Revue belge de numismatique et de sigillographie
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— 312 — faine par les expressions des chartes : « que la monnaie de l'un » baron ne courge pas en la terre de l'autre, faisant en nostre terre » ou es terres des barons. » dit le roi Philippe-le-Hardi. La charte de 1212 parle de monela in terra beati Vedasti. Suivant cette explication, sans nous arrêter à l'S, l'évéque Bauduin, à Utrecht, par l'E, voulait dire episcopalis. Les pièces indéterminées feront présumer la même signification. Les monnaies de Robert, comte d'Artois, par leur E décèlent le droit épiscopal; mais comme par leur caractère elles se présentent comme pièces de circonstance (voyez Hermand, p. 255) on pourrait y supposer la signification de emissa, monnaie mise en circulation. La pièce d'Arras au monogramme de KARL, dans SC, dit si- gnumerucis ou signum civitatis. Celle de Henri à Cambrai, par TCSC, territorii civitatis signum crucis. Les deux de Monlreuil et d'Abbe- ville par CT, territorium civitatis, terrœ, territorii civitatis. Les STCA , dans la monnaie de Nicolas III fabriquée à Cateau-Cambre- sis, signifient signum territorii castri cameracensis. STSO, dans la monnaie audomarienne , signum territorii sancti Omeri. De même ST du comte Robert. Les simples TT de l'indéterminé Gérard, territorium. La monnaie de Tournai porte les ST, ou simplement T. Il serait pour nous très-utile et même très-important de savoir à qui réellement appartenait la monnaie de Tournai, à plusieurs ou à un seul. Ni mon temps ni mes occupations ne me permettent de faire celte recherche, et le hazard ne m'y a pas conduit. L'opinion généralement acceptée dit qu'elle était épiscopale. En 955, l'évéque Fulcher engagea ses droits à l'avoué ou à un des chevaliers. Sa ville et le territoire de Tournai entrèrent sous la domination des comtes de Flandre, en 1057. Le comte, qui avait déjà à sa dispo- sition de nombreuses possessions ecclésiastiques, n'a peut-être pas touché à la monnaie qu'il avait à lui partout ailleurs; mais elle
— 313 — devait subir l'intervention, si ce n'est du châtelain ou de l'avoue, au moins de la cité, de la commune. Ce que je présume est cons- taté dans les temps postérieurs , et pour les temps antérieurs cette intervention semble s'expliquer par la monnaie elle-même. C'est depuis la fameuse vente de la collection de de Renesse que je possède le dessin de la pièce de l'évêque Lambert (voyez pi. VI, n° 3). Cette pièce est entrée dans les mains de Grote de Ha- novre. Je remarquai que ce n'était pas un saint Lambert liégeois, mais un évêque monnayant. Comme le nom de Lambert est peu fréquent parmi les évêques, toutes mes présomptions se portaient vers Tournai où se trouvait, depuis 1112 jusqu'à 1121, un Lam- bert, évêque de Noyon et de Tournai. L'état faible de la pièce, surtout de l'image épiscopale et de la légende cruciale, tenait mon opinion dans l'incertitude. Quelque temps plus tard, M. Westerman de Bielefeld m'a ap- porté une autre pièce qui remplit la plupart des lacunes de la pre- mière (voyez pi. VI, n° 4). Je lui notifiai que c'était une monnaie de Tournai. Enfin, il y a une couple d'années, M. Maurice de Ro- biano me communiqua la sienne (voyez pi. VI, n° 5). Par ces trois variétés, dont vous voyez les dessins ci-joints, tout y est plein : autour de la croix : MONETAE piscopi ; autour de la tête : LÀMBERTI ; dans les cantons de la croix : Signum Tomaci. Signum lerrœ. Les légendes et l'effigie disent que l'évêque monnayait ; la croix et les initiales cantonnées assurent que cette monnaie était locale, ils indiquent que la commune, la ville avec son canton, y participait; au moins, pour lui donner la valeur à la circulation, avait-elle une inspection que l'évêque devait souffrir. A cette époque, après la mort de l'évêque Raldéric, arrivée en 1112, il y eut grande agitation dans le double diocèse de Lambert. La ville et le clergé sollicitaient à Rome la séparation des diocèses. Leur député gagna la cause, et apporta une bulle du pape Paschal ,
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» baron ne courge pas en la terre <strong>de</strong> l'autre, faisant en nostre terre<br />
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<strong>de</strong> 1212 parle <strong>de</strong> monela in terra beati Vedasti.<br />
Suivant c<strong>et</strong>te explication, sans nous arrêter à l'S, l'évéque<br />
Bauduin, à Utrecht, par l'E, voulait dire episcopalis. Les pièces<br />
indéterminées feront présumer la même signification. Les monnaies<br />
<strong>de</strong> Robert, comte d'Artois, par leur E décèlent le droit épiscopal;<br />
mais comme par leur caractère elles se présentent comme pièces<br />
<strong>de</strong> circonstance (voyez Hermand, p. 255) on pourrait y supposer<br />
la signification <strong>de</strong> emissa, monnaie mise en circulation.<br />
La pièce d'Arras au monogramme <strong>de</strong> KARL, dans SC, dit si-<br />
gnumerucis ou signum civitatis. Celle <strong>de</strong> Henri à Cambrai, par TCSC,<br />
territorii civitatis signum crucis. Les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> Monlreuil <strong>et</strong> d'Abbe-<br />
ville par CT, territorium civitatis, terrœ, territorii civitatis. Les<br />
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sis, signifient signum territorii castri cameracensis. STSO, dans la<br />
monnaie audomarienne , signum territorii sancti Omeri. De même<br />
ST du comte Robert. Les simples TT <strong>de</strong> l'indéterminé Gérard,<br />
territorium.<br />
La monnaie <strong>de</strong> Tournai porte les ST, ou simplement T.<br />
Il serait pour nous très-utile <strong>et</strong> même très-important <strong>de</strong> savoir à<br />
qui réellement appartenait la monnaie <strong>de</strong> Tournai, à plusieurs ou<br />
à un seul. Ni mon temps ni mes occupations ne me perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong><br />
faire celte recherche, <strong>et</strong> le hazard ne m'y a pas conduit. L'opinion<br />
généralement acceptée dit qu'elle était épiscopale. En 955, l'évéque<br />
Fulcher engagea ses droits à l'avoué ou à un <strong>de</strong>s chevaliers. Sa<br />
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comtes <strong>de</strong> Flandre, en 1057. Le comte, qui avait déjà à sa dispo-<br />
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pas touché à la monnaie qu'il avait à lui partout ailleurs; mais elle