointe d’une épingle 1,<br />
tandis qu’un corps humain typique en compte<br />
environ 100 trillions. 2 Il existe quelque 200 types<br />
de cellules.<br />
Le corps humain commence à se développer<br />
au moment de la fécondation, lorsque le spermatozoïde<br />
et l’ovule se fusionnent pour former la<br />
première cellule d’un nouvel être humain. Cette<br />
cellule est « totipotente », c’est-à-dire qu’elle a la<br />
capacité d’engendrer un tout nouvel organisme.<br />
Il arrive même qu’une cellule totipotente se<br />
détache de la première et engendre un jumeau<br />
ou une jumelle identique!<br />
Environ cinq jours après la fécondation, les cellules<br />
humaines perdent leur capacité de totipotence<br />
et deviennent « pluripotentes ». Chaque cellule<br />
peut encore se spécialiser en l’un ou l’autre<br />
des types de cellules du corps humain, mais ne<br />
peut plus devenir un nouvel être humain. Les cellules<br />
pluripotentes sont souvent appelées « cellules<br />
<strong>souches</strong> embryonnaires » parce qu’on les trouve<br />
chez l’embryon, un nouvel être humain à naître<br />
qui n’a encore que quelques jours. Ces cellules se<br />
trouvent aussi chez le fœtus.<br />
Il existe également des « cellules <strong>souches</strong><br />
adultes » chez toute personne qui est déjà née,<br />
que ce soit un bébé ou un adulte. Elles se trouvent<br />
dans différentes parties du corps, ainsi que<br />
dans le placenta et le sang du cordon ombilical.<br />
Les cellules <strong>souches</strong> adultes sont parfois<br />
appelées « multipotentes »; elles ont la capacité<br />
de se spécialiser en un nombre limité de types de<br />
cellules du corps humain. Des recherches<br />
récentes suggèrent toutefois que certaines cellules<br />
<strong>souches</strong> adultes possèdent la même flexibilité<br />
que les cellules <strong>souches</strong> « pluripotentes » et<br />
seraient capables de se spécialiser en une plus<br />
grande variété de cellules humaines qu’on ne<br />
l’avait d’abord espéré. Parce que les cellules<br />
<strong>souches</strong> adultes se cultivent moins facilement en<br />
Qu’est-ce qu’une cellule souche?<br />
laboratoire que les cellules <strong>souches</strong> embryonnaires,<br />
il est plus difficile de créer des « lignées<br />
de cellules <strong>souches</strong> » adultes en vue de la<br />
recherche.<br />
Toutes les cellules <strong>souches</strong> – embryonnaires et<br />
adultes – aident le corps humain à se construire<br />
et à se réparer. C’est pourquoi elles possèdent<br />
des caractéristiques uniques. Contrairement à la<br />
plupart des cellules humaines, comme les cellules<br />
blanches du sang, les cellules musculaires ou les<br />
cellules nerveuses, qui sont spécialisées pour<br />
assumer une fonction précise, les cellules <strong>souches</strong><br />
peuvent demeurer longtemps non spécialisées.<br />
Elles continuent à se multiplier jusqu’à ce qu’elles<br />
soient requises pour réparer une partie ou l’autre<br />
du corps; à ce moment-là, elles deviennent des<br />
cellules spécialisées comme celles du muscle cardiaque,<br />
des tissus cérébraux ou du foie. En temps<br />
voulu, elles peuvent donc se transformer en l’un<br />
ou l’autre des types de cellules, selon les besoins<br />
du corps.<br />
Recherche sur les cellules <strong>souches</strong><br />
Embryon humain de<br />
quelques<br />
jours<br />
Cellule souche embryonnaire<br />
prélevée sur<br />
l’embryon<br />
<strong>Cellules</strong><br />
nerveuses<br />
Culture de<br />
cellules <strong>souches</strong><br />
embryonnaires<br />
non spécialisées<br />
<strong>Cellules</strong><br />
musculaires<br />
<strong>Cellules</strong><br />
cardiaques<br />
<strong>Cellules</strong><br />
osseuses<br />
Personne<br />
humaine<br />
née<br />
Cellule souche<br />
adulte prélevée<br />
sur la personne<br />
Culture de cellules<br />
<strong>souches</strong> adultes<br />
non spécialisées<br />
Les cellules <strong>souches</strong> se spécialisent en labora-
2<br />
Quels avantages la recherche sur les cellules<br />
<strong>souches</strong> présente-t-elle pour nous?<br />
Produit-elle vraiment des cures miracles?<br />
C’est notre capacité à amener les cellules<br />
<strong>souches</strong> à se spécialiser selon nos besoins<br />
qui provoque tant d’enthousiasme. Si nous<br />
arrivions, par exemple, à orienter les cellules <strong>souches</strong><br />
pour qu’elles deviennent des cellules cérébrales, il<br />
deviendrait possible de réparer les dommages<br />
causés par un accident cérébrovasculaire.<br />
À l’heure actuelle, les scientifiques tentent d’apprendre<br />
à contrôler le développement des cellules<br />
<strong>souches</strong> dans l’espoir de trouver remèdes et<br />
thérapies pour soigner maladies et handicaps. Dans<br />
leur travail de « recherche sur les cellules <strong>souches</strong> »,<br />
ils utilisent aussi bien des cellules <strong>souches</strong> embryonnaires<br />
que des cellules <strong>souches</strong> adultes.<br />
Les cellules <strong>souches</strong> adultes ont déjà fait leurs<br />
preuves; elles ont produit plus de 70 cures et traitements<br />
qui ont soulagé, et même parfois guéri, des<br />
dizaines de milliers de patients. Depuis 40 ans, par<br />
exemple, les transplantations de la moelle osseuse<br />
ont sauvé la vie d’innombrables patients. On utilise<br />
aussi les cellules <strong>souches</strong> adultes pour soigner les<br />
troubles sanguins, y compris la leucémie et les lymphomes,<br />
le diabète, les maladies cardiaques, les<br />
maladies de la vessie et l’incontinence, la sclérose en<br />
plaques, les blessures à la colonne vertébrale, la<br />
maladie de Parkinson, les cancers rénaux avancés,<br />
3<br />
Quels risques présente l’utilisation<br />
de cellules <strong>souches</strong>?<br />
La plupart des risques d’errance sont rattachés<br />
aux cellules <strong>souches</strong> embryonnaires.<br />
Ironiquement, leur danger repose<br />
dans leur grande capacité à se multiplier et à se<br />
transformer en n’importe quelle sorte de cellule –<br />
ce qui constitue également leurs plus grandes<br />
forces. Les scientifiques n’ont pas encore réussi à<br />
contrôler le développement des cellules <strong>souches</strong><br />
embryonnaires; elles peuvent donc se tromper<br />
de spécialisation ou même se multiplier indéfiniment<br />
et créer ainsi des tumeurs cancéreuses.<br />
les accidents cérébrovasculaires et d’autres problèmes<br />
médicaux.<br />
Par contre, la recherche sur les cellules <strong>souches</strong><br />
embryonnaires n’a encore permis de développer<br />
aucun traitement médical pour les êtres humains. 3<br />
Les thérapies fondées sur ce type de cellules n’ont<br />
jamais été testées sur des sujets humains parce<br />
qu’elles demeurent trop risquées.<br />
« La<br />
recherche sur les cellules <strong>souches</strong><br />
somatiques mérite une approbation et un<br />
encouragement lorsqu'elle conjugue de façon<br />
heureuse à la fois le savoir scientifique, la<br />
technologie la plus avancée dans le domaine<br />
biologique et l'éthique qui postule le respect<br />
de l'être humain à tous les stades de son<br />
existence.»<br />
– Le Pape Benoît XVI aux participants<br />
au congrès portant sur le thème<br />
« Les cellules <strong>souches</strong> :<br />
quel avenir pour la thérapie ? »<br />
Académie pontificale pour la vie<br />
(septembre 2006)<br />
L’utilisation de cellules <strong>souches</strong> embryonnaires<br />
peut aussi entraîner un problème de rejet. L’ADN<br />
des cellules <strong>souches</strong> embryonnaires étant différent<br />
de l’ADN du receveur, le système immunitaire<br />
du patient peut décider de rejeter les cellules<br />
<strong>souches</strong> implantées. Jamais ce risque ne se<br />
présente avec les cellules <strong>souches</strong> adultes,<br />
puisqu’elles proviennent des tissus du patient luimême<br />
et possèdent donc le même ADN.
Personne en<br />
attente de tissu<br />
ou d’organe,<br />
ou désireuse<br />
d’être clonée<br />
Le noyau est retiré<br />
de la cellule<br />
Des cellules <strong>souches</strong><br />
sont extraites de<br />
l’embryon…<br />
…et cultivées<br />
en laboratoire<br />
4<br />
Pourquoi la recherche sur les cellules <strong>souches</strong><br />
provoque-t-elle une telle controverse?<br />
Ce ne sont pas toutes les recherches sur les<br />
cellules <strong>souches</strong> qui rencontrent de l’opposition.<br />
Aucune controverse n’entoure la<br />
recherche sur les cellules <strong>souches</strong> adultes parce<br />
qu’elles sont prélevées sur des êtres humains sans<br />
pour autant leur causer de mal. Tout au contraire,<br />
la recherche sur les cellules <strong>souches</strong> embryonnaires<br />
inquiète parce que, à l’heure actuelle, ce type de<br />
cellules ne s’obtient que de deux façons : soit en<br />
les prélevant directement sur des embryons<br />
humains non nés, causant ainsi leur mort, soit en les<br />
prélevant sur des fœtus avortés. 4<br />
5<br />
Les scientifiques clonent déjà des animaux<br />
depuis plusieurs années et certains d’entre<br />
eux espèrent créer des clones humains<br />
dans l’avenir. Le clonage implique la création en<br />
laboratoire d’un nouvel organisme vivant, sans<br />
avoir recours à la fécondation d’un ovule par un<br />
spermatozoïde. Les chercheurs peuvent, par<br />
Clonage<br />
Cellule prélevée<br />
sur le corps de<br />
la personne<br />
Les scientifiques espèrent produire, à partir<br />
de ces cellules, des tissus et des organes<br />
humains à implanter à leurs patients<br />
On entend souvent dire qu’un embryon n’est<br />
qu’un « amas de cellules ». La science révèle<br />
pourtant que l’embryon est un nouvel être<br />
humain vivant et irremplaçable qui commence à<br />
vivre dès le moment où le spermatozoïde<br />
féconde l’ovule. Dès cet instant, il possède son<br />
propre ADN, différent de celui de son père et<br />
de sa mère. Son code génétique identifiable<br />
commence immédiatement à guider sa croissance<br />
et son développement.<br />
La recherche sur les cellules <strong>souches</strong> a-t-elle<br />
quelque chose à voir avec le clonage?<br />
Donneuse<br />
d’ovule<br />
Ovule prélevé<br />
sur la donneuse<br />
L’ovule est vidé de son noyau<br />
Un petit choc électrique provoque<br />
la fusion du noyau et de l’ovule<br />
Un nouvel embryon humain<br />
apparaît et commence à croître<br />
L’embryon pourrait être<br />
implanté dans l’utérus<br />
d’une femme et<br />
continuerait à se<br />
développer jusqu’à la<br />
naissance du clone<br />
Clonage thérapeutique Clonage reproductif<br />
exemple, extraire l’ADN d’une cellule du corps<br />
pour le placer dans un ovule vidé de son propre<br />
noyau; il suffit ensuite de stimuler l’ovule pour<br />
qu’il commence à se développer comme s’il<br />
avait été fécondé par un spermatozoïde.<br />
En utilisant cette technologie, les scientifiques<br />
sont certains que l’embryon cloné possède pratiquement<br />
le même ADN que la personne originale.<br />
Le clone est en fait comme une copie conforme<br />
« synthétique » de la personne originale. Le<br />
clonage permettrait de régler le problème de rejet<br />
rencontré dans la recherche sur les cellules <strong>souches</strong><br />
embryonnaires, parce que les cellules <strong>souches</strong><br />
embryonnaires des clones seraient génétiquement<br />
identiques aux tissus du patient lui-même.<br />
Les chercheurs font une distinction entre clonage<br />
« reproductif » et clonage « thérapeutique ».<br />
Dans le cas du clonage reproductif, l’embryon<br />
cloné serait placé dans l’utérus de la femme, qui<br />
le porterait à terme durant sa grossesse. Quant au<br />
clonage thérapeutique, il vise à créer des clones<br />
uniquement pour leurs cellules <strong>souches</strong>. L’embryon<br />
cloné duquel on prélèverait des cellules <strong>souches</strong><br />
en vue de la recherche de cures et de thérapies<br />
mourrait automatiquement.
6<br />
Pourquoi s’opposer au clonage humain?<br />
L’Organisation mondiale de la santé (OMS)<br />
explique qu’un vaste consensus existe, au<br />
niveau international, contre le clonage<br />
reproductif parmi le public, les scientifiques et les<br />
stratèges politiques. L’OMS rappelle aussi que la<br />
Déclaration universelle sur le génome humain et les<br />
droits humains (UNESCO 1997) rejette le clonage<br />
reproductif comme contraire à la dignité humaine.<br />
En fait, le clonage reproductif « favorise une attitude<br />
utilitariste envers les êtres humains, soit qu’ils<br />
existent pour permettre à d’autres d’arriver à leurs<br />
fins » et « risque de transformer les êtres humains<br />
en objets manufacturés ». 5<br />
L’idée du clonage thérapeutique fait toutefois son<br />
chemin dans les milieux scientifiques et au sein de<br />
la communauté internationale. Nombreux sont<br />
aujourd’hui les gens qui ne semblent plus s’opposer<br />
à la création d’embryons humains clonés, à condition<br />
qu’on ne les laisse pas naître.<br />
D’une perspective catholique, tout clonage<br />
humain est une atteinte à la dignité de la personne<br />
et à la dignité de la procréation humaine, puisque<br />
« le don de la vie humaine doit se réaliser dans le<br />
mariage moyennant les actes spécifiques et exclusifs<br />
des époux, suivant les lois inscrites dans leurs personnes<br />
et dans leur union » 6. Tout enfant a le droit<br />
7<br />
Au Canada, la Loi sur la procréation<br />
assistée adoptée en 2004 interdit toute<br />
forme de clonage humain, pour quelque<br />
raison que ce soit. Elle autorise toutefois la<br />
recherche sur les cellules <strong>souches</strong> adultes et embryonnaires<br />
– recherche qui peut être financée par le<br />
gouvernement fédéral.<br />
Cependant, bien que la recherche sur les cellules<br />
<strong>souches</strong> embryonnaires soit légale, la loi<br />
canadienne ne permet pas la création d’em-<br />
d’être conçu, d’être porté dans le sein de sa mère,<br />
de venir au monde et d’être élevé au cœur d’un<br />
mariage. C’est dans sa relation à ses parents<br />
biologiques que l’enfant découvre le mieux sa propre<br />
identité et parvient à s’épanouir pleinement. Un<br />
enfant cloné serait privé de ces dons précieux. Il<br />
n’aurait même pas de parents biologiques. Créé de<br />
façon asexuelle, il serait plutôt une copie identique<br />
d’une autre personne.<br />
« Dès le moment de la fécondation, c’est-à-dire le<br />
premier moment de l’existence biologique, l’être humain<br />
en développement est vivant et entièrement distinct de<br />
sa mère, qui lui fournit alimentation et protection.<br />
De la fécondation à la vieillesse, c’est le même être<br />
humain vivant qui grandit, se développe, atteint sa maturité<br />
et, éventuellement, meurt. Cet être humain, avec ses caractéristiques<br />
propres, est unique et dès lors<br />
irremplaçable.»<br />
Quelle est la loi au Canada relativement à la recherche<br />
sur les cellules <strong>souches</strong> embryonnaires et au clonage?<br />
– Dr Jerôme Lejeune,<br />
bryons uniquement à des fins de recherche. De<br />
plus, il est illégal d’acheter ou de vendre des<br />
embryons, du sperme, des ovules, de l’ADN<br />
humain ou toute autre cellule en vue de la reproduction<br />
humaine. Il est également interdit de publiciser<br />
la vente d’embryons.<br />
Les scientifiques ne peuvent donc prélever des<br />
cellules <strong>souches</strong> embryonnaires que sur des<br />
embryons « surnuméraires », c’est-à-dire des<br />
embryons qui ont été créés en trop en vue de la
procréation assistée et qui ont ensuite été donnés<br />
par leurs parents pour la recherche scientifique. Les<br />
fœtus avortés sont une autre source de cellules<br />
<strong>souches</strong> embryonnaires, du moment que la mère<br />
acquiesce à l’avortement et au prélèvement des cellules<br />
<strong>souches</strong>.<br />
8<br />
La foi catholique nous dit que la vie humaine<br />
est sacrée et inviolable dès le moment de la<br />
conception. Elle est un don de l’amour de<br />
Dieu qui est la Source et le Maître de la vie. En<br />
créant chaque personne à son image et à sa<br />
ressemblance, Dieu invite ce nouvel enfant à entrer<br />
dans une relation personnelle avec Lui pour l’éternité.<br />
L’Église s’objecte donc à toute activité qui met la<br />
vie de l’embryon en danger, y compris les méthodes<br />
actuelles de recherche sur les cellules <strong>souches</strong><br />
embryonnaires, qui impliquent la destruction<br />
9<br />
Les disciples du Christ sont solidaires de ceux<br />
et celles qui portent la croix de la maladie et<br />
des handicaps. Ils s’inquiètent aussi de ces<br />
êtres humains qui n’en sont qu’au début de leur existence<br />
et qui sont sans défense face aux exigences<br />
de la science. Ils ne placent pas l’embryon avant les<br />
patients souffrants, pas plus qu’ils ne placent les<br />
patients avant les embryons.<br />
Nous reconnaissons que les êtres humains qui<br />
sont déjà nés et les enfants à naître possèdent des<br />
« Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les<br />
miens, c’est à moi que vous l’avez fait.»<br />
(Mt 25,40)<br />
Puisque les chercheurs éprouvent de la difficulté<br />
à acquérir une quantité suffisante d’embryons<br />
humains pour leurs travaux, on assiste présentement<br />
à un phénomène qui préoccupe certains éthiciens<br />
: selon les médias, certaines cliniques conseilleraient<br />
aux femmes qui se soumettent à une<br />
fécondation in vitro de demander la création d’embryons<br />
supplémentaires qui pourraient être donnés<br />
pour la recherche scientifique.<br />
Que pense l’Église catholique de la recherche<br />
sur les cellules <strong>souches</strong> embryonnaires?<br />
des embryons. Ce type de recherche contredit la<br />
loi inscrite par Dieu dans chaque cœur humain :<br />
« Tu ne tueras pas ». Le droit à la vie est le premier<br />
des droits fondamentaux; s’il n’est pas respecté,<br />
d’autres droits seront tôt ou tard menacés.<br />
Comme l’a si bien dit le Pape Jean-Paul II :<br />
« L'être humain doit être respecté et traité comme<br />
une personne dès sa conception, et donc dès ce<br />
moment on doit lui reconnaître les droits de la personne,<br />
parmi lesquels en premier lieu le droit inviolable<br />
de tout être humain innocent à la vie. » 7<br />
L’Église place-t-elle l’embryon humain avant les<br />
patients qui souffrent? Que fait-elle de la possibilité<br />
de guérir tant de maladies et de handicaps?<br />
droits égaux et une dignité égale. L’Église nous dit<br />
que « l’utilisation de l’embryon humain ou d’un<br />
fœtus comme objet ou instrument d’expérimentation<br />
représente un délit à l’égard de leur dignité<br />
d’êtres humains ayant droit au même respect que<br />
l’enfant déjà né et toute personne humaine. » 8<br />
La foi catholique nous rappelle que la science<br />
doit être au service de l’humanité, plutôt que l’être<br />
humain au service de la science. Dieu a créé<br />
l’homme et la femme en leur confiant la terre, et la<br />
science est un moyen d’exercer notre intendance sur<br />
la création. Science et technologie sont de « précieuses<br />
ressources de l'homme quand elles sont<br />
mises à son service et en promeuvent le développement<br />
intégral au bénéfice de tous. » 9 Mais la science<br />
peut aussi être utilisée à mauvais escient; si elle
perd sa conscience, elle met alors en danger la dignité<br />
inhérente et les droits inaliénables de la personne<br />
humaine.<br />
C’est pourquoi nous sommes appelés à tempérer<br />
la recherche scientifique pour qu’elle respecte<br />
toujours la vie humaine. L’Église soutient tout effort<br />
10<br />
Certaines personnes estiment qu’il vaudrait<br />
mieux donner à la science les embryons<br />
créés artificiellement, et qui ne sont pas utilisés<br />
pour la procréation, plutôt que de les « jeter à la<br />
poubelle ». Ils joueraient ainsi un rôle positif puisque<br />
leurs tissus pourraient même servir à l’élaboration de<br />
cures médicales. De même, lorsque la vie d’un fœtus<br />
se termine par un avortement, son corps pourrait être<br />
utile si on en prélevait des cellules <strong>souches</strong>.<br />
Aussi faible et aussi petit soit-il – et même s’il n’est<br />
pas encore né ou se trouve congelé – aucun être<br />
humain ne mérite d’être traité comme un objet pour<br />
parvenir à une fin, aussi bonne soit-elle. La valeur<br />
11<br />
visant à trouver de façon éthique des cures médicales<br />
et des thérapies, y compris la recherche sur<br />
les cellules <strong>souches</strong> adultes. Certains diocèses<br />
étrangers ont même lancé leurs propres programmes<br />
de recherche sur ces cellules ou contribuent<br />
directement au financement de la<br />
recherche sur les cellules <strong>souches</strong> adultes.<br />
Pourquoi ne pas utiliser les embryons créés<br />
« en trop » ou les fœtus avortés qui vont être éliminés<br />
de toute façon?<br />
L<br />
a recherche sur les cellules <strong>souches</strong> adultes<br />
produit déjà des fruits positifs en vue de la<br />
guérison ou de l’amélioration de l’état de<br />
patients atteints de nombreuses maladies. Quant à<br />
elle, la recherche sur les cellules <strong>souches</strong> embryonnaires<br />
laisse entrevoir une tout autre récolte… Pour<br />
accepter ce type de recherche, il faut croire que<br />
certaines personnes peuvent êtres sacrifiées au<br />
profit des autres. Les Canadiens les plus vulnérables<br />
deviendraient un matériau brut qui servirait<br />
à maintenir la santé physique d’autres<br />
citoyens.<br />
Quelle garantie de sécurité avons-nous si notre<br />
société ne respecte plus la dignité inhérente et les droits<br />
inaliénables de chaque être humain? Si certains possè-<br />
d’une personne ne dépend jamais de son utilité pour<br />
la société; elle découle plutôt du fait que cette personne<br />
est créée à l’image et à la ressemblance de Dieu.<br />
La vie humaine possède une dignité inhérente.<br />
L’Église nous rappelle que les parents sont<br />
appelés à sauvegarder la sécurité physique de l’enfant<br />
à naître. Ils n’ont pas le droit de lui enlever le<br />
don précieux de la vie que chacun de nous reçoit<br />
du Créateur. Dès lors, « le consentement informé,<br />
normalement requis pour l'expérimentation clinique<br />
sur l'adulte, ne peut être concédé par les parents,<br />
qui ne peuvent disposer ni de l'intégrité physique ni<br />
de la vie de l'enfant à naître. » 10<br />
La recherche sur les cellules <strong>souches</strong> embryonnaires<br />
pose-t-elle certains risques pour notre vie en société ?<br />
dent un droit de vie ou de mort sur les autres… Comment<br />
résisterons-nous alors aux autres attaques dirigées contre<br />
la vie humaine, comme l’euthanasie, le suicide assisté, le<br />
diagnostic génétique pré-implantatoire, etc.?<br />
En tant que membres de la famille humaine<br />
créée par Dieu, tous les êtres humains sont appelés<br />
à être les gardiens de leurs frères et sœurs. Et, en<br />
tant que disciples du Christ, les chrétiens ont tous à<br />
témoigner de la vérité, à bâtir une société qui<br />
« rétablit la pleine dignité humaine et le droit à la<br />
vie de chaque être humain à partir du premier<br />
instant de son existence et tout au long de sa période<br />
prénatale ». 11 Des années avant de devenir le<br />
Pape Benoît XVI, le cardinal Joseph Ratzinger nous<br />
invitait « à reconnaître aussi comme son prochain
12<br />
Oui, puisque des recherches scientifiques<br />
récentes laissent entrevoir la possibilité<br />
d’obtenir des cellules <strong>souches</strong> pluripotentes<br />
grâce à de nouvelles méthodes inoffensives pour la vie<br />
humaine.<br />
On pourrait, par exemple, amener des cellules<br />
ordinaires du corps humain à se transformer en cellules<br />
<strong>souches</strong> embryonnaires en les « reprogrammant<br />
» pour qu’elles régressent dans leur évolution. 13<br />
Il semble aussi qu’un nouveau type de cellules<br />
<strong>souches</strong> pluripotentes ait été découvert récemment<br />
dans le liquide amniotique. Ces cellules possèdent à la<br />
fois certaines caractéristiques des cellules <strong>souches</strong><br />
embryonnaires et des cellules <strong>souches</strong> adultes. Les scientifiques<br />
ne cachent pas leur optimisme face à cette<br />
1 http://www.becomehealthynow.com/article/bodycell/709<br />
2 http://ask.yahoo.com/20020625.html<br />
3 http://www.stemcellresearch.org/<br />
4 Monitoring Stem Cell Research, President’s Council<br />
on Bioethics (janvier 2004), disponible à l’adresse :<br />
http://www.bioethics.gov/reports/stemcell/chapter1.html<br />
5 Organisation mondiale de la santé, A dozen questions<br />
(and answers) on human cloning, disponible à l’adresse :<br />
http://www.who.int/ethics/topics/cloning/en/<br />
6 Congrégation pour la doctrine de la foi, Donum vitae<br />
(Le respect de la vie humaine naissante et la dignité de la<br />
procréation), 1987, Introduction, no 5.<br />
Organisme catholique<br />
pour la vie et la famille<br />
Prévoit-on arriver un jour à mener la recherche sur les<br />
cellules <strong>souches</strong> embryonnaires de façon éthique?<br />
Ce dépliant a été préparé par l’Organisme catholique<br />
pour la vie et la famille (OCVF). Des exemplaires<br />
sont disponibles au secrétariat de l’OCVF :<br />
2500 promenade Don Reid, Ottawa, ON K1H 2J2;<br />
téléphone : (613) 241-9461, poste 161; télécopieur :<br />
(613) 241-9048; courriel : ocvf@ocvf.ca; site Web :<br />
http://www.ocvf.ca. L’OCVF est parrainé conjointement<br />
par la Conférence des évêques catholiques du<br />
Canada et le Conseil suprême des Chevaliers de<br />
Colomb. Il promeut le respect de la vie et de la dignité<br />
nouvelle source éthique qui pourrait s’avérer précieuse<br />
pour la mise au point de futures thérapies cellulaires.<br />
« Que<br />
les hommes et femmes de science<br />
“utilisent vraiment leurs recherches et leur<br />
habileté technique au service de l’humanité”,<br />
en sachant les subordonner “aux<br />
principes et valeurs d’ordre moral qui<br />
respectent et réalisent la dignité de<br />
l’homme dans toute sa plénitude”.»<br />
(Compendium de la doctrine<br />
sociale de l’Église, no 458)<br />
7 Jean-Paul II, L’Évangile de la vie , 1995, no 60.<br />
8 Congrégation pour la doctrine de la foi, ouvr. cité, I, no 4.<br />
9 Congrégation pour la doctrine de la foi, ouvr. cité,<br />
Introduction, no 2.<br />
10 Congrégation pour la doctrine de la foi, ouvr. cité, I, no 4.<br />
11 Jean-Paul II, Réclamer le droit à la vie de chaque être humain,<br />
Discours à l’Académie pontificale pour la vie, 14 février 1997.<br />
12 Congrégation pour la doctrine de la foi, ouvr. cité, Conclusion.<br />
13 Robert P. George, A Win-win option on stem cells,<br />
Philadelphia Inquirer, 9 mai 2006.<br />
humaines, ainsi que le rôle essentiel de la famille.<br />
Membres du conseil d’administration de l’OCVF<br />
en 2006-2007 :<br />
• M. Mickey Casavant<br />
• Mgr Ronald P. Fabbro, C.S.B.<br />
• Mgr Jean Gagnon<br />
• Mme Andrée Leboeuf<br />
• Mme Sharron McKeever<br />
• Dre Marie Peeters-Ney<br />
• M. Dennis A. Savoie<br />
• Dr. Noël Simard<br />
<strong>Cellules</strong> <strong>souches</strong> : Tous les espoirs sont permis… mais à<br />
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