Revue belge de numismatique et de sigillographie

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deux pays, et à perdre de vue les possessions qu'ils avaient conser-
vées en Belgique; aussi ne tardèrent-ils point à s'en dessaisir en
faveur des princes belges qu'ils espérèrent attacher à leur cause
et «à leurs personnes en leur inféodant ces possessions éloignées.
En 1204, l'empereur Philippe donna à Henri I er , duc de Bra-
bant, la partie de la ville de Maestricht qui appartenait encore à
l'empire et le comté de Yroenhoven qui en dépendait, à charge de
lui en rendre hommage et de maintenir les privilèges de l'abbaye
ou chapitre de St. Servais. Le duc de Brabant se hâta de prendre
possession de Maestricht et fit entourer cette ville d'une nouvelle
enceinte fortifiée. L'évêque de Liège, qui regardait d'un œil jaloux
l'extension de la puissance brabançonne , s'allia au comte de Looz
pour déclarer la guerre au duc de Brabant, espérant par là acqué-
rir l'entière possession de Maestricht et être débarassé d'un co-
propriétaire vigilant qui l'empêcherait d'empiéter davantage sur
sa juridiction partielle; mais l'évêque fut trompé dans son attente,
car le comte de Looz après avoir essayé de détruire les nouvelles
fortifications de Maestricht, fut battu par l'armée brabançonne,
et forcé de renoncer à toutes les prétentions qu'il formait sur
une partie du comté de Vroenhoven. Après la défaite de son allié,
l'évêque de Liège se vit contraint de traiter avec le duc et de
reconnaître la validité de ses droits sur la ville de Maestricht.
Malgré cet arrangement les évêques de Liège continuèrent d'em-
piéter sur la juridiction brabançonne, et cette conduite donna
lieu à des contestations continuelles et à des troubles graves.
Le duc Jean I er , après beaucoup de tentatives infructueuses , ré-
solut de profiter de l'élection de Jean de Flandre, son beau-frère, au
siège épiscopal de Liège, pour mettre fin à ces dissensions perpé-
tuelles; le duc et l'évêque convinrent de remettre la solution de
toutes ces difficultés à quatre arbitres, qui prononcèrent leur sen-
tence, en 1285. Cette sentence arbitrale, connue sous le nom de
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