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LES MISSIONS D'ADRIEN D'EPINAY

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d'Etat de répondre à une motion que l'un des dirigeants de l'Anti-slavery Society, le Dr Lushington, se<br />

proposait de présenter, le 25, à l'effet qu'il ne fût accordé d'indemnité aux propriétaires mauriciens que<br />

pour les esclaves qu'ils justifieraient n'avoir pas été introduits depuis 1810. D'Epinay en fut<br />

profondément indigné. « N'est-il pas infâme, écrivait-il à ce sujet au Comité Colonial, qu'au moment où<br />

l'on l'émancipe les esclaves, on nous recherche encore au sujet de la traite des noirs? Quels biens<br />

peuvent résulter pour eux que leurs maîtres « reçoivent ou ne reçoivent pas une indemnité? N'est-ce pas<br />

prouver clairement que ce n'est pas dans l'intérêt des noirs que l'on agit de la sorte? » 56 Fort<br />

heureusement, avec tous les renseignements qu'il possédait il n'eut pas de peine à mettre Stanley à<br />

même de combattre victorieusement la motion de Lushington.<br />

Le 30 juillet d'Epinay devait encore rencontrer le Secrétaire d'Etat pour discuter la question<br />

d'assemblée coloniale, mais au jour fixé Stanley ne put le recevoir, ayant été retenu au Parlement. Le<br />

lendemain il fut avisé par M. Lefevre que le Secrétaire d'Etat ne pourrait s'occuper des affaires de<br />

Maurice avant trois semaines, n'ayant reçu aucune nouvelle dépêche du gouverneur de la colonie.<br />

D'Epinay se rendit alors à Paris où il passa tout le mois d'août. C'est pendant ce court séjour qu'il passa<br />

avec succès sa licence en droit, au grand étonnement des professeurs de la Faculté.<br />

Aussitôt revenu à Londres, il se rendit au Bureau Colonial où il apprit que le Secrétaire d’Etat était<br />

absent et qu'il le ferait appeler aussitôt qu'on s'occuperait des affaires de Maurice. A partir du 13<br />

septembre 1833 il fut en relations suivies avec le Sous-Secrétaire d'Etat, M. Lefevre, qui se montra très<br />

aimable. D'Epinay ne lâchait pas son idée d'assemblée coloniale. Le 28 il adressait à Lefevre à ce sujet<br />

une importante lettre qu'on lira dans ce recueil 57 .Cependant, le temps passait et il n'obtenait toujours<br />

rien. Ayant hâte de rentrer à Maurice où sa femme lui demandait de revenir, il se fit plus pressant. Le 11<br />

octobre il lui fut répondu que la question d'assemblée coloniale demandait à être longuement étudiée et<br />

que, s'il voulait avoir une réponse, il lui faudrait attendre jusqu'à la fin de décembre, époque vers<br />

laquelle l'examen des affaires de Maurice serait terminé. Résolu à ne point rentrer à Maurice avant<br />

d'avoir obtenu une réponse à ses demandes, il alla donc, en attendant la décision du Secrétaire d'Etat,<br />

faire un second voyage à Paris.<br />

Il y était à peine qu'une lettre le rappela à Londres où il arriva le 11 novembre. Il y apprit une<br />

affreuse nouvelle: la mort d'un de ses enfants survenue à Maurice. Vers le même temps plusieurs lettres<br />

reçues de Maurice lui faisaient savoir que Jeremie, de retour dans la colonie depuis le 29 avril 1833,<br />

n'en faisait qu'à sa guise et soumettait les colons aux pires vexations. S'ingéniant à découvrir partout des<br />

complots contre le gouvernement, il faisait procéder presque tous les jours à des perquisitions et à des<br />

arrestations. Il en voulait surtout aux ex-volontaires. Quelques jours après son retour il avait fait<br />

56 Voir Seconde Mission, No. 17.<br />

57 Voir Seconde Mission, No. 21 ; voir aussi No. 35.<br />

XXVIII

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