Revue belge de numismatique et de sigillographie
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— 198 — Surville fut sauvé par cette appréciation heureuse et véritable des pièces de siège, que je ne connaissais pas encore lorsque, par suite de mes études méralliques, je l'ai moi-même timidement présentée dans mes recherches sur les monnaies, médailles, jetons et mé- reaux dont la ville de S^-Omer a été l'objet. Parmi toutes les villes du Nord de la France, S l .-Omer est une de celles qui aient le plus développé le système mérallique. Ses mé- reaux communaux se retrouvent plus variés qu'on ne l'avait d'abord pensé; ses jetons épiscopaux, de présence ouméreaux synodaux sont connus dans beaucoup de lieux; ses méreaux capitulaires sont ex- trêmement communs ; ceux de ses diverses corporations et confré- ries, ceux de son abbaye de S 1 . Bertin sont nombreux et employés à plusieurs usages. Les méreaux de S l .-Omer le cèdent toutefois pour la variété et la quantité aux méreaux très intéressants et ex- cessivement multipliés de sa proche voisine Térouane, ancienne ville principale de la Morinie (1 ). Selon les principes que j'ai posés, la ville de S l .-Omer devait employer de bonne heure, et si les circonstances l'y amenaient, les pièces, méreaux, ou selon l'expression reçue, les monnaies de siège. Ces circonstances se sont présentées, en 1477, lorsque la ville fut assiégée par l'armée française et tenue étroitement bloquée pendant un certain temps. Aussi, des pièces obsidionales parurent- elles à S l .-Omer, peu après la mort de son seigneur Charles-le- Téméraire. Cette date précède de six années , le siège d'Alhama. L'émission de pièces obsidionales, en 1477, dans la ville de S 1 .- Omer, amène des considérations qu'il importe à l'histoire de ne pas laisser passer inaperçues. Olivier de la Marche a écrit cette phrase : (1) Je rassemble les matériaux d'une histoire mérallique de l'Artois et sollicite de mes confrères en numismatique la communication des pièces et documents qui ont trait à ce vaste et intéressant travail.
— 199 — El pour ce que la duchesse de Bourgogne n'esloilpas lors bien fournie d'argent, cedict seigneur de Chanlereine fit pour dix ou douze mille escus de monnoye de plomb et la faisoit courre, et avoit cours parmi S 1 . Orner et à V environ : et par traitlé de temps , il rachapta toute icelle mauvoise monnoye et paya ses créditeurs, qui lui fit grand honneur et grande décharge de conscience (1) . Cet auteur était-il en position de connaître au juste les détails de ce qui s'était passé à l'intérieur de la ville de S'.-Omer, lorsqu'on prit la sage et inusitée résolution de fabriquer des méreaux de siège? le ne le pense pas. Olivier de la Marche est, dans son dire, l'expression de l'autorité supérieure qui veut se rattacher un fait important et qu'il eut été dangereux de présenter dans sa vérité, comme exemple aux com- munes dont, à cette époque, on brisait l'indépendance autant qu'on le pouvait. Était-ce bien le gouverneur, le seigneur de Chantereine, qui devait inventer les pièces obsidionales? (si tout est, comme je le crois, qu'il y ait alors invention). Non, ce n'était pas lui, mais c'était bien plutôt les mayeur et échevins accoutumés à l'emploi des méreaux dans des circonstances analogues à celles que le siège dé- veloppait. Au magistrat de S l.-Omer reviendrait donc le mérite d'avoir donné le premier exemple, connu jusqu'à ce jour, d'émettre des bons métalliques obsidionaux de confiance, si utiles à une population et à une garnison assiégées. La seule étude des usages des temps passés me feront attribuer ce mérite à l'administration communale de S'.-Omer; mais j'ai pour corroborer ce point de vue, des autorités puissantes. Le père Carme qui a fait une Histoire restée manuscrite de la ville de S\-Omer (2) et l'auteur du Manuscrit, n° 810 de la bibliothèque (1) Édition de 1566, page 614. (2) Histoire de la ville et cité de S l.-Omcr ou la couronne des glorieux Saints, S^-Omer et S^.-Bertin. 16i6. 26
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. Orner <strong>et</strong> à V environ : <strong>et</strong> par traitlé <strong>de</strong> temps , il rachapta toute<br />
icelle mauvoise monnoye <strong>et</strong> paya ses créditeurs, qui lui fit grand<br />
honneur <strong>et</strong> gran<strong>de</strong> décharge <strong>de</strong> conscience (1) . C<strong>et</strong> auteur était-il en<br />
position <strong>de</strong> connaître au juste les détails <strong>de</strong> ce qui s'était passé à<br />
l'intérieur <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> S'.-Omer, lorsqu'on prit la sage <strong>et</strong> inusitée<br />
résolution <strong>de</strong> fabriquer <strong>de</strong>s méreaux <strong>de</strong> siège? le ne le pense pas.<br />
Olivier <strong>de</strong> la Marche est, dans son dire, l'expression <strong>de</strong> l'autorité<br />
supérieure qui veut se rattacher un fait important <strong>et</strong> qu'il eut été<br />
dangereux <strong>de</strong> présenter dans sa vérité, comme exemple aux com-<br />
munes dont, à c<strong>et</strong>te époque, on brisait l'indépendance autant qu'on<br />
le pouvait. Était-ce bien le gouverneur, le seigneur <strong>de</strong> Chantereine,<br />
qui <strong>de</strong>vait inventer les pièces obsidionales? (si tout est, comme je<br />
le crois, qu'il y ait alors invention). Non, ce n'était pas lui, mais<br />
c'était bien plutôt les mayeur <strong>et</strong> échevins accoutumés à l'emploi <strong>de</strong>s<br />
méreaux dans <strong>de</strong>s circonstances analogues à celles que le siège dé-<br />
veloppait. Au magistrat <strong>de</strong> S l.-Omer reviendrait donc le mérite<br />
d'avoir donné le premier exemple, connu jusqu'à ce jour, d'ém<strong>et</strong>tre<br />
<strong>de</strong>s bons métalliques obsidionaux <strong>de</strong> confiance, si utiles à une<br />
population <strong>et</strong> à une garnison assiégées. La seule étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s usages<br />
<strong>de</strong>s temps passés me feront attribuer ce mérite à l'administration<br />
communale <strong>de</strong> S'.-Omer; mais j'ai pour corroborer ce point <strong>de</strong> vue,<br />
<strong>de</strong>s autorités puissantes.<br />
Le père Carme qui a fait une Histoire restée manuscrite <strong>de</strong> la ville<br />
<strong>de</strong> S\-Omer (2) <strong>et</strong> l'auteur du Manuscrit, n° 810 <strong>de</strong> la bibliothèque<br />
(1) Édition <strong>de</strong> 1566, page 614.<br />
(2) Histoire <strong>de</strong> la ville <strong>et</strong> cité <strong>de</strong> S l.-Omcr ou la couronne <strong>de</strong>s glorieux<br />
Saints, S^-Omer <strong>et</strong> S^.-Bertin. 16i6.<br />
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