Sous le Haut Patronage du Ministère de la Santé - SFAP

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ACTES SFAP.qxd 09/01/03 17:36 Page 94 MISE EN PLACE EN MAISON DERETRAITE MEDICALISEE DE 140 LITS (DONT 80 EN SECTION CURE MEDICALE) D'UN PROJET DE SOINS PALLITAIFS ET D'ACCOMPAGNEMENT Dr Philippe Thomazeau L'équipe soignante Maison de retraite d'Orchies - 2 Rue de la Poterne - 59310 Orchies Tel : 0320616744 - Fax : 0320678705 Email : pthomazeau@nordnet.fr La souffrance est destructrice ; elle compromet l'équilibre de l'individu, de son entourage familial et soignant. La prévention et le traitement de la souffrance sous toutes ses composantes, assurent au patient, des conditions de soins apaisées ; ce qui concourt à l'amélioration de la qualité des soins. 1/ A l'origine, il y a 6 ans, en 1996 prise de conscience Etat des Lieux Orchies (Nord), 7 300 habitants. Année 1996. La Maison de retraite à l'architecture moderne et au confort du plus haut niveau, voit le vieillissement progressif de ses résidents et l'augmentation du nombre des décès enregistrés chaque année. Les personnes âgées admises sont de plus en plus dépendantes et nécessitent un niveau de soins de plus en plus grand. Si la Maison de retraite était un lieu de vie, il est apparu à l'évidence qu'elle était aussi le lieu du mourir. Cette notion " lieu du mourir " et des conséquences que cela impliquait n'avait fait l'objet d'aucune réflexion. L'accompagnement difficile de quelques résidents en fin de vie, la souffrance physique et morale de ces personnes qui n'était pas prise en compte jusque là de façon satisfaisante, le désarroi des familles et de l'équipe soignante ont permis l'émergence d'une réflexion sur la nécessité d'une prise en charge globale de la fin de vie. A l'époque, près d'Orchies, tant en milieu hospitalier qu'en milieu associatif, il n'existait pas de " référents palliatifs et d'accompagnement " de terrain. La nécessité de l'élaboration d'un projet de soins palliatifs et d'accompagnement au sein même de la Maison de retraite était devenue une évidente nécessité, 2/ Elaboration du projet Le but final du projet était de pouvoir faire bénéficier la personne âgée en fin de vie, qu'elle soit malade ou non, du meilleur accompagnement possible. Cela passait par la prise en compte de la pluridisciplinarité de tous et d'un nouvel état d'esprit. Un groupe de travail et de réflexion composé dudecin, infirmières, aides-soignantes, ASH, personnel administratif et des personnes sensibilisées au problème de l'accompagnement en fin de vie, a réfléchi à l'élaboration de ce projet. Plutôt que de vouloir faire tout, tout de suite, avec tout le monde, la réalisation étape par étape a été préférée. II est apparu très vite que ce projet ne pouvait pas fonctionner sans la formation de tous les acteurs de soins, sans la collaboration avec la direction de l'établissement, sans le financement des formations et de l'achat du matériel sans la création d'un équipe de bénévoles. 3/ Réalisation du Projet - Formation des médecins infirmières AS et ASH Plutôt qu'une formation dispensée par des organismes de formation, il a été préféré la voie universitaire : DIUSP pour ledecin et DU pour les infirmières. Ces formations sur deux années par la richesse de leur enseignement théorique et par leurs stages pratiques, par l'implication importante qu'elles imposaient et par les rencontres qu'elles permettaient étaient le meilleur choix. Le financement pour les infirmières était assuré sur le budget formation de l'établissement. Les Aides Soignantes ainsi que les ASH ont suivi à la maison de retraite une formation d'initiation aux soins palliatifs et à l'accompagnement dispensée par des enseignants du milieu professionnel impliqués dans les Soins palliatifs. Ici encore, le financement de cette formation a été assuré par la Maison de retraite. - Elaboration du projet en partenariat avec l'administration Le projet a vite été un " plus " pour l'administration qui a contribué à son financement de par la prise en charge de certains aspects de la formation du personnel et a permis sa réalisation institutionnelle. Le projet a permis d'offrir aux familles la garantie que leurs parents resteraient pensionnaires de la Maison de retraite jusqu'à leur dernier souffle et cela dans les meilleures conditions de prise en charge des symptôme de fin de vie, avec un accompagnement humain et spirituel digne. L'application la plus immédiate a été la possibilité du maintien du corps dans la chambre après le décès afin de permettre à la famille, aux voisins résidents de venir se recueillir devant la personne décédée avant la ritualisation de la présentation du corps en chambre funéraire. La mort cessant d'être escamotée, enfin connue et ainsi réintégrée au long cheminement de la vie, devient moins angoissante. Les familles ont ainsi eu la possibilité de veiller leurs proches en fin de vie et se sont vu offrir la possibilité de se réunir dans une pièce conviviale. Ce rôle de promotion fait par l'administration est important et officialise auprès du public et des organismes de tutelle l'application d'un tel projet. La Loi de 1999 offrant à chaque personne le droit aux soins palliatifs a également facilité la mise en place du projet - Recherche de financement Le projet a trouvé un parrainage auprès de la Fondation d e France, d'Associations comme les Lions Club, les donneurs de sang bénévoles… La CNAM avec le relais de la SFAP a assuré en partie le financement de la formation des bénévoles. Le conseil d'administration de la Maison de retraite a également contribué au financement des diverses actions. - Achat de matériel L'expérience prouvant qu'il est parfois difficile de se procurer au pied lele matériel requis par l'état de santé terminal d'un résident, un minimum d'achat de matériel s'impose. Disposer de pousse-seringue électrique, d'appareil aérosol, de nutripompe, de matelas anti-escarres 100

ACTES SFAP.qxd 09/01/03 17:36 Page 95 ainsi que de tous les médicaments permettant la prise en charge des symptômes de fin de vie est une nécessité. - Création d'une association de bénévoles, leur formation, le financement de cette formation, la convention passée avec la Maison de retraite… Une Association de bénévoles adhérant à la charte de la SFAP a été créée en 2001. Leur formation à l'écoute (60 heures) a été assurée et financée pour partie par la CNAM et pour partie par la Maison de retraite avec laquelle l'association a passé une convention. L'intervention des bénévoles auprès des résidents se fait dans l'esprit d'équipe pluridisciplinaire. - Mise en place d'un groupe de parole Afin de pallier à la souffrance morale des bénévoles et des soignants, il a été décidé la création d'un groupe de parole. Le financement des intervention du superviseur se heurte toujours à l'heure actuelle à des problèmes dans la répartition du financement entre bénévoles et personnel salarié. 4/ Fonctionnement du projet - Cadre Ethique La réflexion éthique doit sous-tendre chaque intervention de l'équipe que nous voulons la plus interdisciplinaire possible. En Maison de retraite médicalisée, les situations palliatives ne sont pas, loin s'en faut, représentées uniquement par les cancers. Les affections cardio-vasculaires, neurologiques, rénales ou pulmonaires offrent un large éventail de pathologies diverses qui en fin d'évolution deviennent des situations palliatives. Entrer dans le très grand âge, c'est de facto entrer dans une démarche de soins palliatifs. Le vieillissement n'est pas en soi une maladie il ne fait que diminuer les performances des différents organes, que ce soit bien sûr à l'effort mais aussi au repos. Ce n'est pas une seule affection mais un ensemble de défaillances, qui fait que le vieillard entre dans un processus palliatif. Il s'agit d'une situation complexe que l'on doit évaluer attentivement et qui requiert la réponse la mieux adaptée. Il faut bien poser la question du bénéfice par rapport au risque de chaque examen ou traitement et, chaque fois que cela est possible, respecter l'autonomie du patient. Chaque situation qui fait la singularité de chaque personne âgée en fin de vie doit être correctement évaluée et constamment réévaluée. L'information aux familles doit toujours être claire et sans ambiguïté, chaque acte ou décision expliqués. - Cadre juridique II n'est pas inutile de rappeler la Loi du 9 juin 1999 qui assure aux soins palliatifs une assise légale et un développement pérenne. Cette Loi a le grand mérite d'apporter un cadre légal à la pratique des soins palliatifs et de l'accompagnement que ce soit en milieu hospitalier ou, pour ce qui nous concerne, en Maison de retraite. Cette Loi comporte : - Art. L. 1 A. l'établissement du droit d'accéder aux soins palliatifs et un accompagnement pour toute personne dont l'état le requiert ; - Art. L. l" B. Les soins palliatifs sont des soins actifs et continus pratiqués par une équipe interdisciplinaire en institution ou à domicile. Ils visent à soulager la douleur, apaiser la souffrance psychique, à sauvegarder la dignité de la personne malade et à soutenir son entourage ; - Art. 7. Alinéas L. 710-3-1 du code de la santé publique : Les établissements de santé et les établissements médico-sociaux mettent en oeuvre les moyens propres à prendre en charge la douleur des patients qu'ils accueillent et à assurer les soins palliatifs que leur état requiert, quelles que soient l'unité et la structure de soins dans laquelle ils sont accueillis. L'Association des bénévoles a par ailleurs passé une convention conforme à une convention type définie par décret en Conseil d'Etat. Les bénévoles, formés à l'accompagnement de la fin de vie et appartenant à l'Association de la Maison de retraite qui les a sélectionnés, avec l'accord du patient ou de ses proches, sans interférer avec la pratique des soins médicaux ou paramédicaux, en pluridisciplinarité, apportent leur concours à l'équipe soignante en participant à l'ultime accompagnement du résident. Chaque membre de l'Association des bénévoles s'engage à respecter les principes d'une charte qui définit les principes qui régissent leur action Ces principes portent notamment sur le respect des opinions philosophiques on religieuses de la personne accompagnée, le respect de sa dignité et de son intimité, la discrétion, la confidentialité, et l'absence d'interférence dans les soins. - Fonctionnement en principe Quand un résident entre en situation palliative, nous nous appuyons beaucoup sur l'outil méthodologique que le Dr Gomas a développé et qu'il appelé DDE (démarche pour une décision éthique). Cette démarche, qui dans tous les cas, restera singulière et unique car centrée sur une personne, permet de faire l'inventaire des données cliniques, des ressources humaines et des données techniques et scientifiques concernant à la fois le patient et les acteurs des soins ainsi que les bénévoles. Cet inventaire réalisé, la délibération interdisciplinaire devient possible suivie de la mise en oeuvre de la décision consensuelle. 5/ L'avenir de ce projet, son évolution et ses limites Constitué autour de l'équipe soignante de base de la Maison de retraite, médecin de 1'établissement, infirmières, AS et ASH, élaboré pas à pas et étape à étape, l'avenir de ce projet et sa pérennité tiennent à son ouverture aux intervenants extérieurs à la Maison de retraite. Son existence doit être connue des autorités de tutelle. L'information doit se -faire d'abord en direction des médecins traitants qui ne sont pas toujours formés aux soins palliatifs, sont parfois réticents ou craignent de perdre leur primauté décisionnelle. Il convient de les informer de la possibilité qu'ils ont de s'appuyer sur une équipe diplômée, formée et compétente. L'information également diffusée auprès du public, des résidents, de leurs proches est importante et valorisante pour la Maison de retraite. L'existence du projet contribue à créer un sentiment de sérénité pour les personnes âgées et leur famille. L'évaluation de l'exécution du projet doit être constante et permet son amélioration. La supervision permettra une relecture régulière de ce qui est entrepris. Les limites du projet sont de deux sortes : institutionnelle et humaine. La continuité des soins et l'accompagnement la nuit ne sont bien assurés que grâce à la participation bénévole notamment des infirmières de la Maison de retraite, avec le risque d'épuisement qu'ils font courir. L'embauche de personnel supplémentaire, la mise à disposition de personnel pour une durée par définition imprécise ou de nouvelles formes de rémunération sont des pistes à explorer pour améliorer le service rendu la nuit. Ce projet a 6 ans. D'une situation de carence dans la prise en charge palliative et dans 1'accompagnement des personnes âgées résidentes, on est passé à une meilleure prise en charge globale de ces personnes, on a pris l'habitude de l'interdisciplinarité et des décisions éthiques consensuelles et on a complètement intégré aux projets de vie et de soins l'accompagnement de la fin de vie des résidents. 101

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ainsi que <strong>de</strong> tous <strong>le</strong>s médicaments permettant <strong>la</strong> prise en charge <strong>de</strong>s symptômes <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> vie est une nécessité.<br />

- Création d'une association <strong>de</strong> bénévo<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>ur formation, <strong>le</strong> financement <strong>de</strong> cette formation, <strong>la</strong> convention passée avec <strong>la</strong> Maison <strong>de</strong><br />

retraite…<br />

Une Association <strong>de</strong> bénévo<strong>le</strong>s adhérant à <strong>la</strong> charte <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>SFAP</strong> a été créée en 2001. Leur formation à l'écoute (60 heures) a été assurée et<br />

financée pour partie par <strong>la</strong> CNAM et pour partie par <strong>la</strong> Maison <strong>de</strong> retraite avec <strong>la</strong>quel<strong>le</strong> l'association a passé une convention.<br />

L'intervention <strong>de</strong>s bénévo<strong>le</strong>s auprès <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nts se fait dans l'esprit d'équipe pluridisciplinaire.<br />

- Mise en p<strong>la</strong>ce d'un groupe <strong>de</strong> paro<strong>le</strong><br />

Afin <strong>de</strong> pallier à <strong>la</strong> souffrance mora<strong>le</strong> <strong>de</strong>s bénévo<strong>le</strong>s et <strong>de</strong>s soignants, il a été décidé <strong>la</strong> création d'un groupe <strong>de</strong> paro<strong>le</strong>. Le financement <strong>de</strong>s<br />

intervention <strong>du</strong> superviseur se heurte toujours à l'heure actuel<strong>le</strong> à <strong>de</strong>s problèmes dans <strong>la</strong> répartition <strong>du</strong> financement entre bénévo<strong>le</strong>s et<br />

personnel sa<strong>la</strong>rié.<br />

4/ Fonctionnement <strong>du</strong> projet<br />

- Cadre Ethique<br />

La réf<strong>le</strong>xion éthique doit sous-tendre chaque intervention <strong>de</strong> l'équipe que nous voulons <strong>la</strong> plus interdisciplinaire possib<strong>le</strong>.<br />

En Maison <strong>de</strong> retraite médicalisée, <strong>le</strong>s situations palliatives ne sont pas, loin s'en faut, représentées uniquement par <strong>le</strong>s cancers. Les affections<br />

cardio-vascu<strong>la</strong>ires, neurologiques, réna<strong>le</strong>s ou pulmonaires offrent un <strong>la</strong>rge éventail <strong>de</strong> pathologies diverses qui en fin d'évolution <strong>de</strong>viennent<br />

<strong>de</strong>s situations palliatives.<br />

Entrer dans <strong>le</strong> très grand âge, c'est <strong>de</strong> facto entrer dans une démarche <strong>de</strong> soins palliatifs.<br />

Le vieillissement n'est pas en soi une ma<strong>la</strong>die il ne fait que diminuer <strong>le</strong>s performances <strong>de</strong>s différents organes, que ce soit bien sûr à l'effort<br />

mais aussi au repos. Ce n'est pas une seu<strong>le</strong> affection mais un ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong> défail<strong>la</strong>nces, qui fait que <strong>le</strong> vieil<strong>la</strong>rd entre dans un processus<br />

palliatif. Il s'agit d'une situation comp<strong>le</strong>xe que l'on doit évaluer attentivement et qui requiert <strong>la</strong> réponse <strong>la</strong> mieux adaptée. Il faut bien poser <strong>la</strong><br />

question <strong>du</strong> bénéfice par rapport au risque <strong>de</strong> chaque examen ou traitement et, chaque fois que ce<strong>la</strong> est possib<strong>le</strong>, respecter l'autonomie <strong>du</strong><br />

patient. Chaque situation qui fait <strong>la</strong> singu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong> chaque personne âgée en fin <strong>de</strong> vie doit être correctement évaluée et constamment réévaluée.<br />

L'information aux famil<strong>le</strong>s doit toujours être c<strong>la</strong>ire et sans ambiguïté, chaque acte ou décision expliqués.<br />

- Cadre juridique<br />

II n'est pas inuti<strong>le</strong> <strong>de</strong> rappe<strong>le</strong>r <strong>la</strong> Loi <strong>du</strong> 9 juin 1999 qui assure aux soins palliatifs une assise léga<strong>le</strong> et un développement pérenne.<br />

Cette Loi a <strong>le</strong> grand mérite d'apporter un cadre légal à <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong>s soins palliatifs et <strong>de</strong> l'accompagnement que ce soit en milieu hospitalier<br />

ou, pour ce qui nous concerne, en Maison <strong>de</strong> retraite.<br />

Cette Loi comporte :<br />

- Art. L. 1 A. l'établissement <strong>du</strong> droit d'accé<strong>de</strong>r aux soins palliatifs et un accompagnement pour toute personne dont l'état <strong>le</strong> requiert ;<br />

- Art. L. l" B. Les soins palliatifs sont <strong>de</strong>s soins actifs et continus pratiqués par une équipe interdisciplinaire en institution ou à domici<strong>le</strong>. Ils<br />

visent à sou<strong>la</strong>ger <strong>la</strong> dou<strong>le</strong>ur, apaiser <strong>la</strong> souffrance psychique, à sauvegar<strong>de</strong>r <strong>la</strong> dignité <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne ma<strong>la</strong><strong>de</strong> et à soutenir son entourage ;<br />

- Art. 7. Alinéas L. 710-3-1 <strong>du</strong> co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique : Les établissements <strong>de</strong> santé et <strong>le</strong>s établissements médico-sociaux mettent en oeuvre<br />

<strong>le</strong>s moyens propres à prendre en charge <strong>la</strong> dou<strong>le</strong>ur <strong>de</strong>s patients qu'ils accueil<strong>le</strong>nt et à assurer <strong>le</strong>s soins palliatifs que <strong>le</strong>ur état requiert, quel<strong>le</strong>s<br />

que soient l'unité et <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> soins dans <strong>la</strong>quel<strong>le</strong> ils sont accueillis.<br />

L'Association <strong>de</strong>s bénévo<strong>le</strong>s a par ail<strong>le</strong>urs passé une convention conforme à une convention type définie par décret en Conseil d'Etat. Les<br />

bénévo<strong>le</strong>s, formés à l'accompagnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> vie et appartenant à l'Association <strong>de</strong> <strong>la</strong> Maison <strong>de</strong> retraite qui <strong>le</strong>s a sé<strong>le</strong>ctionnés, avec<br />

l'accord <strong>du</strong> patient ou <strong>de</strong> ses proches, sans interférer avec <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong>s soins médicaux ou paramédicaux, en pluridisciplinarité, apportent <strong>le</strong>ur<br />

concours à l'équipe soignante en participant à l'ultime accompagnement <strong>du</strong> rési<strong>de</strong>nt.<br />

Chaque membre <strong>de</strong> l'Association <strong>de</strong>s bénévo<strong>le</strong>s s'engage à respecter <strong>le</strong>s principes d'une charte qui définit <strong>le</strong>s principes qui régissent <strong>le</strong>ur action<br />

Ces principes portent notamment sur <strong>le</strong> respect <strong>de</strong>s opinions philosophiques on religieuses <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne accompagnée, <strong>le</strong> respect <strong>de</strong> sa<br />

dignité et <strong>de</strong> son intimité, <strong>la</strong> discrétion, <strong>la</strong> confi<strong>de</strong>ntialité, et l'absence d'interférence dans <strong>le</strong>s soins.<br />

- Fonctionnement en principe<br />

Quand un rési<strong>de</strong>nt entre en situation palliative, nous nous appuyons beaucoup sur l'outil méthodologique que <strong>le</strong> Dr Gomas a développé et qu'il<br />

appelé DDE (démarche pour une décision éthique).<br />

Cette démarche, qui dans tous <strong>le</strong>s cas, restera singulière et unique car centrée sur une personne, permet <strong>de</strong> faire l'inventaire <strong>de</strong>s données<br />

cliniques, <strong>de</strong>s ressources humaines et <strong>de</strong>s données techniques et scientifiques concernant à <strong>la</strong> fois <strong>le</strong> patient et <strong>le</strong>s acteurs <strong>de</strong>s soins ainsi que <strong>le</strong>s<br />

bénévo<strong>le</strong>s. Cet inventaire réalisé, <strong>la</strong> délibération interdisciplinaire <strong>de</strong>vient possib<strong>le</strong> suivie <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en oeuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision consensuel<strong>le</strong>.<br />

5/ L'avenir <strong>de</strong> ce projet, son évolution et ses limites<br />

Constitué autour <strong>de</strong> l'équipe soignante <strong>de</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> Maison <strong>de</strong> retraite, mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> 1'établissement, infirmières, AS et ASH, é<strong>la</strong>boré pas à pas<br />

et étape à étape, l'avenir <strong>de</strong> ce projet et sa pérennité tiennent à son ouverture aux intervenants extérieurs à <strong>la</strong> Maison <strong>de</strong> retraite. Son existence<br />

doit être connue <strong>de</strong>s autorités <strong>de</strong> tutel<strong>le</strong>.<br />

L'information doit se -faire d'abord en direction <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins traitants qui ne sont pas toujours formés aux soins palliatifs, sont parfois<br />

réticents ou craignent <strong>de</strong> perdre <strong>le</strong>ur primauté décisionnel<strong>le</strong>. Il convient <strong>de</strong> <strong>le</strong>s informer <strong>de</strong> <strong>la</strong> possibilité qu'ils ont <strong>de</strong> s'appuyer sur une équipe<br />

diplômée, formée et compétente.<br />

L'information éga<strong>le</strong>ment diffusée auprès <strong>du</strong> public, <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nts, <strong>de</strong> <strong>le</strong>urs proches est importante et valorisante pour <strong>la</strong> Maison <strong>de</strong> retraite.<br />

L'existence <strong>du</strong> projet contribue à créer un sentiment <strong>de</strong> sérénité pour <strong>le</strong>s personnes âgées et <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong>.<br />

L'évaluation <strong>de</strong> l'exécution <strong>du</strong> projet doit être constante et permet son amélioration. La supervision permettra une re<strong>le</strong>cture régulière <strong>de</strong> ce qui<br />

est entrepris.<br />

Les limites <strong>du</strong> projet sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sortes : institutionnel<strong>le</strong> et humaine. La continuité <strong>de</strong>s soins et l'accompagnement <strong>la</strong> nuit ne sont bien assurés<br />

que grâce à <strong>la</strong> participation bénévo<strong>le</strong> notamment <strong>de</strong>s infirmières <strong>de</strong> <strong>la</strong> Maison <strong>de</strong> retraite, avec <strong>le</strong> risque d'épuisement qu'ils font courir.<br />

L'embauche <strong>de</strong> personnel supplémentaire, <strong>la</strong> mise à disposition <strong>de</strong> personnel pour une <strong>du</strong>rée par définition imprécise ou <strong>de</strong> nouvel<strong>le</strong>s formes <strong>de</strong><br />

rémunération sont <strong>de</strong>s pistes à explorer pour améliorer <strong>le</strong> service ren<strong>du</strong> <strong>la</strong> nuit.<br />

Ce projet a 6 ans. D'une situation <strong>de</strong> carence dans <strong>la</strong> prise en charge palliative et dans 1'accompagnement <strong>de</strong>s personnes âgées rési<strong>de</strong>ntes, on<br />

est passé à une meil<strong>le</strong>ure prise en charge globa<strong>le</strong> <strong>de</strong> ces personnes, on a pris l'habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'interdisciplinarité et <strong>de</strong>s décisions éthiques<br />

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