Revue belge de numismatique et de sigillographie
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— 270 — gogne, de Normandie, de Flandre, de Picardie, de Hainaut, de Hollande. A ses 35,000 hommes, les Liégeois en opposèrent à la hâte 16,000, presque tous gens de métiers, c'est-à-dire, de généreux bourgeois mal armés et nullement disciplinés. Le dimanche 25 septembre 1408, les deux armées se rencontrèrent dans les plaines d'Othée : la cause de la liberté y fut perdue. 15,000 Liégeois restè- rent sur le champ de bataille. Vainqueurs, Jean de Bavière et ses alliés se montrèrent implacables. Comme si le pays ne devait plus former une unité politique, ses chartes et ses privilèges lui furent ravis, ses bannières brûlées, et ses institutions municipales changées. Le signe le plus remarquable de l'indépendance natio- nale, la monnaie, fut décriée : les princes ordonnèrent que leurs monnaies seules auraient cours dans le pays de Liège. Tous leurs actes témoignent qu'ils mettaient en oubli le respect pour l'inviola- bilité des droits des souverains ou de la propriété politique, et Jean de Bavière, en y adhérant avec reconnaissance, décèle qu'il était aussi vil que cruel. Des conditions imposées, voici celle qui concerne la monnaie, et qui est bien la plus dure, la plus vexatoire, la plus intolérable de toutes, car elle rappelait aux vaincus, chaque jour, à chaque instant , leur triste humiliation : » XIII. — Item, ordonnent nousdis seigneurs que les mon- » noies faites et forgiés par eulx ou lung deux ou leurs succes- » seurs ducs et contes desdis duchiés et contés en leurs pays et » seignories , aront course et seront rechuptes et alloweis es Cité » et Pays de Liège, Conté de Looz et autre pays dessus déclarés, » pour telz pris et valleur quilx aront cours et seront alloweis es » pays de nousdis seigneurs et de leurs successeurs ou de l'un » deulx ( 1 ) . » (1). Pawelhars. — De Barante est le seul des historiens à notre con-
— 271 — C'est sans contredit une grande époque politique que celle de Jean de Bavière. La bataille d'Othée en est le point remarquable. C'est d'elle que les évêques font dater leurs droits à la souve- raineté. Jamais source ne fut plus impure. Le pouvoir du reste s'inquiète peu de l'arsenal où il prend les armes qui doivent le faire grandir : elles sont bonnes et honorables dès qu'elles lui assurent le succès. Comme ligne de conduite, il ne connaît que la devise de Charles-Quint : Plus ultra. Le monnayage ayant été interdit aux communes, leurs forges furent détruites , leurs ouvriers dispersés. Désolées par la guerre, ruinées par des amendes pécuniaires , leurs plus courageux habitants exilés ou exécutés , les communes virent l'évêque confisquer leur pouvoir monétaire sans oser faire la moindre réclamation. On ne frappa plus que des espèces absolument épiscopales, et l'atelier de Liège seul les produisit. De ce moment , le droit de monnayage devint un droit régalien dans toute la plénitude et la rigueur du mot. Le gouvernement s'en réserva exclusivement l'exercice. Il inventa bientôt ces lois iniques qui , sans distinguer le plus ou moins de gravité du délit , déclarèrent faux monnayeur quiconque s'ingéra dans la fabrication des monnaies. Des tentatives eurent lieu pour renverser ce gouvernement op- pressif; mais toujours la force triompha. Le 24 décembre 1416 Sigismond passant par Liège , de hardis citoyens lui remontrèrent que lui seul , empereur , ayant le droit d'annuler des privilèges naissance, qui ait recueilli cette disposition de la sentence des princes; voici comment il la résume : « XI Que les monnaies des deux ducs auraient » cours dans le pays de Liège. » Histoire des ducs de Bourgogne , édition de Mr. de Reiflcnberg, t. II. p. 306. — M. de Gcrlache a inséré cette particularité «70 Que leurs monnaies auraient cours dans le pays de Licgc» dans son Histoire de Liège , p. 135. 33
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gogne, <strong>de</strong> Normandie, <strong>de</strong> Flandre, <strong>de</strong> Picardie, <strong>de</strong> Hainaut, <strong>de</strong><br />
Hollan<strong>de</strong>. A ses 35,000 hommes, les Liégeois en opposèrent à la<br />
hâte 16,000, presque tous gens <strong>de</strong> métiers, c'est-à-dire, <strong>de</strong> généreux<br />
bourgeois mal armés <strong>et</strong> nullement disciplinés. Le dimanche 25<br />
septembre 1408, les <strong>de</strong>ux armées se rencontrèrent dans les plaines<br />
d'Othée : la cause <strong>de</strong> la liberté y<br />
fut perdue. 15,000 Liégeois restè-<br />
rent sur le champ <strong>de</strong> bataille. Vainqueurs, Jean <strong>de</strong> Bavière <strong>et</strong> ses<br />
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plus former une unité politique, ses chartes <strong>et</strong> ses privilèges lui<br />
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changées. Le signe le plus remarquable <strong>de</strong> l'indépendance natio-<br />
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actes témoignent qu'ils m<strong>et</strong>taient en oubli le respect pour l'inviola-<br />
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Jean <strong>de</strong> Bavière, en y adhérant avec reconnaissance, décèle qu'il<br />
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» XIII. — Item, ordonnent nousdis seigneurs que les mon-<br />
» noies faites <strong>et</strong> forgiés par eulx ou lung <strong>de</strong>ux ou leurs succes-<br />
» seurs ducs <strong>et</strong> contes <strong>de</strong>sdis duchiés <strong>et</strong> contés en leurs pays <strong>et</strong><br />
» seignories , aront course <strong>et</strong> seront rechuptes <strong>et</strong> alloweis es Cité<br />
» <strong>et</strong> Pays <strong>de</strong> Liège, Conté <strong>de</strong> Looz <strong>et</strong> autre pays <strong>de</strong>ssus déclarés,<br />
» pour telz pris <strong>et</strong> valleur quilx aront cours <strong>et</strong> seront alloweis es<br />
» pays <strong>de</strong> nousdis seigneurs <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs successeurs ou <strong>de</strong> l'un<br />
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