Revue belge de numismatique et de sigillographie

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frappées par l'autorité des municipalités de Dinant, Huy, Fosses,
etc. A ce point de vue, les monnaies sont une preuve authentique
que ces communes jouissaient d'une large indépendance.
L'histoire explique cette situation politique des administrations
locales. Le pays de Liège était une république fédérative. L'évêque
en était simplement le président, selon la lettre des documents
législatifs du XIV e siècle. Quoique le centre de l'industrie et
de la science, et nonobstant sa qualité de capitale, Liège n'était
pas le foyer de l'esprit républicain : il résidait dans chaque com-
mune, dans chaque ville, qui toutes, en quelque sorte, avaient des
lois et des institutions particulières. Elles ne dépendaient du
corps de la république que par les intérêts généraux qui regardaient
également toutes les communautés fédérées. Elles étaient donc for-
tement attachées à leurs privilèges, à leurs droits, qu'elles connais-
saient intimement. Nous allons voir comment la perte d'une bataille,
en dénaturant la sagesse de ce gouvernement républicain, causa
l'anéantissement des monnaieries municipales.
Période épiscopalc. — 1408 à 1794. — En 1590, grâces aux in-
trigues de ses parents, tous princes souverains, Jean de Bavière
fut placé sur le siège épiscopal de Liège. Il était âgé de dix-sept
ans. Le petit bonhomme était illettré, joueur, colère et luxurieux;
il ne pouvait être qu'un mauvais administrateur (1). Son ambition
fut de détruire la prospérité républicaine du gouvernement. Pour y
parvenir, il fallait combattre et vaincre, et ne pas redouter de
tremper ses mains, des mains de prêtre, dans le sang de ses ouail-
les. Aucune considération n'arrêta Jean VI. S'en trouvant la force, il
engagea la lutte civile. Le peuple se souleva. Jean appela à son aide
ses parents, qui lui amenèrent les meilleures troupes de Bour-
(1) Zantfiiet, Chron. Leod., dans YAmplissima collectio^t. V, p. 389.
Houille, Histoire du pays de hivyp % t. I, p. 470.