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EXPOSE DE VIROLOGIE - La Faculté des Sciences et Techniques ...

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Responsable du module :<br />

Présenté par :<br />

UNIVERSITE HASSAN II<br />

FST de Mohammedia<br />

2007-2008<br />

<strong>EXPOSE</strong> <strong>DE</strong> <strong>VIROLOGIE</strong><br />

Pr. M.Ennaji<br />

MST : TBAII<br />

1


SOMMAIRE<br />

INTRODUCTION<br />

1-Adénoviridae<br />

2-Picarnaviridae<br />

3-Togaviridae<br />

4-Arenaviridae<br />

5-Caliciaviridae<br />

6-Astrawiridae<br />

7-Polyhedrose<br />

8-HILV <strong>et</strong> BLV (leucémie)<br />

9-Virus de la rage<br />

10-Virus respiratoire syncytial<br />

11-Filovridae<br />

12-Bactériophage<br />

13-Hépatite E<br />

14-Hépatite D<br />

15-Flaviviridae<br />

16-Siphoviridae<br />

17-Coronaviridae<br />

18-Bornaviridae<br />

20-Polyomaviridae<br />

21-Heresviridae<br />

22-Poxviridae<br />

23-Virus de la grippe<br />

24-Tobamoviridae<br />

26-réoviridae<br />

27-Virus à transport hydrique<br />

28-VIH<br />

29-Rétroviridae<br />

30-Iridoviridae<br />

31-Myoviridae<br />

CONCLUSION<br />

2


INTRODUCTION<br />

Un virus est une entité biologique qui nécessite une cellule hôte, dont il utilise les constituants<br />

pour se multiplier. Les virus existent sous une forme extracellulaire ou intracellulaire. Sous la<br />

forme intracellulaire (à l'intérieur de la cellule hôte), les virus sont <strong>des</strong> éléments génétiques<br />

qui peuvent se répliquer de façon indépendante par rapport au chromosome, mais non<br />

indépendamment de la cellule hôte. Sous la forme extracellulaire, les virus sont <strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s<br />

particulaires, infectieux, constitués au minimum d'un acide nucléique <strong>et</strong> de protéines.<br />

3


Introduction<br />

Adénoviridae<br />

Le "Adenoviridae" famille de virus causer une variété de symptômes cliniques, de "oeil rose"<br />

(pharyngoconjunctival fièvre) de la diarrhée (gastro-entérite). Même s'ils ne sont<br />

normalement pas de maladies potentiellement mortelles.<br />

Les adénovirus ont été mis en évidence en 1953 par Rowe à partir de fragments d'amygdale.<br />

Après culture, les tissus dégénéraient en 2 à 3 semaines avec <strong>des</strong> anomalies morphologiques<br />

dans les cellules. D'abord dénommés virus APC (adéno-pharyngo-conjonctival), ils sont<br />

maintenant désignés sous le nom d'adénovirus. On distingue parmi eux <strong>des</strong> souches aviaires <strong>et</strong><br />

<strong>des</strong> souches humaines (les mastadénovirus) dont il existe au moins 42 sérotypes.<br />

4


A-Notes historiques :<br />

En 1953, W. Smith <strong>et</strong> collègues isolés de la première agent étiologique de l'affection<br />

respiratoire aiguë chez l'homme -- le virus de la grippe. Pour les deux prochaines décennies,<br />

les étu<strong>des</strong> épidémiologiques <strong>et</strong> démontré l'importance de la prévalence de c<strong>et</strong>te maladie <strong>et</strong>, par<br />

suite, les chercheurs ont dirigé leurs efforts en vue de trouver d'autres agents étiologiques.<br />

Vingt ans plus tard, en 1953, WP Rowe <strong>et</strong> collègues largué une bombe sur la communauté<br />

scientifique. Alors que la recherche <strong>des</strong> "virus de rhume", ces chercheurs ont remarqué<br />

cytopathic eff<strong>et</strong>s (tels que l'arrondissement) de l'homme cultivé amygdales <strong>et</strong> adenoid cellules.<br />

Ce constat les a amenés à isoler ce qui était un agent causal de la maladie respiratoire aiguë<br />

chez l'homme (<strong>et</strong> donc de nom de la famille -- adenos, qui est latin pour 'glande'). Presque en<br />

même temps, en 1954, un autre groupe de chercheurs, y compris Hilleman <strong>et</strong> Werner,<br />

indépendamment isolé un autre agent étiologique de la culture de cellules humaines trachéale<br />

armée recrute. C<strong>et</strong> agent est considéré comme la cause d'une maladie qu'ils ont appelé<br />

"syndrome grippal", ou à défaut, ARD, pour Acute Respiratory Disease. <strong>La</strong> même année,<br />

Huebner, <strong>et</strong> al. Coll. Remarqué l'association entre ces virus <strong>et</strong>, de la famille de virus est né.<br />

Aujourd'hui, au moins 41 différents types de antigéniques de Adenoviruses ont été trouvés<br />

pour infecter l'homme. L'actuel système de classification a été adoptée en 1956.<br />

Plusieurs années plus tard, en 1962, JJ Tentin <strong>et</strong> d'autres ont découvert que les virus peuvent<br />

induire <strong>des</strong> tumeurs chez l'animal (dans ce cas, de culture de cellules de rongeurs). C<strong>et</strong>te<br />

"cancérogène" a importance extraordinaire. Alors que adénovirus n'ont pas été formellement<br />

liés à aucune cancers humains, plusieurs autres virus, notamment le virus Epstein-Barr,<br />

plusieurs virus du papillome humain, humain T-cell lymphotropic virus, <strong>et</strong> le VHB, sont<br />

maintenant reconnus comme agents étiologiques critiques de certains cancers humains. Par<br />

ailleurs, la reconnaissance de l'importance de c<strong>et</strong>te découverte a conduit de nombreux<br />

chercheurs à orienter leurs recherches vers une compréhension de ces événements. À son<br />

tour, Adenoviruses ont été à l'avant-garde du progrès en matière de biologie moléculaire.<br />

5


B-Caractéristiques générales <strong>et</strong> de la morphologie :<br />

Les adénovirus sont <strong>des</strong> virus de 80 nanomètres, non enveloppés, à ADN <strong>et</strong> à capside<br />

icosaédrique.<br />

<strong>La</strong> capside comporte 252 capsomères : 12 pentons aux somm<strong>et</strong>s de l'icosaèdre <strong>et</strong> 240 hexons<br />

situés sur les arêtes <strong>et</strong> les faces. Chaque penton porte une spicule glycoprotéique, appelée<br />

fibre, terminée par une sphère de 4 nm de diamètre qui possède une activité hémagglutinante.<br />

Le génome est un ADN bicaténaire qui est enchâssé dans la capside associé à <strong>des</strong> protéines :<br />

l'ensemble est appelé nucléoïde.<br />

Il n'y a pas d'enveloppe <strong>et</strong> de ce fait les adénovirus résistent aux solvants lipidiques ainsi<br />

qu'aux variations de pH ou de température.<br />

Adenoviridae Images:<br />

EM Images<br />

Exemple<br />

nom de virus<br />

6<br />

Description de l'image<br />

Adénovirus Un exemple virus de l'image de l'ICTV


Genre Mastadenovirus<br />

N / A<br />

Adénovirus<br />

Adénovirus<br />

Adénovirus<br />

bande<br />

<strong>des</strong>sinée<br />

Deux<br />

adénovirus<br />

Humaines<br />

adénovirus 2<br />

7<br />

Un colorisée microscopie électronique du<br />

Center for Cell Imaging, à la Yale<br />

University School of Medecine.<br />

Microscopie électronique du Département<br />

de virologie, Biomedical Centre d'Uppsala.<br />

De Linda Stannard, du Département de<br />

microbiologie médicale de l'Université du<br />

Cap<br />

De Linda Stannard, du Département de<br />

microbiologie médicale de l'Université du<br />

Cap


Genre Aviadenovirus<br />

Adénovirus<br />

humain<br />

Adénovirus<br />

Adénovirus<br />

humain<br />

Porcin<br />

adénovirus 3<br />

Un<br />

adénovirus<br />

Volailles<br />

adénovirus 1<br />

8<br />

De Linda Stannard, du Département de<br />

microbiologie médicale de l'Université du<br />

Cap<br />

De Stewart McNulty sciences vétérinaires à<br />

la Queen's University de Belfast.<br />

Electronic Microscopic images de porc<br />

adénovirus 3 à 220000x. (Dimension de 90<br />

mn) Le sérotype 3 de la viande porcine<br />

adénovirus a un génome de 34 ko <strong>et</strong> infecte<br />

les porcs mais est bénigne. De Daniel<br />

<strong>La</strong>rocque <strong>et</strong> Serge Dea, à l'Institut Armand-<br />

Frappier, <strong>La</strong>val, Québec, Canada.<br />

Image de reconstruction révèle le complexe<br />

moléculaire organisation <strong>des</strong> adénovirus


Caractères antigéniques :<br />

Adénovirus<br />

aviaire<br />

Animale<br />

adénovirus<br />

Egg Drop<br />

Syndrome<br />

Virus<br />

Il existe 3 systèmes antigéniques :<br />

un antigène de genre (ou de groupe),<br />

<strong>des</strong> antigènes de sous-groupes (4 sous-groupes - Rosen),<br />

<strong>des</strong> antigènes de type (42 sérotypes),<br />

9<br />

De Milan Nermut du Royaume-Uni<br />

l'Institut national de normalisation <strong>et</strong> de<br />

contrôle biologique. L'échantillon a été<br />

lyophilisé <strong>et</strong> ombrées avec Pt / C.<br />

De Stewart McNulty sciences vétérinaires à<br />

la Queen's University de Belfast.<br />

De Stewart McNulty sciences vétérinaires à<br />

la Queen's University de Belfast.<br />

Les déterminants antigéniques de groupe sont disposés sur es hexons <strong>et</strong> sur les pentons,<br />

orientés vers l'intérieur de la capside,<br />

les déterminants antigéniques de type sont disposés sur les hexons <strong>et</strong> sur l'extrémité distale de<br />

la fibre.<br />

les déterminants antigéniques de sous-groupe sont disposés sur la partie proximale de la fibre,<br />

à l'insertion sur le penton. <strong>La</strong> distinction entre les sous-groupes est fondée sur l'origine


animale <strong>des</strong> hématies agglutinées (singe ou rat) <strong>et</strong> sur le degré de l'hémagglutination obtenue.<br />

(tableau)<br />

Les anticorps produits sont <strong>des</strong> anticorps neutralisants <strong>et</strong> <strong>des</strong> anticorps inhibant<br />

l'hémagglutination.<br />

Culture :<br />

Sous groupes aggl. <strong>des</strong> hématies de<br />

singe<br />

I + 0<br />

II 0 +<br />

III 0 incomplète<br />

IV 0 0<br />

10<br />

aggl. <strong>des</strong> hématies de rat<br />

Les adénovirus humains ne se multiplient que sur <strong>des</strong> cultures de cellules humaines. l'eff<strong>et</strong><br />

cytopathogène se manifeste par une rétraction <strong>des</strong> cellules donnant à la nappe cellulaire un<br />

aspect en dentelle. Il se forme dans le noyau une inclusion intranucléaire entourée de cristaux<br />

de protéines formant une image en "fleur de marguerite".<br />

Multiplication :<br />

Les virus se fixent à la surface de la cellule hôte grâce à leur hémagglutinine <strong>et</strong> pénètrent dans<br />

le cytoplasme en traversant la membrane. Il se fixe sur le cyto-squel<strong>et</strong>te <strong>et</strong> se rend vers le<br />

noyau. <strong>La</strong> capside se désintègre libérant l'ADN qui pénètre dans le noyau.<br />

Une première transcription d'une partie du génome produit <strong>des</strong> ARN messagers qui sont<br />

traduits par les ribosomes en protéines précoces qui sont utiles à la synthèse de l'ADN viral.<br />

<strong>La</strong> réplication de l'ADN du virus peut alors commencer grâce à l'action d'une ADN<br />

polymérase cellulaire <strong>et</strong> <strong>des</strong> protéines précoces "E" pour "early". <strong>La</strong> réplication est semi-<br />

conservatrice, c'est à dire que chaque ADN nouveau est constitué d'un brin parental associé à<br />

un brin nouvellement synthétisé.<br />

Les ADN viraux ainsi produits servent de matrice pour la transcription d'ARN messagers qui<br />

sont traduits par les ribosomes en protéines de structure qui repassent dans le noyau où a lieu


l'assemblage pour former de nouvelles particules virales.<br />

Les virus sont libérés par lyse de la cellule.<br />

C- Taxonomie <strong>et</strong> de l'épidémiologie :<br />

1- Taxonomie :<br />

Adénovirus sont divisés en deux genres: Mastadenovirus (mammifères) <strong>et</strong><br />

Aviadenovirus (aviaire)<br />

Les adénovirus humain sont désignés de la façon suivante: h Annonce #, où # est égal<br />

au sérotype (1-47). Il ya six sous-groupes genres (AF), qui sont définies sur la base de<br />

tests biochimiques pour GC contenu, oncogène, <strong>et</strong> hémagglutination.<br />

11


caractéristique<br />

s<br />

adenoviridae :<br />

DNAds nus<br />

hémagglutinan<br />

ts<br />

groupe (a)<br />

atadenovirus<br />

mastadenovir<br />

us<br />

genre (<strong>et</strong><br />

espèces)<br />

bovine<br />

adenoviru<br />

s D, E<br />

duck<br />

adenoviru<br />

s<br />

lizard<br />

adenoviru<br />

s, snake<br />

ad.<br />

ovine<br />

adenoviru<br />

s D<br />

bovine<br />

adenoviru<br />

s A, B, C<br />

principales<br />

infections;<br />

maladies<br />

transmissibl<br />

es<br />

réglementées<br />

au niveau de<br />

l'OIE/Franc<br />

e (b)<br />

12<br />

hôtes<br />

ruminant<br />

s<br />

oiseaux<br />

reptiles<br />

ruminant<br />

s<br />

ruminant<br />

s<br />

gp de risque<br />

pour la<br />

manipulatio<br />

n au<br />

laboratoire<br />

(arrêté 94):<br />

classe 2 si<br />

virus<br />

humain,<br />

sauf<br />

mention<br />

contraire;<br />

case colorée<br />

si risque<br />

zoonotique<br />

élevé<br />

tous<br />

adenovirida<br />

e: gp 2<br />

résistance/<br />

sensibilité/<br />

transmission<br />

(c)<br />

isolement..<br />

isolement:<br />

muqueuse<br />

nasale, fecès..<br />

transmission<br />

directe+ <strong>et</strong><br />

indirecte+<br />

virus résistants<br />

dans<br />

l'environneme<br />

nt (résistent<br />

aux<br />

changement<br />

température <strong>et</strong><br />

pH;<br />

inactivation


2- Épidémiologie :<br />

canine<br />

adenoviru<br />

s CAV1,<br />

CAV2<br />

equine<br />

adenoviru<br />

s A, B<br />

human<br />

adenoviru<br />

s A-E<br />

murine<br />

adenoviru<br />

s 1, 2 (FL,<br />

K87)<br />

ovine<br />

adenoviru<br />

s A<br />

hépatite de<br />

Rubarth<br />

(CAV1)<br />

13<br />

chiens<br />

equins<br />

primates<br />

rongeurs<br />

ruminant<br />

s<br />

par formol,<br />

chlore ou UV)<br />

Ils sont capables d'infecter <strong>des</strong> cellules à division lente <strong>et</strong> se multiplient dans l'œil,<br />

l'appareil respiratoire <strong>et</strong> l'appareil digestif. Le pouvoir pathogène <strong>des</strong> adénovirus s'exerce<br />

principalement sur l'appareil respiratoire. <strong>La</strong> transmission peut être<br />

-directe : par voie aerienne<br />

-indirecte : conjonctive <strong>des</strong> piscines<br />

<strong>La</strong> transmission se fait normalement par les voies respiratoires ou oro-fécale itinéraire.<br />

> 99% <strong>des</strong> enfants sont infectés par certains adénovirus à l'âge de 2ans.<br />

Environ la moitié de tous les cas d'infection subclinique, les autres sont pour la plupart<br />

bénins pharyngite ou pharynconjunctival fièvre.<br />

Environ 10% de la gastroentérite chez les enfants est causée par l'infection adénovirus<br />

(hAd40 <strong>et</strong> hAd41).


Propagation respiratoire se produit pour certains adénovirus principalement pour les<br />

sous-traitant genres B <strong>et</strong> E qui provoquent ARD dans recrues militaires <strong>et</strong><br />

pharyngoconjuctivzl la fièvre chez les enfants.<br />

Veneal transmission est possible pour sous-genre D, les types 19 <strong>et</strong> 37.<br />

<strong>La</strong> piscine est un grand réservoir d'infection oculaire.<br />

D-Manifestations cliniques, le diagnostic, <strong>et</strong> de traitement<br />

<strong>et</strong> contrôle :<br />

1- Manifestations cliniques :<br />

<strong>La</strong> plupart <strong>des</strong> infections sont adénovirus subclinique. Les plus courants Adénovirus<br />

manifestation clinique de l'infection est une infection respiratoire. Il s'agit notamment<br />

de:<br />

Pharyngite: Vu en particulier chez les jeunes enfants. Les symptômes comprennent<br />

la toux, la congestion nasale, la fièvre, l'inflammation, l'amygdalite. Parfois, une<br />

maladie comme la coqueluche (coqueluche) est perçue.<br />

Maladies respiratoires aiguës (ARD): fièvre, pharyngite, adénites cervicales, de la<br />

toux, malasie (organe douleurs). Qui se manifeste souvent sous forme d'épidémie<br />

dans recrues militaires dus à l'étroit.<br />

Pneumonie: peuvent être graves <strong>et</strong> parfois fatales. Un grave problème dans les<br />

climats froids, comme le Canada <strong>et</strong> le nord de la Chine, ainsi que pour les patients<br />

immunodéprimés supprimé.<br />

Or, les infections oculaires sont également très fréquentes. Il s'agit notamment de<br />

Pharyngoconjunctival fièvre: communément connue sous le nom de "rose <strong>des</strong> yeux".<br />

C'est le plus courant pour les jeunes enfants, très contagieuse, se produit dans les<br />

épidémies, <strong>et</strong> peut être dénommé "piscine conjonctivite".<br />

Epidemic keratoconjunctivitis: souvent appelé le "chantier oeil", gagnant de ce nom<br />

rapports <strong>des</strong> travailleurs de l'industrie exposés à la poussière. Il s'agit d’une plus grave<br />

infection oculaire, <strong>et</strong> peut progresser à associer la cornée (kératite). Nosocomiales<br />

14


(hôpital), les infections sont également fréquents lorsque la personne infectée est<br />

présente.<br />

Les infections génito-urinaires<br />

Cervicite, ur<strong>et</strong>hrititis, peuvent être causes de l'infection chez les femmes vénériennes.<br />

Cystite peut être vu dans les jeunes garçons.<br />

Infections entériques<br />

Gastro-entérite chez les nourrissons.<br />

2-Diagnostic de laboratoire :<br />

Les métho<strong>des</strong> directes ont recours aux isolements sur cultures cellulaires avec identification<br />

<strong>des</strong> sous-groupes de Rosen ou typage par séroneutralisation. Des métho<strong>des</strong> plus rapi<strong>des</strong> sont<br />

plus utilisées : microscopie électronique, immunofluorescence sur les cellules suspectes<br />

d'infection, agglutination de particules de latex sensibilisées dans les infections digestives,<br />

immunoenzymologie.<br />

<strong>La</strong> recherche <strong>des</strong> anticorps spécifiques est possible par réaction de fixation du complément<br />

utilisant l'antigène de groupe ou technique ELISA. Il est indispensable de tester deux sérums<br />

prélevés à 15 jours d'intervalle pour pouvoir constater une ascension de la concentration <strong>des</strong><br />

anticorps qui est seule significative. <strong>La</strong> recherche <strong>des</strong> anticorps de classe IgM est également<br />

possible.<br />

Il n'y a pas de traitement antiviral spécifique <strong>des</strong> infections à adénovirus<br />

15


1.TAXONOMIE<br />

Picarnavridae<br />

Le nom de la famille vient de « pico » (p<strong>et</strong>it) <strong>et</strong> rna (à ARN). Ce sont donc <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its virus à<br />

ARN.<br />

Ils sont nus à capside icosaédrique contenant un ARN monocaténaire (+) directement codant.<br />

Son diamètre est de 24-30nm. C’est une <strong>des</strong> familles virale les plus diverses, on compte plus<br />

de 200 sérotypes<br />

Famille Genre<br />

Picornaviridae<br />

- Entérovirus<br />

- Rhinovirus<br />

- Hépatovirus<br />

- Parechovirus<br />

- Cardiovirus<br />

- Aphtovirus<br />

Deux genres Erbovirus <strong>et</strong> Teschovirus ne sont pathogènes que pour les animaux.<br />

2. ORGANISATION MOLECULAIRE (génome)<br />

. ARN simple brin de polarité positive comprenant entre 7200 (Rhinovirus humain 14) <strong>et</strong><br />

8500 nucléoti<strong>des</strong> (Aphtovirus)<br />

. L’ARN génomique est infectieux, environ 100 fois moins infectieux que la particule<br />

intacte.<br />

16


· RNC= région non codante.<br />

<strong>La</strong> région 5' non codante (600 – 1200 nucléoti<strong>des</strong>) :<br />

-> est conservée parmi les différents entérovirus (possibilité de diagnostic par PCR<br />

pour l'ensemble du genre entérovirus).<br />

-> est importante pour la multiplication virale (traduction <strong>et</strong> encapsidation) <strong>et</strong> la<br />

virulence.<br />

-> comprend une structure secondaire dénommée internal ribosome entry site<br />

(IRES).<br />

<strong>La</strong> région 3’ non codante (50 – 100 nucléoti<strong>des</strong>) est importante pour la synthèse du<br />

brin complémentaire (ARN-).<br />

· Le génome code une grande polyprotéine d’environ 2100 – 2400 aci<strong>des</strong> aminés, qui subira<br />

un processus de maturation par clivage protéolytique.<br />

· Les deux extrémités du génome sont modifiées par:<br />

-> une liaison covalente à une p<strong>et</strong>ite protéine, VPg, à l’extrémité 5’.<br />

-> une polyadénylation à l’extrémité 3’.<br />

17


· L’organisation du génomique est similaire pour l’ensemble <strong>des</strong> Picornaviridae.<br />

· C<strong>et</strong>te organisation génomique est r<strong>et</strong>rouvée chez d’autres virus RNA positif<br />

3.BIOLOGIE MOLECULAIRE<br />

Le cycle de multiplication<br />

1 : attachement<br />

2-3 : pénétration <strong>et</strong> décapsidation<br />

4 : synthèse d’une polyprotéine<br />

5 : réplication<br />

6 : assemblage de la capside<br />

7 : libération <strong>des</strong> virions<br />

Attachement, pénétration, décapsidation<br />

18


Synthèse de la polyprotéine <strong>et</strong> maturation protéique par clivages<br />

· Le génome code une grande polyprotéine d’environ 2100 – 2400 aci<strong>des</strong> aminés, qui subira<br />

un processus de maturation par clivage protéolytique.<br />

· Une <strong>des</strong> premières protéines synthétisées est l’ARN polymérase ARN dépendante virale qui<br />

sera utilisée pour la réplication du génome<br />

Processus de synthèse de la polyprotéine <strong>et</strong> <strong>des</strong> clivages protéolytique de maturation<br />

Réplication du génome<br />

<strong>La</strong> multiplication <strong>des</strong> Picornaviridae a lieu en totalité dans le cytoplasme de la cellule.<br />

19


· Des vésicules induites par l’infection virale apparaissent dans le cytoplasme <strong>des</strong> cellules<br />

infectées. Les protéines participant à la réplication sont transportées dans ces vésicules où<br />

celle-ci à lieu. Ces vésicules dérivent de la membrane de l’appareil de Golgi ; la protéine<br />

virale 2A désorganise l’appareil de Golgi alors que la protéine 2B inhibe les transport du<br />

Réticulum Endoplasmique vers l’appareil de Golgi. Il en résulte une inhibition du trafic <strong>des</strong><br />

glycoprotéines vers la surface cellulaire.<br />

<strong>La</strong> réplication du génome ARNv(+) par une ARN polymérase ARN dépendante (3D)<br />

nouvellement synthétisée passe par une matrice ARNc(-) <strong>et</strong> <strong>des</strong> intermédiaires de<br />

réplication (IR). L’ARN polymérase copie les ARN viraux <strong>et</strong> non cellulaires ; c<strong>et</strong>te<br />

spécificité est du à la reconnaissance <strong>des</strong> structures secondaires aux extrémités 5’ <strong>et</strong> 3’ de<br />

l’ARN viral.<br />

20


Les nouveaux génomes ARN(+) pourront être traduits en une polyprotéine, recommencer un<br />

cycle de réplication ou être encapsidés dans de nouveaux virions<br />

Assemblage de la capside <strong>et</strong> incorporation du génome<br />

Processus d’assemblage de la capside <strong>et</strong> encapsidation du génome<br />

4.PATHOLOGIE<br />

1.Pathologies dues aux entérovirus autres que les poliovirus<br />

Les infections à entérovirus sont souvent asymptomatiques.<br />

Cependant, les entérovirus sont aussi responsables d’une pathologie variée, souvent non<br />

spécifique.<br />

Les manifestations neurologiques<br />

- Méningite lymphocytaire<br />

Les entérovirus sont l’étiologie la plus fréquente (80%-95%) <strong>des</strong> méningites lymphocytaires.<br />

De nombreux sérotypes sont impliqués (échovirus 3, 4, 6, 7, 9, 11, 16 <strong>et</strong> 30 ; coxsackievirus<br />

A7, A9, B 1-6 ; entérovirus 71 pour les plus fréquents)<br />

21


- Encéphalite à entérovirus est plus rares, elle peut compliquer un tableau de méningite.<br />

- Paralysie flasque isolée (entérovirus 70 <strong>et</strong> 71, coxsackievirus A7).<br />

Les manifestations cardiaques <strong>et</strong> musculaires<br />

- Myocardite <strong>et</strong> péricardite (principalement coxsackievirus B1-B5). Les entérovirus sont<br />

également à l’origine de cardiomyopathie chronique.<br />

- Pleurodynie ou maladie de Bornholm (B1-B5) = douleur thoracique voire abdominale<br />

d'apparition brutale.<br />

Les manifestations cutanées <strong>et</strong> muqueuses<br />

- Herpangine : coxsackievirus A (pour en savoir plus).<br />

- Syndrome main-pied-bouche : coxsackie A9, A16 (pour en savoir plus).<br />

- Eruptions cutanées : surtout echovirus 9.<br />

- Exanthème de Boston (echovirus 16)<br />

- Conjonctivites hémorragiques (entérovirus 70, coxsackievirus A24)<br />

Les rhinopharyngites <strong>et</strong> infections respiratoires<br />

- Coryza (nombreux sérotypes),<br />

- Bronchiolites (entérovirus 68).<br />

Les infections néonatales<br />

- Fièvre, voire tableau de septicémie avec atteinte poly-viscérale<br />

Les autres pathologies<br />

- Diabète juvénile ? (coxsackievirus B4)<br />

- Pathologies musculaires chroniques ? Syndrome de fatigue chronique ?<br />

2 <strong>La</strong> poliomyélite antérieure aiguë<br />

- Les infections à poliovirus sont le plus souvent limitées (« poliomyélite abortive ») :<br />

fièvre avec symptomatologie intestinale, plus rarement méningite.<br />

- <strong>La</strong> forme paralytique est l’expression la plus grave de l'infection.<br />

22


I- TAXONOMIE :<br />

Terme issu du : latin toga : toge, enveloppe<br />

TOGAVIRIDAE<br />

Les Togaviridae sont une famille de virus à ARN, comprenant les genres suivants :<br />

Genre Alphavirus - espèce type : Virus de Sindbis, Virus de l'encéphalite équine de l'Est,<br />

Virus de l'encéphalite équine de l'Ouest, Virus de Ross River, Virus O'nyong'nyong<br />

L'alphavirus (virus de la fièvre de Chikungunya)<br />

Genre Rubivirus - espèce type : virus Rubella, virus de la rubéol<br />

Le Rubivirus (virus de la rubéole)<br />

23


Togaviridae est une famille de virus contenant un acide ribonucléique (ARN) monocaténaire<br />

c'est-à-dire possédant une seule chaîne d'ADN, spécifique d'une espèce.<br />

Ce virus présente une polarité positive (groupe IV), de taille comprise entre 10 <strong>et</strong> 12<br />

kilobases <strong>et</strong> a la capacité d'assembler ses capsi<strong>des</strong> dans les cellules infectées. <strong>La</strong> capside est<br />

constituée de protéines se présentant sous la forme d'une coque <strong>et</strong> entourant le matériel<br />

génétique (A.D.N. ou A.R.N.) d'un virus, en l'occurrence l'ARN. . L'extrémité 5' porte une<br />

tête nucléotide méthylée <strong>et</strong> l'extrémité 3' a une queue polyadénylée.<br />

Les Togaviridae utilisent une stratégie à subgénome pour synthétiser les protéines virales. Les<br />

virus de c<strong>et</strong>te famille ont une capside icosahédrique <strong>et</strong> une enveloppe biologique .<br />

a-Introduction<br />

Terme issu d'un dialecte local swahili : ce qui fait plier, courber en raison <strong>des</strong> douleurs<br />

articulaires qui obligent le patient à adopter c<strong>et</strong>te posture. Le chikungunya est une maladie<br />

(variété de dengue) entrant dans le cadre <strong>des</strong> fièvres hémorragiques, épidémiques dues à un<br />

arbovirus (alphavirus de la famille <strong>des</strong> Togaviridae) <strong>et</strong> observée en Afrique (Réunion <strong>et</strong><br />

Comores compris), en Asie du sud-est <strong>et</strong> plus spécifiquement en Inde.<br />

Le chikungunya n’est pas une maladie nouvelle. Le virus a été isolé pour la première fois en<br />

1952-1953 lors d'une épidémie de fièvre qui sévissait sur le plateau du Makonde dans la<br />

province de Newala au Tanganyika (actuelle Tanzanie). <strong>La</strong> maladie est responsable<br />

d'affections sévissant sous forme endémique en zones rurales d'Afrique sub-tropicale, <strong>et</strong> sous<br />

forme épidémique dans <strong>des</strong> populations non immunes, en particulier urbaines, aussi bien en<br />

Afrique qu'en Asie du sud (Inde, Viêt Nam).<br />

24


- Physiopathologie :<br />

Le mécanisme épidémique de la fièvre chikungunya est comparable à celui de la fièvre jaune<br />

<strong>et</strong> de la dengue.<br />

c- Causes :<br />

<strong>La</strong> transmission du chikungunya se fait par un moustique (Ae<strong>des</strong> albopictus) différent du<br />

genre Anopheles, (Plasmodium falciparum, l'agent du paludisme).<br />

Le moustique « Ae<strong>des</strong> albopictus», aussi appelé «moustique tigre» est le vecteur de la<br />

maladie<br />

Sensible à la <strong>des</strong>siccation, le virus responsable du chikungunya est tué par la chaleur (sèche<br />

ou humide <strong>et</strong> l’éthanol à 70%).<br />

Le chikungunya apparaît essentiellement durant la saison <strong>des</strong> pluies, en cas de concentration<br />

maximale de virus.<br />

Rôle particulièrement important <strong>des</strong> concentrations de déch<strong>et</strong>s.<br />

Arrêt de l'éradication <strong>des</strong> foyers (démoustication).<br />

Mauvaise organisation de la collecte <strong>des</strong> déch<strong>et</strong>s (civisme insuffisant)?<br />

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d-Symptômes :<br />

L’incubation de la maladie dure de quatre à sept jours en moyenne. <strong>La</strong> virémie, c’est-à-dire la<br />

période de présence du virus dans le sang <strong>et</strong> donc de transmission possible, s’étale pendant<br />

c<strong>et</strong>te période pendant laquelle le génôme viral peut être mis en évidence dans l'organisme par<br />

RT-PCR. Les anticorps Immunoglobulines M (IgM) apparaissent vers le 5e jour de la maladie<br />

<strong>et</strong> persistent plusieurs mois. Les IgM sont assez peu spécifiques <strong>et</strong> <strong>des</strong> faux positifs sont dus à<br />

<strong>des</strong> mécanismes de stimulation polyclonale par d'autres maladies infectieuses. Puis,<br />

apparaissent les IgG à partir du 15e jour, qui durant plusieurs années, voire décennies, sont<br />

spécifiques du chikungunya (anticorps dirigés contre les protéines de la membrane du virus)<br />

<strong>et</strong> protecteurs. L’immunité est donc estimée acquise à vie, ce qui signifie en l'état actuel <strong>des</strong><br />

connaissances qu'une personne ayant eu le chikungunya ne peut être atteinte une deuxième<br />

fois<br />

Les premiers symptômes peuvent faire penser à une crise de paludisme ou de grippe, ou de<br />

leptospirose, ou à une septicémie, une méningite <strong>et</strong>c. Selon l'OMS, le chikungunya est une<br />

maladie dite dengue-like, c’est-à-dire qu'elle ressemble beaucoup à la dengue (douleurs<br />

musculaires <strong>et</strong> articulaires, forte fièvre, éruption sur la peau...). <strong>La</strong> maladie se déclare<br />

généralement par une très forte fièvre, parfois au-delà <strong>des</strong> 40°C, durant environ 3 jours. C<strong>et</strong>te<br />

fièvre est suivie d'un érythème (éruption de boutons) <strong>et</strong> de courbatures très douloureuses, ainsi<br />

que de vives douleurs <strong>des</strong> articulations clouant le malade au lit. Les enfants ne présentent que<br />

rarement ces douleurs articulaires. Chez eux le chikungunya se traduit comme une simple<br />

grippe. Toutefois, à <strong>La</strong> Réunion, deux enfants de 9 <strong>et</strong> 10 ans sont décédés dans <strong>des</strong> tableaux<br />

d'encéphalite <strong>et</strong> de myocardite (atteintes du cerveau <strong>et</strong> du cœur<br />

Les douleurs articulaires peuvent persister ou réapparaître pendant plusieurs mois, notamment<br />

aux articulations fragilisées (anciennes entorses ou fractures chez <strong>des</strong> sportifs par exemple).<br />

Une attention particulière doit toutefois être portée aux personnes fragiles : les nourrissons<br />

dont les douleurs peuvent bloquer la mâchoire <strong>et</strong> rendre impossible toute alimentation, les<br />

personnes âgées aux défaillances d'organes particulièrement sensibles aux eff<strong>et</strong>s de la fièvre<br />

(accélération de la fréquence cardiaque, déshydratation). Sont particulièrement exposées à ces<br />

risques secondaires à toute fièvre les personnes souffrant de diabète, insuffisance cardiaque,<br />

rénale, respiratoire... Les alcooliques atteints de chikungunya ont présenté <strong>des</strong> risques accrus<br />

d'hépatite mortelle.<br />

26


e-Examen Physique :<br />

Douleurs articulaires concernent essentiellement les poign<strong>et</strong>s, les chevilles <strong>et</strong> les phalanges.<br />

f-Evolution :<br />

L’évolution de la maladie est quelquefois péjorative (femmes enceintes, enfants en bas âge,<br />

diabétique, immunodéprimés, <strong>et</strong>c.).<br />

Persistance <strong>des</strong> douleurs <strong>des</strong> articulations.<br />

Transmission de la mère à l'enfant possible.<br />

Encéphalite possible.<br />

Complications cardiaques <strong>et</strong> hépatiques (du foie) possibles.<br />

g-Complications :<br />

Si c<strong>et</strong>te pathologie infectieuse n'est habituellement pas mortelle on constate néanmoins une<br />

évolution péjorative entraînant quelquefois (rarement) le décès du patient.<br />

Les douleurs articulaires persistent durant plusieurs mois.<br />

Il existe <strong>des</strong> formes atypiques du chikungunya telle que la méningo-encéphalite concernant<br />

dans la moitié <strong>des</strong> cas les nourrissons. <strong>La</strong> transmission de la maladie entre la mère <strong>et</strong> le fo<strong>et</strong>us<br />

semble se confirmer.<br />

Une association avec la dengue est possible également.<br />

Les patients présentant une carence immunitaire (immuno-déprimés pour diverses raisons:<br />

autres pathologies infectieuses, diabète, intoxication alcoolique, utilisation de drogues <strong>et</strong>c.)<br />

sont susceptibles de présenter une aggravation de c<strong>et</strong>te infection.<br />

h-Diagnostic differentiel :<br />

<strong>La</strong> fièvre chikungunya doit être différenciée de la dengue. En eff<strong>et</strong>, le chikungunya entraîne<br />

<strong>des</strong> accès fébriles plus courts <strong>et</strong> <strong>des</strong> douleurs musculaires <strong>et</strong> articulaires.<br />

<strong>La</strong> dengue est une maladie virale aiguë se caractérisant par l'apparition d'une éruption<br />

(boutons), d'une hyperthermie (fièvre), d'une conjonctivite, entre autres.<br />

27


i-Traitement :<br />

Il n'existe aucun agent médicamenteux pour lutter contre le virus ni de vaccin contre le virus<br />

chikungunya (pour l'instant).<br />

Les médicaments qui ne doivent pas être utilisés sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens.<br />

En eff<strong>et</strong>, il existe un risque de survenue de syndrome de Lyell. Chez les individus âgés de plus<br />

de 65 ans les anti-inflammatoires non stéroïdiens ne sont pas indiqués car il existe un risque<br />

d'insuffisance rénale.<br />

Pour la douleur il est possible d'appliquer <strong>des</strong> moyens antalgiques (antidouleurs) non<br />

médicamenteux comme la kinésithérapie qui associe <strong>des</strong> massages <strong>et</strong> l'application de chaleur<br />

locale en ce qui concerne les myalgies (douleurs musculaires).<br />

<strong>La</strong> cryothérapie (utilisation du froid) est indiquée essentiellement quand le patient se plaint de<br />

douleurs <strong>des</strong> articulations.<br />

À la phase précoce les articulations douloureuses peuvent être immobilisées en utilisant <strong>des</strong><br />

orthèses.<br />

<strong>La</strong> mobilisation précoce semble apporter une amélioration en ce qui concerne la douleur<br />

(action antalgique propre). C<strong>et</strong>te mobilisation précoce semble également améliorer<br />

l'évolution.<br />

Les médicaments utilisés pour la douleur sont :<br />

prises.<br />

Le paracétamol pour commencer. Il est nécessaire de respecter les délais entre les<br />

Le tramadol est pris soit de façon isolée soit associé au paracétamol. En ce qui<br />

concerne les enfants il existe une forme pédiatrique sous forme de goutte qui ne doit être<br />

utilisée que chez l'enfant de plus de trois ans. Un autre médicament antalgique faisant partie<br />

du palier numéro 2 est la codéine associée au paracétamol. Le dextropropoxyphène peut<br />

également être utilisé.<br />

<strong>La</strong> morphine par voie orale, sous forme r<strong>et</strong>ard ou sous forme immédiate, peut être<br />

utilisée en cas de douleurs importantes. En ce qui concerne l'enfant c'est la nalbuphine qui<br />

est utilisée en milieu hospitalier.<br />

L'acupuncture semble également donner de bons résultats. <strong>La</strong> mésothérapie ne semble pas<br />

avoir été encore essayée, il en est de même de l'électrostimulation transcutanée.<br />

28


j-Prévention :<br />

<strong>La</strong> lutte contre c<strong>et</strong>te maladie, étant donné que le vecteur de la fièvre chikungunya est un<br />

moustique, est comparable à celle contre le paludisme.<br />

Il est nécessaire de supprimer l'ensemble <strong>des</strong> eaux stagnantes durant la saison <strong>des</strong> pluies.<br />

D'autre part, les déch<strong>et</strong>s, étant donné qu'ils favorisent la stagnation <strong>des</strong> eaux <strong>et</strong> le<br />

développement <strong>des</strong> moustiques, doivent être éliminés convenablement <strong>et</strong> en temps utile<br />

(récipients susceptibles de favoriser l'accumulation <strong>des</strong> germes).<br />

Le virus de la rubéole est responsable d’une maladie éruptive, contagieuse, immunisante, le<br />

plus souvent bénigne, voire inapparente dans sa forme acquise. <strong>La</strong> gravité de l’affection est<br />

due à la tératogénicité du virus : si l’infection survient chez la femme enceinte (surtout lors du<br />

1 er trimestre de la grossesse), elle peut être responsable d’un syndrome polymalformatif chez<br />

le fo<strong>et</strong>us.<br />

a-Structure<br />

C’est un virus à ARN, d’un diamètre total de 60 à 70 nanomètres.<br />

Il est composé d’un noyau central (" core "), entouré d’une enveloppe porteuse de spicules<br />

d’hémagglutinine de 5 nanomètres de long.<br />

29


- Résistance :<br />

Structure du virus de la rubéole :<br />

C’est un virus fragile, inactivé par l’éther, le chloroforme, l’alcool à 70deg, la chaleur<br />

(quelques minutes à 70deg;C, 30 mn à 56deg;C) <strong>et</strong> les U.V.<br />

Sa conservation est possible par congélation ou lyophilisation.<br />

c- Antigènes :<br />

Il n’existe qu’un seul type antigénique de virus.<br />

On décrit <strong>des</strong> antigènes fixant le complément, précipitants, agrégeant les plaqu<strong>et</strong>tes... <strong>et</strong><br />

surtout un antigène hémagglutinant :<br />

L’hémagglutinine est présente sur l’enveloppe virale sous forme de spicules. C’est par<br />

son intermédiaire que se fait la réaction entre le virus <strong>et</strong> les récepteurs cellulaires, ce<br />

qui perm<strong>et</strong> la fixation <strong>et</strong> la pénétration du virus. Les anticorps anti-hémagglutinine ont<br />

une action neutralisante <strong>et</strong> protectrice <strong>et</strong> peuvent être mis en évidence par une réaction<br />

d’inhibition de l’hémagglutination.<br />

L’hémagglutination s’exerce surtout sur les hématies d’oiseaux (poussins de 24h, oies,<br />

din<strong>des</strong>, pigeons).<br />

L’action de l’hémagglutinine est inhibée par <strong>des</strong> b<strong>et</strong>a-lipoprotéines sériques que l’on<br />

peut éliminer par adsorption sur du kaolin.<br />

30


d-Caractères culturaux :<br />

Le virus se multiplie très lentement en culture, <strong>et</strong> sa présence est révélée indirectement par<br />

une technique d’interférence : la culture du virus de la rubéole sur <strong>des</strong> cellules les rend<br />

insensibles à l’inoculation ultérieure d’un autre virus normalement cytopathogène (par<br />

exemple les virus ECHO ou COXSACKIE).<br />

e-Cycle de multiplication :<br />

Il est mal connu, du fait <strong>des</strong> difficultés de culture.<br />

Le site de multiplication du virus est exclusivement cytoplasmique.<br />

f-Pouvoir pathogène expérimental :<br />

Seul l’homme est réceptif à l’infection par le virus de la rubéole.<br />

g-Epidémiologie :<br />

Le réservoir de virus est exclusivement humain. Sont source de contagion :<br />

. les rubéoleux, pendant une semaine avant <strong>et</strong> après l’éruption,<br />

. les nouveau-nés infectés, pendant 6 mois<br />

<strong>La</strong> transmission est directe :<br />

. par voie aérienne (rubéole acquise)<br />

. par voie transplacentaire (rubéole congénitale)<br />

Au cours de la rubéole acquise, la virémie précède l’éruption d’une semaine.<br />

L’éruption marque la fin de la virémie <strong>et</strong> le début de l’apparition <strong>des</strong> anticorps<br />

spécifiques qui augmentent rapidement dans les deux semaines suivantes.<br />

<strong>La</strong> rubéole acquise se transm<strong>et</strong> par voie respiratoire. Le virus est présent dans la gorge<br />

de 5 jours avant à 8 jours après le début de l’éruption. Elle évolue sous forme de cas<br />

31


sporadiques avec, en fin d’hiver <strong>et</strong> surtout au PRINTEMPS, <strong>des</strong> poussées épidémiques<br />

d’importance variable.<br />

<strong>La</strong> rubéole est une maladie de l’adulte <strong>et</strong> du grand enfant : elle survient avant tout dans<br />

l’enfance, à l’école <strong>et</strong> souvent même avant. A l’âge adulte, 90% <strong>des</strong> individus non vaccinés<br />

ont un sérodiagnostic POSITIF (-- 1 femme enceinte sur 10 femmes non vaccinées est donc<br />

réceptive à la rubéole)<br />

h-Infection humaine :<br />

RUBEOLE ACQUISE<br />

C’est-à-dire toute rubéole contractée après la naissance, par opposition à la rubéole<br />

congénitale.<br />

Caractéristiques cliniques :<br />

. Incubation : 14 à 20 jours<br />

. Invasion brève (moins de 2 jours) <strong>et</strong> discrète : syndrome infectieux banal<br />

. Phase d’état : Eruption Fièvre Adénopathies Plasmocytose<br />

o L’ERUPTION<br />

l’éruption rubéolique n’est ni constante (50% <strong>des</strong> formes sont inapparentes), ni caractéristique<br />

(nombreuses formes atypiques)<br />

elle survient en moyenne 16 jours apres le contage<br />

elle débute au visage <strong>et</strong> s’étend en moins de 24 heures au tronc <strong>et</strong> aux membres inférieurs<br />

son aspect évolue dans le temps :<br />

-1 er jour : éruption maculeuse (aspect morbiliforme)<br />

-2ème jour : confluence <strong>des</strong> lésions (aspect scarlatiniforme)<br />

-3ème jour : disparition sans séquelles<br />

32


elle ne s’accompagne ni d’un prurit, ni d’un énanthème<br />

o LA FIEVRE<br />

Inconstante, modérée (moins de 39&deg;C)<br />

Disparition au 2 ou 3ème jour de l’éruption<br />

o LES A<strong>DE</strong>NOPATHIES<br />

Elles apparaissent une semaine avant éruption <strong>et</strong> persistent parfois plusieurs semaines<br />

Surtout sous-occipitales, cervicales postérieures<br />

o LA PLASMOCYTOSE<br />

décelée par l’hémogramme (supérieure ou égale à 5 %)<br />

caractéristique mais inconstante (on ne m<strong>et</strong> parfois en évidence qu’un syndrome<br />

mononucléosique)<br />

Evolution :<br />

L’évolution se fait habituellement vers une guérison sans séquelles en quelques jours.<br />

Les complications sont rares : arthralgies, encéphalite, purpura<br />

Immunité :<br />

L’infection rubéolique provoque une immunité définitive, mais une réinfection est possible.<br />

Diagnostic de certitude :<br />

Il repose sur la recherche <strong>des</strong> anticorps anti-rubéoleux sur 2 prélèvements sanguins effectués à<br />

15 jours d’intervalle.<br />

En cas de rubéole évolutive : séroconversion ou augmentation du taux <strong>des</strong> anticorps entre les<br />

deux prélèvements, présence d’anticorps de type IgM.<br />

33


RUBEOLE CONGENITALE :<br />

Jusqu’à la 20ème semaine de grossesse, toute primo-infection rubéolique peut par sa virémie<br />

contaminer l’embryon <strong>et</strong> provoquer un avortement spontané ou un syndrome polymalformatif<br />

(cardiopathie, cataracte, surdité) <strong>et</strong> une infection chronique du fo<strong>et</strong>us.<br />

Aux malformations découvertes par GREGG s’associe une infection virale chronique (rubéole<br />

congénitale évolutive) se poursuivant pendant la vie fo<strong>et</strong>ale <strong>et</strong> après la naissance.<br />

Le virus traverse le placenta, surtout pendant les premières semaines de la grossesse.<br />

Risque d’infection rubéolique d’une femme enceinte non vaccinée pendant le 1 er trimestre :<br />

1/10 000<br />

Risque de rubéole congénitale en début de gestation: 20 à 30 %.<br />

En France, chaque année, on déplore 10 à 40 cas de rubéole congénitale pour 750 000<br />

naissances.<br />

Malformations :<br />

Lésions oculaires : cataracte, glaucome, microphtalmie...<br />

Lésions auditives : surdité (rarement complète)<br />

Lésions cardiaques : surtout sténose pulmonaire <strong>et</strong> persistance du canal artériel<br />

Lésions nerveuses : microcéphalie, r<strong>et</strong>ard mental<br />

Lésions dentaires (hypoplasie, agénésie)<br />

Lésions génito-urinaires<br />

Syndactylie<br />

Rubéole congénitale évolutive :<br />

Le virus peut être isolé pendant plusieurs mois de la gorge <strong>et</strong> <strong>des</strong> urines de l’enfant qui<br />

représente une source de contamination.<br />

C<strong>et</strong>te rubéole évolutive entraîne <strong>des</strong> lésions pluriviscérales, le plus souvent associées aux<br />

malformations.<br />

34


A la naissance ; on peut observer :<br />

o une hypotrophie,<br />

o un purpura thrombopénique,<br />

o une anémie hémolytique,<br />

o un ictère à bilirubine directe ou mixte (ictère rétentionnel),<br />

o une hépatosplénomégalie<br />

o <strong>des</strong> signes neurologiques (méningo-encéphalite, troubles du comportement <strong>et</strong><br />

du sommeil, convulsions).<br />

o <strong>des</strong> anomalies osseuses (radiographie),<br />

o <strong>des</strong> adénopathies,<br />

o une pneumonie.<br />

Le pronostic est sévère : la mortalité est très élevée au cours de la première année de vie (1<br />

décès sur 5 cas), l’avenir psychomoteur est réservé.<br />

i-Diagnostic:<br />

Diagnostic direct<br />

Ultérieurement, on peut constater :<br />

o anomalies neurologiques,<br />

o r<strong>et</strong>ard psychomoteur.<br />

o découverte du virus dans le pharynx,<br />

o présence d’IgM spécifiques dès la naissance <strong>et</strong> pendant les 3 premiers mois,<br />

o persistance <strong>des</strong> IgG spécifiques au-delà du 6ème mois.<br />

Diagnostic au laboratoire :<br />

Le diagnostic direct par mise en culture sur cellules est possible mais long (plus d’un mois) <strong>et</strong><br />

délicat.<br />

35


Dans le cas d’une rubéole acquise, il se fait par à partir de prélèvements de gorge <strong>et</strong> de nez à<br />

pratiquer dès l’éruption ou, au plus tard, dans la semaine qui suit l’éruption.<br />

Dans le cas d’une rubéole congénitale, on peut tenter d’isoler le virus à partir <strong>des</strong> tissus<br />

embryonnaires s’il y a eu interruption de grossesse, à partir du liquide amniotique <strong>et</strong> du sang<br />

de cordon prélevé in utero chez un fo<strong>et</strong>us ou à partir de prélèvements de gorge, d’urines <strong>et</strong> de<br />

L.C.R à la naissance ou au cours <strong>des</strong> 6 premiers mois de vie.<br />

Diagnostic indirect<br />

Titrage <strong>des</strong> anticorps<br />

Il repose sur la mise en évidence d’une séroconversion ou d’une élévation significative<br />

du titre <strong>des</strong> anticorps entre deux prélèvements effectués à 15 jours d’intervalle : le 1 er<br />

sérum (sérum " précoce ") doit être prélevé le plus tôt possible, le second (sérum "<br />

tardif ") 10 à 15 jours après l’éruption. Les deux sérums doivent être examinés<br />

simultanément.<br />

Les techniques le plus couramment utilisées pour titrer les anticorps sont la technique<br />

d’inhibition d’hémagglutination ou IHA (le virus possède une hémagglutinine inhibée<br />

par les anticorps antirubéoleux) <strong>et</strong> surtout les techniques immunoenzymatiques<br />

(E.L.I.S.A). On peut également rechercher la présence <strong>des</strong> anticorps par une technique<br />

d’agglutination de particules de latex sensibilisées à l’antigène rubéoleux.<br />

Dans la primo-infection, les anticorps apparaissent avec l’éruption <strong>et</strong> s’élèvent<br />

rapidement jusqu’à un titre maximal, mais il existe une grande variabilité individuelle<br />

de ces paramètres : délai entre l’apparition <strong>et</strong> le titre maximal <strong>des</strong> anticorps (3 jours à<br />

3 semaines), titre maximal du plateau, titre résiduel <strong>des</strong> années plus tard.<br />

IgM spécifiques<br />

<strong>La</strong> détection d’IgM anti-rubéoliques signe la primo-infection.<br />

<strong>La</strong> recherche peut se faire en IHA sur les IgM sériques séparées <strong>des</strong> IgG par<br />

ultracentrifugation ou chromatographie mais on préfère actuellement utiliser une<br />

technique d'immunocapture E.L.I.S.A (plus simple, plus rapide, plus sensible).<br />

C<strong>et</strong> examen a <strong>des</strong> indications limitées :<br />

chez une femme enceinte :<br />

36


o la distinction entre primo-infection, dangereuse pour le fo<strong>et</strong>us, <strong>et</strong> réinfection,<br />

en principe sans danger (pas de virémie, donc pas de passage trans-placentaire)<br />

o le r<strong>et</strong>ard à l’examen en cas d’éruption ou de contage suspect en présence d’un<br />

titre d’anticorps notable <strong>et</strong> en plateau<br />

le diagnostic de rubéole congénitale chez le nouveau-né.<br />

o le taux <strong>des</strong> anticorps dans le sang du cordon à la naissance est égal ou<br />

supérieur à celui de la mère : il s’agit d’IgG (d’origine maternelle <strong>et</strong> fo<strong>et</strong>ale) <strong>et</strong><br />

d’IgM (qui ne passent pas le placenta, donc sont obligatoirement d’origine<br />

fo<strong>et</strong>ale).<br />

o les anticorps diminuent ensuite progressivement au cours <strong>des</strong> premiers mois<br />

(disparition <strong>des</strong> IgG d’origine maternelle) <strong>et</strong> les IgM disparaissent ; aux<br />

alentours du 6ème mois, on observe une réascension <strong>des</strong> IgG correspondant<br />

aux anticorps synthétisés par l’enfant <strong>et</strong> prouvant s’il en était besoin sa<br />

contamination.<br />

j- traitement.prévention :<br />

Son but est d’éviter la rubéole congénitale <strong>et</strong> ses conséquences (malformations, r<strong>et</strong>ard<br />

psychomoteur).<br />

Gamma-globulines : non<br />

Il n’y a pas de prévention réelle de l’infection par injection de gamma-globulines spécifiques :<br />

elles n’ont une activité protectrice que si elles sont utilisées dans les 2 à 3 jours suivant le<br />

contage. Les résultats sont en pratique illusoires.<br />

k-vaccination :<br />

<strong>La</strong> prévention repose sur la vaccination par utilisation d’un vaccin atténué, contre-indiqué<br />

chez la femme enceinte, ainsi que sur la surveillance sérologique <strong>des</strong> femmes enceintes,<br />

surtout en début de grossesse.<br />

Vaccin vivant atténué<br />

Une injection SC ou IM provoque une séroconversion dans 95 % <strong>des</strong> cas.<br />

<strong>La</strong> protection conférée est excellente.<br />

Le taux d’anticorps résiduels est faible mais stable <strong>et</strong> l’immunité est durable.<br />

37


Protocole de vaccination<br />

Vacciner les filles de 11 à 13 ans sans sérologie préalable (stratégie adoptée en France<br />

<strong>et</strong> en Europe) si elles n'ont pas dans l'enfance bénéficié de la vaccination R.O.R<br />

(rougeole, oreillons, rubéole).<br />

Vacciner les femmes dépistées comme "séronégatives" lors d'un examen sérologique<br />

prénuptial. Les risques tératogènes du vaccin sont faibles, cependant grossesse <strong>et</strong><br />

risque de grossesse sont <strong>des</strong> contre-indications : il ne faut donc effectuer la vaccination<br />

que sous couvert d’une contraception à poursuivre 2 à 3 mois.<br />

38<br />

Avant la grossesse<br />

Rechercher la séroprotection <strong>et</strong> vacciner les filles avant la puberté (en France, actuellement,<br />

on propose la vaccination ROR - rougeole, Oreillons, Rubéole - à tous les nourrissons).<br />

Pendant la grossesse<br />

a) EN <strong>DE</strong>HORS <strong>DE</strong> TOUT CONTAGE<br />

Rechercher la séroprotection <strong>et</strong> prescrire un contrôle sérologique mensuel chez les<br />

femmes séronégatives pour dépister une éventuelle séroconversion. Le risque tératogène<br />

est alors très important si la grossesse a moins de 10 semaines.<br />

b) CONTAGE SUSPECT<br />

Si le suivi sérologique de la femme est correct <strong>et</strong> que son dossier révèle un sérodiagnostic<br />

de la rubéole positif, il n’y a pas de danger pour le fo<strong>et</strong>us.<br />

Si le dossier de la femme n’est pas compl<strong>et</strong> <strong>et</strong> que l’on ne connaît pas son<br />

statut immunitaire vis-à-vis de la rubéole :


Renseignements cliniques : date du contage, <strong>des</strong>cription de la maladie du contaminateur<br />

(pour déterminer le plus précisément possible la date du contage, il faut savoir que le<br />

virus est présent dans la gorge <strong>des</strong> mala<strong>des</strong> 8 jours avant à 8 jours après leur éruption).<br />

Sérologie : les anticorps n’apparaissant au plus tôt que 15 jours après le contage, toute<br />

déterrmination faite dans les 10 jours après le contage précise l’état immunitaire<br />

préexistant. Il faut donc faire un sérodiagnostic le plus rapidement possible : s’il est<br />

positif, la femme est protégée ; s’il est négatif, une surveillance clinique <strong>et</strong> sérologique<br />

s’impose.<br />

si le premier sérodiagnostic est fait tardivement, l’interprétation en est délicate ; la<br />

recherche <strong>des</strong> IgM spécifiques peut alors aider à résoudre le problème (même chose en<br />

cas d’éruption suspecte).<br />

39


ARENAVIRDAE<br />

Chez l'Homme, les Arenaviridae sont responsables de maladies virales émergentes se<br />

traduisant par <strong>des</strong> accidents épidémiques explosifs graves <strong>et</strong> parfois mortels. Certains<br />

rongeurs chroniquement infestés constituent les hôte-réservoirs <strong>et</strong> les vecteurs de ces<br />

zoonoses.<br />

Dix-huit espèces sont reconnues parmi les Arenaviridaes. C<strong>et</strong>te distinction est basée sur la<br />

distribution géographique, la réactivité sérologique croisée <strong>et</strong> les données génétiques.<br />

BOWEN <strong>et</strong> al. (1997) ont montré que ces virus forment un ensemble naturel <strong>et</strong> peuvent être<br />

considérés comme les <strong>des</strong>cendants d'un ancêtre commun unique, c'est-à-dire un groupe<br />

monophylétique au sens hennigien du terme. L'espèce type du groupe, le virus de la<br />

chorioméningite lymphocytaire (LCM), est la seule ayant une distribution mondiale, son hôte<br />

spécifique étant la souris domestique. Les autres espèces, dans l'état actuel de nos<br />

connaissances, sont réputées occuper chacune <strong>des</strong> aires géographiques plus restreintes. Les<br />

Arenaviridae sont d'autre part subdivisés en deux sous ensembles, chacun d'entre eux étant<br />

également considéré<br />

comme un groupe monophylétique :<br />

-les Arenaviridae de l’Ancien-Monde (OWA) dont les hôtes spécifiques sont <strong>des</strong> rongeurs<br />

Murinae,<br />

-les Arenaviridae du Nouveau-Monde (NWA) dont les hôtes spécifiques sont <strong>des</strong> rongeurs<br />

Sigmodontinae.<br />

40


I-Taxonomie :<br />

Virus à ARN simple brin de polarité négative<br />

Arenaviridae<br />

Virus de la fièvre de <strong>La</strong>ssa<br />

Classification classique<br />

Règne Virus<br />

Groupe Groupe V ((-)ssRNA)<br />

Famille Arenaviridae<br />

Genres :<br />

Arenavirus<br />

Famille : Arenaviridae<br />

Genre : Arenavirus<br />

Groupe <strong>des</strong> virus européens <strong>et</strong> africains :<br />

Espèces : Lymphocytic choriomeningitis virus<br />

[LCMV], (virus de la chorioméningite<br />

lymphocytaire)<br />

41<br />

<strong>La</strong>ssa virus [LASV] ;<br />

Groupe <strong>des</strong> virus américains :<br />

Junin virus [JUNV],<br />

Machupo virus [MACV],<br />

Sabia birus [SABV],<br />

Guanarito virus [GTOV],<br />

Whitewater Arroyo virus [WWAV]<br />

Genre : Arterivirus<br />

Espèces type : virus de l’artérite équine<br />

Le virus de la famille Arenaviridae se compose d'un seul genre, mais dans ce genre, la<br />

plupart <strong>des</strong> virus se divisent en deux cla<strong>des</strong>: l’ancien monde Arenavirus, <strong>et</strong> le nouveau monde


Arenavirus (également connu sous le nom Tacaribe complexes). Les différences entre les<br />

deux groupes ont été créés grâce à l'utilisation de tests sérologiques. Les épitopes partagés<br />

par l’ancien monde <strong>et</strong> le nouveau monde <strong>des</strong> Arenavirus ont été détectées sur le NP <strong>et</strong> GP2<br />

base d'anticorps monoclonaux. En outre, les virus du Nouveau Monde ont été regroupées<br />

encore plus précisément en trois lignées antigéniques basées sur les données: deux qui sont<br />

pathogènes pour l'homme, A <strong>et</strong> B, <strong>et</strong> celle qui ne l'est pas, C. Les listes <strong>des</strong> lignées de<br />

référence uniquement ceux qui sont Arenavirus Pathogènes pour l'homme, mais il convient de<br />

noter que chaque lignage contient <strong>des</strong> virus qui sont non pathogènes. Tacaribe, complexe<br />

lignée B, se compose de Junin, Guaranito, Sabia, <strong>et</strong> Machupo virus, qui semblent produire <strong>des</strong><br />

symptômes similaires chez les humains, même si elles sont génétiquement distinctes les unes<br />

<strong>des</strong> autres. L’eff<strong>et</strong> universellement hautement pathogène de l'infection par le virus de c<strong>et</strong>te<br />

lignée suggère une évolution radiationelle d'un ancêtre commun. Tacaribe, complexe lignée<br />

A ,comprend White Water Arroyo <strong>et</strong> Pirital virus, qui sont également antigéniquement<br />

similaires. En ce qui concerne le Arenavirus de l’ancien monde, il y a <strong>des</strong> facteurs<br />

antigéniques différenciant le virus de <strong>La</strong>ssa <strong>et</strong> le virus de la chorioméningite lymphocytaire,<br />

qui est un arenavirus de l’ancien monde ,<strong>et</strong> qui est très semblable à Arenavirus du nouveau<br />

monde. Toutefois, c<strong>et</strong>te classification est susceptible de changer en mesure que de nouvelles<br />

informations génétiques seront disponibles. Par exemple, l'analyse <strong>des</strong> séquences <strong>des</strong><br />

glycoprotéines suggèrent que deux Arenavirus , Pichinde <strong>et</strong> Oliveros du nouveau monde, sont<br />

en fait plus similaires à ceux de l’ancien monde Arenavirus que leurs homologues du<br />

Nouveau Monde. Une intéressante étude pourrait comparer les ARN <strong>des</strong> Pichinde <strong>et</strong> Oliveros<br />

à ceux du virus de la chorioméningite lymphocytaire. De plus en plus grâce à l'analyse<br />

spécifique du matériel génétique <strong>et</strong> <strong>des</strong> protéines <strong>des</strong> arenavirus, les chercheurs obtiennent<br />

une image plus claire de l'évolution <strong>des</strong> Arenavirus.<br />

II-organisation structurale :<br />

Les Arenaviridaes est une famille de virus qui appartient au groupe <strong>des</strong><br />

Arboviridaes ,c’est le groupe le plus large à ARN enveloppé, il se transm<strong>et</strong> de manière<br />

primaire par les arthropo<strong>des</strong>.<br />

Ce sont <strong>des</strong> virus fragiles <strong>et</strong> peu résistant à la <strong>des</strong>siccation, ils sont bloqués à la zone<br />

tropicale <strong>et</strong> subtropicale ,<strong>et</strong> les insectes sont de très gros réservoirs à virus.<br />

42


Ce sont <strong>des</strong> virus à ARN qui englobent sous leur enveloppe <strong>des</strong> granules denses<br />

d’origine cellulaire (ribosomes). Leur rôle exact n’est pas connu mais ils donnent leur nom à<br />

ces virus (arena = sable en grec). Ils infectent <strong>des</strong> rongeurs dont les urines sont très<br />

infectieuses .ils sont pléiomorphes, ,de taille de 50-300 nm, à symétrie hélicoïdale,<br />

Ils ont un ARN monocaténaire sens négatif avec deux segments de l'acide nucléique,<br />

un segment étant légèrement plus grand dans l'ensemble de 5000-7400 paire de bases du<br />

génome. Structure en géneral est nucléocapside hélicoïdale.<br />

III-organisation moléculaire :<br />

43


Antigènes majeurs <strong>et</strong> sérotypes :<br />

o L'antigène de groupe est porté par la nucléoprotéine. Les antigènes spécifiques<br />

de type sont portés par les glycoprotéines GP-1 <strong>et</strong> GP-2.<br />

o Il existe quatre sous-types de virus de <strong>La</strong>ssa : trois rencontrés au Nigéria, <strong>et</strong> un<br />

en Sierra-Léone, au Libéria, <strong>et</strong> en Guinée.<br />

Organisation du génome <strong>et</strong> génotypes :ARN mono caténaire bisegmenté :<br />

o segment L (7,2 Kb), antisens , codant une polymérase<br />

o segment S (3,4 Kb), ambisens codant une nucléoprotéine (N protein)<strong>et</strong> <strong>des</strong><br />

glycoprotéines.<br />

Lignées cellulaires permissives :<br />

o Comme les autres arenavirus, le virus de <strong>La</strong>ssa se multiplie en cellules VERO<br />

E6, L ou BHK-21. ECP non renseigné.<br />

o En revanche, sous milieu de culture semi-solide, production en 4 à 7 jours de<br />

plages de lyse qui perm<strong>et</strong>tent une quantification après coloration ou immuno-<br />

marquage.<br />

o Particularités culturales identifiées : néant<br />

o Eff<strong>et</strong> cytopathogène : non renseigné<br />

Cycle réplicatif intracellulaire : Entièrement dans le cytoplasme. Dans un premier<br />

temps, a lieu la réplication du génome (polymérase) avant la synthèse <strong>des</strong><br />

glycoprotéines de capside. L’enveloppe dérive de celle de la cellule hôte par<br />

bourgeonnement.<br />

Modèles animaux : Le cobaye de souche 13 est l'animal de choix pour le virus de<br />

<strong>La</strong>ssa qui tue en12 à 18 jours.<br />

IV- biologie moléculaire <strong>des</strong> Arenavirus :<br />

Activités de recherche sur le virus <strong>La</strong>ssa :<br />

les étu<strong>des</strong> de la pathologie de la fièvre hémorragique de <strong>La</strong>ssa ont été initiées avec pour<br />

objectifs la mise au point de prophylaxies vaccinales <strong>et</strong> de traitements contre c<strong>et</strong>te maladie.<br />

44


<strong>La</strong> fièvre de <strong>La</strong>ssa est une maladie émergente, endémique dans plusieurs pays<br />

d'Afrique de l'Ouest, associée à une morbidité <strong>et</strong> une mortalité importantes. L'OMS estime à<br />

plusieurs centaines de milliers le nombre de cas de fièvre de <strong>La</strong>ssa <strong>et</strong> à 5000 le nombre de<br />

décès annuels. Plusieurs cas d'importation par <strong>des</strong> voyageurs infectés se sont produits ces<br />

dernières années en Europe. Les signes cliniques graves de la maladie, après un début lent <strong>des</strong><br />

symptômes fébriles de type pseudo-grippal, aboutissent à <strong>des</strong> diarrhées, vomissements,<br />

œdème facial <strong>et</strong> cervical, hémorragies sous-conjonctivales <strong>et</strong> parfois <strong>des</strong> saignements. Les<br />

mala<strong>des</strong> meurent en général d'un choc hypovolémique <strong>et</strong> d'une détresse respiratoire.<br />

Le virus responsable de c<strong>et</strong>te pathologie appartient à la famille <strong>des</strong> Arenaviridae. Il est<br />

transmis à l'homme par l'intermédiaire de son réservoir naturel, le rongeur commensal de<br />

l'espèce Mastomys, mais peut également se transm<strong>et</strong>tre d'homme à homme par contact cutané<br />

ou muqueux. A ce jour, il n'existe aucun vaccin contre ce virus. Le seul traitement disponible,<br />

la Ribavirine, présente les inconvénients de devoir être administré très précocement après<br />

l'infection, de présenter une toxicité non négligeable <strong>et</strong> d'être d'un coût élevé.<br />

IV-1- Etude de la réponse immunitaire à l'infection par le virus <strong>La</strong>ssa :<br />

(S. Baize, I. Grosjean, M-C. Georges)<br />

<strong>La</strong> réponse immune induite au cours de la fièvre de <strong>La</strong>ssa est peu connue, mais est<br />

probablement impliquée dans la survie ou la mort <strong>des</strong> patients. Les cellules dendritiques <strong>et</strong> les<br />

macrophages ont un rôle crucial dans l'induction <strong>et</strong> la régulation de la réponse immune, <strong>et</strong> ces<br />

derniers sont <strong>des</strong> cibles connues du virus <strong>La</strong>ssa. Nous nous intéressons aux interactions du<br />

virus <strong>La</strong>ssa avec les cellules dendritiques (obtenues à partir de monocytes sanguins<br />

différenciés en présence de GM-CSF <strong>et</strong> d'IL-4) <strong>et</strong> avec les macrophages (différenciés en<br />

présence de M-CSF).<br />

Les résultats préliminaires d'immunofluorescence, de cytométrie en flux <strong>et</strong> de titrage<br />

viral dans les surnageants de culture ont démontré la sensibilité <strong>des</strong> cellules dendritiques <strong>et</strong><br />

<strong>des</strong> macrophages à l'infection par le virus <strong>La</strong>ssa. De plus, l'étude de l'expression <strong>des</strong><br />

molécules d'activation, de co-stimulation <strong>et</strong> d'adhésion à la surface <strong>des</strong> cellules a mis en<br />

évidence une activation <strong>des</strong> cellules dendritiques <strong>et</strong> <strong>des</strong> macrophages en réponse à l'infection<br />

virale. Les cytokines pro-inflammatoires <strong>et</strong> anti-inflammatoires produites par les cellules<br />

45


infectées seront prochainement étudiées par RT-PCR <strong>et</strong> ELISA. De même, l'étude <strong>des</strong><br />

interactions entre les cellules dendritiques ou les macrophages infectés <strong>et</strong> les lymphocytes T<br />

sera également envisagée.<br />

C<strong>et</strong>te étude perm<strong>et</strong>tra de connaître les conséquences du tropisme viral pour <strong>des</strong><br />

cellules présentatrices d'antigène sur l'induction de la réponse immune <strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre en<br />

évidence une possible implication <strong>des</strong> cellules immunitaires dans les phénomènes<br />

physiopathologiques survenant au cours de l'infection.<br />

IV-2- Etude de la réponse <strong>des</strong> cellules endothéliales à l'infection par le virus <strong>La</strong>ssa :<br />

(P. Marianneau, P. Loth)<br />

Ce proj<strong>et</strong> concerne l'étude <strong>des</strong> causes de l'augmentation de la perméabilité vasculaire au cours<br />

de l'infection par le virus <strong>La</strong>ssa. Nous comptons par <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> in vitro dans les cellules<br />

endothéliales humaines de différents tissus, vérifier si la réponse <strong>des</strong> cellules à l'infection par<br />

le virus ou à <strong>des</strong> médiateurs solubles libérés par <strong>des</strong> monocytes/macrophages infectés a un<br />

rôle dans la perméabilité vasculaire.<br />

Ces étu<strong>des</strong> perm<strong>et</strong>tront une meilleure connaissance <strong>des</strong> mécanismes de réponse de l'hôte à<br />

l'infection <strong>et</strong> d'une éventuelle implication <strong>des</strong> cellules immunitaires <strong>et</strong> endothéliales dans la<br />

pathogenèse. Ces recherches seront également utiles pour développer une prophylaxie<br />

appropriée contre la fièvre de <strong>La</strong>ssa.<br />

IV-3- Etude d'anti-viraux contre les Arénavirus :<br />

(F. Martineau, I. Grosjean)<br />

L'objectif de c<strong>et</strong>te étude est de rechercher de nouvelles approches thérapeutiques pour le<br />

traitement <strong>des</strong> fièvres hémorragiques liées aux arénavirus. Seules les fièvres hémorragiques à<br />

hantavirus <strong>et</strong> de <strong>La</strong>ssa peuvent être traitées grâce à la Ribavirine, une molécule analogue de la<br />

guanosine. Toutefois, pour être efficace, elle doit être administrée dès les premiers jours de la<br />

46


maladie. C<strong>et</strong>te molécule présente un certain degré de toxicité d'autant qu'elle doit être<br />

administrée à haute dose. De plus, elle ne peut pas atteindre le système nerveux central <strong>et</strong> par<br />

conséquent n'est pas efficace contre les encéphalites liées aux virus. Une approche<br />

thérapeutique implique l'étude de l'efficacité antivirale d'autres molécules.<br />

Notre première approche thérapeutique <strong>des</strong> arénavirus est actuellement réalisée en prenant<br />

comme modèle le virus Ippy, un arénavirus de classe 2. Les molécules qui présenteront un<br />

potentiel antiviral important <strong>et</strong> une toxicité minimale pour la cellule Vero in vitro seront<br />

ensuite testées dans le laboratoire P4 vis-à-vis du virus <strong>La</strong>ssa <strong>et</strong> dans différents systèmes de<br />

cellules humaines cibles pour ce virus : cellules dendritiques, macrophagiques, <strong>et</strong><br />

endothéliales. Les molécules qui présentent un eff<strong>et</strong> virostatique seront testées chez le cobaye.<br />

V- Pouvoir pathogène :<br />

V-1 Cycle infectieux :<br />

Porte d’entrée : orale, aérienne ou parentérale<br />

Réplication <strong>et</strong> virémie : Après la période d’incubation pendant laquelle a lieu la<br />

réplication primaire, on observe une période de virémie (macrophages)<br />

concommitante <strong>des</strong> signes cliniques <strong>et</strong> évoluant pendant 2 à 3 semaines.<br />

Transmission <strong>et</strong> période de contagion : Deux grands mo<strong>des</strong> de contamination :<br />

o transmission rongeur - homme : contact direct ou indirect avec les déjections<br />

qui contaminent aliments <strong>et</strong> environnement.<br />

o transmission homme - homme : contact avec liqui<strong>des</strong> biologiques <strong>et</strong> aérosols<br />

(risque nosocomial en période de virémie ++). En outre, transmission sexuelle<br />

possible pendant la phase de convalescence.<br />

o A côté de ces formes graves <strong>et</strong> souvent mortelles, les enquêtes séro-<br />

épidémiologiques ont montré l'existence de nombreuses formes bénignes ou<br />

asymptomatiques.<br />

Transmission verticale mère enfant : non renseignée<br />

En général les symptômes du à une infection par les arenavirus causent <strong>des</strong> douleurs<br />

pharyngées, œdèmes cervico-faciales, convulsions .<br />

47


Virus de la<br />

chorioméningite<br />

lymphocytaire<br />

Arenavirus <strong>et</strong> leurs vecteurs<br />

Maladies à arénavirus <strong>et</strong> leurs vecteurs<br />

Virus Maladie Vecteur Distribution<br />

chorioméningite<br />

lymphocytaire<br />

48<br />

Souris commune Cosmopolite<br />

virus <strong>La</strong>ssa Fièvre de <strong>La</strong>ssa Rat (Mastomys natalensis) Afrique<br />

Virus Junin (?)<br />

Virus Machupo<br />

Virus Guanarito<br />

Virus Sabiá<br />

Fièvre hémorragique<br />

d'Argentine<br />

Fièvre hémorragique<br />

bolivienne<br />

Fièvre hémorragique<br />

vénézuélienne<br />

Fièvre hémorragique<br />

brésilienne<br />

Souris du maïs (Calomys<br />

musculinus)<br />

occidentale<br />

Argentine<br />

Souris Vesper (?)(Calomys<br />

Bolivie<br />

callosus)<br />

Souris de la canne<br />

(Zygodontomys<br />

brevicauda)<br />

Venezuela<br />

Inconnu Brésil<br />

Virus Tacaribe Chauve-souris (Artibeus) Trinidad<br />

Virus Flexal<br />

Virus Whitewater Arroyo<br />

(?)<br />

Maladie rappelant la<br />

grippe<br />

Rat du riz (Oryzomys) Brésil<br />

Fièvre hémorragique Rat <strong>des</strong> bois (Neotoma)<br />

V-2-.Virus de la chorioméningite lymphocytaire :<br />

Sud-ouest <strong>des</strong><br />

USA<br />

Le plus répandu est le virus de la chorioméningite lymphocytaire (CML). Il est<br />

r<strong>et</strong>rouvé chez les souris sauvages ou d’élevage, ainsi que chez les hamsters. Excrété dans les<br />

urines de ces rongeurs, sa transmission à l’homme entraîne un syndrome fébrile généralement<br />

bénin, mais parfois une méningite ou méningoencéphalite, une pneumonie <strong>et</strong><br />

exceptionnellement un syndrome hémorragique mortel.


PATHOGÉNICITÉ : affection fébrile biphasique s'accompagnant de manifestations<br />

cliniques diverses - affection bénigne de type grippal ou, occasionnellement, symptômes<br />

méningés ou de type méningo-encéphalo-myélitique; myélite transverse, s'apparentant au<br />

syndrome de Guillain <strong>et</strong> Barré; orchite ou parotidite; habituellement de courte durée; infection<br />

non chronique, asymptomatique dans le tiers <strong>des</strong> cas, rarement fatale; taux de mortalité < 1 %<br />

<strong>et</strong> guérison sans séquelles de la forme grave de la maladie dans la plupart <strong>des</strong> cas; possibilité<br />

de lésions neurologiques passagères ou permanentes; l'infection durant la grossesse a été<br />

associée à <strong>des</strong> cas d'avortement spontané, d'hydrocéphalie congénitale, de choriorétinite <strong>et</strong> de<br />

r<strong>et</strong>ard mental<br />

V-3-Virus <strong>La</strong>ssa :<br />

<strong>La</strong> fièvre de <strong>La</strong>ssa (Nigeria) est observée en Afrique de l’Ouest, à l’origine de fièvres<br />

hémorragiques graves avec cas secondaires (chez les soignants ou chez les autres mala<strong>des</strong>).<br />

Son réservoir est un p<strong>et</strong>it rongeur appelé mastomys natalensis, dont l’aire dont l’habitat<br />

s’étend aux 2/3 de l’Afrique (le Natal est une province d'Afrique du Sud).<br />

PATHOGENICITE :Dans 80 % <strong>des</strong> cas environ, l'infection humaine reste asymptomatique ;<br />

pour les autres, on observe une atteinte sévère de plusieurs organes, foie, rate <strong>et</strong> reins par<br />

exemple. <strong>La</strong> durée d'incubation varie de 6 à 21 jours. Le début <strong>des</strong> manifestations cliniques<br />

est en général progressif, avec de la fièvre, un état de faiblesse généralisée <strong>et</strong> une sensation de<br />

malaise. Après quelques jours, les mala<strong>des</strong> peuvent présenter <strong>des</strong> céphalées, une irritation de<br />

la gorge, <strong>des</strong> myalgies, <strong>des</strong> douleurs thoraciques, <strong>des</strong> nausées, <strong>des</strong> vomissements, <strong>des</strong><br />

diarrhées, de la toux <strong>et</strong> <strong>des</strong> douleurs abdominales. Dans les cas les plus graves, un œdème de<br />

la face, du liquide dans la cavité pulmonaire, <strong>des</strong> hémorragies dans la cavité buccale, nasale,<br />

dans le vagin <strong>et</strong> dans l'appareil digestif <strong>et</strong> une hypotension peuvent apparaître. Une protéinurie<br />

est possible. A un stade tardif, il arrive de voir un état de choc, <strong>des</strong> convulsions, <strong>des</strong><br />

tremblements, une désorientation du suj<strong>et</strong> <strong>et</strong> le coma. <strong>La</strong> surdité survient chez 25 % <strong>des</strong><br />

mala<strong>des</strong> <strong>et</strong> la moitié d'entre eux recouvrent en partie l'ouïe au bout d'un à trois mois. On peut<br />

observer <strong>des</strong> chutes de cheveux passagères <strong>et</strong> un affaiblissement de la coordination au cours<br />

de la convalescence.<br />

Le traitement associe mesures symptomatiques, administration de sérum de convalescent <strong>et</strong><br />

ribavirine.<br />

49


V-4- Virus Junin <strong>et</strong> virus Machupo:<br />

Dans deux régions d’Amérique du Sud, la période <strong>des</strong> récoltes est marquée dans la population<br />

rurale par la survenue de la fièvre hémorragique d’Argentine (virus Junin) <strong>et</strong> de la fièvre<br />

hémorragique de Bolivie (virus Machupo). Là encore, un p<strong>et</strong>it rongeur sauvage infecté de<br />

façon chronique, le calomys, est le réservoir de virus, ses déjections transm<strong>et</strong>tant l’infection à<br />

l’homme. <strong>La</strong> ribavirine s'est montrée active sur ces arenavirus.<br />

CARACTÉRISTIQUES : Arénavirus; virion globulaire, pléomorphique, enveloppé, de 110-<br />

130 nm de diamètre; ARN monocaténaire, linéaire .<br />

PATHOGÉNICITÉ : provoquant fièvre, malaise, céphalées <strong>et</strong> myalgies d'installation<br />

insidieuse, parfois <strong>des</strong> pétéchies sur la partie haute du tronc <strong>et</strong> les muqueuses de la bouche ou<br />

<strong>des</strong> signes hémorragiques intéressant le nez, les gencives, l'estomac <strong>et</strong> l'intestin; les cas graves<br />

associent état de choc hypotensif subit <strong>et</strong> crise neurologique <strong>et</strong> comportent un taux de létalité<br />

de 5-30 %.<br />

50


I-Taxonomie:<br />

Famille : Caliciviridae<br />

CALICIVIRIDAE<br />

. Genre : Norovirus (anciennement "Norwalk-like virus " )<br />

Génogroupe I : Norwalk virus [NV], (virus de Norwalk);<br />

virus Southampton, Desert Shield<br />

Génogroupe II : virus Snow Mountain, Bristol, Mexico, Hawaii<br />

. Genre : Sapovirus (anciennement " Sapporo-like virus ")<br />

Génogroupe I : virus Sapporo, Parkville<br />

Génogroupe II : virus London<br />

. Genre : <strong>La</strong>govirus<br />

Espèces : calicivirus canins, félins, San Miguel sealion virus (SMSV)<br />

. Genre : Vesivirus<br />

Espèces : Rabbit hemorrhagic disease virus<br />

51


4 genres :<br />

- 2 affectent les animaux : Vesivirus<br />

<strong>et</strong> <strong>La</strong>govirus<br />

- 2 affectent les animaux <strong>et</strong> l’homme<br />

(gastro-entérites) : Norovirus<br />

(anciennement Norwalk-like virus<br />

(NLV) <strong>et</strong> Sapovirus (anciennement<br />

Sapporo-like virus (SLV).<br />

Chaque genre divisé en 2<br />

génogroupes.<br />

Arbres phylogénétiques montrant la classification<br />

actuelle <strong>des</strong> Caliciviridae <strong>et</strong> leur place parmi les virus<br />

52<br />

ARN positif


II-organisation structurale :<br />

. Structure<br />

Virus sans<br />

enveloppe Capside<br />

icosaédrique.<br />

Taille : 27 à 35<br />

nm.<br />

Image de calicivirus en microscopie électronique<br />

(coloration négative) montrant la l’aspect en calice<br />

de fleur de ces virus.<br />

(Photographie Pr Albert Bosch, Département de<br />

Microbiologie, Université de Barcelone, Espagne,<br />

avec l’autorisation de l’auteur)<br />

Structure tridimensionnelle d’une particule<br />

recombinante de calicivirus déterminée par<br />

cryomicroscopie électronique, diamètre environ<br />

30nm.<br />

(Photographie Pr. BV Prasad, Départements de<br />

Biochimie & Biologie Moléculaire <strong>et</strong> Virologie &<br />

Microbiologie Moléculaire, Baylor College of<br />

Medicine, Houston, USA avec l’autorisation de<br />

l’auteur).<br />

53


II- organisation moléculaire :<br />

.<br />

Résistance physico-chimique<br />

Très résistants, notamment aux concentrations de chlore utilisées pour traiter l’eau potable.<br />

. Le génome <strong>et</strong> les protéines virales<br />

ARN simple brin de polarité positive <strong>et</strong> polyadénylé en 3’ (environ 7 600 nucléoti<strong>des</strong>).<br />

Certaines séquences sont conservées <strong>et</strong> sont utilisées pour le diagnostic.<br />

3 cadres ouverts de lecture :<br />

- ORF1 code un<br />

précurseur <strong>des</strong><br />

protéines non<br />

structurales.<br />

- ORF2 code<br />

l'unique protéine de<br />

capside.<br />

- ORF3 code une<br />

p<strong>et</strong>ite protéine de<br />

fonction inconnue.<br />

Le génome <strong>des</strong><br />

souches Sapporo est<br />

organisé<br />

différemment (2<br />

ORF).<br />

Organisation du génome <strong>des</strong> calicivirus humains<br />

54


IV-la biologie moléculaire <strong>des</strong> caliciviridaes :<br />

. Microscopie électronique<br />

(laboratoires spécialisés).<br />

. RT-PCR<br />

. ELISA (prochainement en<br />

France)<br />

V-pouvoir pathogène :<br />

Transmission féco-orale ou par<br />

aérosols lors de vomissements<br />

favorisée par leur grande<br />

résistance.<br />

Contamination directe ou indirecte<br />

(eau, aliments surtout coquillages).<br />

Zone de diffusion:Répartition<br />

mondiale,<br />

55


nombreuses épidémies touchant<br />

toutes les tranches d’âge.<br />

. PATHOGENECITE :Incubation courte<br />

Diarrhée aqueuse, vomissements<br />

Hôte: le virus infecte les vertébrés <strong>et</strong> les invertébrés<br />

Caliciviridae Images:<br />

EM Images<br />

Genre Calicivirus<br />

N / A<br />

tableau récapitulatif<br />

Exemple<br />

nom de virus<br />

Exanthème<br />

vésiculaire du<br />

virus de la<br />

peste<br />

Le virus<br />

Norwalk<br />

56<br />

Description de l'image<br />

Le virus de Norwalk (VN) est une<br />

cause majeure de l'épidémie de gastro-<br />

entérite aiguë <strong>et</strong> doux, ou de la diarrhée,<br />

chez les enfants plus âgés <strong>et</strong> <strong>des</strong> adultes.<br />

<strong>La</strong> première épidémie enregistré attribué<br />

au virus de Norwalk a eu lieu dans une<br />

école élémentaire à Norwalk, dans<br />

l'Ohio, en 1968. Bactéries fécales libre<br />

filtrats provenant de patients adultes ont<br />

été nourris aux bénévoles. Ces<br />

bénévoles conséquence est tombée


57<br />

malade <strong>et</strong> a fourni la preuve que la<br />

gastro-entérite pourrait être induite par<br />

une nonbacterial mandataire. En 1972,<br />

NV a d'abord été vus en utilisant<br />

Immuno- EM. En 1990, moléculaire<br />

clonage est détaillé perm<strong>et</strong>tant de<br />

séquence <strong>et</strong> d'expression de la protéine<br />

de capside. <strong>La</strong> première 3-dimensional<br />

reconstruction de capside NV a été fait<br />

en 1994, en utilisant les techniques de<br />

cryopréservation, EM, à 22 angströms<br />

de résolution.<br />

Dr BVVenkataram Prasad's <strong>La</strong>b dans le<br />

WM Keck pour Computational Biology<br />

Center au Baylor College de médecine.<br />

L'objectif à long terme de son groupe de<br />

recherche est de comprendre les<br />

mécanismes moléculaires qui régissent<br />

les activités biologiques dans le cycle de<br />

vie du virus médicalement importants,<br />

afin d'élaborer <strong>des</strong> stratégies de lutte<br />

contre le virus. Leur accent est<br />

actuellement de m<strong>et</strong>tre en place la<br />

structure en fonction <strong>des</strong> corrélations<br />

virus qui causent la gastro-entérite chez<br />

les humains.


Calicivirus<br />

Virus de<br />

Norwalk<br />

58<br />

Notez le "étoile de David" image<br />

exposées par les particules virales.<br />

Celle-ci est distincte de la star - tels que<br />

<strong>des</strong> images exposées par astrovirus<br />

particules. Barre = 50 nanomètres.<br />

Source: échantillon de selles d'un<br />

individu avec la gastro-entérite.<br />

Méthode: Négatif - tache Transmission<br />

Electron Microscopy. Par FP Williams,<br />

US Environmental Protection Agency.<br />

Une comparaison <strong>des</strong> trois dimentional<br />

structures <strong>des</strong> recombinants Capside<br />

Norwalk (rNV capside) <strong>et</strong> le primat<br />

calicivirose déterminé à 22Å de<br />

résolution cryomicroscopie électronique<br />

à l'aide de l'ordinateur <strong>et</strong> de traitement<br />

de l'image techniqes.<br />

Dr BVVenkataram Prasad's <strong>La</strong>b dans le<br />

WM Keck pour Computational Biology<br />

Center au Baylor College de médecine.<br />

L'objectif à long terme de son groupe de<br />

recherche est de comprendre les<br />

mécanismes moléculaires qui régissent<br />

les activités biologiques dans le cycle de<br />

vie du virus médicalement importants,<br />

afin d'élaborer <strong>des</strong> stratégies de lutte<br />

contre le virus. Leur accent est<br />

actuellement de m<strong>et</strong>tre en place la<br />

structure en fonction <strong>des</strong> corrélations<br />

virus qui causent la gastro-entérite chez<br />

les humains.


Virus de<br />

Norwalk<br />

Le virus<br />

Norwalk<br />

Le virus<br />

Norwalk<br />

59<br />

Note du mal définie un peu comme la<br />

dentelle apparition du virus de particules<br />

individuelles. Le virus de Norwalk<br />

particules <strong>et</strong> d'autres SRSVs (Small<br />

Round Structured Virus) présentent une<br />

caractéristique apparence qui est distinct<br />

de l'distinctif de poliovirus. Il est<br />

également distincte <strong>des</strong> autres p<strong>et</strong>its<br />

virus tels que astrovirus, <strong>et</strong> typique (non<br />

SRSV) calicivirose. Barre = 50<br />

nanomètres. Source: échantillon de<br />

selles d'un individu avec la gastro-<br />

entérite. Méthode: Négatif - tache<br />

Transmission Electron Microscopy. Par<br />

FP Williams, US Environmental<br />

Protection Agency.<br />

Un exemple virus de l'image de l'ICTV<br />

Morphologie typique de type Norwalk<br />

virus vus par microscope électronique à<br />

transmission. L'individu <strong>des</strong> virions ont<br />

un diamètre de seulement 27nm.From le<br />

Wadsworth Center de l'État de New<br />

York Département de la santé.


(Provisoire)<br />

Un<br />

Calicivirus<br />

Bovine<br />

calicivirose<br />

Cochon<br />

calicivirose<br />

Cétacés<br />

Calicivirus<br />

Tursiops - 1<br />

(CCVTur - 1)<br />

Hépatite E<br />

60<br />

Un exemple virus de l'image de l'ICTV<br />

De Stewart McNulty sciences<br />

vétérinaires à la Queen's University de<br />

Belfast.<br />

De Stewart McNulty sciences<br />

vétérinaires à la Queen's University de<br />

Belfast.<br />

Coloration négative utilisant<br />

phosphotungstic acide sur une grille de<br />

carbone revêtus de surface de coupe<br />

typique montrant <strong>des</strong> caractéristiques<br />

morphologiques couramment vu par<br />

microscopie électronique. Barre = 100<br />

NM. Du NCID, de la CDC.<br />

Fondées sur les mêmes propriétés<br />

physico-chimiques <strong>et</strong> biologiques, HEV<br />

a été provisoirement classé dans la<br />

Caliciviridae famille, mais l'organisation<br />

de la HEV génome est sensiblement<br />

différente de celle <strong>des</strong> autres calicivirus<br />

<strong>et</strong> HEV peuvent éventuellement être<br />

classées dans une autre famille. Du


I-Taxonomie :<br />

Famille : Astroviridae<br />

Un seul genre : Astrovirus<br />

8 sérotypes humains (sérotype 1 prédominant).<br />

61<br />

NCID, de la CDC.<br />

ASTROVIRIDAE<br />

II-organisation morphologique :<br />

II-2-Morphologie <strong>et</strong> propriétés physiques :<br />

Virus non enveloppés,<br />

Capside icosaédrique.<br />

Taille : 28 à 30 nm


Image d’Astrovirus observée au microscope électronique en coloration négative<br />

(Photographie Pr Albert Bosch, Département de Microbiologie, Université de Barcelone,<br />

Espagne)<br />

62


III-2-Résistance physico-chimique :<br />

Très résistants à : pH 3, chloroforme, détergents, solvants <strong>des</strong> lipi<strong>des</strong>, <strong>et</strong> à la chaleur. Gardés<br />

à –70°C, ils conservent leurs propriétés infectieuses 6 à 10 ans. Le génome <strong>et</strong> les protéines<br />

virales : ARN positif simple brin (7000 nucléoti<strong>des</strong>).<br />

IV-organisation moléculaire :<br />

IV-1-génome :<br />

ORF 1a <strong>et</strong> 1b codent les protéines non structurales.<br />

ORF 2 code les protéines de structure (portant les caractères antigéniques).<br />

63


IV-2-Multiplication du virus<br />

Multiplication in vitro <strong>des</strong> astrovirus humains difficile, nécessitant la présence de trypsine.<br />

ARN génomique accompagné d'un ARN subgénomique incluant ORF 2.<br />

Processus de maturation <strong>des</strong> protéines <strong>des</strong> Astroviridae par clivage protéolytique<br />

64


V-pathogénicité :<br />

Cible : entérocytes matures <strong>des</strong> villosités, inflammation dans les tissus avoisinants.<br />

Après incubation (24 à 36 heures), symptomatologie de gastro-entérite virale classique avec<br />

diarrhée modérée, vomissements, douleurs abdominales <strong>et</strong> fièvre.<br />

Guérison dans les 4 jours suivant le début <strong>des</strong> symptômes.<br />

Souvent infection asymptomatique.<br />

<strong>La</strong> transmission est orofécale. Elle se fait principaleement par le biais de l'eau <strong>et</strong> <strong>des</strong> aliments<br />

VI-Epidémiologie :<br />

Transmission féco-orale directe ou indirecte.<br />

Diffusion mondiale, toute l’année, toutes tranches d’âge.<br />

65


VII-Diagnostic virologique :<br />

ELISA (simple, sensible <strong>et</strong> spécifique)<br />

. <strong>La</strong> microscopie électronique (laboratoires spécialisés)<br />

. RT-PCR<br />

VIII- Traitement <strong>et</strong> prévention :<br />

Pas de traitement spécifique, mais traitement symptomatique.<br />

Pas de vaccination, seule prévention : mesures d'hygiène. <strong>La</strong> désinfection de l'eau de boisson<br />

est plus difficile. Les astrovirus sont relativement résistants à la désinfection alcoolique.<br />

66


INTRODUCTION<br />

polyhédrose<br />

67


Rares sont les entomologistes qui sont initiés à la pathologie <strong>et</strong> c'est pour c<strong>et</strong>te raison que la<br />

pathologie <strong>des</strong> insectes reste, dans une large mesure, un domaine très peu étudié. Les<br />

pathogènes jouent souvent un rôle important dans la régulation <strong>des</strong> populations naturelles<br />

d'insectes; à défaut d'une bonne compréhension du rôle <strong>des</strong> pathogènes, il serait difficile voire<br />

impossible de bien comprendre la dynamique <strong>des</strong> populations d'insectes.<br />

Les pathogènes offrent certaines possibilités en matière de manipulation, soit en les<br />

introduisant dans le cadre d'une lutte classique, soit par augmentation pour les utiliser ensuite<br />

sous forme de pestici<strong>des</strong> biologiques. Les présentes notes donnent un aperçu <strong>des</strong><br />

caractéristiques <strong>des</strong> pathogènes d'insectes. Certes, elles ne vous aideront pas à identifier les<br />

genres ni les espèces de pathogènes, mais elles vous fourniront probablement <strong>des</strong> indications<br />

précieuses sur la cause de la mort <strong>des</strong> insectes, <strong>et</strong>c. Le lecteur intéressé devra se référer à la<br />

liste <strong>des</strong> autres travaux en annexe.<br />

D'autres bull<strong>et</strong>ins seront publiés sur l'identification, les techniques de laboratoire, la<br />

production, la formulation <strong>et</strong> l'application <strong>des</strong> champignons.<br />

68


I.GROUPES <strong>DE</strong> PATHOGENES :<br />

Les groupes d'entomopathogènes les plus importants sont:<br />

VIRUS<br />

BACTÉRIES<br />

CHAMPIGNONS<br />

PROTOZOAAIRES<br />

NÉMATO<strong>DE</strong>S<br />

Un microscope électronique est nécessaire pour observer les virus non occlus. Pour les<br />

bactéries <strong>et</strong> les virus occlus, utiliser un microscope composé avec un objectif à immersion à<br />

huile. Les champignons <strong>et</strong> les protozoaires peuvent être observés au microscope à éclairage<br />

composé. Les némato<strong>des</strong> peuvent se voir à l'oeil nu.<br />

BACULOVIRUSES:<br />

Nuclear Polyhydrosis Viruses<br />

Granulosis Viruses<br />

Group C viruses<br />

Le système baculovirus-cellules d'insectes<br />

Le virus<br />

Les baculovirus constituent un grand groupe de virus capable d’infecter plus de 600 espèces<br />

d’insectes, a priori restreints aux arthropo<strong>des</strong>, comme les lépidoptères, les diptères, les<br />

hyménoptères, les coléoptères mais aussi certains crustacés.<br />

Son nom latin baculum traduit sa morphologie en p<strong>et</strong>it bâtonn<strong>et</strong>. C’est un virus enveloppé de<br />

450 nm de long <strong>et</strong> d’un diamètre moyen de 50 nm. Il appartient à la famille <strong>des</strong> baculoviridae<br />

qui est divisée en 2 groupes:<br />

Les Eubaculovirinae avec 2 genres :<br />

1. le genre NPV pour Nuclear Polyhedrosis Virus où les virus sont inclus dans<br />

<strong>des</strong> structures protéiques de 1 à 5 µm appelés polyèdres. Ces polyèdres<br />

69


contiennent plusieurs particules virales regroupées dans une membrane<br />

(MNPV) ou une seule particule par membrane (SNPV).<br />

2. le genre GV pour Granulosis Virus où une seule nucléocapside est enfermée<br />

dans un corps d’inclusion appelé granule.<br />

Les Nudibaculoviridae qui sont dépourvus de corps d’inclusion.<br />

Comme tous les Baculovirus, il existe dans la nature sous deux formes distinctes (figure 8) :<br />

· Une forme incluse appelée ODV (occlusion-derived virus) qui perm<strong>et</strong> la protection<br />

du virus lors de sa dissémination dans l’environnement (UV, chaleur). Ce corps<br />

d’inclusion paracristallin (polyédre) est formé d’une protéine virale de 33KDa appelée<br />

polyédrine (PH), elle même protégée par une « enveloppe » constituée de la protéine<br />

pp34.<br />

· <strong>La</strong> forme libre appelée BV (budded virus) perm<strong>et</strong> une infection secondaire (de<br />

cellule à cellule). Lors du bourgeonnement <strong>des</strong> virions à la surface de la cellule, ils<br />

acquièrent une enveloppe d’origine cellulaire dans laquelle une glycoprotéine virale, la<br />

gp67 s’est installée. C<strong>et</strong>te protéine forme le péplomère du virus, son rôle est essentiel<br />

pour l’infection secondaire.<br />

70


Figure 8 : Représentation <strong>des</strong> deux phénotypes du Baculovirus.<br />

Du fait de la présence de deux types de virions, on distingue deux voies dans le cycle<br />

réplicatif (Figure 9). Dès l’ingestion d’un polyèdre, la polyédrine est dissoute par le suc<br />

intestinal très alcalin de la larve. Les virions ainsi libérés pénètrent dans la cellule intestinale<br />

grâce à la fusion de leurs membranes avec la membrane plasmique. Les nucléocapsi<strong>des</strong><br />

progressent dans le cytoplasme jusqu’au noyau où est libéré l’ADN viral. Le cycle de<br />

réplication du virus est alors amorcé, <strong>et</strong> les premiers virions apparaissent entre 15 <strong>et</strong> 17 heures<br />

p.i. Une infection secondaire de tous les tissus de la larve est alors possible. Les polyèdres<br />

n’apparaissent dans les cellules qu’à environ 24 heures après l’infection.<br />

Le génome d’AcMNPV est constitué d’une molécule d’ADN circulaire double brin de 133<br />

894 pb (Ayres <strong>et</strong> al. 1994). Une orientation a été proposée par Vlak en 1982 <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> de se<br />

repérer sur c<strong>et</strong> ADN.<br />

71


Figure 9 : Cycle réplicatif du Baculovirus<br />

L’expression <strong>des</strong> gènes viraux peut être divisée en 4 phases : a, b, g <strong>et</strong> d. <strong>La</strong> phase a, phase<br />

très précoce où les gènes sont transcrits dès le début de l’infection <strong>et</strong> jusqu’à 4 heures. Le<br />

produit de certains gènes a perm<strong>et</strong> l’activation de la phase précoce b entre 5 <strong>et</strong> 8 heures. Ces<br />

deux phases sont antérieures à la réplication de l’ADN qui a lieu à partir de 8 heures p.i . Les<br />

gènes exprimés en phase tardive g, entre 8 <strong>et</strong> 18 heures p.i. codent la plupart <strong>des</strong> protéines de<br />

structure.<br />

Alors que la transcription <strong>des</strong> gènes <strong>des</strong> phases a <strong>et</strong> b est sous le contrôle de l’ARN<br />

polymérase cellulaire de type II (sensible à l’a amanitine), la transcription <strong>des</strong> gènes g <strong>et</strong> d est<br />

initiée à partir d’une séquence A /TTAAG T /AA T /A (Boite de Rohrmann) (Rankin <strong>et</strong> al., 1988 ;<br />

Rohrmann, 1986) contrôlée par une ARN polymérase, a amanitine résistante, viro-codée.<br />

Deux gènes d sont sur-exprimés très tardivement. Il s’agit <strong>des</strong> gènes codant la polyédrine <strong>et</strong> la<br />

protéine P10. Alors que le rôle de la polyédrine est bien connu, celui de P10 demeure<br />

incertain mais elle contribuerait probablement à la lyse cellulaire.<br />

.<br />

Le système d'expression<br />

Parmi les systèmes d’expression eucaryote, le système Baculovirus-cellules d’insectes est un<br />

<strong>des</strong> plus performants pour la production de protéines complexes. Sa mise en œuvre est simple,<br />

rapide <strong>et</strong> peu coûteuse, le taux de production est élevé. Il présente aussi l'avantage d'être<br />

inoffensif puisque :<br />

72


· le baculovirus ne peut se multiplier en cellules de vertébrés,<br />

· aucun virus de vertébrés ne peut se multiplier sur les lignées de Lépidoptères utilisées,<br />

· à ce jour, aucun prion pathogène n'a été décelé chez les insectes.<br />

Son seul inconvénient (ou avantage) est d'être un système lytique.<br />

Ce système est basé sur l’utilisation du baculovirus comme vecteur pour l’expression en<br />

cellules d’insectes de gènes hétérologues sous contrôle de promoteurs viraux très tardifs. Le<br />

promoteur de la polyédrine, ainsi que celui de la protéine P10 sont en eff<strong>et</strong> extrêmement actifs<br />

lors de la phase tardive de l’infection <strong>et</strong> ces protéines sont inutiles pour la réplication in vitro.<br />

Ces promoteurs sont donc utilisés pour l’expression de protéines hétérologues.<br />

Ce système fût utilisé pour la première fois pour la production d’interféron b humain (Smith<br />

<strong>et</strong> al. 1983). Depuis, bon nombre de gènes ont été exprimés dans ce système, le plus souvent<br />

sous contrôle du promoteur polyédrine.<br />

<strong>La</strong> figure présente les différentes étapes nécessaires à l’obtention d’un virus recombinant.<br />

<strong>La</strong> première étape consiste en l’identification d’une gène viral cible. Celui-ci doit être non<br />

essentiel à la réplication virale in vitro. Une large région du chromosome viral incluant ce<br />

gène cible (1000 à 2000pb de part <strong>et</strong> d’autre du gène cible) est alors clonée dans le plasmide<br />

bactérien pUC. <strong>La</strong> seconde étape consiste en l’insertion du gène étranger. Dans l’exemple ci-<br />

<strong>des</strong>sous, le gène étranger est placé en aval du promoteur PH (vecteur de transfert chargé).<br />

Puis, les cellules sont cotransfectées avec de l’ADN du virus dit « sauvage » infectieux <strong>et</strong> de<br />

l’ADN du vecteur de transfert chargé (étape 3). Il peut alors se produire une recombinaison<br />

entre les régions homologues <strong>des</strong> deux ADN. Ceci conduit à l’obtention d’un virus<br />

recombinant présentant le gène étranger à la place du gène PH (étape 4). L’utilisation de la<br />

polyédrine comme marqueur est bien commode. Son phénotype particulier, la présence de<br />

polyédres dans les cellules infectées, est très facile à identifier au microscope photonique <strong>et</strong><br />

perm<strong>et</strong> une sélection rapide <strong>des</strong> clones viraux recombinants.<br />

73


Description:<br />

ENTOMOPOX VIRUSES<br />

Les virus sont <strong>des</strong> organismes sub-microscopiques, intracellulaires <strong>et</strong> essentiellement<br />

pathogéniques. Ils ne peuvent se déplacer ni se métaboliser. Ils consistent en un acide<br />

nucléaire template avec ou sans couche protéique ou corps d'inclusion ou d'occlusion.<br />

Reproduction:<br />

Les virus se multiplient à partir d'une synthèse indépendante de leurs composantes. Ces<br />

composantes s'assemblent pour produire une progéniture virale à l'intérieur de la cellule hôte.<br />

Infection:<br />

En général, les virus infectent l'hôte par voie buccale.<br />

<strong>La</strong> couche protéique du virus se dissout dans l'intestin <strong>et</strong> libère <strong>des</strong> particules virales (virions).<br />

Ces virions envahissent les parois de l'intestin puis se multiplient dans les cellules. Il s'ensuit<br />

une répétition massive dans les parties adipeuses, les hémocytes <strong>et</strong> l'hypoderme.<br />

Mort de l'hôte:<br />

<strong>La</strong> mort survient généralement en l'espace de trois à dix jours.<br />

74


C capsid; Co core; CPV citoplasmic polyhedrosis virus; E envelope;<br />

EPV entomopoxviruses; GV granulosis virus; L lateral body; MNPV multiple<br />

nucleocapso<strong>des</strong> per envelope nuclear polyhedrosis virus; N nucleocapsid; R colled rodlike<br />

structure; S splkes; Sh shell; SNPV single nucleocapsid per envelope nuclear polyhedrosis<br />

virus; Su surface units.<br />

Culture:<br />

Les virus ne peuvent être cultivés que dans l'insecte hôte vivant ou en culture <strong>des</strong> tissus.<br />

Groupes:<br />

Baculovirus, entomopox virus, picornavirus, virus de la polyhédrose cytoplasmique.<br />

Lutte biologique:<br />

A l'heure actuelle, seuls <strong>des</strong> baculovirus (voir plus loin) servent d'agents de lutte biologique.<br />

Description:<br />

2) BACULOVIRUS: VIRUS <strong>DE</strong> LA POLYHÉDROSE NUCLÉAIRE<br />

(NPV)<br />

Environ 280 espèces connues. Polyhèdres de forme arrondie, cubique ou hexagonale. De 0,5 à<br />

1,5 microns (μm). A enveloppe unique ou multiple.<br />

Infection:<br />

L'infection survient dans les tissus adipeux de l'hypoderme, dans les trachées <strong>et</strong> dans l'intestin<br />

moyen.<br />

Hôte:<br />

A peu près 120 espèces de Lépidoptères <strong>et</strong> d'Hyménoptères. Chaque virus est très spécifique à<br />

son hôte.<br />

75


Survie:<br />

Les virus de la polyhédrose nucléaire forment <strong>des</strong> particules à l'intérieur d'une structure<br />

protéique cristalline (corps d'occlusion). Cela perm<strong>et</strong> au virus de survivre hors de l'hôte<br />

pendant plusieurs années à l'abri du soleil.<br />

Capture:<br />

3) RECHERCHE D’INSECTES MORTS<br />

Capturer <strong>des</strong> insectes morts soit dans <strong>des</strong> récipients stériles en verre ou en plastique munis de<br />

couvercle à vis, soit dans <strong>des</strong> sach<strong>et</strong>s ou <strong>des</strong> enveloppes en papier.<br />

Traitement:<br />

<strong>La</strong>isser les récipients ouverts pendant trois à quatre (3- 4) jours pour que les cadavres se<br />

NE PAS sécher artificiellement.<br />

NE PAS laisser au soleil.<br />

Conservation:<br />

Ces spécimens séchés à l'air peuvent être conservés pendant plusieurs jours.<br />

Identification:<br />

Plus aisée avec <strong>des</strong> insectes frais, surtout si le pathogène n'est pas sporulant.<br />

NE JAMAIS conserver <strong>des</strong> spécimens infectés dans de l'alcool. Au besoin, conserver les<br />

spécimens au réfrigérateur (5°C).<br />

En plein champ, les fourmis peuvent rapidement emporter les cadavres. Par conséquent,<br />

même si la recherche de cadavres constitue la meilleure manière de capturer <strong>des</strong> pathogènes,<br />

vous devez capturer <strong>des</strong> insectes vivants si vous ne trouvez pas de cadavres. Il se peut qu'une<br />

p<strong>et</strong>ite partie <strong>des</strong> insectes vivants soit infectée. Dans les insectes vivants, l'incubation de la<br />

maladie peut durer jusqu'à trois (3) semaines; les insectes doivent donc être gardés dans <strong>des</strong><br />

cages. Le stress (surpeuplement, forte humidité) peut entraîner l'apparition de maladies.<br />

Capture:<br />

4) INSECTES VIVANTS<br />

Capturer <strong>des</strong> insectes vivants en plein champ.<br />

76


Traitement:<br />

Maintenir les insectes en vie <strong>et</strong> les nourrir.<br />

Conservation:<br />

Observer les insectes.<br />

Vous verrez peut-être certains insectes se comporter de façon anormale; ce sont <strong>des</strong> signes qui<br />

indiquent la présence possible d'une maladie:<br />

Ils ne s'alimentent pas,<br />

ils coordonnent mal leurs mouvements,<br />

ils font <strong>des</strong> mouvements saccadés,<br />

ils se toil<strong>et</strong>tent excessivement,<br />

ils ont perdu le sens de l'orientation.<br />

Les insectes peuvent grimper très haut sur la plante, s'exposer ou se cacher.<br />

II.I<strong>DE</strong>NTIFICATION PRELIMINAIRE (symptômes externes)<br />

Pour déterminer la cause de la mort d'un insecte, regarder d'abord l'insecte. Les symptômes<br />

externes peuvent vous indiquer quel type de pathogène est à l'origine de la mort.<br />

VIRUS<br />

Les infections virales surviennent surtout au stade larvaire. Les larves deviennent pâles <strong>et</strong><br />

flasques. Leur couleur fonce après la mort.<br />

Infections aux Baculovirus:<br />

Le contenu du corps se liquéfie. Les larves pendent parfois par leurs fausses pattes. Un liquide<br />

blanc suinte parfois. Quelquefois, les larves infectées sont plus p<strong>et</strong>ites que les larves saines.<br />

III.ISOLATION PRELIMINAIRE<br />

1 Placer l'insecte malade <strong>et</strong> encore vivant dans un tube de culture avec de l'eau distillée stérile.<br />

2 Au bout de plusieurs jours, les corps d'inclusion s'amassent en une couche blanche au fond<br />

du tube.<br />

3 Centrifuger pour r<strong>et</strong>irer tout insecte ou toute cellule bactérienne. Ce virus partiellement<br />

purifié peut servir à inoculer <strong>des</strong> insectes sains afin de confirmer sa pathogénicité.<br />

77


Ce qu'il faut faire avec les insectes qui ont une sporulation externe toute fraîche:<br />

1 Prendre les spores à l'aide d'une fine aiguille stérile.<br />

2 Strier les spores sur plusieurs agars différents contenant <strong>des</strong> antibiotiques: agar à l'eau du<br />

robin<strong>et</strong>, agar de pomme de terre/carotte, agar d'extrait de malt (voir Bull<strong>et</strong>in technique II).<br />

3 <strong>La</strong>isser incuber à 20-25°C.<br />

4 Examiner toutes les cultures chaque jour au microscope stéréoscopique.<br />

Ce qu'il faut faire avec les insectes qui sont morts depuis longtemps:<br />

1 Stériliser superficiellement l'insecte dans de l'hypochlorite de sodium pendant plusieurs<br />

minutes.<br />

2 Rincer trois (3) fois avec de l'eau distillée stérile.<br />

3 Disséquer les tissus internes (normalement remplacés par <strong>des</strong> hyphes cryptogamiques).<br />

4 Strier les spores sur plusieurs agars différents contenant <strong>des</strong> antibiotiques:agar à l''eau du<br />

robin<strong>et</strong>, agar de pomme de terre/carotte, agar d'extrait de malt (voir Bull<strong>et</strong>in technique II).<br />

5 <strong>La</strong>isser incuber à 20-25°C.<br />

6 Examiner toutes les cultures chaque jour au microscope stéréoscopique.<br />

Comment r<strong>et</strong>irer les spores en germination:<br />

1 Découper un cercle dans l'agar autour <strong>des</strong> spores.<br />

2 Transférer le bloc de spores sur <strong>des</strong> milieux frais.<br />

IV.I<strong>DE</strong>NTIFICATION PLUS PRECISE<br />

Parmi les virus d'insectes, les virus occlus sont les plus répandus.<br />

1 Utiliser un microscope photonique ou à contraste de phase.<br />

2 Vous devriez voir le blanc luisant (monoréfrngent) caractéristique <strong>des</strong> corps d'inclusion*.<br />

3 Utiliser <strong>des</strong> colorants tels que Giemsa (voir Bull<strong>et</strong>in technique III) pour confirmer la<br />

présence de corps d'inclusion.<br />

78


4 Pour une identification plus précise <strong>des</strong> virus non occlus*, un microscope électronique <strong>et</strong><br />

<strong>des</strong> techniques sérologiques s'avèrent indispensables.<br />

V.CULTURE <strong>DE</strong>S PATHOGENES D'INSECTES<br />

Les virus ne peuvent pas être cultivés sur <strong>des</strong> milieux artificiels. Ils ne se développent qu'à<br />

l'intérieur d'un insecte hôte vivant. Utiliser un extrait <strong>des</strong> organes internes d'un insecte infecté<br />

<strong>et</strong> introduire les particules virales par la bouche de l'hôte potentiel:<br />

1 en utilisant une seringue hypodermique ou,<br />

2 en contaminant la source d'alimentation.<br />

VI.CONSERVATION <strong>DE</strong>S PATHOGENES D'INSECTES<br />

Conserver les tissus contenant le virus au réfrigérateur ou au congélateur.<br />

Tous les virus d'insectes occlus peuvent survivre à la <strong>des</strong>sication par le froid.<br />

Les polyèdres ingérés vont être dégradés par les protéases du tube digestif de l’insecte <strong>et</strong> les<br />

virions libérés traversent les cellules intestinales pour se multiplier dans les hémocytes <strong>et</strong> dans<br />

les tissus adipeux.<br />

79


Famille : R<strong>et</strong>roviridae<br />

Genre : Deltar<strong>et</strong>rovirus<br />

HTLV <strong>et</strong> BLV (leucémie)<br />

1. Historique, épidémiologie <strong>et</strong> mo<strong>des</strong> de transmission <strong>des</strong><br />

virus BLV <strong>et</strong> HTLV-1<br />

1.1. BLV<br />

Sur base de leur épidémiologie, Bendixen (1965) distingue deux types de leucémies bovines,<br />

l’une est contagieuse : la leucose bovine enzootique (LBE) <strong>et</strong> l’autre n’est pas associée à un<br />

agent pathogène : la leucose bovine sporadique (LBS). <strong>La</strong> présence de particules virales fut<br />

observée dans <strong>des</strong> cultures de lymphocytes d’animaux atteints de LBE <strong>et</strong> la transmission<br />

horizontale de c<strong>et</strong>te maladie fut réalisée par le transfert de cellules infectées. Il fut ensuite<br />

démontré que l’agent infectieux, alors appelé BLV pour bovine leukemia virus, est un<br />

rétrovirus exogène à l’espèce bovine. <strong>La</strong> transmission naturelle s’avèrera se faire<br />

principalement par le lait.<br />

1.2. HTLV-1<br />

En 1980, Poiesz <strong>et</strong> ses collègues réalisent pour la première fois le lien entre un rétrovirus <strong>et</strong> un<br />

cancer humain chez un patient atteint d’un lymphome cutané à cellules T. Quelques années<br />

auparavant, une entité clinique appelée ATL (pour adult T-cell leukemia, ou leucémie à<br />

cellules T de l’adulte) avait été décrite au Japon (Uchiyama 1977). Il fut ensuite démontré que<br />

l’ATL était due à la présence d’un rétrovirus appelé ATLV, qui n’était autre que le virus mis<br />

en évidence par Poiesz <strong>et</strong> un nom unique, HTLV-1. L’infection par HTLV-1 touche de 10 à<br />

20 millions de personnes à travers le monde mais est restreinte géographiquement dans <strong>des</strong><br />

zones endémiques telles que le Japon méridional, les îles <strong>des</strong> Caraïbes, l’Afrique centrale <strong>et</strong><br />

l’Amérique du Sud. <strong>La</strong> transmission horizontale du virus dans <strong>des</strong> régions endémiques se<br />

80


éalise par l’allaitement maternel ou via <strong>des</strong> rapports sexuels. HTLV-1 peut également être<br />

transmis par transfusion sanguine ou consécutivement au partage d’aiguilles souillées<br />

perm<strong>et</strong>tant le transfert de cellules infectées vivantes. L’individu infecté est porteur du virus<br />

durant toute sa vie <strong>et</strong> 95 % <strong>des</strong> séropositifs restent porteurs asymptomatiques.<br />

Comme nous allons le voir ci-après, les deux rétrovirus BLV <strong>et</strong> HTLV-1 sont très similaires<br />

quant à leur pathogenèse, leur structure génomique, <strong>et</strong> leurs interactions avec le système<br />

immunitaire de l’hôte. L’existence de virus humains apparentés au BLV, comme l’est HTLV-<br />

1, marque le début de l’intérêt pour le BLV comme modèle d’étude <strong>et</strong> de développement<br />

thérapeutique in vivo.<br />

2. Pathologies associées aux virus<br />

2.1. BLV<br />

Chez l’hôte naturel : le bovin. Les lymphocytes B constituent la cible essentielle du virus<br />

BLV dans le sang périphérique . Le provirus y est intégré en divers sites non préférentiels<br />

dans leur génome. Les bovins infectés par BLV peuvent présenter trois sta<strong>des</strong> distincts : une<br />

phase asymptomatique, une lymphocytose persistante (LP) <strong>et</strong> une phase tumorale.<br />

<strong>La</strong> phase asymptomatique correspond au premier stade de la maladie qui peut être considéré<br />

comme une phase de latence, la présence d’anticorps dirigés contre les protéines virales<br />

constituant une <strong>des</strong> rares manifestations de l’infection par BLV. C<strong>et</strong> état peut persister durant<br />

toute la vie de l’animal.<br />

<strong>La</strong> lymphocytose persistante (LP) se traduit par une augmentation du nombre de lymphocytes<br />

B circulants. Le rapport entre les cellules B <strong>et</strong> T est modifié (voire inversé) <strong>et</strong>, selon l’animal,<br />

la population de lymphocytes B peut représenter 40 à 90 % de la population lymphocytaire<br />

totale, contre 15 à 20 % chez un animal sain. <strong>La</strong> lymphocytose peut se stabiliser pendant de<br />

très longues pério<strong>des</strong> mais peut également progresser pour atteindre <strong>des</strong> valeurs très élevées<br />

ou même disparaître subitement.<br />

Enfin, une faible fraction <strong>des</strong> bovins infectés (< 5 %) développent une leucémie, un<br />

lymphome ou un lymphosarcome. Généralement, la phase tumorale survient chez les animaux<br />

en LP. Le développement de tumeurs peut s’accompagner d’une augmentation du nombre de<br />

81


lymphocytes B circulants, allant jusqu’à 1 million de lymphocytes B par mm 3 de sang (contre<br />

3 à 5 mille lymphocytes par mm 3 de sang chez un animal normal). Les tumeurs sont toujours<br />

issues d’une cellule lymphoïde de type B où le provirus est intégré en un (ou quelques) site(s)<br />

dans le génome cellulaire. C<strong>et</strong>te transformation maligne aboutit inexorablement à la mort de<br />

l’animal dans l’année.<br />

2.2. HTLV-1<br />

<strong>La</strong> grande majorité <strong>des</strong> individus infectés par le virus HTLV-1 demeure <strong>des</strong> porteurs<br />

asymptomatiques, alors qu’une p<strong>et</strong>ite proportion développe la maladie après une longue<br />

période de latence.<br />

Leucémie à cellules T de l’adulte. L’ATL est une leucémie agressive à lymphocytes T<br />

caractérisée par une lympho-adénopathie, une hypercalcémie <strong>et</strong> par <strong>des</strong> lésions de la peau. Les<br />

lymphocytes T leucémiques porteurs du provirus sont presque toujours CD4+, peuvent avoir<br />

un noyau multilobé <strong>et</strong> résultent d’une prolifération oligoclonale ou monoclonale. Les sites<br />

d’intégration de HTLV-1 dans le génome de la cellule semblent être aléatoires <strong>et</strong><br />

n’influencent apparemment pas la pathogenèse. <strong>La</strong> période de survie médiane d’un individu<br />

diagnostiqué avec une ATL aiguë <strong>et</strong> progressive est de seulement 6 mois. <strong>La</strong> durée de survie<br />

médiane pour une ATL chronique est d’environ 2 ans. Après une réponse en première ligne,<br />

l’ATL devient fréquemment réfractaire aux traitements de chimiothérapie classique<br />

(cyclophosphamide, adriamycine, vincristine <strong>et</strong> prednisolone).<br />

Comme nous venons de le voir ici, les deux rétrovirus BLV <strong>et</strong> HTLV-1 ciblent tous les deux<br />

<strong>des</strong> lymphocytes. Chez leur hôte naturel, ils n’induisent <strong>des</strong> pathologies que dans environ 5 %<br />

<strong>des</strong> individus infectés <strong>et</strong> ceci après une longue période asymptomatique. Ces deux virus sont<br />

leucémogènes (provoquant la LBE ou l’ATL) mais seul HTLV-1 semble responsable du<br />

développement de maladies inflammatoires.<br />

82


3. Virion <strong>et</strong> provirus<br />

Les virus BLV <strong>et</strong> HTLV-1 appartiennent à la famille <strong>des</strong> rétrovirus <strong>et</strong> au genre <strong>des</strong> delta-<br />

rétrovirus caractérisés par une structure génomique complexe (région « X »).<br />

3.1. Structure générale du virion<br />

Les génomes de BLV <strong>et</strong> de HTLV-1 sont constitués de deux molécules d’ARN identiques,<br />

chacune associée à la protéine de nucléocapside ainsi qu’à la transcriptase inverse. Ce<br />

complexe ribonucléoprotéique est entouré par une capside (constituée <strong>des</strong> protéines CA) qui<br />

est reliée à l’enveloppe virale par les protéines de matrice (protéines MA) (Figure 1). C<strong>et</strong>te<br />

enveloppe, d’origine cellulaire, est acquise lors du bourgeonnement du virus à la surface de la<br />

cellule productrice. Elle est constituée d’une bicouche phospholipidique dans laquelle sont<br />

insérés les complexes glycoprotéiques d’enveloppe TM <strong>et</strong> SU d’origine virale qui<br />

interviennent dans l’attachement du virus à la surface de la cellule cible.<br />

3.2. Structure générale du provirus<br />

Le génome viral (8,7 kb pour BLV ou 9,0 kb pour HTLV-1) comporte les gènes structuraux<br />

classiques <strong>des</strong> rétrovirus (gag, prt, pol, env) auxquels s’ajoute une région supplémentaire, la<br />

région « X », codant pour les protéines de régulation (Figure 2). Il présente à chaque<br />

extrémité une séquence redondante appelée long terminal repeat (LTR). Les LTRs<br />

contiennent <strong>des</strong> éléments de régulation nécessaires à l’expression. Bien que les deux LTRs<br />

aient une structure identique, leur fonction est toutefois différente. Le LTR5’ comprend les<br />

promoteurs nécessaires à la régulation du niveau d’initiation de la transcription en<br />

interagissant avec <strong>des</strong> facteurs spécifiques. Tandis que le LTR3’ contient les séquences<br />

nécessaires à l’addition d’une queue poly A aux ARNs messagers viraux. Il en résulte trois<br />

principaux transcrits d’ARN messager : doublement épissé, simplement épissé <strong>et</strong> non épissé.<br />

L’ARN messager non épissé code pour les protéines de structure Gag (MA, CA, NC) <strong>et</strong> pour<br />

les enzymes Prt (protéase) <strong>et</strong> Pol (polymérase). Les protéines Prt <strong>et</strong> Pol sont exprimées<br />

83


comme protéines de fusion Gag-Prt <strong>et</strong> Gag-Prt-Pol. Prt se sépare de manière autocatalytique<br />

du précurseur Gag-Prt-Pol <strong>et</strong> est responsable du clivage de maturation de Gag <strong>et</strong> Pol. Pol a<br />

trois domaines fonctionnels que sont la transcriptase inverse, la RNaseH <strong>et</strong> l’intégrase. <strong>La</strong><br />

transcriptase inverse (ADN polymérase-ARN dépendante) perm<strong>et</strong> la transcription de l’ARN<br />

viral en ADN proviral ; la RNAse H dégrade l’ARN de la molécule hybride ARN/ADN<br />

présente au cours de la rétrotranscription <strong>et</strong> l’intégrase est nécessaire pour l’intégration du<br />

provirus dans l’ADN cellulaire.<br />

L’ARN messager simplement épissé code pour l’enveloppe. Env est une grande glycoprotéine<br />

qui génère, après clivage, les deux glycoprotéines d’enveloppe : SU, qui est une protéine de<br />

surface fortement glycosylée impliquée dans la reconnaissance du récepteur cellulaire <strong>et</strong> TM,<br />

qui est une protéine transmembranaire ancrant le complexe SU-TM dans la membrane virale<br />

d’origine cellulaire.<br />

L’ARNm doublement épissé code pour deux protéines de régulation : Tax <strong>et</strong> Rex. Tax est une<br />

protéine phosphorylée à localisation nucléaire. Elle est impliquée dans la régulation de la<br />

transcription virale : elle accroît la transcription <strong>des</strong> gènes viraux via <strong>des</strong> séquences<br />

activatrices présentes dans le LTR5’. Tax ne se lie toutefois pas directement à ces séquences<br />

mais agit par l’intermédiaire de facteurs cellulaires (cf. paragraphe 4). Rex est une<br />

phosphoprotéine nucléaire intervenant en tant que régulateur post-transcriptionnel. C<strong>et</strong>te<br />

protéine stabilise <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> l’export vers le cytoplasme <strong>des</strong> ARNs génomiques <strong>et</strong> <strong>des</strong> ARNs<br />

messagers codant pour les protéines structurales Gag, Prt, Pol <strong>et</strong> Env.<br />

4. Réponse immune <strong>et</strong> régulation de l’expression virale<br />

Les pathologies induites par les virus BLV ou HTLV-1 se développent alors qu’aucun virion,<br />

aucun ARNm ou aucune protéine virale n’est détectée dans la majorité <strong>des</strong> cellules sanguines<br />

infectées. <strong>La</strong> détection de l’expression virale ne peut se faire que par <strong>des</strong> techniques très<br />

sensibles de RT-PCR (reverse transcriptase polymerase chain reaction). Cependant, même si<br />

ces virus paraissent silencieux, on observe chez les suj<strong>et</strong>s ou animaux infectés une réponse<br />

84


immune efficace <strong>et</strong> continue dirigée contre les épitopes viraux. C<strong>et</strong>te réponse immune se<br />

caractérise par la présence d’anticorps <strong>et</strong> de lymphocytes cytotoxiques dirigés contre les<br />

antigènes viraux. Pour échapper à c<strong>et</strong>te surveillance immune permanente ces virus ont élaboré<br />

<strong>des</strong> stratégies de régulation fine de leur expression dans lesquelles la protéine Tax joue un rôle<br />

majeur.<br />

Pour comprendre les mécanismes par lesquels Tax régule la transcription il est important de<br />

préciser que l’expression de gènes peut être régulée suite à la variation de l’état de<br />

condensation de la chromatine. C<strong>et</strong> état est régi par l’action antagoniste de deux familles<br />

d’enzymes : les HATs (pour histone acétyltransférases) <strong>et</strong> les HDACs (pour histone<br />

désacétylases) qui, respectivement, incorporent ou r<strong>et</strong>irent les groupements acétyles <strong>des</strong><br />

résidus lysines <strong>des</strong> queues d’histones (Figure 3). L’enlèvement par les HDACs <strong>des</strong><br />

groupements acétyles restaure une charge positive sur les histones <strong>et</strong> ainsi augmente leur<br />

affinité vis-à-vis de l’ADN, mène à la compaction de la chromatine <strong>et</strong> inhibe la transcription.<br />

A l’inverse, les HATs acétylent les résidus lysine, diminuent la compaction <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent la<br />

transcription.<br />

Ainsi, les protéines Tax ne se lient pas directement à l’ADN mais recrutent plusieurs<br />

partenaires cellulaires pour activer la transcription virale (Figure 4). Tax se lie au LTR via les<br />

protéines CREB (pour cyclic AMP-responsive element binding protein) <strong>et</strong> provoque le<br />

détachement de HDAC1 (pour histone désacétylase 1). Tax formera alors un complexe<br />

protéique incluant notamment l’acétyltransférase p300/CBP (pour CREB binding protein) <strong>et</strong><br />

la RNA polymérase II. De c<strong>et</strong>te façon, Tax modifie l’état de la chromatine, perm<strong>et</strong>tant sa<br />

décondensation <strong>et</strong> ainsi la transcription <strong>des</strong> gènes situés en aval.<br />

85


A-INTRODUCTION :<br />

<strong>La</strong> rage<br />

1° - la rage est une zoonose virale très largement répandue dans le monde puisque tous les<br />

mammifères y sont sensibles.<br />

2° - la rage est une maladie animale qui se transm<strong>et</strong> accidentellement à l'homme par la<br />

salive <strong>des</strong> animaux enragés : le plus souvent par morsure <strong>et</strong>, plus rarement, par griffure ou<br />

par léchage d'une plaie ou d'une muqueuse ou par aérosols.<br />

3° - la rage est une encéphalite toujours mortelle<br />

B-TAXONOMIE :<br />

Les virus de la rage font partie de la famille <strong>des</strong> Rhabdoviridae . Vaste famille, puisqu'on a<br />

isolé plus de 150 espèces de rhabdovirus qui infectent les animaux <strong>et</strong> les plantes.<br />

Classification :<br />

Règne : Virus<br />

Groupe/ Groupe V<br />

Ordre : Mononegavirale<br />

Famille : Rhabdoviridae<br />

86


C-ORGANISATION STRUCTURELLE ET<br />

MOLECULAIRE :<br />

Les rhabdovirus sont <strong>des</strong> virus enveloppés à ARN monocaténaire, de sens négatif, non<br />

segmenté :<br />

enveloppés : ce sont <strong>des</strong> virus fragiles<br />

ARN : le virion possède une transcriptase<br />

Les virus de la rage appartiennent au genre Lyssavirus<br />

Bien que leur morphologie soit différente, c<strong>et</strong>te définition convient aussi aux virus<br />

appartenant aux famille <strong>des</strong> Paramyxoviridae <strong>et</strong> <strong>des</strong> Filoviridae. On a donc réuni les 3<br />

familles dans l'ordre <strong>des</strong> Mononegavirales.<br />

Selon la séquence du génome viral on distingue six groupes de virus rabiques :<br />

1° - le virus de la rage "classique" :<br />

qui affecte de nombreux mammifères dans toutes les régions du globe, dont les chauves-<br />

souris <strong>des</strong> USA <strong>et</strong> du Mexique.<br />

2° - les virus apparentés à la rage :<br />

qui ont un spectre d'hôte <strong>et</strong> une distribution géographique plus restreints :<br />

les types 2, 3 <strong>et</strong> 4 sont exclusivement africains<br />

les types 5 <strong>et</strong> 6 affectent les chauves-souris insectivores européennes.<br />

Description du virus :<br />

Le virus de la rage possède une forme de bâtonn<strong>et</strong> de longueur variable (130 à 300 nm) avec<br />

une extrémité ogivale <strong>et</strong> l'autre renflée conférant au virion un aspect en "balle de revolver"<br />

caractéristique :<br />

1° - la nucléocapside :<br />

87


le génome<br />

la capside<br />

c’est un ARN non segmenté de 12 kb de long, de polarité négative, comprenant :<br />

site promoteur sur lequel la transcriptase peut se fixer<br />

séquence leader : signal d'encapsidation<br />

N, P, M, G, L : 5 gènes codant les 5 protéines virales :<br />

N (pour Nucléoprotéine) code la protéine de capside N<br />

P (pour Phosphoprotéine) code le cofacteur de la protéine L<br />

M (pour Matrice) code la protéine de matrice M<br />

G (pour Glycoprotéine) code la glycoprotéine d'enveloppe G<br />

L (pour <strong>La</strong>rge) code la transcriptase<br />

les gènes sont séparé par une courte séquence identique :<br />

Elle résulte de l'assemblage d'environ 1300 molécules de protéine N autour du génome pour<br />

former une nucléocapside de symétrie hélicoïdale. <strong>La</strong> nucléocapside prend l'allure d'un ressort<br />

condensé dans l'axe du virus.<br />

À l'intérieur de la capside on trouve aussi une centaine de molécules de protéines L <strong>et</strong> P.<br />

2° - l'enveloppe :<br />

l'enveloppe proprement dite :<br />

L’enveloppe recouvre très étroitement la spirale. Dans la double couche lipidique sont<br />

insérées les spicules responsables de la fixation du virus aux récepteurs cellulaires, <strong>et</strong> qui sont<br />

<strong>des</strong> trimères de la glycoprotéine G.<br />

Les anticorps anti-G sont <strong>des</strong> anticorps protecteurs puisqu'ils empêchent la fixation <strong>des</strong><br />

virions aux récepteurs cellulaires.<br />

la matrice :<br />

la protéine M (M pour matrice) forme une couche qui tapisse la face interne de l'enveloppe.<br />

88


Certaines observations suggèrent que la matrice pourrait être au centre du virion, formant une<br />

bobine autour de laquelle la nucléocapside s'enroulerait en spirale.<br />

D-PHYSIOPATHOLOGIE <strong>DE</strong> LA RAGE :<br />

d'abord : une multiplication locale<br />

la morsure inocule le virus présent dans la salive dans le tissu musculaire sous-jacent où il<br />

se multiplie pour créer une dose infectieuse.<br />

puis : l'invasion centripète du système nerveux<br />

Le virus pénètre par endocytose au niveau <strong>des</strong> terminaisons nerveuses dans les neurones<br />

périphériques (1).<br />

<strong>La</strong> vésicule est transportée par le flux rétrograde (2) vers le corps cellulaire où le virus se<br />

multiplie (3). Les nouveaux virions sont transportés aux synapses <strong>et</strong> infectent les neurones<br />

connectés avec les premiers neurones infectés.<br />

Le virus parvient au cerveau où il se réplique activement.<br />

<strong>La</strong> désorganisation du système limbique est à l'origine <strong>des</strong> modifications du comportement <strong>et</strong><br />

de l'agressivité.<br />

enfin la diffusion centrifuge à partir du cerveau<br />

Le virus diffuse ensuite vers de nombreux organes <strong>et</strong> tissus, en particulier vers les glan<strong>des</strong><br />

salivaires, l’œil, les follicules pileux, où il continue de se multiplier.<br />

Les lésions cellulaires sont très discrètes…<br />

" le virus semble tuer l'organisme sans tuer la cellule…".<br />

Bien que la présence du virus dans tous les neurones soit objectivée par la mise en évidence<br />

<strong>des</strong> antigènes rabiques, l'examen histologique ne révèle pas de lésions importantes.<br />

On ne peut que "s'émerveiller" devant la stratégie diabolique mise en œuvre par le virus de<br />

la rage : virus fragile, il meurt dans le milieu extérieur. Comment procède-t-il pour survivre ?<br />

89


au niveau de la morsure, la multiplication virale ne produit pas d'eff<strong>et</strong> cytopathogène<br />

susceptible de présenter les antigènes viraux au système immunitaire.<br />

après s'être introduit dans le système nerveux il échappe à la surveillance immunitaire<br />

de l'hôte.<br />

<strong>La</strong> multiplication du virus dans le cerveau, en particulier dans le système limbique, rend<br />

l'hôte agressif : condition indispensable de sa transmission à un nouvel hôte.<br />

dans le système nerveux les virus produits par un neurone infecté fusionnent<br />

immédiatement avec les neurones voisins sans provoquer de <strong>des</strong>truction cellulaire.<br />

tandis que dans les glan<strong>des</strong> salivaires, les virus formés par les cellules sont sécrétés<br />

dans la salive au même titre que le mucus.<br />

C'est grâce à c<strong>et</strong>te différence de maturation que le virus peut être transmis avant que son hôte<br />

ne meure.<br />

ATTITU<strong>DE</strong> PRATIQUE QUAND UNE RAGE EST SUSPECTÉE<br />

90


ÉTAT <strong>DE</strong><br />

L'ANIMAL<br />

NATURE DU CONTACT ANIMAL HOMME AU MOMENT <strong>DE</strong> L'ACCID<br />

D'OBSERVATION<br />

NATURE DU<br />

CONTACT ANIMAL <br />

HOMME<br />

91<br />

AU MOMENT<br />

<strong>DE</strong><br />

L'ACCI<strong>DE</strong>NT<br />

EN COURS<br />

D'OBSERVATION


enragé ou non enragé ou non aucun<br />

Léchage <strong>des</strong><br />

muqueuses<br />

92<br />

Léchage<br />

Léchage<br />

sain sain aucun<br />

d'une peau intacte<br />

sain enragé vaccination dès les premiers<br />

signes de rage chez l'animal<br />

ou d'une peau abrasée rage suspectée sain vaccination immédiate à<br />

enragé, échappé ou<br />

inconnu<br />

Morsures légères sain sain aucun<br />

cesser si l'animal est normal<br />

15 jours après le contact<br />

vaccination immédiate


sain enragé vaccination dès<br />

Morsures graves,<br />

multiples ou<br />

touchant la face<br />

enragé, échappé<br />

inconnu<br />

ou animal sauvage<br />

93<br />

les premiers<br />

signes de rage<br />

chez l'animal<br />

rage suspectée sain vaccination i<br />

vaccination complète<br />

sain sain sérum hyperimmun immédiat<br />

sain enragé sérum hyperimmun immédiat<br />

rage supectée sain sérum<br />

Comme on peut le voir :<br />

o tout est question de bon sens<br />

o il est capital de conserver l'animal vivant<br />

hyperirmun +<br />

vaccin immédiat<br />

à cesser si<br />

l'animal est<br />

normal 5 jours<br />

après le contact<br />

o si l'animal mordeur s'est échappé le traitement est obligatoire<br />

Virus respiratoire syncytial<br />

+ vaccin dès les premiers<br />

signes de rage chez l'animal<br />

enragé, échappé ou inconnu sé


1-le VRS<br />

Le virus respiratoire syncytial (VRS) cause une infection <strong>des</strong> poumons <strong>et</strong> <strong>des</strong> voies aériennes.<br />

Il est courant chez les nourrissons <strong>et</strong> les jeunes enfants - si bien que presque tous les enfants<br />

ont déjà contracté le virus à l'âge de 3 ans.<br />

Chez les enfants de moins de 3 ans, le VRS peut être plus grave; il peut causer une infection<br />

<strong>des</strong> voies aériennes inférieures, comme la bronchiolite ou la pneumonie.<br />

2- Quand le VRS se propage-t-il?<br />

Les éclosions de VRS surviennent habituellement à la fin de l'automne <strong>et</strong> durent jusqu'au<br />

début du printemps. Elles atteignent leur point culminant pendant les mois d'hiver.<br />

3-Quels sont les symptômes du VRS?<br />

Chez la plupart <strong>des</strong> enfants, le VRS cause <strong>des</strong> symptômes semblables à ceux du rhume:<br />

congestion <strong>et</strong> écoulement nasal<br />

toux<br />

otite (parfois) L'otite est une infection dans l'oreille moyenne<br />

faible fièvre<br />

mal de gorge<br />

Le VRS disparaît habituellement du corps par lui-même, sans nécessiter de visite à l'hôpital ni<br />

de traitement médical spécifique. Ses symptômes peuvent durer de 1 à 2 semaines, mais la<br />

toux peut persister plus de 2 semaines. Chez les enfants plus âgés <strong>et</strong> les adultes, les<br />

symptômes sont généralement bénins.<br />

4-Le VRS peut-il être grave?<br />

Oui. Les nourrissons <strong>et</strong> les jeunes enfants qui ont le VRS pour la première fois peuvent<br />

développer une grave infection <strong>des</strong> voies aériennes inférieures, qui doit être traitée à l'hôpital.<br />

<strong>La</strong> plupart <strong>des</strong> enfants dont l'infection à VRS les rend assez mala<strong>des</strong> pour être hospitalisés<br />

94


sont très jeunes (nourrissons) ou ont une condition médicale sous-jacente, comme une maladie<br />

cardiaque ou pulmonaire. Le VRS peut avoir <strong>des</strong> conséquences plus graves chez les bébés<br />

prématurés <strong>et</strong> les nouveau-nés.<br />

5-Le VRS est-il contagieux?<br />

Oui. Le VRS se propage facilement d'une personne à une autre, par les mains. Le VRS est<br />

présent dans les liqui<strong>des</strong> du nez <strong>et</strong> de la bouche (mucus <strong>et</strong> salive) <strong>des</strong> personnes infectées.<br />

Quand celles-ci touchent leur bouche ou leur nez, le virus peut se r<strong>et</strong>rouver sur leurs mains <strong>et</strong><br />

contaminer ce qu'elles touchent - jou<strong>et</strong>s, obj<strong>et</strong>s, <strong>et</strong>c. Lorsque d'autres personnes toucheront ces<br />

mêmes obj<strong>et</strong>s, <strong>et</strong> ensuite leur nez ou leur bouche, elles contracteront à leur tour le VRS.<br />

Une fois le VRS entré dans une garderie, la plupart <strong>des</strong> enfants l'attraperont probablement. Le<br />

VRS est souvent ramené à la maison par un enfant d'âge scolaire, qui le transm<strong>et</strong> à un frère ou<br />

une sour plus jeune, en particulier un nourrisson.<br />

6-Comment savoir si mon enfant a une infection à VRS grave?<br />

Ces signes pourraient indiquer que votre enfant a une infection à VRS grave. Consultez<br />

immédiatement votre médecin si votre enfant présente l'un <strong>des</strong> symptômes suivants:<br />

Difficulté à respirer<br />

Respiration rapide<br />

Respiration sifflante<br />

Toux plus profonde <strong>et</strong> plus fréquente<br />

Lèvres ou bouts <strong>des</strong> doigts bleuâtres<br />

Déshydratation<br />

Difficulté avec l'allaitement naturel/au biberon<br />

7-Quand devrais-je communiquer avec mon médecin?<br />

95


Pour tout problème médical, communiquez avec votre médecin dès que vous vous inquiétez<br />

pour votre enfant. Il sera en mesure de déterminer si les symptômes <strong>et</strong> comportements que<br />

vous décrivez nécessitent un traitement médical. N'hésitez pas à le contacter en cas de doute.<br />

8-Comment le VRS se traite-t-il?<br />

L'infection à VRS disparaît généralement d'elle-même, sans traitement particulier.<br />

<strong>La</strong> plupart du temps, on ne traite pas l'infection à VRS avec <strong>des</strong> antibiotiques, car ces<br />

médicaments ne sont pas efficaces contre les virus. Mais si votre enfant a une otite liée au<br />

VRS, son médecin lui prescrira <strong>des</strong> antibiotiques. Les enfants plus jeunes (en particulier les<br />

nourrissons) qui ont une pneumonie ou une bronchiolite aiguë liée au VRS pourraient devoir<br />

être hospitalisés pour recevoir de la vapeur d'oxygène <strong>et</strong> <strong>des</strong> médicaments qui ouvriront leurs<br />

voies aériennes.<br />

1-Taxonomie:<br />

FILOVIRIDAE<br />

96


Description est sur le niveau taxonomique de la famille. Taxon appartient à l'ordre VO01.<br />

Mononegavirales. Taxon contient ce qui suit Genre 25.0.1. Filovirus.<br />

2- Hôte:<br />

Taxon infecte les vertébrés.<br />

3-Génome:<br />

Linéaire; Simple brin; RNA. Génome monopartite. Génomique de l'acide nucléique sens<br />

négatif; Non infectieuses. Total génome de 19000 nucléoti<strong>des</strong> de long. Séquences<br />

nucléotidiques de 3'- Fin complémentaires à <strong>des</strong> régions similaires sur la 5 'fin; Séquences<br />

nucléotidiques conservées; Dans le même genres d'une même famille.<br />

4-Morphologie:<br />

Virions polymorphes dans la forme; Filamenteux (soit ramifiés (parfois abondamment), ou de<br />

simples circulaires, 6 ou en U,), ou sphéroïdale (<strong>et</strong> uniformes en calibre après purification par<br />

gradient de la centrifugation). Des virions un type de particules seulement. Des virions<br />

enveloppés; Grandement variables jusqu'à 1400 milles marins de long, ou de 790-970 nm à<br />

longue (après épuration); Environ 80 nm de diamètre. Projections de la surface enveloppe<br />

distincte; Épis (de 7 milles marins de longueur); Dispersés uniformément sur toute la surface<br />

(à 10 nm d'intervalle). Nucléocapsi<strong>des</strong> filamenteux (tubulaire); Croix ban<strong>des</strong>; 50 nm de<br />

diamètre. Symétrie hélicoïdale. Pitch d'hélice 5 nm. Nucléocapside a un sombre axe central<br />

de 20 nm qui semble être la protéine ribonucléique (RNP). Le canal axiale est d'environ 10-<br />

15 nm de diamètre.<br />

(Note: Pour plus d'informations sur la taxonomie <strong>et</strong> la structure de ce virus, consultez la base<br />

de données ICTV ci-<strong>des</strong>sous).<br />

97


Famille Genre EM Images<br />

Filoviridae<br />

<br />

Filovirus<br />

98<br />

Exemple nom de<br />

virus<br />

Virus Marburg<br />

(Virus Ebola<br />

Reston)<br />

Virus Ebola<br />

Reston<br />

Description de l'image<br />

Virus Marburg photographié<br />

entre deux cellules de foie<br />

humain à 75000 X<br />

grossissement. Microscopie<br />

électronique courtoisie de M.<br />

FA Murphy, Université de<br />

Californie à Davis.<br />

Microscopie électronique du<br />

virus Ebola Reston<br />

(Virginie) du virus fourni par<br />

le docteur Art Anderson <strong>et</strong><br />

modifié afin d'y inclure<br />

quelques images sur le singe<br />

virales de surface. C<strong>et</strong>te<br />

image est un "bâillon", mais<br />

repose sur une véritable<br />

image de l'Ebola, Reston.<br />

Microscopie électronique du<br />

virus Ebola Reston<br />

(Virginie) du virus fournis<br />

par le Dr Art Anderson à<br />

l'US Army Medical Research<br />

Institute <strong>des</strong> maladies<br />

infectieuses. Ceci <strong>et</strong> les<br />

deux images à partir d'un<br />

document de "pathologie<br />

expérimentale de l'infection<br />

au virus d'Ebola vert africain<br />

Monkeys, Implication <strong>des</strong>


99<br />

Virus Ebola Zaïre<br />

Virus Ebola Zaïre<br />

Fibroblastic R<strong>et</strong>icular Cells."<br />

Par K. Davis, T. Geisbert <strong>et</strong><br />

A. Anderson.<br />

Virus Ebola Zaïre de la<br />

microscopie électronique du<br />

virus Ebola Zaïre prises à<br />

l'US Army Medical Research<br />

Institute <strong>des</strong> maladies<br />

infectieuses<br />

De la microscopie<br />

électronique du virus Ebola<br />

Zaïre. C'est la première<br />

photo jamais prise, le<br />

10/13/76 par le Dr FA<br />

Murphy, maintenant à l'UC<br />

Davis, puis à CDC.


Les Bactériophages<br />

Un bactériophage (ou phage) est un virus n'infectant que <strong>des</strong> bactéries. En grec, phag<strong>et</strong>on<br />

signifie nourriture/consommation. On les appelle également virus bactériens. Ce sont <strong>des</strong><br />

outils fondamentaux de recherche <strong>et</strong> d'étude en génétique moléculaire. Les bactériophages<br />

servent entre autres, de vecteurs de clonage de gènes.<br />

Les bactériophages sont présents dans l'ensemble de la biosphère. En eff<strong>et</strong>, ils sont présents<br />

partout, mais en quantité plus importante dans les excréments, le sol <strong>et</strong> les eaux d'égout. Ils<br />

ont été découverts en 1915 par un chercheur britannique, Frederick W. Twort, mais ce sont<br />

vraiment les travaux de Félix d'Hérelle, un scientifique franco-canadien, qui ont ouvert le<br />

domaine en 1917.<br />

Le support génomique <strong>des</strong> bactériophages peut être un ADN ou un ARN.<br />

100


I-Caractéristiques<br />

1-Constitution<br />

Structure d'un bactériophage<br />

Comme les virus qui infectent les eucaryotes, les phages sont constitués d'une enveloppe<br />

protéique externe (appelée capside) protégeant le matériel génétique (ADN ou ARN). Pour<br />

plus de 95 % <strong>des</strong> phages connus, ce matériel est une molécule d'ADN double-brin d'une taille<br />

de 5 à 650 kpb <strong>et</strong> leur taille varie de 24 à 200 nm.<br />

L’organisme responsable de la nomenclature <strong>et</strong> de la taxonomie <strong>des</strong> virus s’appelle<br />

l’International Commitee on Taxonomy of Viruses (ICTV). On dénombre 21 morphologies<br />

différentes chez les virus bactériens actuellement reconnus par l'ICTV. En 2000, plus de 5000<br />

bactériophages différents avaient été observés <strong>et</strong> décrits. Plus de 95 % d'entre eux possédaient<br />

une queue impliquée dans l'entrée de l'ADN du phage dans la cellule bactérienne.<br />

Dans les années 1940, les travaux effectués sur les bactériophages ont permis de découvrir<br />

que les aci<strong>des</strong> nucléiques étaient les principaux constituants du matériel génétique. C'est avec<br />

c<strong>et</strong>te découverte que prit naissance le vaste domaine de la biologie moléculaire.<br />

Classification, morphologie <strong>et</strong> structure<br />

*Groupe I - Virus à ADN à double brin<br />

101


*Ordre <strong>des</strong> Caudovirales<br />

o Famille <strong>des</strong> Myoviridae - exemple phage T4<br />

o Famille <strong>des</strong> Podoviridae<br />

o Famille <strong>des</strong> Siphoviridae - exemple phage λ<br />

Comme tous les virus, les phages sont classés en fonction de la nature de leur acide nucléique<br />

<strong>et</strong> de leur structure (type de symétrie, présence ou absence d'une enveloppe). Les principales<br />

familles de bactériophages sont présentées dans l'annexe 1.<br />

Les phages classés dans l'ordre <strong>des</strong> Caudovirales sont les plus nombreux (plus de 80 p. cent<br />

<strong>des</strong> bactériophages connus) <strong>et</strong> ils présentent une symétrie originale qualifiée de binaire (voir<br />

schéma 1). Les virions sont constitués d'une tête à symétrie cubique renfermant l'ADN <strong>et</strong><br />

d'une queue à symétrie hélicoïdale. <strong>La</strong> queue est constituée d'un cylindre central creux<br />

communiquant avec la tête <strong>et</strong> son extrémité distale présente une plaque terminale, pourvue de<br />

fibres caudales <strong>et</strong> de croch<strong>et</strong>s. Le génome est non segmenté <strong>et</strong> il est constitué d'une molécule<br />

d'ADN bicaténaire <strong>et</strong> linéaire.<br />

. Les représentants de la famille <strong>des</strong> Myoviridae ont une queue longue (environ 100 nm) <strong>et</strong> ils<br />

possèdent une gaine contractile entourant le cylindre central de la queue ce qui leur perm<strong>et</strong><br />

d'injecter leur ADN dans la cellule bactérienne. Certains de ces virus sont très bien connus.<br />

C'est le cas <strong>des</strong> phages T2 (Enterobacteria phage T2), T4 (Enterobacteria phage T4), T6<br />

(Enterobacteria phage T6) <strong>et</strong> Mu (Enterobacteria phage Mu).<br />

. Les Siphoviridae ont une queue longue (environ 100 nm) <strong>et</strong> non contractile. Sont classés au<br />

sein de c<strong>et</strong>te famille, les phages T1 (Enterobacteria phage T1), T5 (Enterobacteria phage T5)<br />

<strong>et</strong> λ (Enterobacteria phage λ).<br />

. Les Podoviridae ont une queue courte (environ 20 nm) <strong>et</strong> non contractile. Les<br />

bactériophages T3 (Enterobacteria phage T3), T7 (Enterobacteria phage T7) <strong>et</strong> P22<br />

(Enterobacteria phage P22) sont quelques exemples de virus classés dans c<strong>et</strong>te famille.<br />

102


Les représentants de la famille <strong>des</strong> Plasmaviridae (infectant les bactéries du genre<br />

Acholeplasma) se caractérisent par l'absence d'une véritable capside.<br />

Organisation génomique<br />

Un cas très particulier d'organisation d'un génome phagique : celui du phage T4. L'ADN du<br />

phage est synthétisé sous forme de concatémères, c'est-à-dire de longues molécules<br />

constituées de génomes phagiques associés les uns au bout <strong>des</strong> autres. Lors de la<br />

morphogenèse virale, l'ADN phagique encapsidé comporte un génome entier plus un<br />

fragment du génome suivant qui est donc analogue à celui du début du concatémère. Dans<br />

l'ADN du premier phage, on trouve à une extrémité les séquences correspondant aux<br />

segments 1 <strong>et</strong> 2 <strong>et</strong> les mêmes séquences se r<strong>et</strong>rouvent à l'autre extrémité <strong>et</strong> ainsi de suite,<br />

comme le montre la figure. On obtient donc <strong>des</strong> phages dont les extrémités de l'ADN sont<br />

différentes mais qui contiennent les mêmes gènes<br />

Réplication<br />

Un contact phage-bactérie peut donner lieu à trois éventualités :<br />

. <strong>La</strong> bactérie résiste à l'infection. C<strong>et</strong>te résistance résulte soit de l'absence de récepteurs<br />

perm<strong>et</strong>tant la fixation du phage soit de la présence d'enzymes de restriction capables de<br />

dégrader l'acide nucléique phagique.<br />

. Le phage ou uniquement son acide nucléique pénètre dans la bactérie <strong>et</strong> le phage se multiplie<br />

à l'intérieur de la cellule bactérienne. Le cycle est productif <strong>et</strong> le phage est qualifié de virulent.<br />

Selon les bactériophages, le cycle productif peut ou non conduire à une lyse de la bactérie.<br />

. Le phage ou uniquement son acide nucléique pénètre dans la bactérie <strong>et</strong> l'acide nucléique<br />

phagique s'intègre dans le génome bactérien où il persiste à l'état latent sous forme de<br />

prophage. Le cycle est qualifié de lysogénique <strong>et</strong> le bactériophage Est appelé phage tempéré .<br />

103


2-Reproduction<br />

Les phages infectent seulement une seule bactérie spécifique. Certains phages sont virulents,<br />

c'est-à-dire qu'aussitôt qu'ils infectent une cellule, elle se m<strong>et</strong> immédiatement à se reproduire<br />

<strong>et</strong>, dans un court laps de temps, le phage fait exploser la cellule ce qui dégage de nombreux<br />

autres phages.<br />

Le fameux microbiologiste Mark Müller a dit un jour : « Les bactéries ne meurent pas, elles<br />

explosent en multiples phages. » Certains bactériophages (appelés moyen phages) peuvent<br />

entrer dans un état assez inoffensif en entrant leur matériel génétique dans l'ADN de l'hôte (la<br />

bactérie) comme un rétrovirus ou comme <strong>des</strong> plasmi<strong>des</strong>. Ces phages endogènes, référés<br />

comme prophages, sont copiés à chaque division cellulaire avec l'ensemble avec l'ADN de la<br />

bactérie. L'ADN de celle-ci n'est pas détruit, au contraire ! Ses gènes peuvent être transférés<br />

par l'intermédiaire du prophage. Quand la cellule montre quelques signes de stress (cela peut<br />

vouloir dire qu'elle va bientôt mourir) le phage endogène commence encore à être actif <strong>et</strong><br />

commence son cycle reproductif. Ce qui en résulte, c'est la multiplication du phage à<br />

l'intérieur de la cellule. Un exemple est la lambda phage de Escherichia coli. Parfois, les<br />

prophages apportent quelque chose à la relation bactérie-phage quand la cellule est en<br />

104


dormance, en ajoutant de nouvelles fonctions au génome de la bactérie, un phénomène appelé<br />

conversion lysogène. Un exemple connu est l'inoffensive bactérie Vibrio qui, quand elle est<br />

transformée par un phage, cause le choléra !<br />

3-Cycles lytique <strong>et</strong> lysogénique<br />

Les bactériophages, ubiquitaires de nature, persistent dans le monde bactérien sous<br />

deux états distincts : en tant que phage virulent (qui se réplique dans une cellule<br />

bactérienne réceptive) ou sous forme lysogène (inséré dans le génome sous la forme d’un<br />

prophage, il devient partie intégrante du génome de l’hôte). Tous les virus<br />

bactériophages ont un cycle lytique (infectieux) pendant lequel le virus, incapable de se<br />

reproduire par ses propres moyens, injecte son matériel génétique dans la bactérie.<br />

Grâce aux enzymes <strong>et</strong> aux ribosomes de l'hôte, le virus peut être répliqué à plus de cent<br />

exemplaires avant que l'hôte n'éclate. Mais parfois, certains bactériophages se<br />

comportent autrement. Leur matériel génétique s'intègre au chromosome de la bactérie<br />

qui le transm<strong>et</strong> à ses <strong>des</strong>cendants (lysogénie). Dans un cas pour cent mille, l'ADN viral<br />

est activé <strong>et</strong> entame un cycle lytique.<br />

II-Les bactériophages participent à l'évolution <strong>des</strong><br />

bactéries<br />

Comme les phages peuvent porter dans leur génome <strong>des</strong> gènes accessoires à leur cycle de<br />

vie, ils participent aux transferts horizontaux de gènes entre populations bactériennes.<br />

C'est la transduction. Lorsque ces gènes accessoires codent <strong>des</strong> facteurs de virulence, la<br />

bactérie infectée voit son pouvoir pathogène augmenté – c’est le phénomène de « conversion<br />

lysogénique ».<br />

Un exemple bien connu est celui <strong>des</strong> gènes <strong>des</strong> toxines Stx <strong>des</strong> Escherichia coli<br />

entérohémorragiques (EHEC). Ces gènes stx sont localisées dans <strong>des</strong> séquences de<br />

bactériophages lambdoï<strong>des</strong> intégrés dans le chromosome. Les EHEC auraient donc émergé<br />

105


par conversion lysogénique. On connaît de nombreux autres exemples de ce type, comme la<br />

toxine cholérique de Vibrio cholerae qui est portée par le phage CTX.<br />

Les bactériophages lysogènes sont souvent intégrés dans le chromosome au niveau de loci<br />

codant <strong>des</strong> ARN de transfert (ARNt). Par exemple, le phage ¨PhiR73 de Escherichia coli est<br />

inséré au niveau du locus selC. L'acquisition de gènes étrangers par transfert horizontal, grâce<br />

à <strong>des</strong> bactériophages s’intégrant au niveau de tels « points chauds » est plausible, puisque les<br />

séquences codant les ARNt sont hautement conservées entre les différentes espèces<br />

bactériennes. Enfin, la persistance <strong>des</strong> gènes de virulence dans les génomes phagiques<br />

suggère qu’ils confèrent un avantage sélectif, peut-être dû à la plus grande multiplication <strong>et</strong><br />

diffusion de la bactérie hôte.<br />

-Un leurre commun aux phages <strong>et</strong> aux intégrons<br />

Dans le cas du vibrion cholérique, c’est le bactériophage CTX qui le rend capable de produire<br />

la toxine à l’origine <strong>des</strong> diarrhées mortelles du choléra. En 2005, le groupe de Didier Mazel<br />

<strong>et</strong> celui de François-Xavier Barre ont découvert comment le phage CTX « pirate » la<br />

machinerie cellulaire de la bactérie pour intégrer son génome dans le chromosome bactérien.<br />

Une région de l’ADN viral prend la forme du site d’action d’enzymes bactériennes, les<br />

intégrases, dont la fonction est d’échanger <strong>des</strong> fragments d’ADN distincts. Ainsi leurrées, ces<br />

enzymes intègrent le génome viral dans un <strong>des</strong> deux brins de l’ADN bactérien (4). Le groupe<br />

de Didier Mazel <strong>et</strong> de Deshmukh Gopaul a par ailleurs montré qu’un mécanisme structurel<br />

similaire explique probablement l’acquisition <strong>des</strong> résistances aux antibiotiques par certaines<br />

bactéries. En eff<strong>et</strong>, certaines régions appartenant aux intégrons <strong>et</strong> superintégrons, séquences<br />

d’ADN qui disséminent les gènes de résistance aux antibiotiques entre différentes espèces<br />

bactériennes, adoptent une structure tridimensionnelle qui les font reconnaître par les<br />

intégrases.<br />

Des bactériophages ont été eux-mêmes impliqués dans l’apparition de souches résistantes aux<br />

bactéries. Par exemple, un nouveau type de phage a été trouvé associé à plusieurs centaines de<br />

souches de staphylocoque doré résistantes à la méticilline (SARM) dans <strong>des</strong> hôpitaux belges<br />

(7). Le staphylocoque doré (Staphylococcus aureus), <strong>des</strong> streptocoques tels que le bacille<br />

pyocyanique (Streptococcus pyogenes), <strong>des</strong> salmonelles (Salmonella typhimurium) sont<br />

connus pour abriter une multitude de phages codant <strong>des</strong> facteurs de virulence dont la diversité<br />

augmente au fur <strong>et</strong> à mesure <strong>des</strong> transferts d’ADN opérés par les phages entre les bactéries .<br />

106


III-Les bactériophages comme outil fondamental de<br />

recherche<br />

1-Les phages ont permis l'essor de la biologie moléculaire<br />

Le phage S-PM2<br />

Dans les années 1960, <strong>des</strong> recherches de pointe menées sur les mécanismes hôte/phage<br />

par <strong>des</strong> physiologistes américains, Max Delbrück, Alfred Hershey <strong>et</strong> Salvador Luria,<br />

valurent à ces chercheurs le prix Nobel de médecine-physiologie en 1969.<br />

Les phages ont permis différentes découvertes:<br />

L'expérience de Harshey <strong>et</strong> Chase qui a permis de confirmer<br />

la fonction de l'ADN en tant que support de l'information<br />

génétique.<br />

En 1980, le biochimiste britannique Frederick Sanger reçut<br />

le prix Nobel pour avoir réussi à séquencer l'ADN en utilisant un<br />

phage.<br />

L'étude <strong>des</strong> phages a <strong>des</strong> implications importantes en médecine <strong>et</strong> en génétique, en<br />

particulier pour la compréhension <strong>des</strong> infections virales, <strong>des</strong> anomalies génétiques, de<br />

l'embryologie humaine, <strong>des</strong> causes du cancer <strong>et</strong> de la résistance <strong>des</strong> bactéries aux<br />

antibiotiques.<br />

107


2-Utilisation en génie génétique<br />

Les phages sont utilisés de multiples manières dans la biologie moléculaire. Ils sont<br />

utilisés comme vecteurs de clonage pour insérer de l'ADN dans les bactéries. <strong>La</strong><br />

méthode du phage display est une méthode qui perm<strong>et</strong> la sélection d'un peptide grâce à<br />

sa présentation sur la surface de phages.<br />

3-Utilisation dans le séquençage de génomes entiers<br />

Le séquençage d'un génome ne se fait pas d'un seul coup, mais p<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it sur <strong>des</strong><br />

fragments de génomes. Pour cela ces fragments d'ADN doivent être stockés <strong>et</strong> multipliés<br />

dans <strong>des</strong> organismes servant de banque d'ADN. Les phages en tant que vecteurs de<br />

clonage le perm<strong>et</strong>tent.<br />

IV-Utilisation <strong>des</strong> phages en tant qu'agent anti-microbien<br />

Les phages ont comme particularités intéressantes, à la fois de détruire les bactéries, <strong>et</strong> d'être<br />

inoffensifs pour les cellules humaines. Certains scientifques cherchent à développer une lutte<br />

contre les infections avec <strong>des</strong> phages.<br />

Une thérapie est possible grâce aux phages depuis les années 1940. C'est une bonne<br />

alternative aux antibiotiques pour traiter les infections bactériennes <strong>et</strong> tuer les bactéries. Il y a<br />

une bibliothèque pour la recherche dans une catégorie spécifique de phage <strong>et</strong> les traitements<br />

possibles à l' Eliava Institute de Tbilissi en Géorgie.<br />

108


En 2006, aux États-Unis, une préparation à base de six virus bactériophages a été<br />

autorisée comme conservateur alimentaire, notamment, pour lutter contre la listériose.<br />

V-Liste <strong>des</strong> principaux bactériophages<br />

phage λ - lysogène<br />

phage T4 (169 à 170 paires de bases, 200 nm de long)<br />

phage T7<br />

phage R17<br />

phage M13 - Phagemid<br />

*Importance industrielle<br />

Les bactériophages peuvent avoir <strong>des</strong> répercussions industrielles majeures pour les industries<br />

de fermentation qui utilisent <strong>des</strong> souches bactériennes (industries laitières, production<br />

d'antibiotiques, production de protéines eucaryotes, ...). Les phages peuvent en eff<strong>et</strong><br />

contaminer <strong>et</strong> détruire les souches bactériennes utilisées. L'application de mesures strictes de<br />

désinfection <strong>des</strong> locaux <strong>et</strong> de l'appareillage, ainsi que l'utilisation de souches résistantes aux<br />

phages perm<strong>et</strong>tent de prévenir ces risques.<br />

*Importance médicale<br />

Les gènes responsables du pouvoir pathogène de certaines bactéries sont portés par <strong>des</strong><br />

bactériophages. Voir ci-<strong>des</strong>sus la conversion lysogénique.<br />

Des gènes de virulence ou de résistance a divers antibiotiques peuvent être disséminés par<br />

transduction. <strong>La</strong> transduction a ainsi permis à de nombreuses bactéries comme les<br />

Staphylococcus spp. <strong>et</strong> les Streptococcus spp. d'acquérir <strong>des</strong> gènes de résistance aux<br />

109


antibiotiques. Le phage PRD1 (Enterobacteria phage PRD1, famille <strong>des</strong> Tectiviridae) peut<br />

disséminer <strong>des</strong> gènes de résistance entre les Enterobacteriaceae, les Pseudomonadaceae <strong>et</strong> les<br />

Vibrionaceae.<br />

*Diagnostic<br />

Les bactériophages ne sont présents dans un milieu que dans la mesure où celui-ci héberge<br />

<strong>des</strong> bactéries hôtes. <strong>La</strong> mise en évidence <strong>des</strong> bactériophages témoigne alors de la présence <strong>des</strong><br />

bactéries. Ainsi, la mise en évidence dans un échantillon d'eau de bactériophages utilisant<br />

l'antigène Vi comme récepteur montre que l'eau est probablement contaminée par Salmonella<br />

Typhi.<br />

<strong>La</strong> réaction d'augmentation du titre bactériophagique constitue une méthode indirecte de<br />

diagnostic. Elle consiste à introduire dans un échantillon un bactériophage spécifique de<br />

l'espèce bactérienne que l'on veut détecter. Ainsi, dans une eau susceptible d'être contaminée<br />

par Salmonella Typhi, on peut ajouter <strong>des</strong> bactériophages spécifiques de ce sérovar à un titre<br />

donné <strong>et</strong> rechercher ensuite si ce titre a augmenté. Une augmentation du titre ne peut se<br />

produire que dans la mesure où l'échantillon héberge Salmonella Typhi.<br />

Ces deux métho<strong>des</strong> de diagnostic sont simples, rapi<strong>des</strong> <strong>et</strong> économiques, mais elles manquent<br />

de spécificité si bien qu'elles ne remplaceront certainement jamais les techniques<br />

bactériologiques usuelles.<br />

Les bactériophages sont également utilisés dans l'identification bactérienne <strong>et</strong> quelques<br />

exemples en sont donnés ci-<strong>des</strong>sous<br />

. Diagnostic de genre<br />

Environ 96 p. cent de souches de Hafnia alvei sont sensibles au phage Hafnia alors que les<br />

autres entérobactéries sont résistantes. Le phage Salmonella O:1 de Félix <strong>et</strong> Callow est actif<br />

sur 85 à 98 p. cent <strong>des</strong> souches du genre Salmonella (il peut lyser quelques souches de<br />

Escherichia coli, mais il est inactif sur les souches de Hafnia alvei). Ces deux phages sont<br />

utilisés pour différencier les Hafnia spp. <strong>des</strong> Salmonella spp.<br />

. Diagnostic d'espèce<br />

L'utilisation du phage gamma perm<strong>et</strong> de différencier Bacillus anthracis de Bacillus cereus, de<br />

Bacillus mycoi<strong>des</strong>, de Bacillus thuringiensis <strong>et</strong> de Bacillus weihenstephanensis. En eff<strong>et</strong>,<br />

seules les cultures de Bacillus anthracis sont lysées par ce phage.<br />

110


Les phages Tbilisi , Weybridge (Wb), Firenze (Fi 75/13), Berkeley (Bk2), R (R/O, R/C), ...<br />

sont très utilisés pour le diagnostic <strong>des</strong> espèces <strong>et</strong> <strong>des</strong> biovars du genre Brucella.<br />

*Epidémiologie<br />

<strong>La</strong> sensibilité aux bactériophages peut être variable selon les souches d'une même espèce.<br />

L'utilisation d'une série de phages convenablement choisis (lysotypie) perm<strong>et</strong> de caractériser<br />

<strong>des</strong> lysovars. <strong>La</strong> lysotypie est une méthode très discriminante pour <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />

épidémiologiques <strong>et</strong> elle a été appliquée à l'étu<strong>des</strong> d'épidémies provoquées par Listeria<br />

monocytogenes, diverses salmonelles, Staphylococcus aureus, Vibrio cholerae, <strong>et</strong>c.<br />

L'utilisation <strong>des</strong> techniques de biologie moléculaire a fait diminuer l'intérêt de la lysotypie<br />

pour <strong>des</strong> enquêtes épidémiologiques. Toutefois son coût est faible <strong>et</strong> la lysotypie reste utilisée<br />

lorsqu'il faut étudier un nombre élevé de souches.<br />

*Thérapeutique<br />

Dès la découverte <strong>des</strong> bactériophages, d'Herelle les a employés pour traiter la dysenterie<br />

bacillaire. Pour c<strong>et</strong> auteur, la phagothérapie devait perm<strong>et</strong>tre de lutter contre de nombreuses<br />

maladies infectieuses <strong>et</strong> <strong>des</strong> essais ont été réalisés lors de fièvre typhoïde, de choléra, de peste,<br />

ou encore lors d'infections staphylococciques. Depuis l'arrivée <strong>des</strong> antibiotiques, les<br />

bactériophages n'ont été que rarement utilisés. Ce n'est qu'en Europe de l'Est <strong>et</strong><br />

particulièrement en Russie que <strong>des</strong> chercheurs ont toujours pensé qu'ils représentaient une<br />

voie thérapeutique prom<strong>et</strong>teuse. De nos jours, la résistance <strong>des</strong> bactéries aux antibiotiques fait<br />

à nouveau envisager leur utilisation.<br />

<strong>La</strong> phagothérapie se heurte cependant à deux obstacles majeurs : (i) la sélection rapide de<br />

mutants résistants <strong>et</strong> (ii) l'apparition d'anticorps neutralisants entravant la phase d'adsorption.<br />

111


1 – Classification<br />

Le virus de l'hépatite E<br />

*Groupe IV - virus à ARN simple brin à polarité positive<br />

*Famille <strong>des</strong> Hepeviridae<br />

Proche <strong>des</strong> Caliciviridae en attente de classification,<br />

Relations phylogénétiques<br />

entre virus ARN positifs<br />

2. Caractéristiques du virus<br />

. Structure<br />

Virus non enveloppé<br />

Capside : icosaédrique.<br />

Diamètre : 27 à 30 nm.<br />

ARN simple brin positif.<br />

. Résistance physico-chimique<br />

. Le génome<br />

112<br />

Relations phylogénétiques entre<br />

isolats de virus de l’hépatite E


. ARN simple brin de polarité positive comprenant environ 7500 nucléoti<strong>des</strong>. L’ARN<br />

génomique est infectieux.<br />

ORF-1 (~5 kb) code une polyprotéine non structurale clivée en m<strong>et</strong>hyltransférase (MeT),<br />

protéase (Pro), hélicase (Hel) <strong>et</strong> ARN polymérase (Pol).<br />

ORF-2 (~2 kb) codant une protéine se présentant sous 2 formes : la protéine majeure de<br />

capside non glycosylée (pORF2 :74kDa), une seconde forme glycosylée dans le réticulum<br />

endoplasmique (gpORF2 :88kDa) dont le rôle est inconnu.<br />

ORF-3 (369 bp) coderait une protéine susceptible de se lier au cytosquel<strong>et</strong>te.<br />

3. Multiplication<br />

Cycle de multiplication<br />

4. Epidémiologie<br />

Réservoir<br />

Possibilité de transmission à l’homme de virus animaux (<br />

porc)<br />

Transmission féco-orale.<br />

Transmission par l’eau de<br />

boisson contaminée<br />

Transmission inter-humaine<br />

113


peu importante<br />

Zone de diffusion<br />

5. Pouvoir pathogène<br />

Forme classique ictérique<br />

Incubation : 40 jours.<br />

Ictère fréquemment associé à malaise, anorexie, nausées <strong>et</strong> vomissements<br />

Biologie : cholestase <strong>et</strong> une cytolyse.<br />

Particulièrement grave chez la femme enceinte.<br />

Comparaison <strong>des</strong> 2<br />

virus responsables<br />

d’hépatite aiguë à<br />

transmission<br />

entérale.<br />

Fréquence chez<br />

l’adulte<br />

114<br />

HAV HEV<br />

faible élevée<br />

diffusion familiale élevée(35%) faible<br />

Mortalité faible


6. Diagnostic virologique<br />

6.1. Diagnostic direct<br />

Détection du génome par RT-PCR dans le plasma <strong>et</strong>/ou dans les selles.<br />

6.2. Diagnostic indirect<br />

Diagnostic sérologique par méthode ELISA (IgM <strong>et</strong> IgG).<br />

7. Prévention<br />

Evolution <strong>des</strong> marqueurs virologiques de l’hépatite à virus E<br />

Respect <strong>des</strong> mesures d'hygiène universelles.<br />

L’immunisation passive par administration d’immunoglobulines spécifiques s’est<br />

révélée inefficace<br />

Vaccination :<br />

Plusieurs « candidats » vaccins sont en cours d’évaluation (phase 1). Il s’agit de<br />

vaccins sous-unitaires correspondants à une protéine recombinante codée par l’ORF2.<br />

FICHE TECHNIQUE SANTÉ-SÉCURITÉ - MATIÈRES INFECTIEUSES<br />

NOM : virus de l'hépatite E<br />

- AGENT INFECTIEUX :<br />

SYNONYME OU RENVOI : VHE, hépatite non A non B à transmission entérique (ET-<br />

NANB), hépatite épidémique non A non B, hépatite fécale-orale non A non B, hépatite non<br />

A non B évocatrice de l'hépatite A (A-like non A non B hepatitis)<br />

115


CARACTÉRISTIQUES : virus à ARN monocaténaire de polarité positive, non enveloppé,<br />

27-34 nm, ressemblant aux calicivirus <strong>et</strong> togavirus (virus de la rubéole); classé dans le genre<br />

« hepatitis E like virus » (virus analogues au VHE); <strong>des</strong> particules virales associées sur le plan<br />

sérologique mais plus p<strong>et</strong>ites (27-30 nm) sont souvent observées dans les selles<br />

SECTION II - DANGER POUR LA SANTÉ<br />

PATHOGÉNICITÉ : les symptômes comprennent l'ictère, l'anorexie, une hépatomégalie,<br />

<strong>des</strong> douleurs <strong>et</strong> une sensibilité abdominales, <strong>des</strong> nausées, <strong>des</strong> vomissements <strong>et</strong> de la fièvre; le<br />

taux de létalité de l'hépatite E peut atteindre 1 %; cependant, chez les femmes enceintes, il<br />

peut atteindre 20% lorsque la grossesse est avancée; de tous les virus de l'hépatite connus, le<br />

virus de l'hépatite E est le plus dangereux durant la grossesse<br />

ÉPIDÉMIOLOGIE : <strong>des</strong> poussées épidémiques <strong>et</strong> <strong>des</strong> cas sporadiques d'hépatite E sont<br />

survenus dans <strong>des</strong> régions géographiques étendues, notamment là où l'hygiène fait défaut;<br />

plusieurs épidémies étaient d'origine alimentaire, mais la plupart <strong>des</strong> infections par le VHE<br />

confirmées sont associées à la consommation d'eau contaminée par <strong>des</strong> matières fécales; la<br />

maladie frappe principalement les jeunes adultes; aux États-Unis, au Canada <strong>et</strong> dans les autres<br />

pays industrialisés, les cas d'infection par le VHE se limitent aux voyageurs de r<strong>et</strong>our de<br />

régions où l'hépatite E est endémique; <strong>des</strong> épidémies ont été documentées en Inde, au<br />

Myanmar (Birmanie), en Iran, au Bangla<strong>des</strong>h, en Éthiopie, au Népal, au Pakistan, dans les<br />

républiques d'Asie centrale de l'ex-Union Soviétique, en Lybie, au Mexique, en Algérie, en<br />

Somalie, en Chine <strong>et</strong> en Indonésie; le tableau clinique de l'hépatite E est indiscernable de celui<br />

de l'hépatite A<br />

GAMME D'HÔTES : l'humain, les primates (infection <strong>des</strong> chimpanzés, macaques, singes<br />

verts d'Afrique, marmous<strong>et</strong>s, douroucoulis, singes-écureuils), porcs, rongeurs <strong>et</strong> poul<strong>et</strong>s<br />

domestiques<br />

DOSE INFECTIEUSE : inconnue<br />

MO<strong>DE</strong> <strong>DE</strong> TRANSMISSION : voie fécale-orale, ingestion d'eau contaminée (véhicule de<br />

transmission le plus fréquent); la transmission de personne à personne semble peu fréquente;<br />

lors d'une épidémie, les cas d'infection secondaire dans l'entourage familial sont rares;<br />

possibilité de transmission par les aliments<br />

116


PÉRIO<strong>DE</strong> D'INCUBATION : de 2 à 9 semaines, 26-42 jours en moyenne; guérison dans<br />

tous les cas<br />

TRANSMISSIBILITÉ : inconnue, on a détecté le VHE dans les selles 14 jours après<br />

l'apparition de l'ictère <strong>et</strong> environ 4 semaines après l'ingestion orale d'eau contaminée; il y<br />

persiste pendant environ 2 semaines; l'élimination maximale du VHE dans les selles se<br />

produit durant la période d'incubation <strong>et</strong> durant le stage initial aïgu de la maladie<br />

SECTION III - DISSÉMINATION<br />

RÉSERVOIR : inconnu, l'apparition de cas sporadiques peut maintenir les possibilités de<br />

transmission entre les poussées épidémiques, mais un réservoir animal non-humain du VHE<br />

est possible mais n'est pas connu; d'après <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> récentes, certains animaux domestiques,<br />

notamment le porc, pourraient être un réservoir du virus<br />

ZOONOSE : la propagation du VHE aux animaux est inconnue; le VHE a été détecté dans<br />

<strong>des</strong> porcs, <strong>des</strong> rats <strong>et</strong> <strong>des</strong> poul<strong>et</strong>s<br />

VECTEURS : aucun<br />

SECTION IV - VIABILITÉ<br />

SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : inconnue<br />

SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS : inconnue, mesures de base de désinfection<br />

efficaces contre le virus de l'hépatite A (hypochlorite de sodium à 1 %, glutaraldéhyde,<br />

formaldéhyde)<br />

INACTIVATION PAR <strong>DE</strong>S MOYENS PHYSIQUES : instable lorsque conservé à <strong>des</strong><br />

températures variant de - 70 °C à 8 °C; stable dans l'azote liquide; moyens physiques<br />

d'inactivation du virus de l'hépatite A (sensible à l'irradiation <strong>et</strong> au chauffage à 56 °C pendant<br />

environ 30 minutes); sensible au chauffage à 70 °C pendant 4 minutes<br />

SURVIE À L'EXTÉRIEUR <strong>DE</strong> L'HÔTE : inconnue, probablement analogue à la survie du<br />

virus de l'hépatite A (survit dans l'eau <strong>et</strong> les égouts pendant longtemps); conserver le sérum à<br />

-70 °C <strong>et</strong> les fèces, de préférence à -120 °C<br />

117


SECTION V - ASPECTS MÉDICAUX<br />

SURVEILLANCE : surveiller la présence de symptômes; confirmer par <strong>des</strong> analyses<br />

sérologiques, par la caractérisation épidémiologique de l'éclosion <strong>et</strong> par l'exclusion <strong>des</strong> virus<br />

de l'hépatite A <strong>et</strong> B<br />

PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT: repos<br />

IMMUNISATION : aucune<br />

PROPHYLAXIE : aucun traitement spécifique<br />

SECTION VI - DANGERS POUR LE PERSONNEL <strong>DE</strong> LABORATOIRE<br />

INFECTIONS LIÉES OU ACQUISES AU LABORATOIRE : aucune documentée<br />

SOURCES ET ÉCHANTILLONS : fèces d'humains, de primates <strong>et</strong> de porcs infectés<br />

DANGERS PRIMAIRES : ingestion de fèces, spécimens de selles <strong>et</strong> d'autres matières<br />

contaminées; le danger de l'exposition aux aérosols n'a pas été démontré<br />

DANGERS PARTICULIERS : aucun<br />

SECTION VII - PRÉCAUTIONS RECOMMANDÉES<br />

EXIGENCES <strong>DE</strong> CONFINEMENT : métho<strong>des</strong> de confinement du niveau de biosécurité 2<br />

pour les travaux sur <strong>des</strong> matières infectées; niveau de biosécurité 2 applicable aux agents<br />

zoopathogènes pour les travaux faisant appel à <strong>des</strong> animaux infectés de façon naturelle ou à<br />

<strong>des</strong> fins expérimentales<br />

VÊTEMENTS PROTECTEURS : blouse de laboratoire; gants si le contact direct avec <strong>des</strong><br />

matières infectieuses est inévitable; gants <strong>et</strong> blouse pour les travaux réalisés dans l'enceinte de<br />

sécurité biologique<br />

AUTRES PRÉCAUTIONS : le personnel <strong>des</strong> animaleries doit porter <strong>des</strong> gants <strong>et</strong> prendre les<br />

précautions appropriées pour éviter toute exposition par voie fécale-orale<br />

SECTION VIII - RENSEIGNEMENTS RELATIFS À LA MANIPULATION<br />

118


DÉVERSEMENTS : laisser r<strong>et</strong>omber les aérosols; endosser <strong>des</strong> vêtements protecteurs,<br />

couvrir soigneusement la substance déversée avec une servi<strong>et</strong>te de papier absorbant <strong>et</strong><br />

appliquer le désinfectant approprié (le même désinfectant que pour un déversement de<br />

substances contaminées par le virus de l'hépatite A : de l'hypochlorite de sodium à 1 % serait<br />

approprié), de la périphérie vers le centre; laisser agir pendant une période suffisante (30<br />

minutes) avant de procéder au n<strong>et</strong>toyage<br />

ÉLIMINATION : décontaminer tous les déch<strong>et</strong>s avant de les éliminer; stérilisation par la<br />

vapeur, désinfection chimique, incinération<br />

ENTREPOSAGE : dans <strong>des</strong> contenants scellés étiqu<strong>et</strong>és de façon appropriée<br />

Virus de l’hepatite D<br />

<strong>La</strong> particule virale est constituée d'une enveloppe lipidique hérissée de spicules formées par<br />

les glycoprotéines de surface. Les virus A <strong>et</strong> B ont deux glycoprotéines de surface,<br />

l'hémagglutinine (H) <strong>et</strong> la neuraminidase (N).<br />

L'hémagglutinine, qui représente environ 40% <strong>des</strong> glycoprotéines de surface, est formée par<br />

l'association de deux sous unités, HA1 <strong>et</strong> HA2, reliées par un pont disulfure. L'association de<br />

trois monomères HA forme une spicule d’hémagglutinine à la surface de la particule virale.<br />

L'hémagglutinine perm<strong>et</strong> la fixation du virus sur l'acide sialique terminal <strong>des</strong> cellules de<br />

l'épithélium cilié de l'arbre respiratoire : elle est très immunogène induisant la production<br />

d'anticorps dont certains peuvent être neutralisants.<br />

L'hémagglutinine favorise également la fusion <strong>des</strong> membranes virales <strong>et</strong> cellulaires au cours<br />

de la phase de pénétration du virus.<br />

<strong>La</strong> neuraminidase (ou N-ac<strong>et</strong>yl-neuraminyl-hydrolase), est une sialidase présente sous la<br />

forme d'homotétramères à la surface de la particule virale. Elle perm<strong>et</strong>trait la libération de<br />

virions néoformés en lysant les aci<strong>des</strong> sialiques à la surface de la cellule, ce qui détache<br />

l'hémagglutinine <strong>et</strong> donc la particule virale.<br />

119


Dans le cas du virus de type C, il n'y a qu'une sorte de spicule à la surface de la particule<br />

virale qui assure les fonctions à la fois de l'hémagglutinine <strong>et</strong> de la neuraminidase.<br />

En plus <strong>des</strong> glycoprotéines de surface, l'enveloppe virale est constituée de deux autres<br />

protéines virales : la protéine de matrice, M1, qui sous-tend l'ensemble de l'enveloppe virale <strong>et</strong><br />

la protéine M2 qui joue le rôle de canal ionique pour les virus de type A. Pour les virus de<br />

sous-type B, une protéine de surface NB s'insère dans la bicouche lipidique <strong>et</strong> assurerait <strong>des</strong><br />

fonctions équivalentes à celles de la protéine M2 <strong>des</strong> virus de type A. Enfin, une protéine<br />

CM2 serait l'homologue pour les virus de type C.<br />

À l'intérieur de la particule virale, le génome viral est présent sous la forme de sept ou huit<br />

nucléocapsi<strong>des</strong> de symétrie hélicoïdale qui résultent chacune de l'association d'une molécule<br />

d'ARN <strong>et</strong> de nombreuses molécules de nucléoprotéine, NP. C<strong>et</strong>te protéine fait partie <strong>des</strong><br />

antigènes internes du virus : elle détermine le type viral A, B ou C. Trois polymérases, PA<br />

(protéine acide), PB1 <strong>et</strong> PB2 (protéine basique 1 <strong>et</strong> 2, respectivement), forment le complexe<br />

réplicase/transcriptase <strong>et</strong> sont associées aux nucléocapsi<strong>des</strong>. Le génome <strong>des</strong> virus A <strong>et</strong> B est<br />

constitué de huit segments d'ARN alors que celui du virus C n'en comporte que sept.<br />

Le virus de la grippe reste pathogène durant environ une semaine à température corporelle,<br />

plus de trente jours à zéro °C <strong>et</strong> presque indéfiniment à <strong>des</strong> températures très basses (par<br />

exemple les lacs du nord-est de la Sibérie). <strong>La</strong> plupart <strong>des</strong> souches de virus grippal sont<br />

aisément inactivées par les désinfectants <strong>et</strong> les détergents. 232425<br />

Classification <strong>et</strong> nomenclature<br />

<strong>La</strong> classification <strong>des</strong> virus grippaux ne s’applique qu’aux virus de type A dont certains sont<br />

hautement pathogènes pour l’homme.<br />

Elle s'appuie sur les propriétés antigéniques de l'hémagglutinine <strong>et</strong> de la neuraminidase : il<br />

existe 16 sous-types H <strong>et</strong> 9 sous-types N pouvant donner 16X9 combinaisons possibles. Chez<br />

l'homme on r<strong>et</strong>rouve <strong>des</strong> virus à H1, H2, H3 <strong>et</strong> N1 ou N2 responsables de la grippe annuelle.<br />

Tous les sous types existent dans le monde aviaire avec <strong>des</strong> virus ayant une pathogénicité très<br />

variable pour les oiseaux. Actuellement un virus hautement pathogène H5N1 (avec une<br />

hémagglutinine de sous-type H5 <strong>et</strong> une neuraminidase de sous-type N1) se propage sous la<br />

120


forme d'une panzootie d'influenza aviaire <strong>et</strong> se transm<strong>et</strong> de manière très rare à l'homme ; on<br />

parle alors de grippe aviaire. D'autres souches (H5 ou H7) sont transmissibles à l'homme sans<br />

toutefois entrainer le même pouvoir pathogène. D'autres souches atteignent d'autres espèces<br />

de mammifères tels que les chevaux, le porc, <strong>et</strong>c. <strong>La</strong> nomenclature <strong>des</strong> virus grippaux est la<br />

suivante : type/ lieu d'isolement de la souche virale/ numéro de la souche/année d'isolement<br />

(sous-type). Pour le virus de la grippe aviaire, le terme « H5N1 » est très réducteur. En eff<strong>et</strong>,<br />

actuellement, différentes souches virales circulent avec <strong>des</strong> pouvoirs pathogènes très<br />

variables : par exemple, les souches A/chicken/Shantou/423/2003(H5N1) ou A/bar-headed<br />

goose/Qinghai/5/2005(H5N1).<br />

Variabilité <strong>des</strong> virus grippaux<br />

Les virus grippaux évoluent <strong>et</strong> mutent selon deux mécanismes : les glissements antigéniques<br />

(ou drift) ou les cassures antigéniques (shift).<br />

Les glissements sont <strong>des</strong> variations antigéniques discrètes <strong>et</strong> continues qui ne modifient pas la<br />

structure antigénique globale du virus <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent donc de conserver une immunité partielle<br />

à court terme. Ces glissements sont dus aux mutations qui se produisent au moment de la<br />

synthèse <strong>des</strong> ARN viraux en raison du taux élevé d'erreurs de l'ARN polymérase virale. Pour<br />

tenir compte <strong>des</strong> glissements antigéniques, les vaccins grippaux sont donc préparés chaque<br />

année à partir <strong>des</strong> souches virales ayant circulé l'année précédente.<br />

L'agent pathogène :<br />

Est le virus de l'hépatite D V.H.D est un virus non enveloppé à ARN simple brin. Pour se<br />

multiplier, il utilise les enveloppes vi<strong>des</strong> du virus de l'hépatite B V.H.B, produites en grande<br />

quantité chez les porteurs chroniques de l'antigène HBs. Ce virus n'infecte donc que les<br />

personnes déjà infectées par le V.H.B, soit que l'infection soit simultanée par le V.H.B <strong>et</strong> le<br />

V.H.D, soit que le V.H.D infecte un patient porteur d'une hépatite B chronique. Le V.H.D est<br />

lié à 5 à 20% <strong>des</strong> hépatites B. Il se trouve essentiellement dans le bassin méditerranéen, en<br />

Europe de l'Est <strong>et</strong> dans certains pays d'Afrique <strong>et</strong> d'Amérique <strong>La</strong>tine. En France, 1 à 2% <strong>des</strong><br />

porteurs du V.H.B sont infectés par le V.H.D.<br />

Le génome de VHD est circulaire de polarité négative contient approximativement 1700<br />

nucléoti<strong>des</strong>.<br />

121


Durée d'incubation :<br />

L'Hepatite delta ne fait qu'incrémenter l'eff<strong>et</strong> <strong>des</strong>tructeur de l'hépatite B. Son temps<br />

d'incubation est donc le même que celui du virus dont elle dépend.<br />

Mode de contamination :<br />

Le facteur Delta se transm<strong>et</strong> de la même manière que l'hépatite B, par piqûre, transfusion,<br />

tatouage, piercing <strong>et</strong> contact sexuel non protégé. Les porteurs de l'hépatite B ainsi que les<br />

personnes souffrant d'une hépatite fulminante son particulièrement sensibles au facteur delta.<br />

Le diagnostic :<br />

Le diagnostic peut être réalisé à la phase aiguë par la recherche d'un antigène du V.H.D ou,<br />

un peu plus tard, par la recherche d'anticorps anti - V.H.D.<br />

Dans les formes chroniques on recherche les anticorps <strong>et</strong> l'ARN du virus.<br />

Le mode de transmission :<br />

Sa transmission est voisine de celle du V.H.B mais sa transmission par la salive reste très<br />

controversée, les toxicomanes <strong>et</strong> les homosexuels sont plus touchés que d'autres. C<strong>et</strong>te co -<br />

infection ou surinfection est grave ; elle majore le risque d'hépatite fulminante, d'évolution<br />

vers la cirrhose <strong>et</strong> vers le cancer.<br />

Le traitement curatif :<br />

Les mêmes traitements que ceux de l'hépatite B sont utilisés mais la dose d'Interféron<br />

est souvent plus élevée <strong>et</strong> la durée du traitement est allongée. Le taux de réponse reste plus<br />

faible que celui du V.H.B (20 à 30%) ; on observe donc, après traitement, <strong>des</strong> cas où la<br />

guérison vis à vis du V.H.B laisse <strong>des</strong> patients infectés isolément par le V.H.D !<br />

Les règles de prévention découlent <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de transmission sanguine <strong>et</strong> sexuelle.<br />

122


1.TAXONOMIE<br />

.FLAVIVIRIDAE<br />

<strong>La</strong> famille <strong>des</strong> Flaviviridae est divisée en trois genres (Flavivirus, Pestivirus, Hepacivirus) <strong>et</strong><br />

tire son nom d’un <strong>des</strong> plus grands fléaux de l’histoire, la fièvre jaune (Flavi = jaune en latin).<br />

Parmi les 70 virus environ que comprend la famille, 13 sont à l’origine de pathologies<br />

humaines. Il s'agit soit d'arboviroses transmises à l'homme notamment par <strong>des</strong> moustiques,<br />

telles la dengue, la fièvre jaune, soit de maladies à transmission sanguine telle l’hépatite C.<br />

2. ORGANISATION STRUCTURALE ET<br />

MOLECULAIRE<br />

Organisation de la particule virale de HCV (flavivirus).<br />

Le génome est composé d’un ARN positif simple-brin (ss(+)RNA), recouvert d’une<br />

nucléocapside. Les glycoprotéines E1 <strong>et</strong> E2 participent à la formation de l’enveloppe virale.<br />

Les Flaviviridae sont <strong>des</strong> virus enveloppés de 40 à 50 nanomètres de diamètre [1], [2].<br />

L’enveloppe est constituée d’une bicouche lipidique dans laquelle sont insérées deux<br />

glycoprotéines d’enveloppe organisées en hétérodimères : E1 <strong>et</strong> E2 . Elle contient une<br />

nucléocapside constituée de la protéine C qui entoure <strong>et</strong> protège le génome du virus <strong>et</strong> qui<br />

présente une symétrie icosaédrique<br />

123


Leur génome est constitué d’un ARN simple brin de polarité positive, non segmenté, linéaire :<br />

les Flaviviridae appartiennent donc à la classe IV de la classification de Baltimore. Long<br />

d’environ 10 kb (9,6kb pour HCV), il ne présente pas de queue polyA en 3’ ni de coiffe<br />

nucléotidique en 5’.<br />

Les protéines structurales de l’enveloppe <strong>et</strong> de la nucléocapside (E1, E2 <strong>et</strong> C) sont codées en<br />

5’ du génome, suivies par les protéines non structurales servant à la réplication du génome<br />

viral, telle une ARN polymérase ARN dépendante (NS5B) <strong>et</strong> <strong>des</strong> cofacteurs de la réplication<br />

virale notés NS2 à NS5A (Figure 4) [4]. P7/NS1 aurait plutôt un rôle structural, mais sa<br />

fonction reste inconnue.<br />

3.BIOLOGIE MOLECULAIRE<br />

*Cycle de réplication putatif de HCV.<br />

Toutes ces étapes ont lieu dans le cytosol de la cellule infectée <strong>et</strong> sont intimement liées aux<br />

membranes intracellulaires <strong>et</strong> au métabolisme lipidique de la cellule hôte.<br />

*. Les différentes étapes du cycle de réplication de HCV.<br />

- Entrée dans la cellule cible.<br />

L’entrée du virus dans la cellule nécessite l’interaction <strong>des</strong> glycoprotéines de l’enveloppe<br />

virale avec un de ses récepteurs spécifiques; c<strong>et</strong>te interaction induit l’endocytose <strong>des</strong><br />

particules infectieuses puis la fusion membranaire (favorisée par l’acidification du milieu dans<br />

les endosomes) . L’ARN viral est ensuite libéré dans le cytosol où se déroule l’ensemble du<br />

cycle réplicatif.<br />

124


- Expression du génome viral.<br />

Les étapes précoces du cycle réplicatif sont associées à la traduction de l’ARN <strong>et</strong> à<br />

l’expression <strong>des</strong> gènes viraux. L’ARN étant dépourvu de coiffe à son extrémité 5’, l’initiation<br />

de la traduction se fait par entrée interne <strong>des</strong> ribosomes (IRES) au niveau de la région 5’ non<br />

traduite (5’-NTR) du génome viral. C<strong>et</strong>te région de l’ARN est organisée en une structure<br />

secondaire complexe hautement conservée qui comprend quatre domaines distincts (I-IV)<br />

dont la structure a été précisément caractérisée .<br />

*Représentation de la structure secondaire de l'IRES de HCV.<br />

Celui-ci contient quatre domaines (I à IV) hautement conservés perm<strong>et</strong>tant le recrutement<br />

direct <strong>des</strong> ribosomes.<br />

C<strong>et</strong>te organisation perm<strong>et</strong> la liaison directe du facteur d’initiation eucaryote eIF3 <strong>et</strong> de la<br />

sous-unité 40S du ribosome au niveau de l’ARN, puis ce complexe de préinitiation est dirigé<br />

vers le codon initiateur AUG situé au nucléotide 342 ; la traduction commence après<br />

assemblage compl<strong>et</strong> du ribosome. C<strong>et</strong>te stratégie perm<strong>et</strong> au virus de court-circuiter le<br />

recrutement <strong>des</strong> facteurs eucaryotes d’initiation de la traduction classiquement utilisés (eIF4E,<br />

eIF4G <strong>et</strong> eIF4A). Elle aboutit à la synthèse d’une unique polyprotéine dont le clivage par <strong>des</strong><br />

protéases virales <strong>et</strong> cellulaires perm<strong>et</strong> l’expression de l’ensemble <strong>des</strong> protéines du virus .<br />

*Représentation du génome de HCV.<br />

Les protéines virales sont obtenues après clivage d'un unique précurseur polyprotéique, à<br />

l’exception de la protéine F/ARFP issue d’un autre cadre de lecture.<br />

125


Les protéines issues de ces clivages présentent <strong>des</strong> fonctions variées, mais ont comme point<br />

commun leur association avec les membranes lipidiques cellulaires. Ces propriétés sont<br />

résumées dans le tableau 1.<br />

* Réplication du génome viral.<br />

Arrivé à un certain niveau d’expression <strong>des</strong> gènes viraux, la traduction est ensuite inhibée par<br />

un mécanisme encore non déterminé <strong>et</strong> la réplication du génome viral est initiée, une fois le<br />

génome dépourvu de l’ensemble <strong>des</strong> ribosomes. <strong>La</strong> réplication a lieu au niveau d’une<br />

structure membranaire dérivée du réticulum endoplasmique, le « membrane web ».<br />

L’initiation de la réplication requiert la fixation d’un complexe de réplication sur l’extrémité<br />

3’-NTR de l’ARN, comprenant <strong>des</strong> protéines virales (NS5A <strong>et</strong> NS5B) associées à certaines<br />

protéines cellulaires telles les protéines NFAR. Celles-ci reconnaissent les ARN double-brins<br />

<strong>et</strong> interagissent également avec l’extrémité 5’-NTR, perm<strong>et</strong>tant ainsi la constitution d’une<br />

boucle au niveau de l’ARN, nécessaire à l’initiation de la réplication par les protéines NS5B<br />

<strong>et</strong> NS5A (Figure 5) [8].<br />

Modèle de l'initiation de la réplication chez HCV.<br />

<strong>La</strong> liaison du complexe de réplication en association avec les protéines NFAR perm<strong>et</strong> la<br />

formation d'un pseudonoeud <strong>et</strong> le déclenchement de la réplication.<br />

*. Assemblage <strong>et</strong> libération <strong>des</strong> nouvelles particules virales.<br />

Les particules virales s’assemblent ensuite, elles comprennent les protéines structurales <strong>et</strong> les<br />

génomes néosynthétisés au niveau de structures membranaires lipidiques particulières, les «<br />

lipid dropl<strong>et</strong>s » [9]. Les virions ainsi formés bourgeonnent au niveau de ces structures<br />

dérivant du réticulum endoplasmique <strong>et</strong> sont dirigés vers la membrane plasmique puis libérés<br />

par exocytose dans le milieu extérieur.<br />

Ainsi nous avons vu que toutes les étapes du cycle de réplication de HCV sont dépendantes de<br />

l’interaction avec les membranes lipidiques <strong>des</strong> cellules infectées. C<strong>et</strong>te récurrence <strong>des</strong><br />

126


elations entre métabolisme <strong>des</strong> lipi<strong>des</strong> <strong>et</strong> réplication virale doit être analysée de façon plus<br />

précise, en reprenant chacune <strong>des</strong> étapes du cycle : - la pénétration dans la cellule cible (a) - la<br />

réplication du génome viral (b) - l’assemblage <strong>des</strong> nouveaux virions (c) - modification de<br />

l’expression d’acteurs clefs du métabolisme lipidique dans les cellules hôtes (d).<br />

4.PATHOLOGIE<br />

Les Flaviviridae provoquent principalement deux types de pathologies graves chez l’homme :<br />

<strong>des</strong> fièvres hémorragiques <strong>et</strong> <strong>des</strong> encéphalites, à l’exception du virus de l’Hépatite C (HCV),<br />

responsable d’infections chroniques, de cirrhoses du foie <strong>et</strong> de cancers.<br />

1. TAXONOMIE<br />

SIPHOVIRIDAE<br />

Famille <strong>des</strong> Siphoviridae : phages à queue longue <strong>et</strong> non contractile, infectant les bactéries du<br />

domaine <strong>des</strong> Bacteria <strong>et</strong> du domaine <strong>des</strong> Archaea.<br />

Genre "λ-like viruses" (espèce type : Enterobacteria phage λ). Principaux hôtes :<br />

entérobactéries, Rhizobium spp.<br />

Genre "T1-like viruses" (espèce type : Enterobacteria phage T1). Principaux hôtes :<br />

entérobactéries.<br />

Genre "T5-like viruses" (espèce type : Enterobacteria phage T5). Principaux hôtes :<br />

entérobactéries, Vibrio spp.<br />

Genre "L5-like viruses" (espèce type : Mycobacterium phage L5). Principaux hôtes :<br />

Mycobacterium spp.<br />

Genre "c2-like viruses" (espèce type : <strong>La</strong>ctococcus phage c2). Principaux hôtes :<br />

<strong>La</strong>ctococcus spp.<br />

Genre "ΨM1-like viruses" (espèce type : M<strong>et</strong>hanobacterium phage ΨM1). Principaux<br />

hôtes : M<strong>et</strong>hanobacterium spp., M<strong>et</strong>hanobrevibacter spp.<br />

127


Genre "ΦC31-like viruses" (espèce type : Streptomyces bacteriophage φC31). Principaux<br />

hôtes : Streptomyces spp.<br />

Genre "N15-like viruses" (espèce type : Enterobacteria phage N15). Principaux hôtes :<br />

entérobactéries.<br />

2.ORGANISATION STRUCTURALE<br />

D’un point de vue morphologique, le bactériophage T5 est composé d’une capside à symétrie<br />

icosaédrique<br />

(diamètre 100nm) composée majoritairement de pb8, la protéine majeur de tête, <strong>et</strong> de<br />

protéines mineures<br />

[7]. Lors de la morphogenèse, le génome viral est transporté <strong>et</strong> confiné dans la capside par<br />

l’intermédiaire d’un complexe protéique (connecteur) localisé à l’un <strong>des</strong> somm<strong>et</strong>s de la<br />

capside. A l’intérieur de la capside, le génome est ordonné <strong>et</strong> rangé en couches .<strong>La</strong> queue est<br />

alors attachée au niveau du connecteur. Elle<br />

est composée d’un long tube à symétrie h´elicoïdale d’environ 170nm de long <strong>et</strong> d’une partie<br />

distale servant à l’accrochage du phage à la bactérie.<br />

D’une manière similaire à d’autres bact´eriophages, T5 s’accroche de manière réversible à la<br />

surface de la bactérie par l’intermédiaire <strong>des</strong> ses 3 longues fibres en forme de L (pb1) puis<br />

vient l’attachement irr´eversible au niveau du récepteur membranaire FhuA, reconnu par la<br />

protéine de queue pb5. <strong>La</strong> pointe, constituée par pb2,traverse alors la membrane bact´erienne<br />

au voisinage de FhuA.<br />

128


3.BIOLOGIE MOLECULAIRE<br />

*Réplication<br />

Un contact phage-bactérie peut donner lieu à trois éventualités :<br />

. <strong>La</strong> bactérie résiste à l'infection. C<strong>et</strong>te résistance résulte soit de l'absence de récepteurs<br />

perm<strong>et</strong>tant la fixation du phage soit de la présence d'enzymes de restriction capables de<br />

dégrader l'acide nucléique phagique.<br />

. Le phage ou uniquement son acide nucléique pénètre dans la bactérie <strong>et</strong> le phage se multiplie<br />

à l'intérieur de la cellule bactérienne. Le cycle est productif <strong>et</strong> le phage est qualifié de virulent<br />

Selon les bactériophages, le cycle productif peut ou non conduire à une lyse de la bactérie.<br />

. Le phage ou uniquement son acide nucléique pénètre dans la bactérie <strong>et</strong> l'acide nucléique<br />

phagique s'intègre dans le génome bactérien où il persiste à l'état latent sous forme de<br />

prophage. Le cycle est qualifié de lysogénique <strong>et</strong> le bactériophage est appelé phage tempéré.<br />

*Étapes préliminaires<br />

Les étapes préliminaires, adsorption <strong>et</strong> pénétration, sont communes au cycle productif <strong>et</strong> au<br />

cycle lytique.<br />

<strong>La</strong> rencontre d'un phage <strong>et</strong> d'une bactérie se fait au hasard <strong>et</strong> sa probabilité dépend du nombre<br />

de bactéries <strong>et</strong> de phages.<br />

Pour les phages de l'ordre <strong>des</strong> Caudovirales, la fixation fait intervenir une fibre de la queue<br />

qui se lie à un récepteur de la paroi. Très rapidement les autres fibres se fixent sur le récepteur<br />

ce qui arrime solidement le phage à la bactérie <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> la mise en contact de la plaque<br />

terminale avec la paroi bactérienne.<br />

Pour que l'adsorption soit possible, il faut que les récepteurs phagiques <strong>et</strong> bactériens<br />

présentent une étroite spécificité l'un envers l'autre. Une bactérie n'est donc sensible qu'à un<br />

nombre limité de phages <strong>et</strong> un phage n'est capable d'infecter qu'un nombre restreint de<br />

bactéries.<br />

<strong>La</strong> pénétration est variable selon les phages. Certains d'entre eux pénètrent en totalité dans la<br />

bactérie <strong>et</strong> l'acide nucléique n'est libéré qu'après désintégration de la capside. Pour d'autres<br />

bactériophages seul l'acide nucléique pénètre dans la cellule.<br />

ne joue plus aucun rôle. Il peut rester fixé à la bactérie ou s'en décrocher.<br />

129


*Cycle productif<br />

L'infection de la cellule conduit à une réorganisation de l'activité métabolique <strong>et</strong> la machinerie<br />

cellulaire est détournée au seul profit <strong>des</strong> synthèses virales.<br />

<strong>La</strong> réplication du phage T4 (Enterobacteria phage T4) nous servira de modèle pour la<br />

réplication <strong>des</strong> virus à ADN. Ce phage possède un ADN bicaténaire dans lequel<br />

l'hydroxyméthylcytosine remplace la cytosine.<br />

<strong>La</strong> réplication de l'ADN <strong>et</strong> la synthèse <strong>des</strong> constituants viraux s'effectuent en quatre phases<br />

correspondant aux fonctions hyper-précoces, aux fonctions précoces, à la réplication de<br />

l'ADN phagique <strong>et</strong> aux fonctions tardives.<br />

. Dans une première étape (fonctions hyper-précoces), une infime fraction de l'ADN phagique<br />

est transcrite par la transcriptase bactérienne, puis elle est traduite pour donner une sous-unité<br />

σ' qui remplace la sous-unité σ de la transcriptase bactérienne.<br />

. <strong>La</strong> transcriptase bactérienne ainsi modifiée est capable de transcrire environ 20 p. cent du<br />

génome phagique. C<strong>et</strong>te phase précoce conduit (i) à la synthèse d'une désoxyribonucléase qui<br />

clive l'ADN bactérien, (ii) à la synthèse d'hydroxyméthylcytosine qui remplace la cytosine <strong>et</strong><br />

protège l'ADN phagique de l'action <strong>des</strong> enzymes de restriction bactériennes <strong>et</strong> de la<br />

désoxyribonucléase d'origine phagique, (iii) à la synthèse d'une ADN polymérase ADN<br />

dépendante <strong>et</strong> (iv) à la synthèse d'une sous-unité σ'' qui remplace la une sous-unité σ' au sein<br />

de la transcriptase.<br />

. Grâce à l'action de l'ADN polymérase ADN dépendante l'ADN phagique se réplique.<br />

. <strong>La</strong> transcriptase bactérienne modifiée par la sous-unité σ'' est capable de transcrire environ<br />

80 p. cent de l'ADN phagique. Au cours de c<strong>et</strong>te phase tardive, seront synthétisés les protéines<br />

structurales, <strong>des</strong> protéines d'assemblage <strong>et</strong> du lysozyme.<br />

<strong>La</strong> phase d'assemblage succède à la synthèse <strong>des</strong> protéines élaborées lors de la phase tardive.<br />

L'assemblage est un phénomène complexe <strong>et</strong> il existe trois "chaînes de montage" spécialisées<br />

dans l'assemblage de la tête, de la queue <strong>et</strong> <strong>des</strong> fibres. L'encapsidation de l'ADN s'effectue à la<br />

fin de l'assemblage <strong>des</strong> capsomères de la tête.<br />

Les virions néoformés s'accumulent dans le cytoplasme <strong>et</strong> ils seront libérés à la suite d'une<br />

lyse de la cellule provoquée par le lysozyme d'origine phagique. Le cycle productif du phage<br />

T4 est donc un cycle lytique. <strong>La</strong> durée du cycle est d'environ 25 minutes.<br />

130


Réplication <strong>des</strong> bactériophages : cycle productif (exemple du phage T4)<br />

4.PATHOLOGIE<br />

Les bactériophages peuvent avoir <strong>des</strong> répercussions industrielles majeures pour les industries<br />

de fermentation qui utilisent <strong>des</strong> souches bactériennes (industries laitières, production<br />

d'antibiotiques, production de protéines eucaryotes, ...). Les phages peuvent en eff<strong>et</strong><br />

contaminer <strong>et</strong> détruire les souches bactériennes utilisées.<br />

Introduction<br />

coronaviridae<br />

Face à une dissémination du SRAS aussi rapide qu’inquiétante <strong>et</strong> grâce à une mobilisation<br />

internationale facilitée par les moyens de communication actuels, la rapidité de l’évolution<br />

<strong>des</strong> connaissances scientifiques relatives au SRAS <strong>et</strong> à son agent est un précédent dans<br />

l’histoire de la microbiologie. Des équipes de chercheurs réparties dans de nombreux<br />

131


laboratoires du monde entier ont pu m<strong>et</strong>tre très rapidement en commun l’état d’avancée de<br />

leurs connaissances <strong>et</strong> compréhensions du phénomène infectieux <strong>et</strong> de son agent. Quelques<br />

semaines, à compter du lancement le 12 mars 2003 de l’alerte internationale par l’OMS, ont<br />

suffi à découvrir l’agent responsable de c<strong>et</strong>te infection émergente responsable de trois cents<br />

cinq cas courant novembre 2002 dans une province du sud de la Chine.<br />

I- Place <strong>des</strong> coronaviridaes dans la taxonomie virale<br />

Le genre Coronavirus a été créé en 1967 <strong>et</strong> a regroupé, à partir de critères essentiellement<br />

morphologiques, <strong>des</strong> virus animaux connus depuis les années 1930 (virus de la bronchite<br />

aviaire ou IBV, virus de l’hépatite murine ou MHV, virus de la gastro-entérite porcine ou<br />

TGEV) <strong>et</strong> <strong>des</strong> virus alors récemment identifiés chez l’homme (souches B814, 229E, OC43,<br />

OC48, 692) . Le terme coronavirus évoque l’aspect en couronne <strong>des</strong> virions en microscopie<br />

électronique ; l’ordre <strong>des</strong> Nidovirales a été créé ; <strong>et</strong> il a regroupé deux familles, les<br />

Coronaviridae <strong>et</strong> les Arteriviridae, auxquelles s’est ajoutée tout récemment la famille <strong>des</strong><br />

Roniviridae . L’organisation du génome <strong>et</strong> la stratégie de réplication sont communes à tous<br />

ces virus, mais ils diffèrent dans leur morphologie <strong>et</strong> la taille de leur génome. Les coronavirus<br />

<strong>et</strong> les torovirus constituent la famille <strong>des</strong> Coronaviridae. Les artérivirus, anciennement classés<br />

dans la famille <strong>des</strong> Togaviridae, forment à eux seuls la famille <strong>des</strong> Arteriviridae. Parmi tous<br />

ces virus, seuls les coronavirus infectent l’homme.<br />

Les caractéristiques <strong>des</strong> virus appartenant à l’ordre <strong>des</strong> Nidovirales sont les suivantes :<br />

- génome de type ARN monocaténaire, linéaire, non segmenté, de polarité positive <strong>et</strong><br />

polyadénylé en 3’, dont la taille va de 13-15 000 nucléoti<strong>des</strong> pour les artérivirus à 27-<br />

31 000 pour les coronavirus ;<br />

– l’organisation génomique comprend en 5’ le gène codant pour la polymérase virale.<br />

Ce gène ORF1 comprend deux cadres de lecture ouverts (ORF1a, ORF1b) séparés par<br />

une structure de type pseudo-nœud perm<strong>et</strong>tant un mécanisme de saut de phase 1 du<br />

ribosome avec une efficacité d’environ 30 %. Les gènes codant pour les protéines<br />

structurales sont situés en 3’. Les autres gènes, codant pour les protéines non<br />

structurales, sont variables en nombre <strong>et</strong> sont situés en aval du gène de la polymérase ;<br />

– il existe une extrémité co-terminale en 3’ <strong>des</strong> ARNm subgénomiques, formant un<br />

nidus<br />

132


– seul le gène situé immédiatement en aval de l’extrémité 5’, absent <strong>des</strong> ARNm<br />

suivants ayant une taille plus p<strong>et</strong>ite, est efficacement traduit.<br />

Aspect morphologique caractéristique <strong>des</strong> particules de coronavirus en microscopie<br />

électronique. A) SARS-COV sur cellules Vero. Photo : TG Ksiazek [9]. B) HCoV-229E.<br />

Une quinzaine de coronavirus sont décrits, ils infectent les mammifères, dont l’homme <strong>et</strong><br />

les oiseaux. Ils sont divisés en trois groupes sur la base de données sérologiques puis<br />

moléculaires ,on appelle coronavirus classiques les coronavirus humains (HCoV) identifiés<br />

dans les années 1960 <strong>et</strong> représentant les souches prototypes <strong>des</strong> groupes 1 <strong>et</strong> 2 : HCoV-229E<br />

est la souche humaine prototype du groupe 1, elle a été isolée en 1966 sur cellules rénales<br />

embryonnaires humaines <strong>et</strong> a été adaptée à la culture sur fibroblastes humains (cellules<br />

MRC5) <strong>et</strong> sur lignée L132 ; HCoV-OC43 est la souche humaine prototype du groupe 2, elle a<br />

été isolée en 1967 sur culture de trachée <strong>et</strong> adaptée, après passages sur cerveau de souriceau<br />

nouveau-né, à une culture sur lignée continue (cellules HRT18) . Trois nouveaux coronavirus<br />

humains ont été récemment identifiés. En mars 2003, le coronavirus associé au syndrome<br />

respiratoire aigu sévère (SRAS), le SARS-CoV, a été découvert <strong>et</strong> reconnu agent responsable<br />

de l’épidémie de pneumopathie atypique qui a touché une trentaine de pays de<br />

novembre 2002 à juill<strong>et</strong> 2003. Ce virus est cultivable sur cellules Vero E6. <strong>La</strong> classification<br />

du SARS-CoV n’est pas définitive <strong>et</strong> son origine encore non éclaircie. Selon les régions du<br />

génome étudiées (localisation, longueur du fragment) <strong>et</strong> les analyses phylogéniques réalisées,<br />

deux hypothèses sont proposées : pour certains, le SARS-CoV forme à lui seul un quatrième<br />

groupe parmi les coronavirus ; pour d’autres, il est considéré comme un membre distant du<br />

groupe 2.<br />

<strong>La</strong> question de la nature précise de l’événement qui a conduit à l’infection de l’homme par<br />

ce virus reste posée : franchissement de barrière d’espèce d’un coronavirus inconnu à<br />

133


partir d’un réservoir animal, recombinaison entre deux coronavirus inconnus ou la<br />

combinaison <strong>des</strong> deux phénomènes.<br />

Taxons de rang inférieur<br />

Ordre <strong>des</strong> Nidovirales :<br />

Coronaviridae<br />

• genre Coronavirus<br />

o Famille <strong>des</strong> Arteriviridae<br />

o Famille <strong>des</strong> Coronaviridae – ( Coronavirus <strong>et</strong> togoviridae)<br />

o Famille <strong>des</strong> Roniviridae<br />

o groupe 1<br />

o groupe 2<br />

:<br />

coronavirus canin — Canine coronavirus (CCV)<br />

coronavirus félin, ou virus de la péritonite infectieuse féline — Feline<br />

coronavirus (FIPV)<br />

— Human coronavirus 229E (HCoV-229E)<br />

— Porcine epidemic diarrhea virus (PEDV)<br />

— virus de la gastroentérite transmissible du porc Transmissible<br />

gastroenteritis virus (TGEV)<br />

— Human Coronavirus NL63 (NL or New Haven)<br />

virus respiratoires porcins<br />

coronavirus bovin — Bovine coronavirus (BCoV)<br />

coronavirus humain OC43 — Human coronavirus OC43 (HCoV-<br />

OC43)<br />

virus <strong>des</strong> hépatites murines — Murine hepatitis virus (MHV)<br />

134


o groupe 3<br />

— Porcine hemagglutinating encephalomyelitis virus (HEV)<br />

— Rat coronavirus (RCV)<br />

— Turkey coronavirus (TCoV)<br />

— (No common name as of y<strong>et</strong>) (HCoV-HKU1)<br />

virus de la silodacryonite du rat<br />

virus de la bronchite infectieuse aviaire — Infectious bronchitis virus<br />

(IBV)<br />

coronavirus du dindon — Turkey coronavirus (Bluecomb disease virus)<br />

o — non classé —<br />

• Genre toroviridae<br />

— Severe acute respiratory syndrome coronavirus (SARS-CoV)<br />

Taxinomie actuelle regroupant les trois familles Arteriviridae, Roniviridae <strong>et</strong> Coronaviridae<br />

II- Génome <strong>et</strong> évolution<br />

dans l’ordre <strong>des</strong> Nidovirales.<br />

Le génome <strong>des</strong> coronavirus présente donc toutes les caractéristiques <strong>des</strong> Nidovirales. Sa<br />

particularité principale est sa très grande taille, d’environ 30 000 nucléoti<strong>des</strong>. Avant<br />

l’épidémie de SRAS, seules quatre séquences génomiques complètes de coronavirus (MHV,<br />

IBV, TGEV <strong>et</strong> HCoV-229E) étaient disponibles dans les banques de données. Depuis 2003,<br />

de nombreuses séquences de SARS-CoV sont accessibles, ainsi que les séquences complètes<br />

<strong>des</strong> HCoV OC43, NL63 <strong>et</strong> HKU1]. De façon surprenante, une publication de février 2005<br />

rapporte un « dernier » nouveau coronavirus humain. à New Haven (Connecticut, États-Unis)<br />

sous le nom du HCoV-NH alors que ce virus n’est autre qu’un variant de HCoV-NL63<br />

135


À l’extrémité 5’ du génome <strong>et</strong> de tous les ARN subgénomiques, se trouve une séquence<br />

dite leader, comportant de 65 à 98 nucléoti<strong>des</strong> selon les coronavirus <strong>et</strong> conservée au sein de la<br />

même espèce. C<strong>et</strong>te séquence est suivie d’une région non codante de 200 à 400 nucléoti<strong>des</strong><br />

appelée 5’UTR (untranslated region), L’extrémité 3’ comprend aussi une région 3’UTR suivie<br />

d’une séquence polyA. L’ARN génomique comporte 4 ou 5 gènes codant pour les protéines<br />

structurales, le gène correspondant à la protéine d’enveloppe HE (hémagglutinine-estérase)<br />

n’est présent que chez les coronavirus du groupe 2. L’ordre de ces gènes est le suivant : 5’ –<br />

ORF1 a/b – HE – S (surface) – E (sM, small membrane) – M (membrane) – N<br />

(nucléocapside) -3’. Le degré d’homologie de ces gènes entre les différents groupes 1, 2 <strong>et</strong> 3<br />

est de l’ordre de 30 %. Le gène ORF1 représente à lui seul les deux premiers tiers du génome<br />

(18 à 22 000 bases) <strong>et</strong> code pour le complexe de réplication. Il est composé de deux cadres<br />

de lecture ORF1a <strong>et</strong> 1b qui se chevauchent selon une structure en pseudo-nœud <strong>et</strong> dont le<br />

produit serait une polyprotéine de 700 à 800 kDa, qui est ensuite autoclivée en plusieurs<br />

pepti<strong>des</strong>. Un certain nombre de domaines fonctionnels sont décrits au sein du gène 1 : PLP<br />

(protéase papain-like), 3CLP (protéase picornavirus 3C-like), GFL (growth factor-like), Pol<br />

(ARN polymérase ARN-dépendante), MB (m<strong>et</strong>al-binding), Hel (hélicase) [22]. <strong>La</strong> protéine<br />

3CLP du SARS-CoV a été cristallisée <strong>et</strong> a un potentiel thérapeutique exploitable [23]. Le<br />

gène 1 est le plus conservé au sein <strong>des</strong> différentes espèces de coronavirus.<br />

Il existe une certaine plasticité de la molécule d’ARN génomique, qui comporte aussi un<br />

nombre variable de gènes codant pour <strong>des</strong> protéines non structurales dont le rôle n’est pas<br />

encore connu. Si ces protéines ne semblent pas indispensables à la multiplication du virus,<br />

certaines pourraient jouer un rôle dans la détermination du tropisme <strong>et</strong> de la pathogénicité. Le<br />

coronavirus humain de type OC43 <strong>et</strong> le coronavirus bovin (BCoV) sont antigéniquement très<br />

proches, l’homologie <strong>des</strong> séquences prédictives en amino-aci<strong>des</strong> <strong>des</strong> deux génomes est de<br />

l’ordre de 91 %, évoquant une divergence récente à partir d’un ancêtre commun, situé autour<br />

<strong>des</strong> années 1890. <strong>La</strong> différence majeure entre ces deux souches est l’absence chez HCoV-<br />

OC43 de deux cadres de lecture codant potentiellement pour deux protéines non structurales<br />

de 4,9 <strong>et</strong> 4,8 kDa [20]. Ces gènes « accessoires », appelés différemment selon les<br />

publications, se situent entre les gènes codant pour les protéines structurales <strong>et</strong> en aval <strong>des</strong><br />

ORF1a <strong>et</strong> 1b. Entre chaque gène, on trouve une séquence hexamérique conservée CUAAAC,<br />

appelée soit IG (séquence intergénique), soit TIS (transcription intergenic sequence), soit TRS<br />

(transcription regulatory sequence) <strong>et</strong> qui joue un rôle fondamental dans le déroulement de la<br />

transcription. Comparé aux génomes <strong>des</strong> coronavirus classiques, le génome du SARS-CoV<br />

136


comporte un nombre de gènes « non essentiels » potentiels relativement élevé. Deux souches<br />

appelées SARS-like virus (SZ3 <strong>et</strong> SZ16) ont été isolées chez <strong>des</strong> civ<strong>et</strong>tes (espèce Paguma<br />

<strong>La</strong>rvata) dans la province chinoise du Guangdong, lieu d’origine de l’épidémie de SRAS.<br />

Leur génome a été entièrement séquencé <strong>et</strong> comparé à celui du SARS-CoV (souches Tor2 <strong>et</strong><br />

Urbani). Ces deux virus sont extrêmement proches : le virus humain présente une délétion de<br />

29 nucléoti<strong>des</strong> en amont du gène codant pour la protéine de nucléocapside N, ce qui pourrait<br />

avoir comme conséquence de changer les cadres de lecture au niveau <strong>des</strong> gènes codant pour<br />

les protéines non structurales (ORF10). Sur le reste du génome, 43 à 57 différences<br />

nucléotidiques ont été relevées, la plupart d’entre elles étant situées dans le gène codant pour<br />

la protéine de surface S [24]. Les civ<strong>et</strong>tes infectées par le SARS-CoV like sont-elles le<br />

réservoir naturel du SRAS-CoV ? C<strong>et</strong>te question n’est pas encore formellement résolue.<br />

L’hétérogénéité de l’ensemble <strong>des</strong> gènes « accessoires » spécifiques d’un groupe de<br />

coronavirus est une démonstration de la grande flexibilité du génome <strong>des</strong> coronavirus.<br />

Certains auteurs ont proposé une répartition en quasi-espèces de la population virale. <strong>La</strong><br />

grande flexibilité de leur génome fait <strong>des</strong> coronavirus <strong>des</strong> agents à haut potentiel évolutif.<br />

Plusieurs exemples in vivo peuvent être utilisés pour illustrer c<strong>et</strong>te évolution ; ils concernent<br />

surtout les coronavirus animaux. Tout d’abord, le génome <strong>des</strong> coronavirus peut supporter de<br />

larges délétions, comme l’a montré l’émergence spontanée dans les années 1980 du<br />

coronavirus porcin respiratoire (PRCV), virus mutant du virus de la gastro-entérite porcine<br />

(TGEV) . Deuxièmement, les coronavirus peuvent établir <strong>des</strong> infections persistantes : cela a<br />

été montré in vitro <strong>et</strong> in vivo, essentiellement dans le modèle MHV, mais également pour les<br />

coronavirus humains classiques 229E <strong>et</strong> OC43 dans le système nerveux central. <strong>La</strong><br />

persistance virale peut favoriser l’émergence d’une souche variante, comme cela a été décrit<br />

dans le modèle félin : FCEV <strong>et</strong> FIPV sont <strong>des</strong> coronavirus génétiquement très proches, <strong>et</strong> il<br />

apparaît que FIPV constitue un variant spontané de FCEV, résultat d’une sélection par le<br />

système immunitaire de l’hôte lors de l’infection chronique.<br />

Un <strong>des</strong> autres mo<strong>des</strong> évolutifs <strong>des</strong> coronavirus est la recombinaison entre deux coronavirus<br />

d’espèces différentes, nécessitant une co-infection du même hôte par deux coronavirus<br />

différents <strong>et</strong> également un franchissement de barrière d’espèce. L’étude moléculaire de<br />

Stavrini<strong>des</strong> <strong>et</strong> al.sur le SARS-CoV suggère que ce virus infectant l’homme est le résultat<br />

d’une recombinaison entre un coronavirus de mammifères <strong>et</strong> un coronavirus aviaire. Le<br />

franchissement de barrière d’espèces est un phénomène perm<strong>et</strong>tant parfois l’émergence de<br />

pathologies nouvelles, dans le cas où le virus parvient à s’adapter <strong>et</strong> à se multiplier chez son<br />

137


nouvel hôte (avantage sélectif) ou dans le cas où il peut générer <strong>des</strong> phénomènes de<br />

recombinaisons ou de réassortiments. <strong>La</strong> grippe, l’infection par le virus de<br />

l’immunodéficience humaine de type 1 (VIH1) <strong>et</strong>, plus récemment, le SRAS en sont <strong>des</strong><br />

exemples. Ce phénomène est également suggéré pour le coronavirus humain de type OC43,<br />

très proche du coronavirus bovin (BCoV)<br />

.<br />

Représentation schématique de l’ARN génomique <strong>et</strong> <strong>des</strong> ARN sub-génomiques présents dans<br />

la cellule infectée par un coronavirus. L’extrémité 5’ comporte une séquence leader<br />

conservée, l’extrémité 3’ est co-terminale, les régions intergéniques comportent une séquence<br />

conservée appelée TRS (transcription regulatory sequence). De façon générale, seule la phase<br />

de lecture immédiatement en aval de la séquence leader est traduite efficacement<br />

II-1-Morphologie <strong>et</strong> structure : protéines M <strong>et</strong> N<br />

Les coronavirus ont <strong>des</strong> particules virales enveloppées pléiomorphes de 60 à 200 nm de<br />

diamètre. L’aspect en couronne visible en microscopie électronique est dû à la présence sur<br />

l’enveloppe de spicules en forme de massue de 20 nm de hauteur <strong>et</strong> constituées de la protéine<br />

de surface S Les autres glycoprotéines d’enveloppe sont la protéine M, la protéine E (sM) <strong>et</strong>,<br />

pour les coronavirus du groupe 2, l’hémagglutinine-estérase HE. Le modèle structural<br />

classique <strong>des</strong> coronavirus comporte une capside de symétrie hélicoïdale formée de la protéine<br />

N, fait exceptionnel pour les virus à ARN de polarité positive. Ce modèle classique a évolué<br />

grâce aux travaux ultérieurs. Des interactions étroites entre la nucléocapside <strong>et</strong> les protéines<br />

d’enveloppe ont été suggérées dès les années 1980. En 1996, Risco <strong>et</strong> al proposent un<br />

nouveau modèle structural comprenant une capside de symétrie cubique constituée<br />

essentiellement de la protéine M <strong>et</strong> ayant <strong>des</strong> interactions étroites avec la nucléocapside<br />

138


hélicoïdale. <strong>La</strong> protéine M est constituée de 225 à 262 aci<strong>des</strong> aminés. Son extrémité N-<br />

terminale comporte <strong>des</strong> sites de glycosylation (N- ou O-glycosylation selon les coronavirus)<br />

<strong>et</strong> est exposée à la surface de la particule virale. Les séquences en aci<strong>des</strong> aminés <strong>des</strong> protéines<br />

M <strong>des</strong> différents coronavirus présentent une homologie d’environ 85 % au sein du même<br />

groupe antigénique <strong>et</strong> de l’ordre de 30 % entre coronavirus de groupes différents. En<br />

revanche, le profil d’hydrophobicité est parfaitement conservé pour toutes les souches. <strong>La</strong><br />

caractéristique majeure est l’existence de trois domaines hydrophobes alternant avec de<br />

courtes régions hydrophiles. <strong>La</strong> protéine M joue donc un rôle structural majeur ; elle est aussi,<br />

avec la protéine E (sM), l’une <strong>des</strong> deux protéines virales requises pour la phase d’assembl.<br />

<strong>La</strong> protéine N est une protéine phosphorylée de 377 à 455 résidus aci<strong>des</strong> aminés. Elle<br />

forme avec l’ARN génomique une ribonucléoprotéine de symétrie hélicoïdale. Il s’agit d’une<br />

protéine conservée à l’intérieur <strong>des</strong> différents groupes antigéniques <strong>des</strong> coronavirus.<br />

Cependant, l’homologie de séquence en aci<strong>des</strong> aminés entre deux virus du même groupe,<br />

MHV <strong>et</strong> BCoV par exemple, est seulement de l’ordre de 70 %. <strong>La</strong> protéine N est la protéine<br />

structurale la plus précocement détectée dans les cellules infectées (3 à 5 heures après<br />

l’infection) <strong>et</strong> sa synthèse est maintenue pendant tout le cycle viral. <strong>La</strong> synthèse d’ARN<br />

génomique <strong>et</strong> subgénomique semble couplée à l’encapsidation par la protéine N, c<strong>et</strong>te<br />

régulation évoquant celle liée à la réplication <strong>des</strong> virus à ARN de polarité négative. <strong>La</strong><br />

protéine N a donc un rôle structural, un rôle potentiel dans la régulation de la réplication ; elle<br />

constitue également un déterminant immunogène important <strong>et</strong> stable [36].<br />

II-2- Protéines de surface : S, E (sM) <strong>et</strong> HE<br />

<strong>La</strong> protéine S <strong>des</strong> coronavirus est une glycoprotéine membranaire constituée de 1160 à<br />

1452 résidus d’amino-aci<strong>des</strong> selon les espèces. Elle possède un peptide signal de 17 résidus<br />

hydrophobes à son extrémité aminoterminale, clivé lors de son entrée dans le réticulum<br />

endoplasmique. Lors de sa maturation dans le réseau réticulum-Golgi, elle subit une forte<br />

glycosylation du fait de ses nombreux sites potentiels de N-glycosylation (20 à 35). Elle est<br />

subdivisée en deux régions appelées S1 <strong>et</strong> S2. Son clivage n’est pas obligatoire, il dépend de<br />

la souche virale <strong>et</strong> de la cellule hôte. Pour certains coronavirus, les virions présentent une<br />

protéine S clivée à 100 % ou bien une protéine S jamais trouvée sous forme clivée (TGEV,<br />

FIPV) ; pour d’autres, les formes clivées <strong>et</strong> non clivées coexistent. Le clivage ne semble pas<br />

requis pour l’activité fonctionnelle de c<strong>et</strong>te protéine de surface, en particulier pour la fusion<br />

membranaire. <strong>La</strong> région S1 correspond à la partie globulaire du spicule, la région S2 forme la<br />

tige [37]. Le rôle de la protéine S est primordial dans l’interaction hôte-virus. Elle est<br />

139


esponsable de l’attachement du virion à la cellule cible (sous-unité S1) <strong>et</strong> de la fusion<br />

membranaire (sous-unité S2). Par ailleurs, elle est la cible principale de la réponse<br />

immunitaire cellulaire <strong>et</strong> humorale de l’hôte <strong>et</strong> induit la formation d’anticorps neutralisants.<br />

De ce fait, comme la plupart <strong>des</strong> protéines de surface, elle présente <strong>des</strong> régions hypervariables<br />

lui perm<strong>et</strong>tant d’échapper à la pression immunitaire <strong>et</strong>, le cas échéant, de pouvoir élargir son<br />

tropisme cellulaire.<br />

De nombreux coronavirus (MHV, TGEV, IBV) présentent une faible activité<br />

hémagglutinante liée à la protéine S. Certains d’entre eux (BCoV, HEV, OC43, TCV)<br />

présentent une activité hémagglutinante plus importante. Ces virus ont aussi la particularité de<br />

présenter lors de l’examen au microscope électronique une double rangée de spicules à la<br />

surface du virion. Ces p<strong>et</strong>its spicules sont formés par une protéine dimérique de 140 kDa<br />

nommée HE (hémagglutinine-estérase). C<strong>et</strong>te protéine possède une activité hémagglutinante<br />

<strong>et</strong> acétyl-estérase ; elle induit la formation d’anticorps neutralisants . Le gène codant pour elle<br />

est situé en amont du gène codant pour la protéine S (mARN2b). Il est caractéristique <strong>des</strong><br />

coronavirus du groupe 2 ; cependant, son expression est très variable. Ainsi, dans la plupart<br />

<strong>des</strong> isolats MHV, <strong>des</strong> mutations, délétions ou insertions ont conduit à la perte de la phase<br />

ouverte de lecture de ce gène. Chez MHV, il est devenu un gène accessoire dont certaines<br />

souches ont conservé l’expression [40]. Parmi les coronavirus humains, le gène codant HE est<br />

présent chez les souches OC43 <strong>et</strong> HKU1. Il existe une homologie d’environ 28 % entre la<br />

protéine HE du virus grippal C <strong>et</strong> la protéine HE de HCoV-OC43 <strong>et</strong> BCoV. Il est à noter que<br />

celle du virus grippal C possède une activité de fusion membranaire, absente chez celle <strong>des</strong><br />

coronavirus. Les propriétés biologiques de c<strong>et</strong>te protéine restent obscures. Elle reconnaît les<br />

récepteurs cellulaires contenant <strong>des</strong> aci<strong>des</strong> sialiques 9-O acétylés <strong>et</strong> induit la formation<br />

d’anticorps neutralisants ; elle aurait ainsi une fonction de protéine d’attachement <strong>et</strong><br />

d’induction de l’infection, additive à celle de la protéine S. Sa fonction principale serait peut-<br />

être l’activité acétyl-estérase, favorisant la diffusion de l’infection. De nombreuses questions<br />

restent cependant sans réponse : <strong>La</strong> protéine HE est-elle requise pour la réplication de certains<br />

virus qui l’expriment de façon constitutive ? Est-elle responsable d’un tropisme tissulaire<br />

particulier ?<br />

Il existe une quatrième protéine structurale d’enveloppe décrite plus récemment <strong>et</strong> appelée<br />

protéine E ou sM pour small-membrane. Même s’il s’agit d’un composant mineur de la<br />

particule virale, son rôle semble essentiel dans les phases d’assemblage du virion, pendant<br />

140


lesquelles elle interagit avec la protéine M. En cas de mutation sur la protéine E, la formation<br />

de particules virales est profondément altérée .<br />

Représentation schématique d’un coronavirus, . <strong>La</strong> protéine S forme de larges spicules à la<br />

surface de la particule. <strong>La</strong> protéine HE, présente uniquement chez certaines espèces de<br />

coronavirus, n’est pas représentée dans ce schéma.<br />

II-3-Cycle de réplication <strong>des</strong> coronaviridaes<br />

Les coronavirus présentent, comme la plupart <strong>des</strong> virus, une spécificité d’hôte. Des<br />

passages interespèces sont possibles <strong>et</strong> ont été décrits de façon expérimentale ou naturelle :<br />

coronavirus murin <strong>et</strong> singe, coronavirus bovin <strong>et</strong> homme, coronavirus canin <strong>et</strong> chat. Au sein<br />

de l’organisme infecté, le tropisme <strong>des</strong> coronavirus est multiple. Chez l’homme, pour les<br />

coronavirus classiques, il est triple : respiratoire, digestif <strong>et</strong> neurologique. L’existence d’une<br />

infection systémique avec virémie est décrite chez les patients infectés par le SARS-CoV<br />

[43]. <strong>La</strong> spécificité d’hôte <strong>et</strong> le tropisme tissulaire sont essentiellement déterminés par la<br />

distribution <strong>et</strong> la nature <strong>des</strong> récepteurs cellulaires. Le cycle intracellulaire de multiplication<br />

<strong>des</strong> coronavirus est exclusivement intracytoplasmique<br />

<strong>La</strong> première étape du cycle consiste en l’attachement du virus sur le récepteur cellulaire par<br />

l’intermédiaire de la protéine S (sous-unité S1). Des récepteurs cellulaires sont identifiés pour<br />

les différentes souches de coronavirus humains. HCoV-229E utilise l’aminopeptidase N<br />

(CD13), une métalloprotéase présente à la surface de nombreuses cellules (cellules<br />

intestinales, pulmonaires, rénales, macrophages, jonctions synaptiques) [45]. Pour HCoV-<br />

OC43, le récepteur utilisé est le même que celui utilisé pour le BCoV, l’acide N-acétyl-9-O-<br />

acétyl neuraminique. D’autres membres du groupe 2, tel le MHV, utilisent aussi comme<br />

récepteurs <strong>des</strong> molécules d’adhésion (CEACAM) [47]. Enfin, dès novembre 2003, a été<br />

identifiée une molécule réceptrice du SARS-CoV, une métallopeptidase, l’ACE2 ou<br />

angiotensin-converting enzyme 2. C<strong>et</strong>te molécule est exprimée dans de très nombreux tissus :<br />

bronches, parenchyme pulmonaire, cœur, rein <strong>et</strong> tractus gastro-intestinal. Il a été montré<br />

récemment que c<strong>et</strong>te molécule ACE2 est également utilisée par HCoV-NL63 pour son entrée<br />

141


dans la cellule. C’est le premier exemple d’un coronavirus du groupe 1 n’utilisant pas la<br />

molécule CD13 comme récepteur.<br />

L’attachement est suivi d’une étape de fusion <strong>des</strong> membranes cellulaires <strong>et</strong> virales, via la<br />

protéine S (sous-unité S2). L’entrée <strong>des</strong> coronavirus dans la cellule se fait soit par fusion<br />

directe entre les deux membranes, soit par voie endosomale. Cela semble variable selon le<br />

type cellulaire <strong>et</strong> le virus étudié.<br />

Après l’entrée dans le cytoplasme cellulaire, le premier événement est la synthèse à partir<br />

de l’ARN génomique (ORF1a 1b) de la polyprotéine, contenant l’ARN polymérase ARN-<br />

dépendante. C<strong>et</strong>te enzyme perm<strong>et</strong> la synthèse de 5 à 7 ARN messagers subgénomiques,<br />

nommés de 1 à 7 selon leur taille décroissante ; le plus grand, ARNm1, est de même taille que<br />

l’ARN génomique qui sera encapsidé pour la formation de nouvelles particules virales. En<br />

général, seul le cadre de lecture situé en aval de la séquence leader en 5’ est traduit ; ces ARN<br />

subgénomiques sont donc le plus souvent fonctionnellement monocistroniques. Dans le<br />

cytoplasme <strong>des</strong> cellules infectées, <strong>des</strong> ARNm subgénomiques de polarité positive <strong>et</strong> négative<br />

sont trouvés. Le mécanisme transcriptionnel précis n’est pas connu, plusieurs modèles ont été<br />

proposés. Le plus reconnu est celui qui consiste en une transcription de type discontinu<br />

pendant la synthèse <strong>des</strong> brins négatifs à partir de l’ARN génomique. Dans ce modèle, l’ARN<br />

polymérase fait d’abord une pause au niveau <strong>des</strong> séquences intergéniques, puis un saut<br />

jusqu’à l’extrémité 3’ de l’ARN génomique, générant un ARNm subgénomique de polarité<br />

négative, servant ensuite de matrice pour la synthèse du brin de polarité positive . Les ARNm<br />

subgénomiques sont produits à <strong>des</strong> quantités variables ; cependant, leur rapport relatif est<br />

constant, suggérant une régulation de c<strong>et</strong>te synthèse. <strong>La</strong> régulation de la transcription fait<br />

intervenir différents éléments sur la molécule d’ARN (séquence leader, TRS, 3’-UTR), les<br />

protéines virales, <strong>et</strong> probablement certaines protéines cellulaires. <strong>La</strong> synthèse du premier<br />

ADN complémentaire en 2000 a grandement facilité l’avancement <strong>des</strong> connaissances de la<br />

biologie moléculaire <strong>des</strong> coronavirus<br />

Les différentes protéines structurales sont produites <strong>et</strong> subissent les modifications post-<br />

traductionnelles lors de leur passage dans le réticulum endoplasmique puis l’appareil de<br />

Golgi. <strong>La</strong> présence de la protéine E est nécessaire à la formation de ces particules. À elles<br />

seules, les protéines M <strong>et</strong> E sont suffisants pour produire <strong>des</strong> pseudo-particules virales, vi<strong>des</strong><br />

de nucléocapside. <strong>La</strong> protéine S, quant à elle, n’est pas nécessaire à la formation <strong>des</strong><br />

particules virales. Enfin, les particules virales ainsi formées sont libérées hors <strong>des</strong> cellules<br />

142


Modèle de transcription <strong>des</strong> ARNm de coronavirus. <strong>La</strong> transcription est discontinue lors de la<br />

synthèse <strong>des</strong> brins négatifs. Les séquences intergéniques (TRS) sont <strong>des</strong> sites de terminaison<br />

de la transcription pour la polymérase qui effectue ensuite un saut. Le brin subgénomique de<br />

polarité négative sert ensuite de matrice pour la synthèse de l’ARNm subgénomique de<br />

polarité positive.<br />

III- Épidémiologie <strong>des</strong> coronaviridaes humains<br />

III-1-Circulation<br />

Deux situations doivent être distinguées, celle <strong>des</strong> coronavirus classiques <strong>et</strong> apparentés<br />

(HCoV-NL63) <strong>et</strong> celle du SARS-CoV. Bien qu’identifiés depuis plus de 40 ans, les<br />

coronavirus de types OC43 <strong>et</strong> 229E n’ont fait l’obj<strong>et</strong> que de peu d’étu<strong>des</strong> épidémiologiques.<br />

Ces virus semblent ubiquitaires. Des étu<strong>des</strong> anciennes publiées dans les années 1970 montrent<br />

que leur séroprévalence est élevée, atteignant 100 % à l’âge de 5 ans dans l’étude de Monto<br />

aux États-Unis. Leur circulation est classiquement épidémique <strong>et</strong> printanière. L’infection<br />

semble toucher les patients de toutes les tranches d’âge, contrairement à l’infection par le<br />

SARS-CoV, qui touche préférentiellement <strong>et</strong> de façon plus grave les suj<strong>et</strong>s âgés, <strong>et</strong> aux<br />

infections par les coronavirus animaux, qui touchent essentiellement les suj<strong>et</strong>s très jeunes. Ces<br />

données ne reposent cependant que sur de rares publications <strong>et</strong> mériteraient d’être plus<br />

étudiées. Il n’existe pas encore beaucoup de données épidémiologiques concernant le<br />

coronavirus de type NL63 de groupe 1. Cependant, de récentes publications montrent qu’il<br />

circule dans de nombreux pays (Belgique, Canada, États-Unis, Australie, Japon, France), la<br />

fréquence de détection étant maximale en janvier-février<br />

L’infection par le SARS-CoV est, quant à elle, un exemple de maladie émergente dans<br />

la population humaine <strong>et</strong> constitue une histoire particulière au sein <strong>des</strong> infections à<br />

coronavirus. L’épidémie de pneumopathie atypique peut être divisée dans le temps en trois<br />

phases successives <strong>La</strong> première phase consiste en l’émergence de plusieurs cas de<br />

pneumopathie chez <strong>des</strong> individus non épidémiologiquement liés dans la province Guangdong<br />

143


du Sud de la Chine dès novembre 2002. Fin janvier 2003, débute la seconde phase ou phase<br />

intermédiaire par une épidémie nosocomiale hospitalière (106 cas secondaires à partir d’un<br />

patient index). <strong>La</strong> troisième phase, ou phase tardive, correspond à la diffusion mondiale de<br />

l’épidémie à partir de l’épisode de l’hôtel M à Hong Kong. Dans c<strong>et</strong> hôtel, un patient index<br />

malade contaminera 12 personnes partageant le même étage <strong>et</strong> en transfert vers <strong>des</strong><br />

<strong>des</strong>tinations variées (Canada, Singapour, Vi<strong>et</strong>nam, Allemagne…). L’alerte mondiale a été<br />

donnée par l’OMS le 12 mars 2003. Environ 8 500 cas probables <strong>et</strong> 800 décès ont été<br />

déclarés (environ 5 000 cas en Chine, 1 700 à Hong Kong <strong>et</strong> 250 au Canada). Le taux de<br />

mortalité estimé a été de 0 % pour les suj<strong>et</strong>s de moins de 35 ans, de 7 % pour les suj<strong>et</strong>s de 35<br />

à 65 ans <strong>et</strong> de 47 % pour les suj<strong>et</strong>s de plus de 65 ans. <strong>La</strong> fin de la transmission interhumaine a<br />

été déclarée par l’OMS en juill<strong>et</strong> 2003. Une <strong>des</strong> caractéristiques majeures de c<strong>et</strong>te épidémie<br />

est le taux d’attaque particulièrement élevé chez le personnel soignant. En France, l’Institut de<br />

veille sanitaire (InVS) a été chargé de la surveillance <strong>et</strong> de l’investigation épidémiologique<br />

nationale <strong>des</strong> cas de SRAS. Fin mai 2003, 426 cas possibles ont été notifiés ; parmi ceux-ci, 7<br />

ont été considérés comme probables, dont 4 ont été confirmés par la biologie. Ces 7 cas<br />

probables appartiennent à 2 foyers : le premier est relié à l’épidémie de SRAS de l’hôpital<br />

français de Hanoï, Vi<strong>et</strong>nam, <strong>et</strong> le second concerne une équipe professionnelle de r<strong>et</strong>our de<br />

Chine [59, 60]. Depuis juill<strong>et</strong> 2003, ont été rapportés plusieurs cas de contamination de<br />

laboratoire à Singapour, Taïwan <strong>et</strong> en Chine. Le dernier épisode a été à l’origine de 9 cas<br />

probables <strong>et</strong> d’un décès (mère du cas index). Aucune prédiction ne peut être faite après la<br />

première vague épidémique. <strong>La</strong> Direction générale de la santé (DGS) a établi différents<br />

niveaux d’alerte à activer en fonction du mode de résurgence de la maladie. Les modalités<br />

d’accueil <strong>et</strong> de prise en charge <strong>des</strong> cas <strong>et</strong> <strong>des</strong> personnes contacts sont prévues <strong>et</strong> rapportées<br />

dans un document spécifique rédigé par la DGS <strong>et</strong> l’InVS (avril 2004). Ce document est<br />

accessible sur le site interne du ministère de la Santé.<br />

III-2-Transmission<br />

<strong>La</strong> connaissance <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de transmission constitue l’un <strong>des</strong> éléments les plus<br />

importants pour la prévention <strong>des</strong> maladies respiratoires virales pour lesquelles il n’existe pas<br />

encore de traitement spécifique. Les durées d’incubation <strong>des</strong> infections à coronavirus humains<br />

sont courtes : de 2 à 3 jours pour les coronavirus classiques <strong>et</strong> de 2 à 10 jours pour le SRAS.<br />

On estime en général que le début <strong>des</strong> signes <strong>et</strong> le début de la phase infectieuse, phase durant<br />

laquelle le malade peut transm<strong>et</strong>tre la maladie, coïncident. Les durées d’excrétion virale sont<br />

moins bien connues, notamment pour les coronavirus classiques dans les voies respiratoires.<br />

144


Pour le SARS-CoV, l’ARN viral peut être détecté par biologie moléculaire dans les sécrétions<br />

respiratoires, les selles <strong>et</strong> les urines de mala<strong>des</strong>, jusqu’à 30 jours environ après le début <strong>des</strong><br />

signes, indiquant que le SRAS est une infection systémique avec de multiples sites de<br />

réplication. Cependant, l’isolement en culture du SARS-CoV n’a pas été possible à partir de<br />

ces prélèvements après 3 semaines de maladie. Le SARS-CoV est considéré comme stable<br />

dans les selles <strong>et</strong> les urines pendant 1 à 2 jours à température ambiante, <strong>et</strong> plus de 4 jours dans<br />

les selles diarrhéiques à pH alcalin. L’apparente discordance de ces résultats peut être le fait<br />

d’un manque de sensibilité <strong>des</strong> systèmes de culture ou de la neutralisation <strong>des</strong> formes<br />

infectieuses par l’immunité locale mucosale. On estime que la durée de la contagiosité<br />

n’excède pas la durée de la maladie. <strong>La</strong> transmission <strong>des</strong> coronavirus humains se fait<br />

principalement de façon directe par les gouttel<strong>et</strong>tes de sécrétions oropharyngées dispersées<br />

par la toux d’une personne infectée <strong>et</strong> malade. Dans l’épidémie de SRAS, les personnes<br />

infectées étaient surtout <strong>des</strong> personnes ayant eu un contact rapproché avec un cas (vie<br />

commune ou prise en charge). <strong>La</strong> survenue d’environ 300 cas groupés de SRAS caractérisés<br />

par une fréquence très élevée de troubles digestifs (présence d’une diarrhée dans 73 % <strong>des</strong><br />

cas) dans un groupe d’immeubles à Hong Kong (Amoy Garden) a suggéré l’hypothèse d’une<br />

transmission par aérosolisation du coronavirus à partir <strong>des</strong> selles dans les conduits<br />

d’évacuation défectueux de la résidence [63]. C<strong>et</strong>te hypothèse n’a jamais été confirmée. <strong>La</strong><br />

dissémination virale aérienne semble peu fréquente <strong>et</strong> la transmission indirecte manuportée ne<br />

représente pas une voie de transmission majeure. Cependant, elle doit être prise en compte<br />

pour le contrôle <strong>des</strong> épidémies, en particulier en milieu hospitalier. Les étu<strong>des</strong> de survie <strong>des</strong><br />

virus en suspension dans l’air sont rares <strong>et</strong> difficiles. Les données de la littérature sont<br />

difficilement comparables du fait de l’absence de standardisation <strong>et</strong> de maîtrise de la plupart<br />

<strong>des</strong> paramètres nécessaires aux mesures : génération d’aérosols de particules inhalables lors<br />

de la respiration (< 5 μm de diamètre), marqueurs utilisés pour la mesure, contrôle de la<br />

température <strong>et</strong> du degré d’humidité relative, prise en compte <strong>des</strong> différentes populations<br />

virales co-circulantes [64]. Une étude ancienne montre que le coronavirus 229E est très<br />

stable : après 6 jours en suspension dans l’air, à 20 +/- 1 °C, environ 20 % de la population<br />

virale est encore détectable. En suspension dans une solution saline (PBS) ou en milieu de<br />

culture, les coronavirus ont une demi-vie de l’ordre de 3 à 5 jours. En ce qui concerne la<br />

survie de ces virus sur les surfaces inertes, il a été montré que l’infectiosité de HCoV-229E<br />

était encore détectable 3 heures après le séchage de la surface. En revanche, les coronavirus<br />

perdent leur infectiosité après contact avec les désinfectants <strong>et</strong> fixateurs les plus<br />

communément utilisés.<br />

145


Le nombre de cas secondaires à partir d’un cas index n’a été étudié que dans le cadre de<br />

l’épidémie de SRAS de 2003. Les analyses épidémiologiques indiquent que le SARS est<br />

modérément contagieux, avec un nombre moyen de cas secondaires estimé entre 2,2 <strong>et</strong> 3,6.<br />

Cependant, un certain nombre d’événements dits de supercontamination ont été décrits <strong>et</strong> ont<br />

joué un rôle majeur dans la diffusion de la maladie. Ces événements correspondent à un<br />

nombre très élevé de cas secondaires à partir d’un cas index, ils sont en général liés à la fois à<br />

l’environnement perm<strong>et</strong>tant un nombre important de contacts rapprochés <strong>et</strong> au patient<br />

présentant une maladie sévère. Ainsi, Shen <strong>et</strong> al. rapportent une chaîne de transmission de<br />

l’infection par le SARS-CoV où le patient index (femme de 62 ans) a été à l’origine de 33 cas<br />

secondaires parmi les 74 personnes contacts [66].<br />

Le SARS-CoV est un virus émergent dans la population humaine, il a subi au cours <strong>des</strong><br />

différentes phases de l’épidémie <strong>des</strong> pressions de sélection entraînant <strong>des</strong> mutations dans son<br />

génome, en particulier dans le gène codant pour la protéine de surface S. En cas de résurgence<br />

<strong>et</strong> diffusion, il est possible que son évolution conduise à une contagiosité plus importante.<br />

IV- Pathologies liées aux coronaviridaes humains<br />

IV-1-Pathologies respiratoires<br />

L’épidémie de SRAS en 2003 a donné une réelle impulsion à la recherche sur les<br />

coronavirus humains, jusqu’alors considérés comme <strong>des</strong> virus sans impact médical important.<br />

Les coronavirus classiques de types 229E <strong>et</strong> OC43 sont essentiellement responsables<br />

d’infections respiratoires hautes <strong>et</strong> basses, en général bénignes. Ils sont considérés comme<br />

étant, avec les rhinovirus, les principaux agents du rhume Un certain nombre de publications<br />

montrent leur responsabilité dans <strong>des</strong> infections plus graves touchant les voies aériennes<br />

inférieures (trachéobronchite, bronchite, bronchiolite, exacerbations d’asthme,<br />

pneumopathies). Ces infections respiratoires sont décrites surtout en milieu hospitalier soit<br />

chez de jeunes enfants, soit chez <strong>des</strong> patients âgés ou porteurs de pathologies sous-jacentes<br />

graves. Les tableaux cliniques décrits ne présentent pas de particularités sémiologiques <strong>et</strong> ne<br />

sont pas distinguables <strong>des</strong> infections respiratoires liées à d’autres virus (virus respiratoire<br />

syncytial, métapneumovirus humain, rhinovirus,…). D’autres manifestations cliniques, telles<br />

qu’otites, conjonctivites, difficultés alimentaires, sont également rapportées. En l’absence de<br />

diagnostic virologique, il n’est donc pas possible de poser un diagnostic précis devant une<br />

infection respiratoire aiguë d’allure virale. <strong>La</strong> fréquence <strong>des</strong> infections respiratoires à<br />

146


coronavirus est très difficile à estimer. Les résultats <strong>des</strong> différentes étu<strong>des</strong> sont difficilement<br />

analysables dans leur globalité, ils varient beaucoup en fonction de la période <strong>des</strong><br />

prélèvements (année, mois de l’année) <strong>et</strong> surtout <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> de détection non standardisées.<br />

Les étu<strong>des</strong> cliniques récentes menées sur le HCoV-NL63 montrent que ce virus est un agent<br />

pathogène respiratoire significatif. <strong>La</strong> plupart sont <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> rétrospectives réalisées sur <strong>des</strong><br />

prélèvements respiratoires provenant de patients souffrant de diverses infections de l’arbre<br />

respiratoire <strong>et</strong> trouvés négatifs pour la détection <strong>des</strong> autres virus. Même s’il s’agit toujours de<br />

détection moléculaire, les métho<strong>des</strong> diffèrent par la région génomique <strong>et</strong> la technique choisies<br />

pour l’amplification. Dans tous les cas, la recherche de ce nouveau coronavirus améliore le<br />

diagnostic virologique <strong>des</strong> infections respiratoires aiguës, en détectant un HCoV-NL63 dans 3<br />

à 9 % <strong>des</strong> prélèvements négatifs pour les virus respiratoires les plus fréquemment rencontrés.<br />

Certaines questions restent sans réponse : qu’en est-il <strong>des</strong> infections respiratoires non<br />

hospitalisées, <strong>des</strong> co-infections, du portage asymptomatique ? Seules <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> menées hors<br />

du cadre hospitalier <strong>et</strong> incluant <strong>des</strong> groupes témoins pourraient apporter quelques éléments de<br />

réponse.<br />

L’identification d’un coronavirus lors de l’épidémie de SRAS en 2003 a constitué une<br />

véritable surprise. Après une incubation silencieuse, le tableau clinique débute par un<br />

syndrome pseudo-grippal banal associant de la fièvre <strong>et</strong> <strong>des</strong> signes généraux (frissons,<br />

anorexie, asthénie, courbatures). Après 4 à 6 jours, la période d’état s’installe <strong>et</strong> est marquée<br />

par l’apparition de signes respiratoires (toux, dyspnée, expectorations) accompagnés parfois<br />

de douleurs pharyngées. Les manifestations digestives sont présentes dans 20 % <strong>des</strong> cas<br />

environ (grande variabilité selon les séries) <strong>et</strong> associent diarrhée, nausées, vomissements <strong>et</strong><br />

douleurs abdominales. Dans un grand nombre de cas, <strong>des</strong> céphalées ont été rapportées.<br />

L’examen clinique <strong>et</strong> la radiographie pulmonaire révèlent une pathologie pulmonaire soit<br />

focalisée, soit diffuse uni ou bilatérale. L’évolution est marquée par l’apparition chez environ<br />

20 % <strong>des</strong> patients d’un syndrome de détresse respiratoire aigu grave nécessitant une assistance<br />

respiratoire. Sur le plan biologique, ont été souvent rapportées une lymphopénie, une<br />

thrombopénie, ainsi qu’une élévation de certaines enzymes (lactate déshydrogénase, alanine<br />

aminotransférase, créatine phosphokinase). <strong>La</strong> plupart <strong>des</strong> patients présentant une<br />

pneumopathie atypique à SARS-CoV grave ont reçu <strong>des</strong> corticoï<strong>des</strong> <strong>et</strong> de la ribavirine.<br />

L’évolution se fait soit vers une aggravation de la fonction respiratoire <strong>et</strong> une défaillance<br />

multi-organes entraînant la mort, soit vers la guérison. Chez certains patients, à 3 mois<br />

d’évolution, il existe <strong>des</strong> signes de fibrose pulmonaire séquellaire visible au scanner. Un<br />

certain nombre de complications, telles que la nécrose osseuse, sont mises sur le compte<br />

147


d’une corticothérapie prolongée. L’examen anatomopathologique <strong>des</strong> poumons réalisé après<br />

autopsie de patients décédés dans les 10 jours après le début de la maladie a mis en évidence<br />

<strong>des</strong> lésions alvéolaires diffuses avec infiltrat inflammatoire, œdème <strong>et</strong> formation de<br />

membranes hyalines<br />

IV-2-Pathologie digestive<br />

Les coronavirus sont responsables d’atteintes digestives chez certaines espèces<br />

animales, notamment le porc <strong>et</strong> les bovins. Chez l’homme, leur rôle (hors SARS-CoV) dans<br />

<strong>des</strong> pathologies digestives est controversé. Avant l’épidémie de SRAS, la mise en évidence de<br />

coronavirus dans les selles <strong>et</strong> leur responsabilité dans <strong>des</strong> pathologies digestives ont été<br />

discutées dans un certain nombre de publications. Dans ces étu<strong>des</strong>, <strong>des</strong> particules apparentées<br />

aux coronavirus ont été mises en évidence dans les selles par l’observation au microscope<br />

électronique.<br />

IV-3-Neurotropisme<br />

Les coronavirus humains ont été associés à la survenue de scléroses en plaques (SEP),<br />

caractérisées par <strong>des</strong> lésions démyélinisantes <strong>et</strong> une infiltration inflammatoire. L’étiologie de<br />

c<strong>et</strong>te maladie n’est pas encore déterminée <strong>et</strong> est probablement multifactorielle, faisant<br />

intervenir <strong>des</strong> facteurs liés à l’hôte <strong>et</strong> <strong>des</strong> facteurs environnementaux peut-être viraux. De<br />

nombreux virus ont été mis en cause ; un certain nombre d’étu<strong>des</strong> ont rapporté une éventuelle<br />

corrélation entre coronavirus <strong>et</strong> SEP : observation de particules CVLP dans <strong>des</strong> cerveaux<br />

prélevés après autopsie chez <strong>des</strong> patients souffrant de SEP, synthèse intrathécale d’anticorps<br />

anti-coronavirus ou détection d’ARN dans le liquide céphalorachidien de patients atteints de<br />

SEP. Les coronavirus humains de types OC43 <strong>et</strong> 229E peuvent infecter <strong>des</strong> astrocytes <strong>et</strong> <strong>des</strong><br />

cellules microgliales humains en culture primaire <strong>et</strong> <strong>des</strong> cellules gliales humaines<br />

immortalisées de façon persistante..<br />

V- Diagnostic virologique<br />

V-1-Coronavirus humains hors SARS-CoV<br />

Le diagnostic virologique <strong>des</strong> infections à HCoV hors SARS-CoV est avant tout<br />

moléculaire. Les coronavirus humains classiques sont très difficilement cultivables, seules<br />

quelques souches ont été isolées en culture cellulaire. <strong>La</strong> détection <strong>des</strong> coronavirus en<br />

microscopie électronique constitue la méthode de référence, mais elle est peu sensible <strong>et</strong><br />

148


nécessite un observateur expérimenté. Il n’existe pas de réactifs disponibles validés pour le<br />

diagnostic direct <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tant la détection <strong>des</strong> antigènes viraux par immunofluorescence ou<br />

méthode immuno-enzymatique. <strong>La</strong> recherche <strong>des</strong> coronavirus humains classiques se fait<br />

essentiellement dans le cadre d’infections respiratoires, sur <strong>des</strong> prélèvements de type<br />

aspiration ou écouvillonnage nasal, aspiration trachéale, sécrétions bronchiques ou lavage<br />

bronchoalvéolaire. <strong>La</strong> détection de l’ARN <strong>des</strong> coronavirus est réalisée par RT-PCR, suivie ou<br />

non d’une hybridation moléculaire. Plusieurs techniques sont publiées, les amorces sont<br />

choisies en général dans les gènes codant pour les protéines de structure M ou N .<br />

L’implication médicale <strong>des</strong> coronavirus humains dans la pathologie respiratoire devenant plus<br />

évidente, il est intéressant de développer soit <strong>des</strong> techniques RT-PCR multiplex perm<strong>et</strong>tant la<br />

détection simultanée <strong>des</strong> différents coronavirus, soit <strong>des</strong> RT-PCR utilisant <strong>des</strong> amorces<br />

consensus dégénérées définies dans le gène le plus conservé entre les différents types, soit le<br />

gène ORF1a/b .<br />

V-2-Détection du SARS-CoV<br />

Le SARS-CoV a été isolé sur cellules Vero. C<strong>et</strong> isolement est difficile, voire impossible,<br />

pour certaines souches. C<strong>et</strong> agent étant actuellement classé par l’OMS en classe 3, sa<br />

manipulation doit se faire en laboratoire de niveau BSL3. Le diagnostic direct peut être réalisé<br />

par biologie moléculaire sur divers prélèvements (respiratoires, selles, sang,…). C<strong>et</strong>te maladie<br />

évoluant sur plusieurs semaines, la répétition <strong>et</strong> le choix du prélèvement sont importants. <strong>La</strong><br />

détection de l’ARN viral est difficile la première semaine suivant le début <strong>des</strong> signes cliniques<br />

(40 à 50 % de positivité dans les prélèvements respiratoires). <strong>La</strong> deuxième semaine, l’ARN<br />

viral est détecté dans 70 à 80 % <strong>des</strong> prélèvements respiratoires <strong>et</strong> dans 80 à 90 % <strong>des</strong><br />

prélèvements de selles. <strong>La</strong> détection moléculaire est possible jusqu’au 40 e -50 e jour selon les<br />

séries. Deux trousses sont actuellement disponibles <strong>et</strong> comportent une RT-PCR en temps réel<br />

utilisant <strong>des</strong> amorces situées dans le gène codant la polymérase virale. Elles ont été évaluées<br />

<strong>et</strong> comparées entre elles sur 66 prélèvements provenant de patients ayant un SRAS confirmé<br />

(tractus respiratoire haut <strong>et</strong> bas, selles, plasma <strong>et</strong> autres). L’ARN du SARS-CoV est détecté<br />

dans 70 % <strong>des</strong> prélèvements (100 % dans l’arbre respiratoire bas, 58 % dans l’arbre<br />

respiratoire haut <strong>et</strong> environ 80 % dans les selles). Quelques tests sérologiques sont en cours de<br />

développement, fondés sur les protéines N <strong>et</strong> S.<br />

149


VI- Traitement <strong>et</strong> prévention<br />

Il n’existe aucun traitement spécifique <strong>des</strong> infections à coronavirus humains. De<br />

nombreux patients atteints de SRAS ont été traités par corticoï<strong>des</strong> <strong>et</strong> ribavirine avant même<br />

l’identification du SARS-CoV. <strong>La</strong> ribavirine a été utilisée de façon empirique car elle possède<br />

une activité antivirale à large spectre in vitro. Les corticoï<strong>des</strong> ont, quant à eux, constitué le<br />

principal traitement. Le rationnel de leur utilisation repose sur l’observation paradoxale d’une<br />

détérioration clinique r<strong>et</strong>ardée en dépit de l’apparition <strong>des</strong> anticorps anti-SARS-CoV <strong>et</strong> d’une<br />

diminution de la charge virale. L’efficacité relative de ces deux traitements, pris ensemble ou<br />

séparément, est controversée. De nombreuses voies thérapeutiques sont en cours de<br />

développement : interférons, inhibiteurs de protéases, inhibiteurs d’entrée, de fusion, ARN<br />

interférents <strong>et</strong> quelques autres molécules. Le développement d’un vaccin est l’un <strong>des</strong><br />

principaux objectifs de la recherche sur le SRAS. Différents types d’immunisation active sont<br />

étudiés (virus inactivé, vaccin recombinant, vecteur viral) pour induire de façon idéale une<br />

protection à la fois humorale <strong>et</strong> cellulaire. Certaines équipes ont rapporté une bonne réponse<br />

vaccinale chez les primates avec l’apparition d’anticorps neutralisants. Une <strong>des</strong> principales<br />

questions reste l’innocuité de tels vaccins. En eff<strong>et</strong>, <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s délétères avec le vaccin dirigé<br />

contre le coronavirus félin ont été rapportés <strong>et</strong> seraient en relation avec l’apparition<br />

d’anticorps facilitant <strong>et</strong> de mécanismes immunopathologiques<br />

Introduction<br />

Bornaviridae<br />

<strong>La</strong> maladie de Borna est connue depuis longtemps en Europe centrale comme une<br />

méningoencéphalomyélite d’origine virale affectant les chevaux <strong>et</strong> moutons. Au cours <strong>des</strong> dix<br />

dernières années, l ‘épidémiologie de la maladie a été révisée puisque sa répartition<br />

géographique s’avère plus large que rapportée jusqu’alors. Elle peut affecter un grand nombre<br />

d’espèces animales à sang chaud, y compris l’Homme. L’agent étiologique, virus à ARN<br />

négatif simple brin enveloppé, récemment classé dans la nouvelle famille <strong>des</strong> Bornaviridae<br />

(ordre <strong>des</strong> Mononegavirales), peut induire <strong>des</strong> signes cliniques sévères d’encéphalite virale<br />

avec <strong>des</strong> troubles comportementaux importants <strong>et</strong> pouvant entraînerla mort de l’animal.<br />

150


I- <strong>La</strong> taxonomie<br />

Le virus de la maladie de Borna (BDV) est un virus à ARN négatif, simple brin,<br />

enveloppé <strong>et</strong> non segmenté. Il a également été séquencé <strong>et</strong> classé dans une nouvelle famille<br />

<strong>des</strong> Bornaviridae, de l’ordre <strong>des</strong> Mononegavirales<br />

II- Virion Propriétés<br />

II-1-Organisation structurelle<br />

Des virions consistent en une enveloppe <strong>et</strong> un noyau. Virus capside est enveloppé. Des<br />

virions sont sphériques <strong>et</strong> de mesure (80) 90 (-100) ns de diamètre. Surface projections sont<br />

distinctif peplomers qui couvrent uniformément la surface. Surface projections sont environ 7<br />

nm de long. Une structure de la capside ordinaire n'est pas détectable. Un interne d'électrons<br />

denses de base est perceptible. Le noyau sphérique est d'un diamètre de 50-60 mn.<br />

II-2-Organisation moléculaire<br />

II-2-1- Physico-chimiques <strong>et</strong> les propriétés physiques<br />

Des virions ont une bonne densité en CsCl de 1.16-1.22 g de cm de -3; saccharose de 1,22 g<br />

de cm de -3. <strong>La</strong> densité est de virions dans renografin de 1,13 g de cm de -3. Virion<br />

infectiosité est rapidement inactivée par chauffage au-<strong>des</strong>sus de 56 ° C. Mesure de l'eff<strong>et</strong> sur<br />

les virions infectiosité est réduite en présence de sérum. En conditions in vitro <strong>des</strong> virions<br />

sont relativement stables lorsqu'elles sont conservées à 37 ° C (mais infectiosité perte est<br />

observée après 24 heures d'incubation, en présence de sérum, inactivé en milieu acide de pH<br />

inférieur à 5. Virions sont sensibles à un traitement avec <strong>des</strong> solvants organiques <strong>et</strong> détergents<br />

. Infectiosité est complètement <strong>et</strong> rapidement détruits par les désinfectants contenant du chlore<br />

ou le formaldéhyde traitement). L'infectiosité est réduite après une exposition à l'irradiation.<br />

151


II-2-2- Acide nucléique<br />

Le génome n'est pas segmentée <strong>et</strong> contient une seule molécule linéaire de sens négatif, simple<br />

brin d'ARN. Le génome 8900 nucléoti<strong>des</strong> de long. Le génome est la guanine + cytosine<br />

contenu de 50%. Séquences de nucléoti<strong>des</strong> à la 3'- Fin sont partiellement complémentaires à<br />

<strong>des</strong> régions similaires sur l'extrémité 5 '. Le 3'- Fin n'a pas de poly (A) <strong>des</strong> voies. Le génome<br />

n'a pas intergenic de poly (A).<br />

II-2-3-Protéines<br />

Les protéines ont été caractérisées <strong>et</strong> <strong>des</strong> fonctions qui leur sont assignées. Le génome viral<br />

codant <strong>des</strong> protéines structurelles <strong>et</strong> non structurelles protéines. Des virions composés de 5-7<br />

structurelle (s) de protéines se trouvent dans l'enveloppe, la membrane, peplomers, matrice,<br />

ribonucléoprotéine complexes, <strong>et</strong> de la polymérase complexe.<br />

Protéines structurelles: Enveloppe protéine p56 a une masse moléculaire de 56000 Da.<br />

Enveloppe protéine a une fonction assignée; s'exprime dans la phase de début de la<br />

transcription, est une protéine de surface. Enveloppe protéine p16 (M, a une masse<br />

moléculaire de 16000 Da; possède une fonction assignée; est probablement une pièce jointe<br />

protéines. Durant après la transformation translationnelle enveloppe de protéines qui<br />

comprennent <strong>des</strong> modifications de glycosylation se produisent. Core protéine p40 (NP, a une<br />

masse moléculaire de 40000 Da. Core protéine a une fonction assignée. Core protéine est<br />

nucléoprotéiques; a une isoforme p38.<br />

Non structurels protéines: Le virus code une ARN dépendant de l'ARN polymérase.<br />

Polymérase p180 (prévue) semble être homologue aux protéines de la L - famille. Virus codé<br />

polymérase de ORF5 a une masse moléculaire de 180 kDa.<br />

II-2-4- Lipi<strong>des</strong> <strong>et</strong> Gluci<strong>des</strong><br />

Les lipi<strong>des</strong> <strong>et</strong> les gluci<strong>des</strong> ne sont pas présentés.<br />

Antigénique<br />

Similitu<strong>des</strong> de séquence de nucléoti<strong>des</strong> <strong>et</strong> l'ORF ouvrage suggèrent une forte relation à la<br />

famille Rhabdoviridae. Fiable de détection de virus <strong>et</strong> de l'identification peut être réalisée par<br />

<strong>des</strong> tests sérologiques, ou marqueurs de l'antigène <strong>et</strong> de l'amplification <strong>des</strong> aci<strong>des</strong> nucléiques.<br />

152


III- Pathologie :<br />

III-1- mode de transmission<br />

Bornaviridae<br />

Le virus est transmis via les sécrétions salivaires nasales <strong>et</strong> conjonctivales. <strong>La</strong> contamination a<br />

lieu par voie olfactive, soit par contact direct avec ces sécrétions, soit par l’alimentation ou<br />

l’eau contaminée,<br />

III-2- Les signes cliniques<br />

L’infection naturelle se manifeste principalement chez les chevaux <strong>et</strong> moutons ; elle est<br />

associée à <strong>des</strong> troubles nerveux <strong>et</strong> comportementaux. Chez le cheval, une faible proportion<br />

d’animaux présente <strong>des</strong> signes cliniques. Dans les troupeaux de moutons par contre, la<br />

maladie affecte une grande proportion d’animaux. Les manifestations cliniques chez les<br />

animaux infectés naturellement ou expérimentalement dépendent de l’espèce infectée <strong>et</strong> de la<br />

souche virale. <strong>La</strong> période d’incubation est variable, entre 2 semaines <strong>et</strong> quelques mois.<br />

<strong>La</strong> maladie de Borna chez le cheval se traduit simultanément ou consécutivement par <strong>des</strong><br />

troubles du comportement, de la sensibilité <strong>et</strong> de la mobilité du système nerveux autonome.<br />

<strong>La</strong> phase initiale de la maladie se manifeste par <strong>des</strong> signes non spécifiques comme<br />

hyperthermie, anorexie, coliques <strong>et</strong> constipation. Pendant la phase aiguë, les signes nerveux<br />

apparaissent avec <strong>des</strong> activités motrices répétitives : hyperexcitabilité, agressivité, léthargie,<br />

somnolence, stupeur, ataxie, postures anormales, déficit proprioceptif, <strong>et</strong> en phase finale,<br />

<strong>des</strong>paralysies <strong>et</strong> convulsions suivies de la mort. <strong>La</strong> maladie clinique dure d’une à trois<br />

semaines <strong>et</strong> le taux de létalité atteint 80 à 100%. Chez les animaux qui survivent à la phase<br />

aiguë de la maladie, <strong>des</strong> épiso<strong>des</strong> récurrents peuvent apparaître tout au long de la vie de<br />

l’animal (en raison du caractère persistent du virus), tels que dépression, apathie, somnolence,<br />

crainte, en particulier après <strong>des</strong> stress,<br />

153


INTRODUCTION<br />

polyomaviridae<br />

Classés selon l'organisation du génome <strong>et</strong> leur aspect en microscopie électronique, les<br />

Polyomavirus sont une sous famille <strong>des</strong> Papovavirus, avec HPV. Ils infectent une large<br />

variété d'espèces animales avec une étroite spécificité d'espèce.<br />

I- Polyomavirus humains : BKV <strong>et</strong> JCV.<br />

<strong>La</strong> principale caractéristique de ces 2 virus est d'induire une infection persistante dans<br />

l'organisme après leur primoinfection <strong>et</strong> de ne provoquer que rarement une maladie<br />

clinique.<br />

BKV <strong>et</strong> JCV sont neurotropes, responsables de méningites voire d'encéphalites. JCV est<br />

également responsable d'une maladie démyélinisante rare, la leucoencéphalopathie<br />

multifocale progressive (LEMP).<br />

I-1- Desciption<br />

De développement nucléaire, les polyomavirus (tels que BK <strong>et</strong> JC) possèdent une capside<br />

de symétrie cubique de 72 capsomères, de 42 à 45 nm de diamètre non enveloppée.<br />

Elle protège un double brin d'ADN circulaire <strong>et</strong> super-enroulé d'environ 5000 pb. L'ADN<br />

viral dans le virion est associé à 4 protéines d'histone cellulaire formant un nucléosome de<br />

stucture identique au nucléosome cellulaire..<br />

154


I-2-Organisation du génome<br />

Génome divisé en 2 régions, Early <strong>et</strong> <strong>La</strong>te.. Le génome code 5 protéines pendant le cycle de<br />

réplication. Les Early mRNA donnent 2 T antigens (SV40, BKV <strong>et</strong> JCV) qui sont appelés<br />

small T <strong>et</strong> large T. Les <strong>La</strong>te mRNA donnent VP 1, 2 <strong>et</strong> 3 qui sont les protéines de capside.<br />

II- Etapes de la réplication nucléaire.<br />

Infection productive avec libérations de virions <strong>et</strong> <strong>des</strong>truction de la cellule: l'étape Early<br />

précède la synthèse d'ADN viral. Elle provoque l'expression de gènes modifiant la cellule hôte<br />

(activation de l'expression de gènes cellulaires <strong>et</strong> induction de synthèse d'ADN). L'étape <strong>La</strong>te<br />

débute après le début de la synthèse d'ADN viral <strong>et</strong> s'achève avec l'assemblage. Le cycle varie<br />

entre 24 <strong>et</strong> 72 heures in vitro selon les polyomavirus.<br />

Infection non productive ou abortive est une interruption prématurée du cycle, sans mort de la<br />

cellule ni production de virus : intervient en fonction du type de cellulaire infecté (selon le<br />

type d'hôte ou le phénotype cellulaire).<br />

REPLICATION<br />

Attachement par VP1 (6 espèces de VP1 selon le type de polyomavirus) sur récepteurs<br />

cellulaires spécifiques. L'interaction VP1-cellule conduit à une activation de c-myc <strong>et</strong> c-fos<br />

(facteur de croissance). Puis, internalisation du virion (endocytose) <strong>et</strong> dégradation par les<br />

lysosomes dans <strong>des</strong> microvacuoles d'endocytose, puis transport au noyau. <strong>La</strong> décapsidation<br />

155


s'effectue dans le noyau, après fusion <strong>des</strong> membranes de la vésicule <strong>et</strong> du feuill<strong>et</strong> externe de la<br />

membrane nucléaire.<br />

Etape Early: synthèse d'early protéines responsable de la synthèse d'ADN viral elle-même<br />

nécessaire à la synthèse <strong>des</strong> <strong>La</strong>te protéines. Le <strong>La</strong>rge T antigen est la caractéristique<br />

distinctive <strong>des</strong> polyomavirus, perm<strong>et</strong> à lui seul au p<strong>et</strong>it virus de prendre avantage <strong>des</strong><br />

fonctions cellulaires <strong>et</strong> d'en prendre le contrôle sur un terrain activé par VP1. En cas d'échec,<br />

c'est une infection latente qui redémarrera sous l'eff<strong>et</strong> de stimulations extérieures. Il<br />

immortalise les cellules de culture primaire, expliqué par plusieurs phénomènes: les mieux<br />

étudiés sont ses interactions avec p53 <strong>et</strong> la protéine de susceptibilité au rétinoblastome<br />

impliquées dans le contrôle de la croissance cellulaire.<br />

Etape <strong>La</strong>te: après le début de la synthèse d'ADN, la transcription <strong>des</strong> late mARN débute. Ils<br />

sont bicistroniques: un gène pour VP1, un autre pour VP 2 <strong>et</strong> 3.<br />

L’Assemblage incorpore les protéines d'histone du noyau.<br />

Le cycle de 24-72 heures produit en culture de cellules 10.000 à 100.000 virions avant la mort<br />

de la cellule qui interrompt la production de virus. L'ECP est un élargissement cellulaire avec<br />

inclusions nucléaire <strong>et</strong> cytoplasmique.<br />

III – Epidémiologie <strong>et</strong> primo infection<br />

BKV se dissémine dès l'enfance dans le monde entier dans la majorité de la population le<br />

plus souvent de manière inapparente <strong>et</strong> persiste dans le rein.<br />

Séroépidémiologie BKV: présence <strong>des</strong> Ac anti BKV dès l'enfance qui persistent à l'âge adulte.<br />

<strong>La</strong> primoinfection débute au delà de 12 mois après la naissance (après le déclin <strong>des</strong> Ac<br />

maternels), pic d'infection vers 4 ans. Dans le monde, 80 à 100% <strong>des</strong> adultes ont <strong>des</strong> Ac.<br />

<strong>La</strong> séroépidémiologie de JCV indique une infection plus tardive. 25% à partir de 9 ans, 40%<br />

à partir de 14 ans jusqu'à 50-60% entre 15 <strong>et</strong> 50 ans <strong>et</strong> 75% chez personnes âgées.<br />

Epidémiologie moléculaire: peu de variants décrits.<br />

156


<strong>La</strong> primoinfection est soit asymptomatique, soit dépourvu de signe clinique spécifique.<br />

IV- pathologie<br />

Image d'inclusions <strong>et</strong> virales typiques <strong>des</strong> modifications cellulaires BK polyoma virus de la<br />

néphropathie sont vus dans l'épithélium tubulaire de la transplantation rénale<br />

BKV <strong>et</strong> JCV sont isolés chez les patients immunodéprimés. BKV est surtout isolé dans<br />

l'urine comme JCV qui, en plus, est clairement neurotrope (isolé dès 1971 <strong>des</strong> cellules gliales<br />

<strong>des</strong> lésions d’une LEMP). Présent dans le tissu cérébral <strong>et</strong> le tractus urinaire, JCV est détecté<br />

par PCR dans le poumon, le foie, la rate, les ganglions, la moelle, les lymphocytes B <strong>et</strong> les<br />

monocytes.<br />

Infections cliniques sont essentiellement <strong>des</strong> activations secondaires chez <strong>des</strong><br />

immunodéprimés.<br />

Infection congénitale: le risque de prématurité <strong>et</strong> de jaunisse est plus élevé en cas d'excrétion<br />

urinaire en cours de grossesse. Le risque de convulsions, d’hydrocéphalie <strong>et</strong> de microcéphalie<br />

semble plus élevé chez les enfants IgM-polyomavirus positifs.<br />

LEMP<br />

Maladie démyélinisante progressive liée à JCV. Plus fréquente chez l'adulte que chez<br />

l'enfant, on suspecte plus une réactivation qu'une primoinfection. Diagnostic<br />

157


d'anatomopathologie (cellules de l’oligodendroglie dilatées <strong>et</strong> vacuolisées par foyers dans<br />

la substance blanche <strong>des</strong> hémisphères cérébraux).<br />

Cliniquement, l’encéphalite débute par <strong>des</strong> troubles mentaux, de la parole <strong>et</strong> de la vision, puis<br />

de la motricité évoluant alors plus rapidement vers la démence, la cécité <strong>et</strong> la paralysie, enfin<br />

coma <strong>et</strong> mort dans les 6 mois suivant le début <strong>des</strong> symptômes.<br />

<strong>La</strong> LEMP à JCV est possible chez les patients porteurs de toute forme d’immunodépression <strong>et</strong><br />

reste exceptionnelle chez le suj<strong>et</strong> immunocompétent.<br />

V- Diagnostique<br />

Prélèvement de LCR pour amplification par PCR du génome viral ou biopsie cérébrale<br />

pour hybridation in situ.<br />

Anatomopathologie sur biopsies diverses.<br />

Peu d’utilité de la sérologie ou de l’isolement viral.<br />

1/ <strong>DE</strong>FINITION<br />

LES HERPESVIRIDAES<br />

Les herpèsvirus sont <strong>des</strong> virus appartiennent à la famille <strong>des</strong> herpesviridae, présente chez<br />

toutes les espèces animales <strong>et</strong> peuvent induire deux types d’infections : une infection lytique<br />

qui engendre la <strong>des</strong>truction <strong>des</strong> cellules hôtes ou un cycle tempéré qui perm<strong>et</strong> d’attendre le<br />

moment où les conditions seront idéales pour que le virus puisse induire un cycle lytique. Ces<br />

virus sont enveloppés avec <strong>des</strong> spicules <strong>et</strong> possèdent une symétrie icosaédrique. De plus leur<br />

tropisme est très large, c’est-à-dire qu’ils peuvent infecter un grand nombre de cellules<br />

différentes. Les maladies associées aux herpesvirus sont nombreuses : herpès buccal ou<br />

génital, varicelle, mononucléose, sarcome de Kaposy ou encore <strong>des</strong> cancers.<br />

158


2/ TAXONOMIE<br />

Les herpèsvirus comportent les différentes sous-familles <strong>et</strong> genres suivants :<br />

sous-famille Alphaherpesvirinae<br />

o Simplexvirus ; espèce type : HHV-1 (Human herpesvirus 1) ou virus Herpes<br />

simplex 1 (VHS-1/HSV-1) ;<br />

maladies : herpès buccal, herpès génital<br />

o Varicellovirus ; espèce type : HHV-3 (Human herpesvirus 3) ou virus<br />

varicelle-zona (VZV) ;<br />

maladies : varicelle, zona<br />

o Mardivirus; espèce type : Gallid herpesvirus 2<br />

o Iltovirus; espèce type : Gallid herpesvirus 1<br />

sous-famille B<strong>et</strong>aherpesvirinae<br />

o Cytomegalovirus ; espèce type : HHV-5 (Human herpesvirus 5) — (CMV)<br />

o Muromegalovirus ; espèce type : Murid herpesvirus 1<br />

o Roseolovirus; espèce type : HHV-6 (Human herpesvirus 6) ;<br />

maladies : sclérose en plaques, syndrome de fatigue chronique, cancer<br />

sous-famille Gammaherpesvirinae<br />

o Lymphocryptovirus ; espèce type : HHV-4 (Human herpesvirus 4) ou virus<br />

d'Epstein-Barr ;<br />

maladies : mononucléose infectieuse, lymphome de Burkitt, syndrome de<br />

fatigue chronique, <strong>et</strong> lupus érythémateux<br />

o Rhadinovirus ; espèce type : Saimiriine herpesvirus 2<br />

— non-attribué —<br />

o Cercopithecine ; espèce type : Cercopithecine herpesvirus 1<br />

o Ictalurivirus ; espèce type : Ictalurid herpesvirus 1<br />

159


160


3/ STUCTURE <strong>DE</strong>S HERPESVIRUS<br />

<strong>La</strong> particule virale est constituée d’un ADN double brin linéaire entouré d’une capside<br />

icosaédrique. De plus, il possède une enveloppe dans laquelle on r<strong>et</strong>rouve un amas organisé<br />

de protéines qui correspond au tégument, ces protéines servant lors de la primo infection car<br />

elles apportent dans un premier temps tout ce dont le virus a besoin pour se répliquer. <strong>La</strong> taille<br />

de ce tégument varie en fonction du virus étudié !<br />

L’enveloppe est de type tri-lamellaire, acquise lors de la sortie <strong>des</strong> virions après le cycle<br />

lytique (membrane provenant de la membrane cellulaire <strong>des</strong> cellules). Les spicules exprimées<br />

à la surface de l’enveloppe virale sont <strong>des</strong> glycoprotéines courtes codées par le virus <strong>et</strong><br />

servant lors de la reconnaissance de l’hôte. Il en existe 11 différentes sauf chez HHV-4 qui ne<br />

possède qu’un seul type de spicules.<br />

161


4/ LE GENOME VIRAL<br />

Le génome de ces virus se compose d’une molécule d’ADN double brin linéaire de grande<br />

taille : 145 à 200 Kb. L’organisation du génome est toujours la même pour tous les différents<br />

virus de c<strong>et</strong>te famille. On r<strong>et</strong>rouve <strong>des</strong> Unités Codantes (UL ou US) qui servent à la re-<br />

circularisation du génome viral lorsque celui-ci entre dans la cellule.<br />

De plus, ces séquences contiennent une séquence d’encapsidation qui perm<strong>et</strong> à une seule<br />

copie du génome d’entrer dans la capside en formation. Le génome code pour 80 à 200<br />

protéines virales selon le type de virus .<br />

Les séquences promotrices (50 - 200 pb) sont situées en amont du site d’initiation de la<br />

transcription. Il n’existe qu’un seul cadre de lecture car le génome est très grand, mais certains<br />

gènes sont dits « chevauchants » car l’extrémité 5’ d’un gène est contenue dans l’extrémité 3’<br />

d’un autre. Les brins d’ADN sont codants ce qui donne ensuite un ARN anti-sens <strong>et</strong> comme il<br />

n’y a pas d’épissage, 1 gène correspond à 1 ARNm. <strong>La</strong> transcription s’effectue par l’ARN<br />

polymérase II cellulaire.<br />

Exemple : Le virus HHV-6<br />

Le génome de l'HHV-6 (Figure 2) est composé d'une molécule d'ADN bicaténaire linéaire<br />

d'environ 160 kb pour le type B (7, 8) <strong>et</strong> 140 kb pour le type A (4). L'architecture génomique<br />

de l'HHV-6 est également trouvée chez l'HHV-7 mais aussi chez le virus du poisson chat<br />

(Catfish virus).<br />

Pour les deux types (A <strong>et</strong> B), le génome viral comporte les 7 blocs de gènes conservés au<br />

sein <strong>des</strong> Herpesviridae (I à VII), un bloc caractéristique <strong>des</strong> herpesvirinae (U2 à U19), une<br />

séquence interne répétée (IR), <strong>et</strong> à chaque extrémité, une séquence appelée DR pour Direct<br />

Repeat, constituée de motifs directement répétés (Figure 2). Les types A (U1102) <strong>et</strong> B (Z29)<br />

présentent 119 cadres ouverts de lecture (ORF : Open Reading Frame) (4, 7), alors que la<br />

souche B HST présente 115 ORF (8). <strong>La</strong> longueur <strong>des</strong> DR peut également varier de 8 à 13 kb<br />

en fonction du nombre de passages du virus en culture in vitro. Le pourcentage de GC ne<br />

semble pas constant tout au long du génome avec un pourcentage moyen plus élevé au niveau<br />

162


<strong>des</strong> DR qu'au niveau de la séquence unique. <strong>La</strong> très grosse majorité de l'ADN de ce virus est<br />

codant. Les cadres de lecture situés dans les DR portent le préfixe DR <strong>et</strong> ceux situés dans la<br />

région unique sont nommés U1-100 partant de la gauche jusqu'à la droite du génome. Les<br />

gènes de l'HHV-6A <strong>et</strong> de l'HHV-6B appartenant aux 7 blocs présentent jusqu'à 94% d'identité<br />

(23). <strong>La</strong> comparaison <strong>des</strong> génomes de l'HHV-6A <strong>et</strong> de l'HHV-6B confirme qu'ils sont<br />

colinéaires avec environ 90% d'identité. Les régions présentant <strong>des</strong> variations significatives<br />

sont situées dans les DR ainsi que dans une région de 24 kb localisée à la droite de U86.<br />

163


164


5/ LE CYCLE <strong>DE</strong> REPLICATION<br />

5-1 - Les gènes intervenants dans le cycle réplicatif :<br />

Le génome de ces virus est organisé en 3 gran<strong>des</strong> régions codantes <strong>et</strong> interagit avec les<br />

protéines TIF (VP16) <strong>et</strong> VHS (Host Shut-off). Ce sont <strong>des</strong> protéines du téguments provoquant<br />

la transcription de gènes viraux <strong>et</strong> l’arrêt compl<strong>et</strong> de la synthèse <strong>des</strong> protéines propres à la<br />

cellule hôte.<br />

<strong>La</strong> première région est celle <strong>des</strong> Gènes alpha appelée également Immediate Early (IE) qui<br />

codent pour <strong>des</strong> protéines de contrôle qui ont un rôle sur le cycle cellulaire <strong>et</strong> sont<br />

fonctionnement ainsi que sur l’expression virale. En eff<strong>et</strong>, ces gènes forcent la cellule à passer<br />

en phase de synthèse pour apporter au virus tout ce qui lui est nécessaire pour pouvoir se<br />

répliquer <strong>et</strong> activer les gènes suivants.<br />

Les Gènes béta sont activés par les protéines <strong>des</strong> gènes a, <strong>et</strong> sont appelés Early (E). Ces gènes<br />

codent pour les protéines de réplication virale telles que : la thymidine kinase (qui<br />

phosphoryle <strong>des</strong> nucléosi<strong>des</strong> spécifiques au virus) l’ADN polymérase indispensable au virus,<br />

<strong>des</strong> protéines de reconnaissance, l’origine de réplication (ORI) <strong>et</strong> <strong>des</strong> protéines de liaison.<br />

Grâce à tout cela, le virus peut se répliquer <strong>et</strong> activer les gènes de structure.<br />

Les Gènes gamma appelés également <strong>La</strong>ter (L) codent pour <strong>des</strong> protéines tardives c’est-à-<br />

dire <strong>des</strong> protéines de structure comme la capside, l’enveloppe ...<br />

<strong>La</strong> régulation de ces gènes se fait en cascade, car dès lors qu’un groupe de gènes est activé il<br />

va à son tour activer le groupe suivant de façon coordonnée <strong>et</strong> avec un rétrocontrôle négatif<br />

sur le groupe précédant.<br />

5-2 - Le cycle viral :<br />

a - Attachement <strong>et</strong> entrée du virus :<br />

165


Le virus se fixe sur <strong>des</strong> cellules épithéliales (cellules hôtes) mais on ne connaît pas les<br />

récepteurs de ces cellules. En revanche, les récepteurs viraux sont <strong>des</strong> glycoprotéines de type<br />

D qui lors de la fixation sur les récepteurs cellulaires induisent un changement de<br />

conformation du virus. L’interaction <strong>des</strong> glycoprotéines B sur le co-récepteur cellulaire (co-<br />

récepteur du TNF <strong>et</strong> <strong>des</strong> Nectines) devient alors possible. Ce qui induit la fusion <strong>des</strong><br />

membranes cellulaires <strong>et</strong> virales.<br />

Dans un premier temps, les protéines du tégument apportent tout ce dont le virus a besoin<br />

pour détourner la machinerie cellulaire <strong>et</strong> pour apporter un contexte favorable au virus. Une<br />

fois dans le cytoplasme, la capside s’accroche sur le cytosquel<strong>et</strong>te pour être déposé près de la<br />

membrane nucléaire <strong>et</strong> c’est à ce niveau que le génome viral va être libéré pour traverser la<br />

membrane nucléaire par <strong>des</strong> pores.<br />

b - expression génique de l’infection productive :<br />

Il y a expression de plus de 80 gènes, en cascade, par l’ARN polymérase II cellulaire. <strong>La</strong><br />

protéine VP 16 qui est apportée par le tégument va activer la transcription <strong>des</strong> gènes a codant<br />

pour 6 protéines : ICP 0, 4, 22, 27, 47 <strong>et</strong> US 5.<br />

Ensuite, la protéine ICP 4 va activer la transcription <strong>des</strong> Gènes béta qui codent pour les<br />

protéines de la réplication virale : Thymidine Kinase, ADN plymérase ... Ensuite, ces<br />

protéines vont activer la synthèse <strong>des</strong> gènes gamma.<br />

Les gènes gamma codent pour <strong>des</strong> protéines de la capside ; telles que VP 5, VP 23, VP 19, VP<br />

24 <strong>et</strong> VP 21 ; mais également pour <strong>des</strong> glycoprotéines contenues sur l’enveloppe virale :<br />

glycoprotéines B, D <strong>et</strong> H. le cycle viral compl<strong>et</strong> dure environ entre 18 à 20 heures.<br />

166


Figure 1 : schéma de la régulation coordonnée <strong>des</strong> gènes viraux.<br />

c - Réplication de l’ADN viral :<br />

Il y a 7 protéines indispensables pour la réplication de l’ADN viral : l’ADN Polymérase (UL<br />

30 <strong>et</strong> 42 comportant également <strong>des</strong> facteurs de processivité), une protéine de liaison (UL 9),<br />

<strong>des</strong> protéines de liaison à l’ADN simple brin (UL 29 ou ICP 8) <strong>et</strong> trois protéines du complexe<br />

hélicase-primase (UL 5, UL 8 <strong>et</strong> UL 58).<br />

167


Toutes ces protéines perm<strong>et</strong>tent la formation du complexe de réplication. <strong>La</strong> thymidine kinase<br />

perm<strong>et</strong> la phosphorylation <strong>des</strong> nucléosi<strong>des</strong>. <strong>La</strong> réplication se fait donc dans le noyau grâce aux<br />

protéines béta. Une fois entré dans le noyau, le génome linéaire se circularise (1). <strong>La</strong> protéine<br />

UL 9 vient alors se fixer au niveau de l’origine de réplication (ORI) pour effectuer une<br />

coupure simple brin au niveau de c<strong>et</strong>te ORI <strong>et</strong> donner une extrémité 3’OH <strong>et</strong> 5’ P (2).<br />

Dès lors, il y a fixation de la protéine ICP 8 qui va recruter les protéines nécessaires à la<br />

réplication (hélicase, ADN polymérase ...). <strong>La</strong> réplication commence <strong>et</strong> l’ADN polymérase a<br />

besoin d’une extrémité 3’ OH libre comme amorce (3). <strong>La</strong> réplication est de type Cercles<br />

Roulants : au fur <strong>et</strong> à mesure de la réplication, on a une <strong>des</strong>hybridation du brin extérieur. Sur<br />

le brin extérieur simple brin, <strong>des</strong> amorces simples brins d’ARN présents dans la cellule<br />

viennent se fixer (4). On obtient une synthèse discontinue de fragments double brins<br />

(fragment d’Okazaki) qui vont être correctement assemblés grâce à la ligase (consommation<br />

d’ATP).<br />

Au final, on obtient une réplication complète du brin interne. Il n’y a jamais arrêt de la<br />

réplication car le brin néo-synthétisé sert de matrice pour le brin complémentaire. De même,<br />

la synthèse du brin externe se fait de façon discontinue <strong>et</strong> il va y avoir formation de<br />

concaténaires, c’est-à-dire plusieurs copies du génome à la suite (au lieu d’une molécule de<br />

200 Kb, on aura une molécule d’environ 2000 Kb par exemple).<br />

d - Assemblage de la capside :<br />

Après activation <strong>des</strong> gènes gamma, les protéines tardives produites vont perm<strong>et</strong>tre<br />

l’assemblage de la capside virale <strong>et</strong> entrer dans la composition de l’enveloppe. Tout d’abord,<br />

il y a un auto assemblage <strong>des</strong> protéines VP 5 sous forme d’hexamères <strong>et</strong> de pentamères qui<br />

serviront à former <strong>des</strong> capsomères. Les protéines VP 21, 22 <strong>et</strong> 24 sont <strong>des</strong> protéines<br />

d’échafaudage car elles perm<strong>et</strong>tent de combler les lacunes dans les capsomères <strong>et</strong> d’effectuer<br />

une jointure. Dès lors, on obtient un pro-capside. C<strong>et</strong>te structure va être lysée par la protéase<br />

VP 24 pour donner un assemblage creux, perm<strong>et</strong>tant ainsi d’accueillir le génome viral<br />

(capside mature).<br />

e - Encapsidation :<br />

L’ADN viral est donc synthétisé sous forme d’un polymère génomique. Chaque copie de<br />

génome possède une séquence spécifique qui sera reconnue par la capside. Chaque version de<br />

168


génome compte un seul signal d’encapsidation. Par conséquent, lorsqu’une capside rencontre<br />

une séquence signal il va y avoir encapsidation puis clivage de l’ADN viral, <strong>et</strong> ainsi de suite.<br />

Signal d’encapsidation : DR1 - Ub - DR2 - Uc - DR1 - Ub - DR2<br />

169


1/ <strong>DE</strong>FINITION<br />

LES HERPESVIRUS<br />

Les herpèsvirus sont <strong>des</strong> virus appartiennent à la famille <strong>des</strong> herpesviridae, présente chez<br />

toutes les espèces animales <strong>et</strong> peuvent induire deux types d’infections : une infection lytique<br />

qui engendre la <strong>des</strong>truction <strong>des</strong> cellules hôtes ou un cycle tempéré qui perm<strong>et</strong> d’attendre le<br />

moment où les conditions seront idéales pour que le virus puisse induire un cycle lytique. Ces<br />

virus sont enveloppés avec <strong>des</strong> spicules <strong>et</strong> possèdent une symétrie icosaédrique. De plus leur<br />

tropisme est très large, c’est-à-dire qu’ils peuvent infecter un grand nombre de cellules<br />

différentes. Les maladies associées aux herpesvirus sont nombreuses : herpès buccal ou<br />

génital, varicelle, mononucléose, sarcome de Kaposy ou encore <strong>des</strong> cancers.<br />

2/ TAXONOMIE<br />

Les herpèsvirus comportent les différentes sous-familles <strong>et</strong> genres suivants :<br />

sous-famille Alphaherpesvirinae<br />

o Simplexvirus ; espèce type : HHV-1 (Human herpesvirus 1) ou virus Herpes<br />

simplex 1 (VHS-1/HSV-1) ;<br />

maladies : herpès buccal, herpès génital<br />

o Varicellovirus ; espèce type : HHV-3 (Human herpesvirus 3) ou virus<br />

varicelle-zona (VZV) ;<br />

maladies : varicelle, zona<br />

o Mardivirus; espèce type : Gallid herpesvirus 2<br />

o Iltovirus; espèce type : Gallid herpesvirus 1<br />

sous-famille B<strong>et</strong>aherpesvirinae<br />

o Cytomegalovirus ; espèce type : HHV-5 (Human herpesvirus 5) — (CMV)<br />

o Muromegalovirus ; espèce type : Murid herpesvirus 1<br />

o Roseolovirus; espèce type : HHV-6 (Human herpesvirus 6) ;<br />

maladies : sclérose en plaques, syndrome de fatigue chronique, cancer<br />

170


sous-famille Gammaherpesvirinae<br />

o Lymphocryptovirus ; espèce type : HHV-4 (Human herpesvirus 4) ou virus<br />

d'Epstein-Barr ;<br />

maladies : mononucléose infectieuse, lymphome de Burkitt, syndrome de<br />

fatigue chronique, <strong>et</strong> lupus érythémateux<br />

o Rhadinovirus ; espèce type : Saimiriine herpesvirus 2<br />

— non-attribué —<br />

o Cercopithecine ; espèce type : Cercopithecine herpesvirus 1<br />

o Ictalurivirus ; espèce type : Ictalurid herpesvirus 1<br />

171


3/ STUCTURE <strong>DE</strong>S HERPESVIRUS<br />

<strong>La</strong> particule virale est constituée d’un ADN double brin linéaire entouré d’une capside<br />

icosaédrique. De plus, il possède une enveloppe dans laquelle on r<strong>et</strong>rouve un amas organisé<br />

de protéines qui correspond au tégument, ces protéines servant lors de la primo infection car<br />

elles apportent dans un premier temps tout ce dont le virus a besoin pour se répliquer. <strong>La</strong> taille<br />

de ce tégument varie en fonction du virus étudié !<br />

172


L’enveloppe est de type tri-lamellaire, acquise lors de la sortie <strong>des</strong> virions après le cycle<br />

lytique (membrane provenant de la membrane cellulaire <strong>des</strong> cellules). Les spicules exprimées<br />

à la surface de l’enveloppe virale sont <strong>des</strong> glycoprotéines courtes codées par le virus <strong>et</strong><br />

servant lors de la reconnaissance de l’hôte. Il en existe 11 différentes sauf chez HHV-4 qui ne<br />

possède qu’un seul type de spicules.<br />

4/ LE GENOME VIRAL<br />

Le génome de ces virus se compose d’une molécule d’ADN double brin linéaire de grande<br />

taille : 145 à 200 Kb. L’organisation du génome est toujours la même pour tous les différents<br />

virus de c<strong>et</strong>te famille. On r<strong>et</strong>rouve <strong>des</strong> Unités Codantes (UL ou US) qui servent à la re-<br />

circularisation du génome viral lorsque celui-ci entre dans la cellule.<br />

De plus, ces séquences contiennent une séquence d’encapsidation qui perm<strong>et</strong> à une seule<br />

copie du génome d’entrer dans la capside en formation. Le génome code pour 80 à 200<br />

protéines virales selon le type de virus .<br />

173


Les séquences promotrices (50 - 200 pb) sont situées en amont du site d’initiation de la<br />

transcription. Il n’existe qu’un seul cadre de lecture car le génome est très grand, mais certains<br />

gènes sont dits « chevauchants » car l’extrémité 5’ d’un gène est contenue dans l’extrémité 3’<br />

d’un autre. Les brins d’ADN sont codants ce qui donne ensuite un ARN anti-sens <strong>et</strong> comme il<br />

n’y a pas d’épissage, 1 gène correspond à 1 ARNm. <strong>La</strong> transcription s’effectue par l’ARN<br />

polymérase II cellulaire.<br />

Exemple : Le virus HHV-6<br />

Le génome de l'HHV-6 (Figure 2) est composé d'une molécule d'ADN bicaténaire linéaire<br />

d'environ 160 kb pour le type B (7, 8) <strong>et</strong> 140 kb pour le type A (4). L'architecture génomique<br />

de l'HHV-6 est également trouvée chez l'HHV-7 mais aussi chez le virus du poisson chat<br />

(Catfish virus).<br />

Pour les deux types (A <strong>et</strong> B), le génome viral comporte les 7 blocs de gènes conservés au<br />

sein <strong>des</strong> Herpesviridae (I à VII), un bloc caractéristique <strong>des</strong> herpesvirinae (U2 à U19), une<br />

séquence interne répétée (IR), <strong>et</strong> à chaque extrémité, une séquence appelée DR pour Direct<br />

Repeat, constituée de motifs directement répétés (Figure 2). Les types A (U1102) <strong>et</strong> B (Z29)<br />

présentent 119 cadres ouverts de lecture (ORF : Open Reading Frame) (4, 7), alors que la<br />

souche B HST présente 115 ORF (8). <strong>La</strong> longueur <strong>des</strong> DR peut également varier de 8 à 13 kb<br />

en fonction du nombre de passages du virus en culture in vitro. Le pourcentage de GC ne<br />

semble pas constant tout au long du génome avec un pourcentage moyen plus élevé au niveau<br />

<strong>des</strong> DR qu'au niveau de la séquence unique. <strong>La</strong> très grosse majorité de l'ADN de ce virus est<br />

codant. Les cadres de lecture situés dans les DR portent le préfixe DR <strong>et</strong> ceux situés dans la<br />

région unique sont nommés U1-100 partant de la gauche jusqu'à la droite du génome. Les<br />

gènes de l'HHV-6A <strong>et</strong> de l'HHV-6B appartenant aux 7 blocs présentent jusqu'à 94% d'identité<br />

(23). <strong>La</strong> comparaison <strong>des</strong> génomes de l'HHV-6A <strong>et</strong> de l'HHV-6B confirme qu'ils sont<br />

colinéaires avec environ 90% d'identité. Les régions présentant <strong>des</strong> variations significatives<br />

sont situées dans les DR ainsi que dans une région de 24 kb localisée à la droite de U86.<br />

174


175


5/ LE CYCLE <strong>DE</strong> REPLICATION<br />

5-1 - Les gènes intervenants dans le cycle réplicatif :<br />

Le génome de ces virus est organisé en 3 gran<strong>des</strong> régions codantes <strong>et</strong> interagit avec les<br />

protéines TIF (VP16) <strong>et</strong> VHS (Host Shut-off). Ce sont <strong>des</strong> protéines du téguments provoquant<br />

la transcription de gènes viraux <strong>et</strong> l’arrêt compl<strong>et</strong> de la synthèse <strong>des</strong> protéines propres à la<br />

cellule hôte.<br />

<strong>La</strong> première région est celle <strong>des</strong> Gènes alpha appelée également Immediate Early (IE) qui<br />

codent pour <strong>des</strong> protéines de contrôle qui ont un rôle sur le cycle cellulaire <strong>et</strong> sont<br />

fonctionnement ainsi que sur l’expression virale. En eff<strong>et</strong>, ces gènes forcent la cellule à passer<br />

en phase de synthèse pour apporter au virus tout ce qui lui est nécessaire pour pouvoir se<br />

répliquer <strong>et</strong> activer les gènes suivants.<br />

Les Gènes béta sont activés par les protéines <strong>des</strong> gènes a, <strong>et</strong> sont appelés Early (E). Ces gènes<br />

codent pour les protéines de réplication virale telles que : la thymidine kinase (qui<br />

phosphoryle <strong>des</strong> nucléosi<strong>des</strong> spécifiques au virus) l’ADN polymérase indispensable au virus,<br />

<strong>des</strong> protéines de reconnaissance, l’origine de réplication (ORI) <strong>et</strong> <strong>des</strong> protéines de liaison.<br />

Grâce à tout cela, le virus peut se répliquer <strong>et</strong> activer les gènes de structure.<br />

Les Gènes gamma appelés également <strong>La</strong>ter (L) codent pour <strong>des</strong> protéines tardives c’est-à-<br />

dire <strong>des</strong> protéines de structure comme la capside, l’enveloppe ...<br />

<strong>La</strong> régulation de ces gènes se fait en cascade, car dès lors qu’un groupe de gènes est activé il<br />

va à son tour activer le groupe suivant de façon coordonnée <strong>et</strong> avec un rétrocontrôle négatif<br />

sur le groupe précédant.<br />

176


5-2 - Le cycle viral :<br />

a - Attachement <strong>et</strong> entrée du virus :<br />

Le virus se fixe sur <strong>des</strong> cellules épithéliales (cellules hôtes) mais on ne connaît pas les<br />

récepteurs de ces cellules. En revanche, les récepteurs viraux sont <strong>des</strong> glycoprotéines de type<br />

D qui lors de la fixation sur les récepteurs cellulaires induisent un changement de<br />

conformation du virus. L’interaction <strong>des</strong> glycoprotéines B sur le co-récepteur cellulaire (co-<br />

récepteur du TNF <strong>et</strong> <strong>des</strong> Nectines) devient alors possible. Ce qui induit la fusion <strong>des</strong><br />

membranes cellulaires <strong>et</strong> virales.<br />

Dans un premier temps, les protéines du tégument apportent tout ce dont le virus a besoin<br />

pour détourner la machinerie cellulaire <strong>et</strong> pour apporter un contexte favorable au virus. Une<br />

fois dans le cytoplasme, la capside s’accroche sur le cytosquel<strong>et</strong>te pour être déposé près de la<br />

membrane nucléaire <strong>et</strong> c’est à ce niveau que le génome viral va être libéré pour traverser la<br />

membrane nucléaire par <strong>des</strong> pores.<br />

b - expression génique de l’infection productive :<br />

Il y a expression de plus de 80 gènes, en cascade, par l’ARN polymérase II cellulaire. <strong>La</strong><br />

protéine VP 16 qui est apportée par le tégument va activer la transcription <strong>des</strong> gènes a codant<br />

pour 6 protéines : ICP 0, 4, 22, 27, 47 <strong>et</strong> US 5.<br />

Ensuite, la protéine ICP 4 va activer la transcription <strong>des</strong> Gènes béta qui codent pour les<br />

protéines de la réplication virale : Thymidine Kinase, ADN plymérase ... Ensuite, ces<br />

protéines vont activer la synthèse <strong>des</strong> gènes gamma.<br />

Les gènes gamma codent pour <strong>des</strong> protéines de la capside ; telles que VP 5, VP 23, VP 19, VP<br />

24 <strong>et</strong> VP 21 ; mais également pour <strong>des</strong> glycoprotéines contenues sur l’enveloppe virale :<br />

glycoprotéines B, D <strong>et</strong> H. le cycle viral compl<strong>et</strong> dure environ entre 18 à 20 heures.<br />

177


Figure 1 : schéma de la régulation coordonnée <strong>des</strong> gènes viraux.<br />

c - Réplication de l’ADN viral :<br />

Il y a 7 protéines indispensables pour la réplication de l’ADN viral : l’ADN Polymérase (UL<br />

30 <strong>et</strong> 42 comportant également <strong>des</strong> facteurs de processivité), une protéine de liaison (UL 9),<br />

178


<strong>des</strong> protéines de liaison à l’ADN simple brin (UL 29 ou ICP 8) <strong>et</strong> trois protéines du complexe<br />

hélicase-primase (UL 5, UL 8 <strong>et</strong> UL 58).<br />

Toutes ces protéines perm<strong>et</strong>tent la formation du complexe de réplication. <strong>La</strong> thymidine kinase<br />

perm<strong>et</strong> la phosphorylation <strong>des</strong> nucléosi<strong>des</strong>. <strong>La</strong> réplication se fait donc dans le noyau grâce aux<br />

protéines béta. Une fois entré dans le noyau, le génome linéaire se circularise (1). <strong>La</strong> protéine<br />

UL 9 vient alors se fixer au niveau de l’origine de réplication (ORI) pour effectuer une<br />

coupure simple brin au niveau de c<strong>et</strong>te ORI <strong>et</strong> donner une extrémité 3’OH <strong>et</strong> 5’ P (2).<br />

Dès lors, il y a fixation de la protéine ICP 8 qui va recruter les protéines nécessaires à la<br />

réplication (hélicase, ADN polymérase ...). <strong>La</strong> réplication commence <strong>et</strong> l’ADN polymérase a<br />

besoin d’une extrémité 3’ OH libre comme amorce (3). <strong>La</strong> réplication est de type Cercles<br />

Roulants : au fur <strong>et</strong> à mesure de la réplication, on a une <strong>des</strong>hybridation du brin extérieur. Sur<br />

le brin extérieur simple brin, <strong>des</strong> amorces simples brins d’ARN présents dans la cellule<br />

viennent se fixer (4). On obtient une synthèse discontinue de fragments double brins<br />

(fragment d’Okazaki) qui vont être correctement assemblés grâce à la ligase (consommation<br />

d’ATP).<br />

Au final, on obtient une réplication complète du brin interne. Il n’y a jamais arrêt de la<br />

réplication car le brin néo-synthétisé sert de matrice pour le brin complémentaire. De même,<br />

la synthèse du brin externe se fait de façon discontinue <strong>et</strong> il va y avoir formation de<br />

concaténaires, c’est-à-dire plusieurs copies du génome à la suite (au lieu d’une molécule de<br />

200 Kb, on aura une molécule d’environ 2000 Kb par exemple).<br />

d - Assemblage de la capside :<br />

Après activation <strong>des</strong> gènes gamma, les protéines tardives produites vont perm<strong>et</strong>tre<br />

l’assemblage de la capside virale <strong>et</strong> entrer dans la composition de l’enveloppe. Tout d’abord,<br />

il y a un auto assemblage <strong>des</strong> protéines VP 5 sous forme d’hexamères <strong>et</strong> de pentamères qui<br />

serviront à former <strong>des</strong> capsomères. Les protéines VP 21, 22 <strong>et</strong> 24 sont <strong>des</strong> protéines<br />

d’échafaudage car elles perm<strong>et</strong>tent de combler les lacunes dans les capsomères <strong>et</strong> d’effectuer<br />

une jointure. Dès lors, on obtient un pro-capside. C<strong>et</strong>te structure va être lysée par la protéase<br />

VP 24 pour donner un assemblage creux, perm<strong>et</strong>tant ainsi d’accueillir le génome viral<br />

(capside mature).<br />

179


e - Encapsidation :<br />

L’ADN viral est donc synthétisé sous forme d’un polymère génomique. Chaque copie de<br />

génome possède une séquence spécifique qui sera reconnue par la capside. Chaque version de<br />

génome compte un seul signal d’encapsidation. Par conséquent, lorsqu’une capside rencontre<br />

une séquence signal il va y avoir encapsidation puis clivage de l’ADN viral, <strong>et</strong> ainsi de suite.<br />

Signal d’encapsidation : DR1 - Ub - DR2 - Uc - DR1 - Ub - DR2<br />

180


Figure 3 : Représentation du cycle viral de l'HHV-6.<br />

181


6/ PATHOGENESE , LATENSE ET PERSISTANCE<br />

CHEZ HSV:<br />

Les herpès virus ont la capacité de se multiplier <strong>et</strong> d’occuper temporellement <strong>et</strong> spatialement<br />

deux cellules différentes lors de la primo-infection <strong>et</strong> de la latence.<br />

a - <strong>La</strong> primo-infection :<br />

C’est le lieu de l’infection productive, c’est-à-dire l’emplacement de la production de<br />

nouveaux virus. C<strong>et</strong>te primo-infection s’effectue le plus souvent dans les cellules épithéliales<br />

muqueuses <strong>et</strong> est souvent inapparente car on ne décèle pas de pathologies particulières. En<br />

revanche, c’est également le lieu de réactivation du virus lorsqu’il sort de sa phase de latence.<br />

b - <strong>La</strong> latence :<br />

Le lieu de latence est différent selon le virus mais il faut que la cellule ne se divise pas (par<br />

exemple dans un neurone bloqué en phase G0). Du fait qu’il n’y ait pas de division cellulaire<br />

<strong>et</strong> donc pas de réplication productive virale, on ne peut détecter le virus, ce qui est souvent<br />

problématique. Il y a une maintenance du génome viral au cas où le virus se réactiverait en<br />

fonction <strong>des</strong> conditions ... Le but de la réactivation est donc de coloniser d’autres foyers<br />

cellulaires ou éventuellement d’autres individus.<br />

On sait que lorsque les virus sont dans les cellules épithéliales, certains virus vont migrer dans<br />

les nerfs sensitifs qui innervent les cellules épithéliales. Ces virus vont être décapsidés, migrer<br />

par flux rétrograde dans l’axone pour aller vers le Système Nerveux Central où ils vont se<br />

répliquer pendant 2 à 3 jours pour augmenter le nombre de virions dans les ganglions puis<br />

arrêt total.<br />

En revanche, il existe <strong>des</strong> gènes de latence LAT qui sont transcrits mais jamais exprimés.<br />

c - <strong>La</strong> réactivation :<br />

<strong>La</strong> réactivation de ces virus n’est pas très bien connue, on suppose que certains facteurs<br />

perm<strong>et</strong>tent la réapparition du virus comme par exemple le stress, la fatigue, la maladie ...<br />

Ainsi, le virus sortira de sa phase de latence <strong>et</strong> fera son cycle productif.<br />

182


1/ <strong>DE</strong>FINITION<br />

POXVIRIDAE<br />

Les poxvirus sont très répandus dans le monde animal (pox est le pluriel de pock qui en<br />

anglais signifie pustule). Parmi ceux qui sont pathogènes pour l'homme se trouvent les virus<br />

de la variole <strong>et</strong> de la vaccine ainsi que <strong>des</strong> virus animaux qui infectent l'homme<br />

accidentellement tels les virus du cow-pox, du nodule <strong>des</strong> trayeurs, de la dermatite pustuleuse<br />

du mouton. Le virus du molluscum contagiosum n'est pathogène que chez l'homme.<br />

Ce sont de grands virus de forme quadrilatère aux angles arrondis de 300/200/100 nm. Ils<br />

contiennent un core central en forme d'haltère ou nucléoïde qui contient le génome <strong>et</strong> qui est<br />

flanqué de deux corps latéraux. Les enveloppes externes sont différentes <strong>des</strong> enveloppes<br />

virales habituelles : ce sont <strong>des</strong> structures d'origine virale qui ne dérivent pas de la membrane<br />

cellulaire <strong>et</strong> bien que muni de c<strong>et</strong>te enveloppe, les poxvirus sont très résistants.<br />

Le génome est un ADN bicaténaire auquel est associé une ARN polymérase virale.<br />

2/ TAXONOMIE<br />

<strong>La</strong> famille <strong>des</strong> poxviridae appartient au groupe I <strong>des</strong> virus à ADN à double hélice <strong>et</strong><br />

comprend :<br />

le virus de la Vaccine<br />

le virus du Molluscum contagiosum<br />

le virus de la variole<br />

Sous famille Chordopoxvirinae<br />

o Genre Orthopoxvirus; type d'espèce: virus de la Vaccine; Maladie: cowpox,<br />

vaccine, smallpox<br />

o Genre Parapoxvirus; type d'espèce: Orf virus<br />

o Genre Avipoxvirus; type d'espèce: Fowlpox virus<br />

o Genre Capripoxvirus; type d'espèce: Sheeppox virus<br />

183


o Genre Leporipoxvirus; type d'espèce: Myxoma virus<br />

o Genre Suipoxvirus; type d'espèce: Swinepox virus<br />

o Genre Molluscipoxvirus; type d'espèce: Molluscum contagiosum virus<br />

o Genre Yatapoxvirus; type d'espèce: Yaba monkey tumor virus<br />

Sous famille Entomopoxvirinae<br />

o Genre Entomopoxvirus A; type d'espèce: Melolontha melolontha<br />

entomopoxvirus<br />

o Genre Entomopoxvirus B; type d'espèce: Amsacta moorei entomopoxvirus<br />

o Genre Entomopoxvirus C; type d'espèce: Chironomus luridus entomopoxvirus<br />

3/ VIRUS <strong>DE</strong> LA VARIOLE ET <strong>DE</strong> LA VACCINE<br />

Ils font partie du genre orthopoxvirus (avec entre autres le monkeypoxx <strong>et</strong> le cowpox).<br />

3-1/ Multiplication<br />

Les orthopoxvirus se multiplient sur la membrane chorio-allantoïdienne de l'œuf embryonné<br />

en formant de p<strong>et</strong>ites vésicules <strong>et</strong> sur cultures cellulaires en formant <strong>des</strong> inclusions<br />

intracytoplasmiques qu'on appelle corps de Guarnieri. Ils donnent également lieu au<br />

phénomène d'hémadsorption car une hémagglutinine est présente dans les cellules infectées.<br />

Dans les cellules, tout se passe dans le cytoplasme. Les poxvirus sont les seuls virus à ADN<br />

qui se multiplient dans le cytoplasme.<br />

184


le virus pénètre par endopinocytose.<br />

sous l'eff<strong>et</strong> d'enzymes du lysosome cellulaire, il subit une première décapsidation qui<br />

m<strong>et</strong> à nu le nucléoïde ou core.<br />

une partie de l'ADN viral est transcrit en ARN messager par une transcriptase virale.<br />

ces ARN messagers sont traduits en protéines précoces dont une décapsidase virale.<br />

sous l'eff<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te décapsidase virale, une deuxième décapsidation survient <strong>et</strong> l'ADN<br />

viral est totalement libéré.<br />

il sert de matrice pour la formation d'ARN messagers tardifs.<br />

ces ARN messagers tardifs sont traduits en protéines structurales <strong>et</strong> en enzymes<br />

tardives.<br />

l'ADN viral se réplique (dans le cytoplasme).<br />

suit une maturation <strong>des</strong> néovirus : les ADN s'entourent de membranes virales.<br />

les nouveaux virus (virions) sont libérés de la cellule.<br />

3-2/ Antigènes<br />

Ils possèdent, localisé sur la nucléocapside, un antigène NP commun à toute la famille<br />

n'induisant pas d'anticorps neutralisants.<br />

En surface, se trouve un antigène LS (dont un composant est thermolabile <strong>et</strong> l'autre<br />

thermostable d'où son nom) spécifique du genre <strong>et</strong> suscitant <strong>des</strong> anticorps neutralisants<br />

L'hémagglutinine - HA - est une lipoprotéine présente dans les cellules infectées mais non<br />

associée au virus.<br />

3-3/ Pouvoir pathogène<br />

<strong>La</strong> variole est une maladie strictement humaine transmise par contacts interhumains mais<br />

aussi, à cause de la très grande résistance du virus, indirectement par les vêtements ou obj<strong>et</strong>s<br />

contaminés ou encore par voie aérienne. Elle donne lieu à un tableau infectieux sévère avec à<br />

une éruption généralisée vésiculo-pustuleuse évoluant en une seule poussée. <strong>La</strong> forme<br />

habituelle est grave (25% de mortalité) mais il existe une forme bénigne, "l'alastrim",<br />

dangereuse néanmoins par le fait qu'elle risque de propager le virus.<br />

<strong>La</strong> maladie est immunisante <strong>et</strong> elle est maintenant considérée comme éradiquée de la surface<br />

du globe grâce à la vaccination.<br />

3-4/ Vaccination<br />

L'histoire de la vaccination antivariolique est exemplaire : JENNER, médecin anglais, a pu<br />

démontrer l'existence d'une immunité croisée entre le virus du cowpox <strong>et</strong> celui de la variole <strong>et</strong><br />

185


a donc inoculé le liquide de vésicule de cowpox pour protéger contre la redoutable variole. Ce<br />

vaccin s'est montré très efficace <strong>et</strong> a permis l'éradication de la maladie dans le monde entier.<br />

Le virus de la vaccine est utilisé comme virus vecteur de vaccins recombinants : on insère<br />

dans le virus vaccinal le gène codant <strong>des</strong> protéines vaccinantes d'autres virus : hépatite B,<br />

rage, rougeole… <strong>et</strong> on inocule ce néo-virus recombinant qui suscite l'apparition d'anticorps<br />

protecteurs.<br />

186


187


4/ AUTRES POXVIRUS HUMAIN<br />

Cowpox, nodule <strong>des</strong> trayeurs ou paravaccine, dermatite pustuleuse contagieuse ou ORF,<br />

monkeypox occasionnent <strong>des</strong> éruptions vésiculeuses ressemblant plus ou moins à la variole<br />

mais qui sont bénignes.<br />

Le molluscum contagiosum n'atteint que l'homme <strong>et</strong> donne lieu à de p<strong>et</strong>ites tumeurs localisées<br />

à la région ano-génitale, à la face <strong>et</strong> au cou. On ne peut cultiver le virus sur cellules.<br />

5/ DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE<br />

<strong>La</strong> meilleure technique est la mise en évidence directe <strong>des</strong> poxvirus dans le liquide <strong>des</strong><br />

vésicules ou dans les croûtes par microscopie électronique ou de ses antigènes par<br />

immunofluorescence ou électrosynérèse.<br />

Pour les orthopoxvirus, l'isolement est possible sur cultures cellulaires - cellules de rein de<br />

singe ou fibroblastes humains - ou sur la membrane chorio-allantoïdienne d'œuf embryonné.<br />

Le sérodiagnostic a peu d'intérêt.<br />

188


1/ <strong>DE</strong>FINITION<br />

VIRUS <strong>DE</strong> LA GRIPPE<br />

Les virus de la grippe sont <strong>des</strong> virus à ARN. Ils appartiennent à la famille <strong>des</strong><br />

Orthomyxoviridae <strong>et</strong> au genre Influenzavirus, dont il existe trois types A, B <strong>et</strong> C distingués<br />

par l'antigénicité de leurs nucléoprotéines. Parmi les virus de type A, qui sont les plus<br />

fréquents <strong>et</strong> les plus virulents, on distingue plusieurs sous-types sur la base de leurs antigènes<br />

de surface, l'hémagglutinine (H1 à H15) <strong>et</strong> la neuraminidase (N1 à N9). Les virus de type A <strong>et</strong><br />

B sont responsables <strong>des</strong> épidémies grippales annuelles, mais seuls les virus de type A sont à<br />

l'origine <strong>des</strong> pandémies grippales. Le virus de type C semble lié à <strong>des</strong> cas sporadiques <strong>et</strong><br />

donne le plus souvent une grippe d'expression modérée. Les virus A <strong>et</strong> C infectent plusieurs<br />

espèces, tandis que le virus B est presque spécifique de l'espèce humaine (on ne le rencontre<br />

sinon que chez les phoques).<br />

Virus de la grippe en microscopie électronique<br />

189


2/ STRUCTURE <strong>DE</strong> LA PARTICULE VIRAL<br />

<strong>La</strong> particule virale est constituée d'une enveloppe lipidique hérissée de spicules formées par<br />

les glycoprotéines de surface. Les virus A <strong>et</strong> B ont deux glycoprotéines de surface,<br />

l'hémagglutinine (H) <strong>et</strong> la neuraminidase (N).<br />

L'hémagglutinine, qui représente environ 40% <strong>des</strong> glycoprotéines de surface, est formée par<br />

l'association de deux sous unités, HA1 <strong>et</strong> HA2, reliées par un pont disulfure. L'association de<br />

trois monomères HA forme une spicule d’hémagglutinine à la surface de la particule virale.<br />

L'hémagglutinine perm<strong>et</strong> la fixation du virus sur l'acide sialique terminal <strong>des</strong> cellules de<br />

l'épithélium cilié de l'arbre respiratoire : elle est très immunogène induisant la production<br />

d'anticorps dont certains peuvent être neutralisants.<br />

L'hémagglutinine favorise également la fusion <strong>des</strong> membranes virales <strong>et</strong> cellulaires au cours<br />

de la phase de pénétration du virus.<br />

<strong>La</strong> neuraminidase (ou N-ac<strong>et</strong>yl-neuraminyl-hydrolase), est une sialidase présente sous la<br />

forme d'homotétramères à la surface de la particule virale. Elle perm<strong>et</strong>trait la libération de<br />

virions néoformés en lysant les aci<strong>des</strong> sialiques à la surface de la cellule, ce qui détache<br />

l'hémagglutinine <strong>et</strong> donc la particule virale.<br />

Dans le cas du virus de type C, il n'y a qu'une sorte de spicule à la surface de la particule<br />

virale qui assure les fonctions à la fois de l'hémagglutinine <strong>et</strong> de la neuraminidase.<br />

En plus <strong>des</strong> glycoprotéines de surface, l'enveloppe virale est constituée de deux autres<br />

protéines virales : la protéine de matrice, M1, qui sous-tend l'ensemble de l'enveloppe virale <strong>et</strong><br />

la protéine M2 qui joue le rôle de canal ionique pour les virus de type A. Pour les virus de<br />

sous-type B, une protéine de surface NB s'insère dans la bicouche lipidique <strong>et</strong> assurerait <strong>des</strong><br />

fonctions équivalentes à celles de la protéine M2 <strong>des</strong> virus de type A. Enfin, une protéine<br />

CM2 serait l'homologue pour les virus de type C.<br />

À l'intérieur de la particule virale, le génome viral est présent sous la forme de sept ou huit<br />

nucléocapsi<strong>des</strong> de symétrie hélicoïdale qui résultent chacune de l'association d'une molécule<br />

d'ARN <strong>et</strong> de nombreuses molécules de nucléoprotéine, NP. C<strong>et</strong>te protéine fait partie <strong>des</strong><br />

antigènes internes du virus : elle détermine le type viral A, B ou C. Trois polymérases, PA<br />

190


(protéine acide), PB1 <strong>et</strong> PB2 (protéine basique 1 <strong>et</strong> 2, respectivement), forment le complexe<br />

réplicase/transcriptase <strong>et</strong> sont associées aux nucléocapsi<strong>des</strong>. Le génome <strong>des</strong> virus A <strong>et</strong> B est<br />

constitué de huit segments d'ARN alors que celui du virus C n'en comporte que sept.<br />

Le virus de la grippe reste pathogène durant environ une semaine à température corporelle,<br />

plus de trente jours à zéro °C <strong>et</strong> presque indéfiniment à <strong>des</strong> températures très basses (par<br />

exemple les lacs du nord-est de la Sibérie). <strong>La</strong> plupart <strong>des</strong> souches de virus grippal sont<br />

aisément inactivées par les désinfectants <strong>et</strong> les détergents.<br />

3/ CLASSIFICATION ET NOMENCLATURE<br />

<strong>La</strong> classification <strong>des</strong> virus grippaux ne s’applique qu’aux virus de type A dont certains sont<br />

hautement pathogènes pour l’homme.<br />

Elle s'appuie sur les propriétés antigéniques de l'hémagglutinine <strong>et</strong> de la neuraminidase : il<br />

existe 16 sous-types H <strong>et</strong> 9 sous-types N pouvant donner 16X9 combinaisons possibles. Chez<br />

l'homme on r<strong>et</strong>rouve <strong>des</strong> virus à H1, H2, H3 <strong>et</strong> N1 ou N2 responsables de la grippe annuelle.<br />

Tous les sous types existent dans le monde aviaire avec <strong>des</strong> virus ayant une pathogénicité très<br />

variable pour les oiseaux. Actuellement un virus hautement pathogène H5N1 (avec une<br />

hémagglutinine de sous-type H5 <strong>et</strong> une neuraminidase de sous-type N1) se propage sous la<br />

forme d'une panzootie d'influenza aviaire <strong>et</strong> se transm<strong>et</strong> de manière très rare à l'homme ; on<br />

191


parle alors de grippe aviaire. D'autres souches (H5 ou H7) sont transmissibles à l'homme sans<br />

toutefois entrainer le même pouvoir pathogène. D'autres souches atteignent d'autres espèces<br />

de mammifères tels que les chevaux, le porc, <strong>et</strong>c. <strong>La</strong> nomenclature <strong>des</strong> virus grippaux est la<br />

suivante : type/ lieu d'isolement de la souche virale/ numéro de la souche/année d'isolement<br />

(sous-type). Pour le virus de la grippe aviaire, le terme « H5N1 » est très réducteur. En eff<strong>et</strong>,<br />

actuellement, différentes souches virales circulent avec <strong>des</strong> pouvoirs pathogènes très<br />

variables : par exemple, les souches A/chicken/Shantou/423/2003(H5N1) ou A/bar-headed<br />

goose/Qinghai/5/2005(H5N1).<br />

4/ LE CYCLE VIRAL<br />

Le cycle de multiplication du virus de la grippe peut être divisé en<br />

plusieurs étapes successives :<br />

• Attachement du virus à la cellule<br />

• Entrée dans la cellule<br />

• Diminution du pH<br />

• Fusion, libération du contenu du virus dans la cellule<br />

• Entrée de l'ARN viral dans le noyau<br />

• Fabrication de nouveaux brins d'ARN viral<br />

• Fabrication <strong>des</strong> protéines virales<br />

• Sortie de l'ARN viral du noyau<br />

• Migration <strong>des</strong> éléments<br />

• Assemblage<br />

• Bourgeonnement<br />

• Libération <strong>des</strong> nouveaux virus<br />

192


193


194


4/ VARIABILITE <strong>DE</strong>S VIRUS GRIPPAUX<br />

Les virus grippaux évoluent <strong>et</strong> mutent selon deux mécanismes : les<br />

glissements antigéniques (ou drift) ou les cassures antigéniques (shift).<br />

* Les glissements sont <strong>des</strong> variations antigéniques discrètes <strong>et</strong> continues qui ne modifient pas<br />

la structure antigénique globale du virus <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent donc de conserver une immunité<br />

partielle à court terme. Ces glissements sont dus aux mutations qui se produisent au moment<br />

de la synthèse <strong>des</strong> ARN viraux en raison du taux élevé d'erreurs de l'ARN polymérase virale.<br />

Pour tenir compte <strong>des</strong> glissements antigéniques<br />

* les vaccins grippaux sont donc préparés chaque année à partir <strong>des</strong> souches virales ayant<br />

circulé l'année précédente. En février de chaque nouvelle année, l'Organisation mondiale de la<br />

santé (OMS) fixe les souches virales qui composeront le vaccin antigrippal de l'année<br />

suivante, en fonction <strong>des</strong> données épidémiologiques résultant de la surveillance <strong>des</strong> virus<br />

influenza circulants.<br />

* En 2005, l'OMS a demandé le remplacement de la souche influenza<br />

A/Fujian/411/2003(H3N2) par la souche A/California/7/2004(H3N2) pour la préparation <strong>des</strong><br />

vaccins antigrippaux.<br />

* Les cassures antigéniques sont <strong>des</strong> changements radicaux de la structure de<br />

l'hémagglutinine. Elles résultent de réassortiments génétiques survenant entre <strong>des</strong> virus de<br />

sous-types différents. Ces réassortiments aboutissent notamment au remplacement d'un type<br />

d'hémagglutinine par un autre. L'antigène nucléoprotéique NP, lui, est conservé, il s'agit<br />

toujours d'un virus de type A. L'immunité préexistante à ce changement est sans eff<strong>et</strong> sur le<br />

nouveau virus si bien que les gran<strong>des</strong> pandémies surviennent suite à <strong>des</strong> cassures<br />

antigéniques. À l’heure actuelle, les spécialistes craignent une recombinaison génétique entre<br />

un virus de la grippe aviaire A/H5N1 <strong>et</strong> un virus humain circulant qui pourrait donner<br />

naissance à un nouveau virus hautement pathogène pour l’homme.<br />

195


5/ CARACTERE SAISONNIER<br />

<strong>La</strong> grippe est n<strong>et</strong>tement plus fréquente <strong>et</strong> épidémique en hiver, sauf en zone équaroriale <strong>et</strong> lors<br />

de certaines pandémies. On y a vu plusieurs explication ;<br />

affaiblissement <strong>des</strong> défenses immunitaires par le froid (hypothèse non confirmée chez<br />

<strong>des</strong> cochons d'inde élevés en atmosphère contrôlée ; En laboratoire, le froid ne s'est<br />

pas montré capable d'affaiblir leur immunité qui est restée identique à 5, 20 <strong>et</strong> 30<br />

°C) [26] ;<br />

diminution saisonnière de l'immunité, par exemple en raison d'un moindre apport de<br />

vitamines ;<br />

diminution du taux d'UV en hiver, perm<strong>et</strong>tant une survie plus durable du virus dans<br />

l'environnement ;<br />

synergie possible avec d'autres infections bactériennes favorisées à c<strong>et</strong>te saison ;<br />

lien avec le phénomène de migration <strong>des</strong> oiseaux (on sait que certains oiseaux dont les<br />

canards peuvent être porteurs sains <strong>et</strong> tous les oiseaux sont vecteurs potentiels de<br />

grippe, <strong>et</strong> ils peuvent au r<strong>et</strong>our de migration apporter <strong>des</strong> virus qui ont suffisamment<br />

muté les mois précédant pour être à l'origine d'une souche épidémique), mais les<br />

migrations sont pour partie plus précoces que les dates d'apparition de la grippe.<br />

caractéristiques virales ; Des expériences récentes d’élevage <strong>et</strong> transmission du virus<br />

chez <strong>des</strong> cochons d’Inde élevés en environnement contrôlé montrent que 2 facteurs<br />

semblent déterminants ;<br />

o la température ; l’air froid (5 °C) semble favoriser la transmission virale, qui<br />

est freinée à 20 °C <strong>et</strong> presque nulle à 30 °C. Le froid pourrait favoriser le virus<br />

en rendant le dégagement <strong>des</strong> voies respiratoires plus difficile (mucus plus<br />

épais <strong>et</strong> plus abondant)<br />

o l’hygrométrie ; Un air sec (20 % à 35 % d’humidité relative) favorise<br />

également la contagion par l’air.<br />

Dans un air sec <strong>et</strong> froid, le virus grippal serait donc plus stable <strong>et</strong> plus durablement infectieux.<br />

une température de plus de 20 °C associée à une hmidité relative d'au moins 50 % semble<br />

défavoriser la contation (hors contact physique direct). Néanmoins, <strong>des</strong> foyers infectieux<br />

importants sont constatés en zone tropicale <strong>et</strong> équatoriale, chez la volaille <strong>et</strong> chez l'homme.<br />

196


Figure 3 : Représentation du cycle viral de l'HHV-6.<br />

197


6/ PATHOGENESE , LATENSE ET PERSISTANCE<br />

CHEZ HSV:<br />

Les herpès virus ont la capacité de se multiplier <strong>et</strong> d’occuper temporellement <strong>et</strong> spatialement<br />

deux cellules différentes lors de la primo-infection <strong>et</strong> de la latence.<br />

a - <strong>La</strong> primo-infection :<br />

C’est le lieu de l’infection productive, c’est-à-dire l’emplacement de la production de<br />

nouveaux virus. C<strong>et</strong>te primo-infection s’effectue le plus souvent dans les cellules épithéliales<br />

muqueuses <strong>et</strong> est souvent inapparente car on ne décèle pas de pathologies particulières. En<br />

revanche, c’est également le lieu de réactivation du virus lorsqu’il sort de sa phase de latence.<br />

b - <strong>La</strong> latence :<br />

Le lieu de latence est différent selon le virus mais il faut que la cellule ne se divise pas (par<br />

exemple dans un neurone bloqué en phase G0). Du fait qu’il n’y ait pas de division cellulaire<br />

<strong>et</strong> donc pas de réplication productive virale, on ne peut détecter le virus, ce qui est souvent<br />

problématique. Il y a une maintenance du génome viral au cas où le virus se réactiverait en<br />

fonction <strong>des</strong> conditions ... Le but de la réactivation est donc de coloniser d’autres foyers<br />

cellulaires ou éventuellement d’autres individus.<br />

On sait que lorsque les virus sont dans les cellules épithéliales, certains virus vont migrer dans<br />

les nerfs sensitifs qui innervent les cellules épithéliales. Ces virus vont être décapsidés, migrer<br />

par flux rétrograde dans l’axone pour aller vers le Système Nerveux Central où ils vont se<br />

répliquer pendant 2 à 3 jours pour augmenter le nombre de virions dans les ganglions puis<br />

arrêt total.<br />

En revanche, il existe <strong>des</strong> gènes de latence LAT qui sont transcrits mais jamais exprimés.<br />

c - <strong>La</strong> réactivation :<br />

<strong>La</strong> réactivation de ces virus n’est pas très bien connue, on suppose que certains facteurs<br />

perm<strong>et</strong>tent la réapparition du virus comme par exemple le stress, la fatigue, la maladie ...<br />

Ainsi, le virus sortira de sa phase de latence <strong>et</strong> fera son cycle productif.<br />

198


1/ <strong>DE</strong>FINITION<br />

POXVIRIDAE<br />

Les poxvirus sont très répandus dans le monde animal (pox est le pluriel de pock qui en<br />

anglais signifie pustule). Parmi ceux qui sont pathogènes pour l'homme se trouvent les virus<br />

de la variole <strong>et</strong> de la vaccine ainsi que <strong>des</strong> virus animaux qui infectent l'homme<br />

accidentellement tels les virus du cow-pox, du nodule <strong>des</strong> trayeurs, de la dermatite pustuleuse<br />

du mouton. Le virus du molluscum contagiosum n'est pathogène que chez l'homme.<br />

Ce sont de grands virus de forme quadrilatère aux angles arrondis de 300/200/100 nm. Ils<br />

contiennent un core central en forme d'haltère ou nucléoïde qui contient le génome <strong>et</strong> qui est<br />

flanqué de deux corps latéraux. Les enveloppes externes sont différentes <strong>des</strong> enveloppes<br />

virales habituelles : ce sont <strong>des</strong> structures d'origine virale qui ne dérivent pas de la membrane<br />

cellulaire <strong>et</strong> bien que muni de c<strong>et</strong>te enveloppe, les poxvirus sont très résistants.<br />

Le génome est un ADN bicaténaire auquel est associé une ARN polymérase virale.<br />

2/ TAXONOMIE<br />

<strong>La</strong> famille <strong>des</strong> poxviridae appartient au groupe I <strong>des</strong> virus à ADN à double hélice <strong>et</strong><br />

comprend :<br />

le virus de la Vaccine<br />

le virus du Molluscum contagiosum<br />

le virus de la variole<br />

Sous famille Chordopoxvirinae<br />

o Genre Orthopoxvirus; type d'espèce: virus de la Vaccine; Maladie: cowpox,<br />

vaccine, smallpox<br />

o Genre Parapoxvirus; type d'espèce: Orf virus<br />

o Genre Avipoxvirus; type d'espèce: Fowlpox virus<br />

o Genre Capripoxvirus; type d'espèce: Sheeppox virus<br />

o Genre Leporipoxvirus; type d'espèce: Myxoma virus<br />

199


o Genre Suipoxvirus; type d'espèce: Swinepox virus<br />

o Genre Molluscipoxvirus; type d'espèce: Molluscum contagiosum virus<br />

o Genre Yatapoxvirus; type d'espèce: Yaba monkey tumor virus<br />

Sous famille Entomopoxvirinae<br />

o Genre Entomopoxvirus A; type d'espèce: Melolontha melolontha<br />

entomopoxvirus<br />

o Genre Entomopoxvirus B; type d'espèce: Amsacta moorei entomopoxvirus<br />

o Genre Entomopoxvirus C; type d'espèce: Chironomus luridus entomopoxvirus<br />

3/ VIRUS <strong>DE</strong> LA VARIOLE ET <strong>DE</strong> LA VACCINE<br />

Ils font partie du genre orthopoxvirus (avec entre autres le monkeypoxx <strong>et</strong> le cowpox).<br />

3-1Multiplication<br />

Les orthopoxvirus se multiplient sur la membrane chorio-allantoïdienne de l'œuf embryonné<br />

en formant de p<strong>et</strong>ites vésicules <strong>et</strong> sur cultures cellulaires en formant <strong>des</strong> inclusions<br />

intracytoplasmiques qu'on appelle corps de Guarnieri. Ils donnent également lieu au<br />

phénomène d'hémadsorption car une hémagglutinine est présente dans les cellules infectées.<br />

Dans les cellules, tout se passe dans le cytoplasme. Les poxvirus sont les seuls virus à ADN<br />

qui se multiplient dans le cytoplasme.<br />

le virus pénètre par endopinocytose.<br />

sous l'eff<strong>et</strong> d'enzymes du lysosome cellulaire, il subit une première décapsidation qui<br />

m<strong>et</strong> à nu le nucléoïde ou core.<br />

une partie de l'ADN viral est transcrit en ARN messager par une transcriptase virale.<br />

ces ARN messagers sont traduits en protéines précoces dont une décapsidase virale.<br />

sous l'eff<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te décapsidase virale, une deuxième décapsidation survient <strong>et</strong> l'ADN<br />

viral est totalement libéré.<br />

200


il sert de matrice pour la formation d'ARN messagers tardifs.<br />

ces ARN messagers tardifs sont traduits en protéines structurales <strong>et</strong> en enzymes<br />

tardives.<br />

3-2/Antigènes<br />

l'ADN viral se réplique (dans le cytoplasme).<br />

suit une maturation <strong>des</strong> néovirus : les ADN s'entourent de membranes virales.<br />

les nouveaux virus (virions) sont libérés de la cellule.<br />

Ils possèdent, localisé sur la nucléocapside, un antigène NP commun à toute la famille<br />

n'induisant pas d'anticorps neutralisants.<br />

En surface, se trouve un antigène LS (dont un composant est thermolabile <strong>et</strong> l'autre<br />

thermostable d'où son nom) spécifique du genre <strong>et</strong> suscitant <strong>des</strong> anticorps neutralisants<br />

L'hémagglutinine - HA - est une lipoprotéine présente dans les cellules infectées mais non<br />

associée au virus.<br />

3-3/ Pouvoir pathogène<br />

<strong>La</strong> variole est une maladie strictement humaine transmise par contacts interhumains mais<br />

aussi, à cause de la très grande résistance du virus, indirectement par les vêtements ou obj<strong>et</strong>s<br />

contaminés ou encore par voie aérienne. Elle donne lieu à un tableau infectieux sévère avec à<br />

une éruption généralisée vésiculo-pustuleuse évoluant en une seule poussée. <strong>La</strong> forme<br />

habituelle est grave (25% de mortalité) mais il existe une forme bénigne, "l'alastrim",<br />

dangereuse néanmoins par le fait qu'elle risque de propager le virus.<br />

<strong>La</strong> maladie est immunisante <strong>et</strong> elle est maintenant considérée comme éradiquée de la surface<br />

du globe grâce à la vaccination.<br />

3-4/Vaccination<br />

L'histoire de la vaccination antivariolique est exemplaire : JENNER, médecin anglais, a pu<br />

démontrer l'existence d'une immunité croisée entre le virus du cowpox <strong>et</strong> celui de la variole <strong>et</strong><br />

a donc inoculé le liquide de vésicule de cowpox pour protéger contre la redoutable variole. Ce<br />

vaccin s'est montré très efficace <strong>et</strong> a permis l'éradication de la maladie dans le monde entier.<br />

Le virus de la vaccine est utilisé comme virus vecteur de vaccins recombinants : on insère<br />

dans le virus vaccinal le gène codant <strong>des</strong> protéines vaccinantes d'autres virus : hépatite B,<br />

rage, rougeole… <strong>et</strong> on inocule ce néo-virus recombinant qui suscite l'apparition d'anticorps<br />

protecteurs.<br />

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4/ AUTRES POXVIRUS HUMAIN<br />

Cowpox, nodule <strong>des</strong> trayeurs ou paravaccine, dermatite pustuleuse contagieuse ou ORF,<br />

monkeypox occasionnent <strong>des</strong> éruptions vésiculeuses ressemblant plus ou moins à la variole<br />

mais qui sont bénignes.<br />

Le molluscum contagiosum n'atteint que l'homme <strong>et</strong> donne lieu à de p<strong>et</strong>ites tumeurs localisées<br />

à la région ano-génitale, à la face <strong>et</strong> au cou. On ne peut cultiver le virus sur cellules.<br />

5/ DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE<br />

<strong>La</strong> meilleure technique est la mise en évidence directe <strong>des</strong> poxvirus dans le liquide <strong>des</strong><br />

vésicules ou dans les croûtes par microscopie électronique ou de ses antigènes par<br />

immunofluorescence ou électrosynérèse.<br />

Pour les orthopoxvirus, l'isolement est possible sur cultures cellulaires - cellules de rein de<br />

singe ou fibroblastes humains - ou sur la membrane chorio-allantoïdienne d'œuf embryonné.<br />

Le sérodiagnostic a peu d'intérêt.<br />

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1/ <strong>DE</strong>FINITION<br />

VIRUS <strong>DE</strong> LA GRIPPE<br />

Les virus de la grippe sont <strong>des</strong> virus à ARN. Ils appartiennent à la famille <strong>des</strong><br />

Orthomyxoviridae <strong>et</strong> au genre Influenzavirus, dont il existe trois types A, B <strong>et</strong> C distingués<br />

par l'antigénicité de leurs nucléoprotéines. Parmi les virus de type A, qui sont les plus<br />

fréquents <strong>et</strong> les plus virulents, on distingue plusieurs sous-types sur la base de leurs antigènes<br />

de surface, l'hémagglutinine (H1 à H15) <strong>et</strong> la neuraminidase (N1 à N9). Les virus de type A <strong>et</strong><br />

B sont responsables <strong>des</strong> épidémies grippales annuelles, mais seuls les virus de type A sont à<br />

l'origine <strong>des</strong> pandémies grippales. Le virus de type C semble lié à <strong>des</strong> cas sporadiques <strong>et</strong><br />

donne le plus souvent une grippe d'expression modérée. Les virus A <strong>et</strong> C infectent plusieurs<br />

espèces, tandis que le virus B est presque spécifique de l'espèce humaine (on ne le rencontre<br />

sinon que chez les phoques).<br />

Virus de la grippe en microscopie électronique<br />

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2/ STRUCTURE <strong>DE</strong> LA PARTICULE VIRAL<br />

<strong>La</strong> particule virale est constituée d'une enveloppe lipidique hérissée de spicules formées par<br />

les glycoprotéines de surface. Les virus A <strong>et</strong> B ont deux glycoprotéines de surface,<br />

l'hémagglutinine (H) <strong>et</strong> la neuraminidase (N).<br />

L'hémagglutinine, qui représente environ 40% <strong>des</strong> glycoprotéines de surface, est formée par<br />

l'association de deux sous unités, HA1 <strong>et</strong> HA2, reliées par un pont disulfure. L'association de<br />

trois monomères HA forme une spicule d’hémagglutinine à la surface de la particule virale.<br />

L'hémagglutinine perm<strong>et</strong> la fixation du virus sur l'acide sialique terminal <strong>des</strong> cellules de<br />

l'épithélium cilié de l'arbre respiratoire : elle est très immunogène induisant la production<br />

d'anticorps dont certains peuvent être neutralisants.<br />

L'hémagglutinine favorise également la fusion <strong>des</strong> membranes virales <strong>et</strong> cellulaires au cours<br />

de la phase de pénétration du virus.<br />

<strong>La</strong> neuraminidase (ou N-ac<strong>et</strong>yl-neuraminyl-hydrolase), est une sialidase présente sous la<br />

forme d'homotétramères à la surface de la particule virale. Elle perm<strong>et</strong>trait la libération de<br />

virions néoformés en lysant les aci<strong>des</strong> sialiques à la surface de la cellule, ce qui détache<br />

l'hémagglutinine <strong>et</strong> donc la particule virale.<br />

Dans le cas du virus de type C, il n'y a qu'une sorte de spicule à la surface de la particule<br />

virale qui assure les fonctions à la fois de l'hémagglutinine <strong>et</strong> de la neuraminidase.<br />

En plus <strong>des</strong> glycoprotéines de surface, l'enveloppe virale est constituée de deux autres<br />

protéines virales : la protéine de matrice, M1, qui sous-tend l'ensemble de l'enveloppe virale <strong>et</strong><br />

la protéine M2 qui joue le rôle de canal ionique pour les virus de type A. Pour les virus de<br />

sous-type B, une protéine de surface NB s'insère dans la bicouche lipidique <strong>et</strong> assurerait <strong>des</strong><br />

fonctions équivalentes à celles de la protéine M2 <strong>des</strong> virus de type A. Enfin, une protéine<br />

CM2 serait l'homologue pour les virus de type C.<br />

À l'intérieur de la particule virale, le génome viral est présent sous la forme de sept ou huit<br />

nucléocapsi<strong>des</strong> de symétrie hélicoïdale qui résultent chacune de l'association d'une molécule<br />

d'ARN <strong>et</strong> de nombreuses molécules de nucléoprotéine, NP. C<strong>et</strong>te protéine fait partie <strong>des</strong><br />

antigènes internes du virus : elle détermine le type viral A, B ou C. Trois polymérases, PA<br />

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(protéine acide), PB1 <strong>et</strong> PB2 (protéine basique 1 <strong>et</strong> 2, respectivement), forment le complexe<br />

réplicase/transcriptase <strong>et</strong> sont associées aux nucléocapsi<strong>des</strong>. Le génome <strong>des</strong> virus A <strong>et</strong> B est<br />

constitué de huit segments d'ARN alors que celui du virus C n'en comporte que sept.<br />

Le virus de la grippe reste pathogène durant environ une semaine à température corporelle,<br />

plus de trente jours à zéro °C <strong>et</strong> presque indéfiniment à <strong>des</strong> températures très basses (par<br />

exemple les lacs du nord-est de la Sibérie). <strong>La</strong> plupart <strong>des</strong> souches de virus grippal sont<br />

aisément inactivées par les désinfectants <strong>et</strong> les détergents.<br />

3/ CLASSIFICATION ET NOMENCLATURE<br />

<strong>La</strong> classification <strong>des</strong> virus grippaux ne s’applique qu’aux virus de type A dont certains sont<br />

hautement pathogènes pour l’homme.<br />

Elle s'appuie sur les propriétés antigéniques de l'hémagglutinine <strong>et</strong> de la neuraminidase : il<br />

existe 16 sous-types H <strong>et</strong> 9 sous-types N pouvant donner 16X9 combinaisons possibles. Chez<br />

l'homme on r<strong>et</strong>rouve <strong>des</strong> virus à H1, H2, H3 <strong>et</strong> N1 ou N2 responsables de la grippe annuelle.<br />

Tous les sous types existent dans le monde aviaire avec <strong>des</strong> virus ayant une pathogénicité très<br />

variable pour les oiseaux. Actuellement un virus hautement pathogène H5N1 (avec une<br />

hémagglutinine de sous-type H5 <strong>et</strong> une neuraminidase de sous-type N1) se propage sous la<br />

forme d'une panzootie d'influenza aviaire <strong>et</strong> se transm<strong>et</strong> de manière très rare à l'homme ; on<br />

parle alors de grippe aviaire. D'autres souches (H5 ou H7) sont transmissibles à l'homme sans<br />

toutefois entrainer le même pouvoir pathogène. D'autres souches atteignent d'autres espèces<br />

de mammifères tels que les chevaux, le porc, <strong>et</strong>c. <strong>La</strong> nomenclature <strong>des</strong> virus grippaux est la<br />

suivante : type/ lieu d'isolement de la souche virale/ numéro de la souche/année d'isolement<br />

(sous-type). Pour le virus de la grippe aviaire, le terme « H5N1 » est très réducteur. En eff<strong>et</strong>,<br />

actuellement, différentes souches virales circulent avec <strong>des</strong> pouvoirs pathogènes très<br />

205


variables : par exemple, les souches A/chicken/Shantou/423/2003(H5N1) ou A/bar-headed<br />

goose/Qinghai/5/2005(H5N1).<br />

4/ LE CYCLE VIRAL<br />

Le cycle de multiplication du virus de la grippe peut être divisé en<br />

plusieurs étapes successives :<br />

• Attachement du virus à la cellule<br />

• Entrée dans la cellule<br />

• Diminution du pH<br />

• Fusion, libération du contenu du virus dans la cellule<br />

• Entrée de l'ARN viral dans le noyau<br />

• Fabrication de nouveaux brins d'ARN viral<br />

• Fabrication <strong>des</strong> protéines virales<br />

• Sortie de l'ARN viral du noyau<br />

• Migration <strong>des</strong> éléments<br />

• Assemblage<br />

• Bourgeonnement<br />

• Libération <strong>des</strong> nouveaux virus<br />

206


4/ VARIABILITE <strong>DE</strong>S VIRUS GRIPPAUX<br />

Les virus grippaux évoluent <strong>et</strong> mutent selon deux mécanismes : les glissements<br />

antigéniques (ou drift) ou les cassures antigéniques (shift).<br />

* Les glissements sont <strong>des</strong> variations antigéniques discrètes <strong>et</strong> continues qui ne modifient pas<br />

la structure antigénique globale du virus <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent donc de conserver une immunité<br />

partielle à court terme. Ces glissements sont dus aux mutations qui se produisent au moment<br />

de la synthèse <strong>des</strong> ARN viraux en raison du taux élevé d'erreurs de l'ARN polymérase virale.<br />

Pour tenir compte <strong>des</strong> glissements antigéniques<br />

* les vaccins grippaux sont donc préparés chaque année à partir <strong>des</strong> souches virales ayant<br />

circulé l'année précédente. En février de chaque nouvelle année, l'Organisation mondiale de la<br />

santé (OMS) fixe les souches virales qui composeront le vaccin antigrippal de l'année<br />

suivante, en fonction <strong>des</strong> données épidémiologiques résultant de la surveillance <strong>des</strong> virus<br />

influenza circulants.<br />

* En 2005, l'OMS a demandé le remplacement de la souche influenza<br />

A/Fujian/411/2003(H3N2) par la souche A/California/7/2004(H3N2) pour la préparation <strong>des</strong><br />

vaccins antigrippaux.<br />

* Les cassures antigéniques sont <strong>des</strong> changements radicaux de la structure de<br />

l'hémagglutinine. Elles résultent de réassortiments génétiques survenant entre <strong>des</strong> virus de<br />

sous-types différents. Ces réassortiments aboutissent notamment au remplacement d'un type<br />

d'hémagglutinine par un autre. L'antigène nucléoprotéique NP, lui, est conservé, il s'agit<br />

toujours d'un virus de type A. L'immunité préexistante à ce changement est sans eff<strong>et</strong> sur le<br />

nouveau virus si bien que les gran<strong>des</strong> pandémies surviennent suite à <strong>des</strong> cassures<br />

antigéniques. À l’heure actuelle, les spécialistes craignent une recombinaison génétique entre<br />

un virus de la grippe aviaire A/H5N1 <strong>et</strong> un virus humain circulant qui pourrait donner<br />

naissance à un nouveau virus hautement pathogène pour l’homme.<br />

207


5/ CARACTERE SAISONNIER<br />

<strong>La</strong> grippe est n<strong>et</strong>tement plus fréquente <strong>et</strong> épidémique en hiver, sauf en zone équaroriale <strong>et</strong> lors<br />

de certaines pandémies. On y a vu plusieurs explication ;<br />

affaiblissement <strong>des</strong> défenses immunitaires par le froid (hypothèse non confirmée chez<br />

<strong>des</strong> cochons d'inde élevés en atmosphère contrôlée ; En laboratoire, le froid ne s'est<br />

pas montré capable d'affaiblir leur immunité qui est restée identique à 5, 20 <strong>et</strong> 30<br />

°C) [26] ;<br />

diminution saisonnière de l'immunité, par exemple en raison d'un moindre apport de<br />

vitamines ;<br />

diminution du taux d'UV en hiver, perm<strong>et</strong>tant une survie plus durable du virus dans<br />

l'environnement ;<br />

synergie possible avec d'autres infections bactériennes favorisées à c<strong>et</strong>te saison ;<br />

lien avec le phénomène de migration <strong>des</strong> oiseaux (on sait que certains oiseaux dont les<br />

canards peuvent être porteurs sains <strong>et</strong> tous les oiseaux sont vecteurs potentiels de<br />

grippe, <strong>et</strong> ils peuvent au r<strong>et</strong>our de migration apporter <strong>des</strong> virus qui ont suffisamment<br />

muté les mois précédant pour être à l'origine d'une souche épidémique), mais les<br />

migrations sont pour partie plus précoces que les dates d'apparition de la grippe.<br />

caractéristiques virales ; Des expériences récentes d’élevage <strong>et</strong> transmission du virus<br />

chez <strong>des</strong> cochons d’Inde élevés en environnement contrôlé montrent que 2 facteurs<br />

semblent déterminants ;<br />

o la température ; l’air froid (5 °C) semble favoriser la transmission virale, qui<br />

est freinée à 20 °C <strong>et</strong> presque nulle à 30 °C. Le froid pourrait favoriser le virus<br />

en rendant le dégagement <strong>des</strong> voies respiratoires plus difficile (mucus plus<br />

épais <strong>et</strong> plus abondant)<br />

o l’hygrométrie ; Un air sec (20 % à 35 % d’humidité relative) favorise<br />

également la contagion par l’air.<br />

Dans un air sec <strong>et</strong> froid, le virus grippal serait donc plus stable <strong>et</strong> plus durablement infectieux.<br />

une température de plus de 20 °C associée à une hmidité relative d'au moins 50 % semble<br />

défavoriser la contation (hors contact physique direct). Néanmoins, <strong>des</strong> foyers infectieux<br />

importants sont constatés en zone tropicale <strong>et</strong> équatoriale, chez la volaille <strong>et</strong> chez l'homme.<br />

208


TOBAMOVIRUS<br />

Les Tobamovirus sont l'un <strong>des</strong> genres les plus étudiés <strong>des</strong> virus <strong>des</strong> plantes. Les Tobamovirus<br />

sont classés en deux sous-groupes, définis par leur origine, leurs différences sur les génomes<br />

<strong>et</strong> l’assemblage <strong>des</strong> virions.<br />

1. Taxonomie<br />

Virus de la mosaïque du tabac.<br />

Virus à brin ssRNA, aucun stade de l'ADN; (pas affecté la famille= non classé)<br />

Exemple : Virus de la mosaïque du tabac<br />

2. Organisation structurale<br />

Les virions se composent d'une capside non enveloppée. <strong>La</strong> capside est allongée, en forme de<br />

tige, droite, <strong>et</strong> les expositions présentent une symétrie hélicoïdale. Les virions font 70-100 nm<br />

de long <strong>et</strong> 15-17.26-18.2 nm de large.<br />

3. Organisation <strong>et</strong> biologie moléculaire<br />

Le génome <strong>des</strong> Tobamovirus est constitué soit <strong>des</strong> monomères ou polymères, non segmentés,<br />

<strong>et</strong> contient un simple brin linéaire d'ARN. Les espèces mineures de non-respect du génome<br />

d'acide nucléique peuvent également être trouvées dans <strong>des</strong> virions. L’acide nucléique dans la<br />

209


capside est principalement d'origine du génome <strong>des</strong> virions mais peut aussi provenir <strong>des</strong><br />

aci<strong>des</strong> nucléiques de l'hôte origine (notamment ARNm <strong>et</strong> ARNr de l’hôte trouvé à court de<br />

certaines espèces de particules). <strong>La</strong> séquence complète du génome est d'environ 6450<br />

nucléoti<strong>des</strong> de long.<br />

4. Ecologie virale & Pathologie<br />

Les tobamovirus sont extrêmement stables. Par exemple, le caractère infectieux du TMV a été<br />

réduite 12 fois quand on purifie la mosaïque du tabac en l’exposant sur la surface d'une<br />

roqu<strong>et</strong>te à la radiation solaire pendant plusieurs minutes à une altitude maximale de 149 km.<br />

Les tobamovirus peuvent survivre pendant de longues pério<strong>des</strong> dans <strong>des</strong> conditions favorisant<br />

la préservation. Les tobamovirus ont également une large gamme d'hôtes <strong>et</strong> ont été détectés<br />

dans les plantes, le sol, l'eau <strong>et</strong> les nuages. On ne connaît aucun insecte vecteur, mais il est<br />

connu que Les tobamovirus sont transmis par la sève <strong>des</strong> plantes infectées par contact <strong>des</strong><br />

autres plantes lors <strong>des</strong> manipulations par les travailleurs, sur les ustensiles de serre, <strong>et</strong> par la<br />

propagation <strong>des</strong> plantes.<br />

REOVIRUS<br />

Depuis quelques années, plusieurs étu<strong>des</strong> ont montré que certains virus<br />

peuvent détruire <strong>des</strong> cellules cancéreuses, tout en épargnant les cellules<br />

normales. Un <strong>des</strong> exemples récents de virus « oncolytique » est celui du<br />

réovirus de mammifères dont la réplication dans les cellules infectées est<br />

normalement bloquée par l’activation de la protéine kinase cellulaire PKR. En<br />

revanche, la transformation cellulaire par activation du proto-oncogène Ras<br />

inhibe la PKR, ce qui perm<strong>et</strong> la réplication virale <strong>et</strong> entraîne la <strong>des</strong>truction <strong>des</strong><br />

cellules infectées.<br />

Parmi les virus proposés comme <strong>des</strong> agents « oncolytiques » éventuels, on<br />

trouve différentes formes manipulées génétiquement d’adénovirus,<br />

210


d’herpèsvirus <strong>et</strong> de rétrovirus ainsi que, plus récemment, le virus de la<br />

stomatite vésiculaire <strong>et</strong> le réovirus de mammifères. Bien que ce dernier n’ait<br />

été qu’assez récemment l’obj<strong>et</strong> d’étu<strong>des</strong> en ce sens, les progrès visant à son<br />

utilisation éventuelle en clinique ont été rapi<strong>des</strong>. L’exemple du réovirus illustre<br />

également les principes guidant le développement de l’utilisation de virus en<br />

tant qu’agents anti-cancéreux.<br />

I. <strong>La</strong> taxonomie<br />

Le génome du réovirus consiste en dix segments d’ARN bicaténaire transcrits<br />

par <strong>des</strong> enzymes virales au sein de la capside interne du virus, <strong>et</strong> codant pour<br />

onze protéines. <strong>La</strong> réplication du génome viral s’effectue par synthèse du brin<br />

négatif à partir du brin d’ARN positif, pour former un ARN bicaténaire. Le cycle<br />

réplicatif <strong>des</strong> réovirus s’achève généralement par la lyse cellulaire, entraînant<br />

le relargage de particules virales.<br />

In vitro, le spectre d’hôte <strong>des</strong> réovirus de mammifères semble très large. De<br />

multiples lignées cellulaires d’origine animale (humaine, simienne, murine,<br />

canine, <strong>et</strong>c.) perm<strong>et</strong>tent en eff<strong>et</strong> la réplication virale . L’origine tissulaire <strong>des</strong><br />

cellules sensibles (fibroblastes, cellules épithéliales, neurones…) est<br />

également très large.<br />

II. Organisation structurale<br />

211


Les réovirus sont <strong>des</strong> virus sans enveloppe <strong>et</strong> possédant une double capside<br />

protéique. Leur pénétration dans les cellules s’effectue par endocytose suivie<br />

d’une digestion partielle de la capside externe par <strong>des</strong> enzymes lysosomiales<br />

(Figure 1). C<strong>et</strong>te élimination de certaines protéines de la capside externe<br />

perm<strong>et</strong> la traversée de la membrane de l’endosome par le virus. Un autre<br />

mécanisme d’entrée du virus dans la cellule, sans doute prépondérant dans<br />

les conditions naturelles d’infection, repose sur la digestion protéolytique de la<br />

capside externe par <strong>des</strong> enzymes présentes au sein du tractus intestinal,<br />

digestion qui perm<strong>et</strong>trait une pénétration trans-membranaire directe du virus.<br />

Des résultats obtenus par notre équipe ont également révélé que la protéolyse<br />

de la capside externe peut démasquer une activité « mucinolytique » du virus,<br />

ce qui pourrait faciliter l’infection virale <strong>des</strong> surfaces épithéliales muqueuses<br />

recouvertes d’une épaisse couche de mucine .<br />

Figure 1 - Cycle réplicatif du réovirus.<br />

212


<strong>La</strong> pénétration du virus s’effectue par endocytose suivie d’une digestion<br />

partielle de la capside externe par <strong>des</strong> enzymes lysosomiales perm<strong>et</strong>tant la<br />

traversée de la membrane endosomique par le virus. Une voie alterne consiste<br />

en une digestion protéolytique de la capside externe par <strong>des</strong> enzymes<br />

r<strong>et</strong>rouvées au sein du tractus intestinal ; cela perm<strong>et</strong>trait une pénétration<br />

transmembranaire directe de la particule intermédiaire ainsi produite. Le<br />

génome viral formé de dix segments d’ARN bicaténaire est transcrit par <strong>des</strong><br />

enzymes virales présentes au sein de la capside interne du virus. L’ARN<br />

messager viral coiffé libéré dans le cytoplasme perm<strong>et</strong> la synthèse <strong>des</strong><br />

protéines virales, suivie de leur assemblage <strong>et</strong> de la reconnaissance d’une<br />

copie de chacun <strong>des</strong> ARN viraux afin de former une nouvelle particule<br />

(assemblage partiel). Le génome viral sera répliqué au sein de c<strong>et</strong>te dernière<br />

par copie de la matrice d’ARN messager monocaténaire en ARN bicaténaire.<br />

<strong>La</strong> capside externe sera finalement ajoutée afin de produire <strong>des</strong> virions<br />

compl<strong>et</strong>s <strong>et</strong> infectieux qui seront relargués par lyse cellulaire.<br />

III. Organisation moléculaire<br />

<strong>La</strong> protéine PKR: contrôle traductionnel <strong>et</strong> oncogenèse<br />

213


<strong>La</strong> PKR est l’une <strong>des</strong> protéines induites par l’interféron, <strong>et</strong> elle joue un rôle<br />

important dans l’activité antivirale de c<strong>et</strong>te cytokine, y compris vis-à-vis <strong>des</strong><br />

réovirus. L’activation de la PKR est dépendante de la formation<br />

d’homodimères actifs de l’enzyme grâce à sa liaison avec de l’ARN<br />

bicaténaire, ou à <strong>des</strong> structures bicaténaires formées par le repliement de<br />

molécules d’ARN monocaténaires (Figure 2). <strong>La</strong> PKR activée peut alors<br />

s’autophosphoryler, par réaction intermoléculaire au sein du dimère, puis<br />

phosphoryler divers substrats cellulaires. Le plus important est sans doute le<br />

facteur d’initiation de la traduction eIF-2α dont l’activité est alors inhibée, ce<br />

qui bloque la synthèse protéique. Pour <strong>des</strong> raisons qui ne sont pas encore<br />

clarifiées, la traduction <strong>des</strong> ARN messagers viraux est souvent inhibée de<br />

façon préférentielle à la suite de c<strong>et</strong>te phosphorylation de elF-2α. L’importance<br />

de la PKR dans le contrôle de la réplication virale est également mise en<br />

évidence par le fait que de multiples virus non apparentés ont acquis <strong>des</strong><br />

mécanismes s’opposant à l’eff<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te kinase.<br />

Figure 2- Mécanisme d’action de la PKR <strong>et</strong> contrôle par <strong>des</strong> facteurs viraux.<br />

214


L’attachement d’un activateur d’ARN bicaténaire à la PKR perm<strong>et</strong> la formation<br />

du dimère actif de l’enzyme. L’autophosphorylation de la PKR augmente aussi<br />

son activité qui, finalement, entraîne la phosphorylation de substrats tels que<br />

eIF-2α. <strong>La</strong> phosphorylation du facteur de traduction eIF-2α bloque l’activité de<br />

celui-ci <strong>et</strong> inhibe la synthèse protéique. Certains facteurs viraux peuvent agir<br />

en dégradant la PKR via une activité protéolytique, en bloquant la<br />

dimérisation, en interférant avec l’attachement à l’ARN bicaténaire, ou en<br />

agissant à titre de pseudo-substrat, ce qui limite l’activité de la PKR sur eIF-<br />

2α.<br />

.<br />

Outre son activité antivirale, la PKR pourrait aussi agir en tant qu’anti-<br />

oncogène. Il a en eff<strong>et</strong> été démontré que son inhibition, par l’expression d’un<br />

mutant dominant négatif, entraîne la transformation de fibroblastes NIH-3T3 en<br />

culture, un même phénotype pouvant être obtenu par l’expression d’un mutant<br />

non phosphorylable de son substrat eIF-2α.<br />

IV. Biologies moléculaires du virus<br />

Transformation cellulaire <strong>et</strong> infection par les réovirus<br />

215


Les fibroblastes NIH-3T3 sont normalement résistants à l’infection par les<br />

réovirus. En eff<strong>et</strong>, même si le virus a la capacité de pénétrer dans la cellule, la<br />

transcription <strong>des</strong> ARN viraux provoque la phosphorylation <strong>et</strong> l’activation de la<br />

PKR, bloquant ainsi la synthèse <strong>des</strong> protéines virales. En revanche,<br />

l’activation de la PKR est bloquée si les cellules sont transformées par<br />

l’expression de Harvey-Ras, une forme constitutivement active, liée au GTP,<br />

de la protéine Ras (Figure 3). Ce phénomène d’inhibition de la PKR par Ras<br />

était déjà connu, mais le mécanisme impliqué demeure encore obscur . Dans<br />

les cellules transformées <strong>et</strong> infectées par le réovirus, l’inhibition de la PKR est<br />

associée à une importante synthèse <strong>des</strong> protéines virales, entraînant la lyse<br />

<strong>des</strong> cellules. C<strong>et</strong>te sensibilité <strong>des</strong> cellules à l’infection virale n’est pas due à la<br />

transformation cellulaire elle-même, mais à l’activation de la voie de<br />

signalisation de Ras. Les cellules transformées par certains autres oncogènes<br />

tels que Myc demeurent en eff<strong>et</strong> résistantes ; elles deviennent en revanche<br />

sensibles si la voie Ras est activée de façon indirecte par stimulation du<br />

récepteur de l’EGF (epidermal growth factor) ou par l’expression de<br />

l’oncogène Erb-B, une forme tronquée <strong>et</strong> constitutivement active de ce<br />

récepteur. Compte tenu de la complexité <strong>des</strong> voies de signalisation<br />

intracellulaire reliées à Ras, on peut supposer que d’autres facteurs impliqués<br />

dans c<strong>et</strong>te voie pourraient aussi affecter la réplication virale.<br />

216


Figure 3- Eff<strong>et</strong> de Ras sur la synthèse protéique.<br />

C<strong>et</strong>te figure résume quelques-unes <strong>des</strong> interactions fonctionnelles entre la<br />

voie de signalisation de Ras <strong>et</strong> le contrôle de la synthèse protéique via la PKR.<br />

Les flèches vertes indiquent un eff<strong>et</strong> positif (activation) <strong>et</strong> les flèches rouges un<br />

eff<strong>et</strong> négatif. Les flèches noires indiquent que la protéine ou l’ARN déplace<br />

l’équilibre positivement ou négativement. Les eff<strong>et</strong>s ne sont pas<br />

nécessairement directs mais peuvent demander la participation<br />

d’intermédiaires qui ne sont pas toujours connus.<br />

.<br />

L’eff<strong>et</strong> in vivo de l’infection virale sur la croissance tumorale a ensuite été<br />

étudié dans différents modèles murins de tumorigenèse. L’injection locale de<br />

réovirus entraîne la régression <strong>des</strong> tumeurs développées après<br />

transplantation, chez la souris NIH, de cellules NIH-T3 transformées. Des<br />

résultats semblables ont été obtenus avec <strong>des</strong> tumeurs développées à partir<br />

de cellules de lignées tumorales humaines implantées chez <strong>des</strong> souris<br />

immunodéficientes (souris nude).<br />

Une limite possible à l’utilisation thérapeutique <strong>des</strong> réovirus pourrait être la<br />

réponse immune de l’hôte, soit lors d’une infection primaire, soit en cas<br />

d’immunité préalable contre le virus, qui concerne une majorité de la<br />

217


population humaine déjà exposée aux réovirus. Cependant, les étu<strong>des</strong><br />

effectuées sur <strong>des</strong> souris syngéniques immunocompétentes montrent que<br />

l’injection de virus dans <strong>des</strong> tumeurs développées à partir de fibroblastes<br />

transformés par Ras provoque la régression de ces tumeurs. Une régression<br />

tumorale est également observée si les souris ont été pré-immunisées contre<br />

le réovirus.<br />

Des expériences d’immunolocalisation ont clairement établi que la régression<br />

tumorale est liée à la synthèse abondante de protéines virales au sein <strong>des</strong><br />

cellules cancéreuses infectées, entraînant leur <strong>des</strong>truction. L’activation, directe<br />

ou indirecte (par exemple via l’activation de Erb-B) de Ras était observée dans<br />

plus de 60 % <strong>des</strong> tumeurs humaines. Cela perm<strong>et</strong> d’envisager que de<br />

nombreux cancers puissent être sensibles à l’eff<strong>et</strong> cytolytique <strong>des</strong> réovirus.<br />

C<strong>et</strong>te hypothèse est renforcée par les étu<strong>des</strong> réalisées chez la souris qui<br />

montrent que <strong>des</strong> tumeurs développées à partir de cellules de gliomes, de<br />

lymphomes, de cancers de l’ovaire, du sein, de la vessie, du côlon ou de la<br />

prostate, sont effectivement sensibles au virus.<br />

Si, jusqu’à présent, l’eff<strong>et</strong> antitumoral <strong>des</strong> réovirus a été surtout examiné après<br />

injection locale au sein <strong>des</strong> tumeurs, <strong>des</strong> résultats récents montrent que ces<br />

virus sont également efficaces s’ils sont administrés par voie systémique, ce<br />

qui serait un atout important pour éliminer les métastases situées dans <strong>des</strong><br />

sites anatomiques éloignés de la tumeur primaire.<br />

218


Il reste à établir si une thérapie reposant sur l’utilisation de réovirus répondrait<br />

à tous les critères de sécurité requis pour une utilisation en clinique humaine.<br />

L’utilisation de réovirus sous le nom de Reolysin ® fait l’obj<strong>et</strong> d’un premier essai<br />

clinique de phase I dans lequel dix-huit patients ne répondant pas aux<br />

traitements anticancéreux classiques ont reçu, par injection intra-tumorale, <strong>des</strong><br />

doses variables de virus. Aucun eff<strong>et</strong> secondaire n’a été observé, confirmant le<br />

faible pouvoir pathogène du virus chez l’adulte. En outre, les résultats<br />

préliminaires montrent une diminution du volume tumoral chez plus de la<br />

moitié de ces patients.<br />

V. Pathologie<br />

L’acronyme de réovirus (respiratory enteric orphan virus) a été proposé par<br />

Sabin en 1959 pour désigner un groupe de virus largement répandus mais ne<br />

pouvant être clairement associés à une pathologie. Ces virus ont été isolés<br />

chez <strong>des</strong> individus présentant <strong>des</strong> symptômes respiratoires ou entériques très<br />

mo<strong>des</strong>tes. Chez l’adulte, il est peu probable que les réovirus de mammifères<br />

soient pathogènes. L’inoculation intra-nasale de virus, réalisée dans les<br />

années 1960 chez <strong>des</strong> volontaires, a seulement provoqué l’apparition dans<br />

quelques cas de légers symptômes au niveau <strong>des</strong> voies aériennes<br />

supérieures [5]. En outre, plus de 70 % <strong>des</strong> adultes dans les pays<br />

industrialisés possèdent <strong>des</strong> anticorps contre les réovirus, ce qui suggère que<br />

l’exposition à ces virus n’entraîne que peu ou pas de conséquences pour la<br />

219


santé. Une association entre la présence de ces virus <strong>et</strong> l’atrésie biliaire chez<br />

l’enfant a toutefois été proposée, mais demeure controversée.<br />

VIRUS A TRANSPORT HYDRIQUE<br />

Qu'est-ce que le virus West Nil?<br />

Virus West Nil<br />

Le virus West Nil, souvent appelé virus du Nil occidental, est un microorganisme appartenant<br />

au genre Flavivirus. Il se rencontre habituellement chez les humains, les oiseaux <strong>et</strong> divers<br />

220


animaux d'Afrique, d'Europe de l'Est, d'Asie de l'Ouest <strong>et</strong> du Moyen-Orient. Ce n'est que tout<br />

récemment que le virus a été détecté en Amérique du Nord.<br />

Comment le virus West Nil se transm<strong>et</strong>-il?<br />

Le virus West Nil est transmis aux humains par la piqûre d'un moustique infecté. Les<br />

moustiques sont eux-mêmes infectés lorsqu'ils se nourrissent du sang d'oiseaux porteurs du<br />

virus. Ils peuvent alors transm<strong>et</strong>tre le virus West Nil aux humains <strong>et</strong> aux animaux lorsqu'ils<br />

les piquent pour se nourrir de leur sang. De récentes étu<strong>des</strong> ont confirmé la transmission du<br />

virus par transfusion sanguine <strong>et</strong> par transplantation d'organes. Certains faits confirment<br />

également que la femme enceinte peut transm<strong>et</strong>tre le virus à l'enfant qu'elle porte <strong>et</strong> que le<br />

nouveau-né peut être infecté par le lait maternel. De plus, le personnel <strong>des</strong> laboratoires peut<br />

être infecté par le virus West Nil s'il se pique avec une aiguille souillée. Cela dit, rien<br />

n'indique que le virus puisse être transmis par contact personnel, ni qu'une personne puisse<br />

être infectée en manipulant <strong>des</strong> oiseaux ou d'autres animaux infectés tels que <strong>des</strong> chats, <strong>des</strong><br />

chiens ou <strong>des</strong> chevaux.<br />

Quelles espèces d'oiseaux peuvent transm<strong>et</strong>tre le virus West Nil?<br />

En Amérique du Nord, on a relevé plus de 150 espèces d'oiseaux infectés par le virus West<br />

Nile. Certaines espèces ne présentent aucun signe évident de contamination, même une fois<br />

infectés. D'autres, telles les corneilles, les geais bleus <strong>et</strong> les corbeaux, sont infectés en plus<br />

grand nombre <strong>et</strong> peuvent mourir. Il faut communiquer avec le bureau local de la santé<br />

publique dès la découverte d'un oiseau mort.<br />

Aucune preuve ne perm<strong>et</strong> d'affirmer que le virus peut être transmis au cours de la<br />

manipulation d'un oiseau mort infecté. Il est néanmoins prudent d'éviter tout contact à mains<br />

nues avec <strong>des</strong> animaux morts. Les personnes qui manipulent un oiseau mort doivent porter<br />

<strong>des</strong> gants <strong>et</strong> déposer l'oiseau dans un sac, lui-même inséré dans un second sac. Il est conseillé<br />

de se laver soigneusement les mains avec de l'eau <strong>et</strong> du savon après avoir manipulé un oiseau<br />

mort.<br />

Quels sont les symptômes de l'infection par le virus West Nil?<br />

Les symptômes de l'infection par le virus West Nil peuvent se manifester de 3 à 15 jours après<br />

la piqûre d'un moustique infecté. Dans la majorité <strong>des</strong> cas, les personnes infectées n'ont aucun<br />

221


symptôme ou éprouvent tout au plus de légers symptômes pseudo-grippaux, tels que de la<br />

fièvre, <strong>des</strong> maux de tête <strong>et</strong> <strong>des</strong> courbatures. Certaines personnes peuvent aussi présenter une<br />

éruption cutanée ou un gonflement <strong>des</strong> ganglions lymphatiques.<br />

L'infection par le virus West Nil ne fait aucune distinction entre les gens <strong>des</strong> divers groupes<br />

d'âge. Certains groupes de la population, notamment les aînés, les jeunes <strong>et</strong> les suj<strong>et</strong>s<br />

immunodéficients, peuvent être gravement touchés par l'infection. Lorsqu'elle se présente<br />

sous une forme grave, l'infection par le virus West Nil peut porter atteinte au cerveau<br />

(encéphalite) <strong>et</strong> aux membranes qui le recouvrent ainsi qu'à celles qui protègent la moelle<br />

épinière (méningite). Dans ces cas précis, l'infection peut se manifester par <strong>des</strong> céphalées<br />

intenses, une forte fièvre, une raideur à la nuque, <strong>des</strong> vomissements, de la confusion, une<br />

faiblesse musculaire, un coma <strong>et</strong>, dans certains cas, elle peut être mortelle.<br />

L'infection par le virus West Nil a-t-elle <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s à long terme?<br />

On ne connaît pas encore les conséquences à long terme de l'infection attribuable à ce très<br />

récent virus. Les étu<strong>des</strong> effectuées jusqu'à maintenant révèlent que certaines personnes<br />

présentant <strong>des</strong> symptômes <strong>et</strong> diverses complications attribuables à c<strong>et</strong>te infection se<br />

rétablissent complètement. D'autres, cependant, éprouvent divers problèmes de santé durant<br />

de longues pério<strong>des</strong>, notamment faiblesse musculaire, fatigue <strong>et</strong> céphalées, confusion,<br />

dépression, problèmes de concentration <strong>et</strong> perte de mémoire. On ignore encore pourquoi<br />

certaines personnes se rétablissent tandis que d'autres restent aux prises avec <strong>des</strong> problèmes<br />

de santé à <strong>des</strong> degrés divers.<br />

Existe-t-il un traitement contre l'infection par le virus West Nil?<br />

Il n'existe aucun traitement précis contre l'infection par le virus West Nil; toutefois, un grand<br />

nombre de ses symptômes <strong>et</strong> complications peuvent être traités.<br />

Il n'existe aucun vaccin humain contre le virus West Nil. Toutefois, les gens atteints de c<strong>et</strong>te<br />

infection acquièrent une immunité qui devrait les protéger durant le reste de leur vie.<br />

Comment peut-on repérer une infection par le virus West Nil?<br />

Les premiers signes que les médecins tentent de trouver sont les symptômes d'une infection<br />

par le virus West Nil. Des analyses sanguines confirment ou infirment par la suite que la<br />

222


personne est infectée. Deux prélèvements de sang distincts sont analysés à un intervalle<br />

d'environ trois semaines.<br />

Quelles sont les catégories de travailleurs plus exposés au virus<br />

West Nil?<br />

Les travailleurs les plus exposés à une infection par le virus West Nil comprennent les<br />

groupes suivants :<br />

les personnes travaillant en plein air,<br />

les travailleurs chargés de recueillir les oiseaux morts,<br />

les vétérinaires,<br />

le personnel <strong>des</strong> laboratoires.<br />

Quelles précautions les travailleurs doivent-ils prendre?<br />

On recommande à ceux qui travaillent en plein air de se vêtir de chemises à manches longues<br />

<strong>et</strong> de pantalons longs, <strong>et</strong> de vaporiser leurs vêtements d'un insectifuge, car les moustiques<br />

peuvent piquer à travers les tissus minces. Ils doivent aussi lire attentivement toutes les<br />

instructions apposées sur l'étiqu<strong>et</strong>te du produit avant d'utiliser un insectifuge. Les personnes<br />

chargées de recueillir les oiseaux morts doivent porter <strong>des</strong> gants <strong>et</strong> déposer les carcasses dans<br />

deux sacs insérés l'un dans l'autre. Elles doivent ensuite se laver soigneusement les mains<br />

avec de l'eau <strong>et</strong> du savon.<br />

Il est conseillé aux vétérinaires de porter leur équipement de protection individuelle,<br />

notamment les robes, les gants, les masques <strong>et</strong> un dispositif de protection oculaire. Le<br />

personnel de laboratoire doit suivre les recommandations de l'Avis de bio sécurité produit par<br />

le Bureau de la sécurité <strong>des</strong> laboratoires, Centre de mesures <strong>et</strong> d'interventions d'urgence,<br />

Agence de santé publique du Canada, Santé Canada.<br />

Comment peut-on prévenir l'infection par le virus West Nil?<br />

223


Chacun de nous peut prévenir l'infection par le virus West Nil <strong>et</strong> s'en protéger plus<br />

efficacement en prenant les précautions recommandées <strong>et</strong> en appliquant <strong>des</strong> mesures de lutte<br />

appropriées pour réduire les populations de moustiques (maringouins).<br />

Que fait-on pour limiter le nombre de moustiques?<br />

Les autorités locales <strong>et</strong> provinciales en matière de santé sont chargées de déterminer s'il est<br />

approprié d'utiliser <strong>des</strong> insectifuges pour limiter les populations de moustiques dans une<br />

région. De nombreuses municipalités ont prévu vaporiser <strong>des</strong> larvici<strong>des</strong> sur les eaux<br />

stagnantes <strong>et</strong> les bassins récepteurs où les maringouins déposent leurs oeufs. Le méthoprène,<br />

un larvicide chimique, sera employé pour les bassins récepteurs. Le Bti (pour Bacillus<br />

thuringiensis israelensis), un larvicide biologique, sera employé pour les eaux stagnantes. Les<br />

autorités espèrent ainsi réduire de façon considérable les populations de maringouins.<br />

L'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada a enregistré<br />

le méthoprène <strong>et</strong> le Bti en vue de leur utilisation au Canada. Dans le cadre de ce processus<br />

d'homologation, les produits sont soumis à une rigoureuse évaluation scientifique visant à<br />

déterminer si leur emploi présente <strong>des</strong> risques.<br />

Comment peut-on limiter le nombre de moustiques autour de la<br />

maison?<br />

Les moustiques, communément appelés maringouins, déposent leurs oeufs à la surface <strong>des</strong><br />

eaux stagnantes. Voici quelques conseils perm<strong>et</strong>tant de limiter la reproduction <strong>des</strong><br />

maringouins autour de sa maison :<br />

Enlever l'eau qui s'accumule sur les bâches <strong>et</strong> autres dispositifs de<br />

ferm<strong>et</strong>ure <strong>des</strong> piscines.<br />

R<strong>et</strong>ourner les pataugeoires, une fois la baignade terminée.<br />

Recouvrir les réservoirs d'eaux souterraines.<br />

224


Changer l'eau <strong>des</strong> bains pour oiseaux deux fois par semaine.<br />

Régler le dosage de chlore de votre piscine selon les instructions du<br />

fabricant.<br />

M<strong>et</strong>tre du chlore dans les étangs décoratifs ou songer à ajouter <strong>des</strong><br />

poissons qui se nourrissent de larves de moustique.<br />

Quelles précautions devrait-on prendre pour se protéger?<br />

Les gens devraient demeurer à l'intérieur à l'aube, à la tombée du jour <strong>et</strong> au début de la soirée,<br />

soit les pério<strong>des</strong> d'activité intense <strong>des</strong> maringouins. Si vous vous trouvez en plein air durant<br />

ces pério<strong>des</strong> de la journée, porter <strong>des</strong> chemises à manches longues <strong>et</strong> <strong>des</strong> pantalons longs.<br />

Enfin, choisissez surtout <strong>des</strong> vêtements de couleur claire, que les moustiques apprécient<br />

moins.<br />

Si vous décidez d'utiliser un insectifuge, prenez soin de bien lire la totalité de l'étiqu<strong>et</strong>te <strong>et</strong> de<br />

vous conformer aux instructions. L'ARLA a homologué cinq matières actives différentes<br />

pouvant être utilisées au Canada comme insectifuge personnel.<br />

p-menthane-3,8-diol : Nouveau produit assurant une protection contre les moustiques durant<br />

une période pouvant atteindre deux heures. Ce produit peut être appliqué deux fois par jour,<br />

mais ne doit pas être utilisé pour les enfants de moins de trois ans.<br />

huile de soya : Les produits contenant de l'huile de soya assurent une protection contre les<br />

moustiques durant une période variant ente une heure <strong>et</strong> trois heures <strong>et</strong> demie.<br />

citronnelle <strong>et</strong> lavande : Ces produits assurent une protection durant une période comprise<br />

entre 30 minutes <strong>et</strong> deux heures, mais ne doivent pas être utilisés pour les enfants de moins de<br />

deux ans.<br />

<strong>DE</strong>ET (N,N-diéthyl-3-méthylbenzamide) : Le <strong>DE</strong>ET a récemment fait l'obj<strong>et</strong> d'une nouvelle<br />

évaluation visant à garantir son emploi sans danger <strong>et</strong> la protection qu'il assure. Les conseils<br />

de sécurité ci-après reposent l'évaluation du N,N-diéthyl-3-méthylbenzamide effectuée par<br />

l'ARLA :<br />

Enfants de moins de 6 mois : NE PAS utiliser d'insectifuges<br />

personnels contenant du <strong>DE</strong>ET.<br />

225


Enfants âgés de 6 mois à 2 ans : Une application par jour d'un<br />

insectifuge contenant au plus 10 % de <strong>DE</strong>ET peut être effectuée. NE<br />

PAS appliquer le <strong>DE</strong>ET sur le visage ou les mains.<br />

Enfants âgés de 2 à 12 ans : Un insectifuge contenant 10 % ou<br />

moins de <strong>DE</strong>ET peut être utilisé. NE PAS appliquer plus de trois fois<br />

par jour <strong>et</strong> NE PAS appliquer sur le visage ou les mains.<br />

Enfants de 12 ans <strong>et</strong> plus, <strong>et</strong> adultes : Utiliser un insectifuge<br />

contenant au plus 30 % de <strong>DE</strong>ET.<br />

Les étu<strong>des</strong> révèlent que les produits contenant une concentration moins élevée de <strong>DE</strong>ET sont<br />

aussi efficaces, mais que la période de protection assurée est moins longue.<br />

Voici quelques exemples illustrant les pério<strong>des</strong> de protection respectivement assurées par <strong>des</strong><br />

insectifuges contenant <strong>des</strong> concentrations différentes de N,N-diéthyl-3-méthylbenzamide :<br />

Concentration de <strong>DE</strong>ET<br />

226<br />

Durée de la protection<br />

15 % 5 heures<br />

5 % 2 heures<br />

Virus de Dengue


<strong>La</strong> dengue, maladie infectieuse transmise par <strong>des</strong> moustiques, est devenue ces dernières<br />

années un important suj<strong>et</strong> de préoccupation pour la santé publique internationale. Elle sévit<br />

dans les régions tropicales <strong>et</strong> subtropicales de la planète avec une prédilection pour les zones<br />

urbaines <strong>et</strong> périurbaines.<br />

<strong>La</strong> forme hémorragique, complication potentiellement mortelle, a été reconnue pour la<br />

première fois dans les années 50 au cours d'épidémies aux Philippines <strong>et</strong> en Thaïlande, mais<br />

on la r<strong>et</strong>rouve aujourd'hui dans la plupart <strong>des</strong> pays d'Asie <strong>et</strong>, dans plusieurs d'entre eux, elle<br />

constitue désormais une cause importante d'hospitalisation <strong>et</strong> de mortalité infantile.<br />

Le virus de la dengue existe sous quatre formes distinctes, mais étroitement apparentées. <strong>La</strong><br />

guérison entraîne une immunité à vie contre le sérotype qui a provoqué l'infection mais ne<br />

confère qu'une immunité passagère <strong>et</strong> partielle contre les trois autres. On est fondé à penser<br />

que l'infection par un second virus, accroît le risque de maladie plus grave avec complication<br />

hémorragique.<br />

Prévalence<br />

Au niveau mondial, la prévalence de la dengue progresse de façon spectaculaire depuis<br />

quelques décennies. <strong>La</strong> maladie est désormais endémique dans plus de 100 pays d'Afrique,<br />

<strong>des</strong> Amériques, de la Méditerranée orientale, de l'Asie du Sud-Est <strong>et</strong> du Pacifique occidental.<br />

Ces deux dernières régions sont les plus affectées. Avant 1970, seuls neuf pays avaient connu<br />

<strong>des</strong> épidémies de dengue hémorragique, mais ce chiffre avait plus que quadruplé en 1995.<br />

Environ 2,5 milliards de personnes, soit deux cinquièmes de la population mondiale, sont<br />

désormais exposées au risque. Selon les estimations actuelles de l'OMS, il pourrait y avoir<br />

chaque année dans le monde 50 millions de cas de dengue.<br />

Pour la seule année 2001, il y a eu plus de 609 000 cas de dengue dans les Amériques, dont<br />

15 000 cas de dengue hémorragique, soit plus du double <strong>des</strong> cas enregistrés dans c<strong>et</strong>te région<br />

en 1995.<br />

En plus de l'augmentation du nombre <strong>des</strong> cas à mesure que la maladie se propage dans de<br />

nouvelles zones, <strong>des</strong> flambées épidémiques explosives surviennent désormais. C'est ainsi<br />

qu'en 2001, le Brésil a notifié plus de 390 000 cas, dont au moins 670 de dengue<br />

hémorragique.<br />

227


Autres statistiques :<br />

Au cours <strong>des</strong> épidémies, les taux d'atteintes chez les suj<strong>et</strong>s<br />

sensibles se situent souvent entre 40 <strong>et</strong> 50 % mais peuvent<br />

atteindre 80 à 90 %.<br />

On estime que chaque année 500 000 cas de dengue hémorragique,<br />

dont une très forte proportion d'enfants, nécessitent une<br />

hospitalisation. <strong>La</strong> mort survient dans au moins 2,5 % <strong>des</strong> cas, mais<br />

le taux de létalité pourrait être le double.<br />

Faute d'un traitement adapté, le taux de létalité de la dengue<br />

hémorragique peut dépasser 20 %. Avec les traitements modernes<br />

de soutien intensif, on peut abaisser ces taux à moins de 1 %.<br />

On attribue la propagation de la dengue à l'extension de l'aire de distribution géographique <strong>des</strong><br />

quatre types de virus <strong>et</strong> de leurs moustiques vecteurs, dont le plus important est Ae<strong>des</strong> aegypti.<br />

<strong>La</strong> croissance rapide <strong>des</strong> populations urbaines amène au contact du moustique vecteur un<br />

nombre toujours plus grand de personnes, notamment dans <strong>des</strong> zones favorables à la<br />

prolifération <strong>des</strong> moustiques, par exemple là où les ménages conservent leur eau <strong>et</strong> où<br />

l'évacuation <strong>des</strong> déch<strong>et</strong>s est insuffisante.<br />

Transmission<br />

Les virus de la dengue sont transmis à l'homme par la piqûre <strong>des</strong> femelles de moustiques<br />

infectées du genre Ae<strong>des</strong>. Le moustique acquiert en général le virus en se nourrissant du sang<br />

d'une personne infectée. Après une incubation de 8 à 10 jours, le moustique infectieux pourra<br />

transm<strong>et</strong>tre toute sa vie le virus aux suj<strong>et</strong>s sensibles lorsqu'il procède à <strong>des</strong> piqûres<br />

exploratoires ou prend ses repas de sang. <strong>La</strong> femelle infectieuse peut également transm<strong>et</strong>tre le<br />

virus à la génération suivante par voie transovarienne, mais l'on n'a pas encore bien déterminé<br />

l'importance de c<strong>et</strong>te voie dans le maintien de la transmission.<br />

C'est principalement chez l'homme que prolifère le virus, mais <strong>des</strong> travaux ont montré que<br />

dans certaines régions du monde, <strong>des</strong> singes pouvaient être contaminés <strong>et</strong> constituer peut-être<br />

une source d'infection pour les moustiques indemnes. Chez un suj<strong>et</strong> infecté, le virus circule<br />

dans le sang pendant deux à sept jours <strong>et</strong> les épiso<strong>des</strong> fébriles coïncident approximativement<br />

228


avec c<strong>et</strong>te période, pendant laquelle un moustique peut se contaminer s'il se nourrit sur ce<br />

suj<strong>et</strong>.<br />

Caractèristiques<br />

<strong>La</strong> dengue est une maladie grave de type grippal qui touche les nourrissons, les enfants en bas<br />

âge <strong>et</strong> les adultes, mais dont l'issue est rarement fatale.<br />

Elle présente un tableau clinique qui varie selon l'âge du patient. Chez les nourrissons <strong>et</strong> les<br />

enfants en bas âge, elle peut prendre la forme d'un syndrome fébrile indifférencié avec<br />

éruption. Chez l'enfant plus âgé <strong>et</strong> l'adulte, on peut observer soit un syndrome fébrile bénin,<br />

soit une maladie incapacitante classique d'installation brusque avec forte fièvre, éruption,<br />

céphalées intenses <strong>et</strong> douleurs rétro-orbitaires, musculaires <strong>et</strong> articulaires.<br />

<strong>La</strong> dengue hémorragique est une complication potentiellement mortelle qui se caractérise par<br />

une forte fièvre, <strong>des</strong> phénomènes hémorragiques souvent accompagnés d'une hépatomégalie<br />

<strong>et</strong>, dans les cas graves, d'un collapsus cardio-vasculaire. Elle commence en général par une<br />

forte montée fébrile accompagnée d'une rougeur du visage <strong>et</strong> d'autres symptômes<br />

physiologiquement atypiques généralement observés dans la dengue. <strong>La</strong> fièvre peut se<br />

maintenir deux à sept jours, atteindre 40 à 41 °C <strong>et</strong> s'accompagner éventuellement de<br />

convulsions <strong>et</strong> de phénomènes hémorragiques.<br />

Dans les cas favorables, la totalité <strong>des</strong> symptômes s'apaisent après la disparition de la fièvre.<br />

Dans les cas graves, l'état du malade peut se détériorer soudainement après un épisode fébrile<br />

de quelques jours ; la température s'effondre, puis <strong>des</strong> signes de collapsus cardio-vasculaire<br />

apparaissent <strong>et</strong> le malade peut rapidement tomber dans un état critique de choc <strong>et</strong> mourir dans<br />

les 12 à 24 heures, ou au contraire récupérer rapidement moyennant une restauration<br />

satisfaisante de la masse sanguine.<br />

Traitement<br />

Il n'existe pas de traitement spécifique. Toutefois, une prise en charge clinique attentive par<br />

<strong>des</strong> médecins <strong>et</strong> <strong>des</strong> infirmières expérimentés perm<strong>et</strong> souvent de sauver les mala<strong>des</strong> atteints<br />

d'une forme hémorragique. Le traitement de soutien intensif <strong>et</strong> adapté perm<strong>et</strong> d'abaisser le<br />

229


taux de mortalité à moins de 1 %. <strong>La</strong> prise en charge du cas de dengue hémorragique repose<br />

essentiellement sur le maintien de la volémie.<br />

Vaccination<br />

<strong>La</strong> mise au point d'un vaccin contre la dengue <strong>et</strong> ses formes hémorragiques est malaisée en<br />

raison de l'existence de quatre types différents de virus <strong>et</strong> du fait que la protection contre un<br />

ou deux de ces virus peut en réalité accroître le risque d'une infection plus grave. Néanmoins,<br />

on avance dans la mise au point de vaccins susceptibles de protéger contre les quatre types de<br />

virus. Ces produits pourraient être commercialisés dans quelques années.<br />

Lutte contre la dengue<br />

A l'heure actuelle, la seule méthode pour prévenir ou combattre la dengue <strong>et</strong> ses formes<br />

hémorragiques consiste à détruire le moustique vecteur.<br />

En Asie <strong>et</strong> dans les Amériques, Ae<strong>des</strong> aegypti se reproduit principalement dans <strong>des</strong><br />

conteneurs produits par l'homme tels que les récipients en terre, les fûts métalliques, les<br />

citernes en ciment utilisées pour la conservation de l'eau domestique, ainsi que les récipients<br />

en plastique abandonnés, les vieux pneus <strong>et</strong> d'autres obj<strong>et</strong>s accumulant l'eau de pluie. En<br />

Afrique, les gîtes larvaires comprennent également <strong>des</strong> habitats naturels tels que trous d'arbres<br />

ou aisselles <strong>des</strong> feuilles.<br />

Ces dernières années, Ae<strong>des</strong> albopictus, vecteur secondaire de la dengue en Asie, s'est installé<br />

aux Etats-Unis, dans plusieurs pays d'Amérique latine <strong>et</strong> <strong>des</strong> Caraïbes, dans certaines régions<br />

d'Europe <strong>et</strong> dans un pays d'Afrique. On attribue en grande partie la propagation géographique<br />

rapide de c<strong>et</strong>te espèce au commerce international <strong>des</strong> pneus usagés.<br />

<strong>La</strong> lutte antivectorielle repose la gestion du milieu <strong>et</strong> <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> chimiques. L'évacuation<br />

correcte <strong>des</strong> déch<strong>et</strong>s soli<strong>des</strong> <strong>et</strong> l'amélioration <strong>des</strong> conditions de conservation de l'eau, comme<br />

de recouvrir les récipients de façon à empêcher les moustiques femelles de pondre, font partie<br />

<strong>des</strong> métho<strong>des</strong> recommandées dans le cadre de programmes à assise communautaire.<br />

L'épandage d'insectici<strong>des</strong> adaptés sur les gîtes larvaires, notamment ceux qui sont utiles pour<br />

les habitants d'une maison, par exemple les récipients pour conserver l'eau, empêche la<br />

reproduction <strong>des</strong> moustiques pendant plusieurs semaines mais doit être renouvelé<br />

230


égulièrement. On a également introduit avec un certain succès de p<strong>et</strong>its poissons <strong>et</strong> <strong>des</strong><br />

copépo<strong>des</strong> (p<strong>et</strong>its crustacés) se nourrissant <strong>des</strong> moustiques. Au cours <strong>des</strong> flambées<br />

épidémiques, les mesures d'urgence consistent essentiellement à tuer les moustiques adultes<br />

en épandant <strong>des</strong> insectici<strong>des</strong> à l'aide de dispositifs portables ou montés sur <strong>des</strong> camions, voire<br />

<strong>des</strong> avions. L'eff<strong>et</strong> est cependant passager <strong>et</strong> variable, les gouttel<strong>et</strong>tes d'aérosols ne pénétrant<br />

pas forcément à l'intérieur <strong>des</strong> maisons <strong>et</strong> n'atteignant pas les microhabitats où <strong>des</strong> moustiques<br />

sont séquestrés. En outre, c<strong>et</strong>te méthode est onéreuse <strong>et</strong> très lourde à m<strong>et</strong>tre en oeuvre. Pour<br />

guider le choix <strong>des</strong> insectici<strong>des</strong>, il est nécessaire de vérifier périodiquement la sensibilité du<br />

vecteur à ceux qui sont le plus fréquemment utilisés. Les efforts de lutte doivent<br />

s'accompagner d'une surveillance active <strong>des</strong> populations naturelles de moustiques pour<br />

déterminer l'impact du programme.<br />

1 - généralités<br />

Le virus du SIDA<br />

VIRUS <strong>DE</strong> VIH<br />

Le virus du sida fait partie de la famille <strong>des</strong> lentivirus. Il s'agit d'un virus possédant un<br />

génome sous forme d'ARN, contenu dans une capside protéique, elle même entourée par une<br />

231


enveloppe formée d'une membrane lipidique.<br />

Son nom correspond à son eff<strong>et</strong> pathologique : VIH = Virus d'Immunodéficience Acquise.<br />

<strong>La</strong> maladie qu'il cause chez l'Homme est le SIDA : Syndrome d'ImmunoDéficience Acquise.<br />

Deux types de VIH<br />

On distingue actuellement deux types de VIH : le VIH-1 <strong>et</strong> le VIH-2. Ces deux virus sont très<br />

proches (42 % d'homologie au niveau de leur génome). Le VIH-1 est le plus répandu : ce<br />

dossier traite essentiellement de ce virus (quelques distinctions entre ces deux virus seront<br />

toutefois dégagées).<br />

Mode de transmission du virus<br />

Le virus du SIDA peut être transmis de diverses manières, qui impliquent différents flui<strong>des</strong><br />

corporels : le sang, les sécrétions génitales, le lait<br />

Transmission par voie sexuelle<br />

Le virus est présent dans les sécrétions génitales, <strong>et</strong> peut donc être transmis lors d'un rapport<br />

sexuel, qu'il soit homosexuel ou hétérosexuel (la majorité <strong>des</strong> sidéens africains sont ainsi<br />

contaminés lors de rapports hétérosexuels).<br />

Certaines maladies sexuellement transmissibles, <strong>et</strong> surtout la multiplication <strong>des</strong> partenaires<br />

(sans protection lors <strong>des</strong> rapports) favorisent c<strong>et</strong>te transmission.<br />

(70 à 80 % <strong>des</strong> cas d'infection)<br />

transmission par le sang<br />

Le virus étant présent dans le sang, il peut être transmis lors de tout "don" de sang d'un<br />

individu à un autre : lors de pratiques toxicomanes (échanges de seringues), de manière<br />

accidentelle, ou lors de transfusions.<br />

Un dépistage systématique <strong>des</strong> dons du sang a permis de réduire ce dernier mode de<br />

transmission (risque résiduel estimé à 1/500.000).<br />

Transmission materno-fo<strong>et</strong>ale<br />

232


Le virus est capable de traverser la barrière hémato-placentaire, <strong>et</strong> ainsi de contaminer, in<br />

utero, un fo<strong>et</strong>us.<br />

Le cas le plus fréquent semble être toutefois lors de l'accouchement.<br />

De plus, le virus se r<strong>et</strong>rouve dans le lait maternel, d'où une contamination lors de l'allaitement<br />

(cas fréquent surtout en Afrique).<br />

Sans traitement, le VIH-1 se transm<strong>et</strong> à 15-20% de la mère à son enfant (30% si allaitement).<br />

Le VIH-2 ne se transm<strong>et</strong> lui, qu'à 2%.<br />

Avec traitement préventif, le taux de transmission du VIH-1 baisse à moins de 8% (moins de<br />

2% en Europe).<br />

Chaque jour, environ 1000 enfants naissent en Afrique porteurs du VIH...<br />

2 - structures du VIH <strong>et</strong> de son génom<br />

Structure du VIH-1 (animation Flash)<br />

Le virus du SIDA se compose d'un matériel génétique (ARN) accompagné de quelques<br />

protéines, le tout contenu dans deux "coques" protéiques (les capsi<strong>des</strong>), elles-mêmes<br />

entourées d'une membrane, portant <strong>des</strong> protéines spécifiques (c<strong>et</strong>te membrane <strong>et</strong> ces<br />

protéines forment l'enveloppe du virus).<br />

Structure du génome viral<br />

Le gémone du virus du SIDA se compose d'un ARN simple brin de 9181 nucléoti<strong>des</strong>. Il<br />

comporte trois gènes principaux (Gag, Pol, <strong>et</strong> Env), ainsi que quelques gènes de régulation, de<br />

p<strong>et</strong>ite taille. Il comporte de plus <strong>des</strong> séquences spécifiques, situées à ses extrémités (5'UTR <strong>et</strong><br />

3'UTR - UTR = région non transcrite "UnTranscribed Region").<br />

Une fois rétrotranscrit sous la forme d'un ADN double brin (voir cycle), il s'exprime par le<br />

biais de deux ARN messagers, qui aboutissent à la synthèse de trois protéines. Ces protéines<br />

sont ensuite clivées par <strong>des</strong> protéases, pour aboutir aux différentes protéines virales<br />

233


3 - cycle du VIH<br />

Le virus du SIDA présent dans le sang est capable de se fixer à <strong>des</strong> cellules particulières du<br />

système immunitaire : les lymphocytes T4. Ces lymphocytes sont ainsi nommés, car porteurs<br />

de la protéine transmembraire CD4. <strong>La</strong> fixation du virus à ces cellules fait intervenir CD4<br />

(reconnu par la protéine gp120 du virus), ainsi que d'autres protéines membranaires (les co-<br />

récepteurs) (voir "entrée du virus"). A partir de c<strong>et</strong>te fixation, le matériel génétique du VIH<br />

peut pénétrer dans le lymphocyte.<br />

Il est à noter que le VIH peut en fait infecter de nombreux types cellulaires différents. Nous<br />

nous limiterons ici (conformément aux programmes de TS) à l'exemple <strong>des</strong> lymphocytes T4.<br />

Une fois dans le cytoplasme, l'ARN du virus est rétrotranscrit en ADNc double brin. C<strong>et</strong><br />

ADNc pénètre dans le noyau, <strong>et</strong> s'intègre au génome de la cellule hôte. L'expression <strong>des</strong> gènes<br />

du virus perm<strong>et</strong> alors la fabrication <strong>des</strong> protéines du virus. Assemblées, elles perm<strong>et</strong>tent la<br />

formation de nouveaux virions, qui bourgeonnent de la cellule, en s'entourant au passage<br />

d'une membrane (héritée de la cellule infectée). Ceci perm<strong>et</strong> la libération de nouveaux virus<br />

dans le sang de l'organisme infecté.<br />

Il est à noter que l'expression du génome viral se réalise grâce à la machinerie de transcription<br />

(puis de traduction) de la cellule infectée.<br />

Le schéma ci-<strong>des</strong>sous résume ce cycle.<br />

234


(1) attachement<br />

légende<br />

Le virus se fixe sur le lymphocyte T4, par reconnaissance entre la protéine virale<br />

gp120 <strong>et</strong> la protéine CD4 du lymphocyte (ainsi qu'un co-récepteur<br />

(2) pénétration<br />

Les deux membranes (du virus <strong>et</strong> du lymphocyte) fusionnent, ce qui perm<strong>et</strong> la<br />

pénétration de la nucléocapside (les deux capsi<strong>des</strong> + le matériel génétique, <strong>et</strong>c.) du<br />

virus dans le cytoplasme<br />

(3) décapsidation<br />

Les deux capsi<strong>des</strong> se dissocient, libérant l'ARN viral dans le cytoplamse.<br />

(4) réverse transcription <strong>et</strong> intégration<br />

Grâce à la réverse transcriptase virale, l'ARN viral est rétrotranscrit en ADN double<br />

brin. C<strong>et</strong> ADN pénètre dans le noyau, où il s'intègre au génome du lymphocyte. Il est<br />

ensuite transcrit en ARN.<br />

(5) traduction<br />

Après avoir été transcrits par l'ARN polymérase de la cellule, les ARN messagers<br />

viraux sont traduits en trois précurseurs protéiques. Ces précurseurs sont clivés par <strong>des</strong><br />

protéases, pour donner les différentes protéines du virus.<br />

(6) assemblage<br />

Les protéines virales <strong>et</strong> l'ARN viral (transcrit par ailleurs) sont associés pour reformer<br />

<strong>des</strong> virus (sans la membrane). Les protéines virales membranaires sont intégrées à la<br />

membrane du lymphocyte.<br />

(7) bourgeonnement<br />

Le virus bourgeonne, emportant un fragment de la membrane plasmique du<br />

lymphocyte (qui contient uniquement les protréines membranaires virales).<br />

(8) libération<br />

Les nouveaux virus sont libérés dans le milieu intérieur. Ils peuvent infecter de<br />

nouveaux lymphocytes T4.<br />

4 - mécanisme d'entrée du VIH dans les cellules<br />

protéines virales <strong>et</strong> CD 4<br />

235


Le virus du SIDA utilise pour rentrer dans ses cellules hôtes les protéines présentes à sa<br />

membrane <strong>et</strong> à celle de la cellule hôte. <strong>La</strong> protéine virale gp 120 possède en eff<strong>et</strong> un<br />

domaine de liaison à la protéine CD 4. Le virus du SIDA est ainsi capable de se fixer<br />

spécifiquement aux lymphocytes T4, qui portent c<strong>et</strong>te protéine à leur membrane. C<strong>et</strong>te<br />

fixation de gp 120 à CD 4 conditionne l'ensemble <strong>des</strong> étapes suivantes perm<strong>et</strong>tant la<br />

pénétration de la nucléocapside virale dans le lymphocyte.<br />

<strong>La</strong> fixation de gp 120 à CD 4 perm<strong>et</strong> de démasquer une autre protéine membranaire virale :<br />

gp 41. Celle-ci s'insert alors dans la membrane du lymphocyte, perm<strong>et</strong>tant la fusion <strong>des</strong> deux<br />

membranes, <strong>et</strong> ainsi l'entrée du virus dans la cellule :<br />

co-récepteurs du VIH<br />

En réalité, le récepteur CD 4 seul est insuffisant pour une pénétration du VIH dans la cellule.<br />

Des co-récepteurs sont nécessaires. Parmi ceux-ci, on peut citer deux protéines<br />

transmembranaires : CXCR-4 <strong>et</strong> CCR-5. Ces co-récepteurs ne sont pas <strong>des</strong> protéines<br />

spécifiques <strong>des</strong> lymphocytes T4 : de nombreuses autres cellules les possèdent. Toutes les<br />

souches de VIH n'utilisent pas le même co-récepteur. Il existe aussi d'autres co-récepteurs<br />

possibles...<br />

Il est à noter que certaines personnes possédant un allèle particulier du co-récepteur CCR5<br />

(délétion de 32 paires de bases dans le gène) semblent résistantes à l'infection par le VIH. Ces<br />

individus représenteraient 1 % de la population<br />

236


5 - un exemple de variabilité du VIH : le VIH-1<br />

9 sous-types de VIH-1<br />

On distingue deux types de VIH : le VIH-1 <strong>et</strong> le VIH-2. Pour chaque type, il est possible de<br />

dégager un certain nombre de sous-types, sur la base de comparaison de séquences. Ainsi,<br />

pour le VIH-1, on ne compte pas moins de 9 sous-types<br />

Ces différents sous-types (ou souches) peuvent être corrélés à <strong>des</strong> zones géographiques. Par<br />

exemple, la souche B est essentiellement présente en amérique du nord <strong>et</strong> en europe.<br />

Néanmoins, il est à noter que l'on trouve différentes souches au sein d'une même zone<br />

géographique, <strong>et</strong> même au sein d'un même individu infecté... <strong>La</strong> variabilité du VIH est très<br />

forte.<br />

origine de la variabilité du VIH<br />

Deux mécanismes rentrent en jeu pour expliquer une telle variabilité du VIH :<br />

1- la réverse transcriptase a un taux d'erreur très élevé, de l'ordre de 10 -3 à 10 -4 . Ceci<br />

correspond à une à deux mutation(s) par cycle de réplication;<br />

2- le taux de renouvellement du virus est très élevé (demi-vie de 48 h), ce qui donne de 10 8<br />

à10 9 virions synthétisés par jour.<br />

237


Une telle variabilité rend difficile l'élaboration d'un vaccin. Ainsi, lorsque le système<br />

immunitaire est encore fort, on observe un grand nombre de variants, dûs aux mutations : le<br />

virus déborde ainsi le système immunitaire, qui est alors détruit. <strong>La</strong> variabilité se réduit alors,<br />

le variant le plus efficace prenant le <strong>des</strong>sus.<br />

6 - évolution du virus <strong>et</strong> diagnostic<br />

évolution de l'infection virale<br />

On distingue 3 phases lors d'une infection par le virus du SIDA :<br />

1- la primo-infection : juste après la contamination par le VIH, le nombre de virus<br />

diagnostic<br />

présents (= charge virale) augmente fortement, puis diminue rapidement, du fait de la<br />

réponse du système immunitaire;<br />

2- la phase asymptomatique : l'individu atteint ne présente aucun symptome de la<br />

maladie, <strong>et</strong> le nombre de virus n'augmente que très légèrement; mais le nombre de<br />

variants augmente fortement... Malgré le contrôle de la maladie par le système<br />

immunitaire, les lymphocytes T sont progressivement détruits par le virus;<br />

3- le SIDA : le système immunitaire est débordé; le nombre de virus augmente<br />

fortement (mais le nombre de variants se limite aux plus efficaces); les symptômes<br />

apparaissent.<br />

Parralèlement à l'évolution de l'infection, un certain nombre de paramètres varie : la quantité<br />

de CD 4 (correspondant au nombre de lymphocytes - elle diminue donc pendant la phase<br />

asymptomatique), la quantité d'ARN viral (correspondant au nombre de virus), <strong>et</strong> les<br />

anticorps anti-VIH. Ces derniers montrent la réaction du système immunitaire face à<br />

l'infection par le VIH. Ils apparaissent lors de la primo-infection (qui dure de 3 à 8 semaines).<br />

238


Chez les adultes, c<strong>et</strong>te apparition d'anticorps anti-VIH est utilisée pour diagnostiquer une<br />

infection par le virus du SIDA. On recherche ainsi leur présence, par deux tests de dépistage<br />

ELISA (fixation <strong>des</strong> anticorps), puis par un test de confirmation par western blot (séparation<br />

de protéines sur gel). En cas de résultat positif, on dit que l'individu est séropositif : il<br />

possède <strong>des</strong> anticorps anti-VIH dans son sérum.<br />

Il est à noter que l'infection n'est pas décelable par c<strong>et</strong>te méthode lors de la primo-infection<br />

(pas d'anticorps...). On propose donc de réaliser généralement 2 tests à deux mois d'intervalle<br />

(sauf s'il n'y a pas eu de pratique à risque depuis deux mois). Toutefois, on peut déceler une<br />

primo-infection en recherchant la présence d'antigène p24 (capside interne) dans le sérum.<br />

Chez le nouveau-né, on réalise un diagnostic direct : coculture de cellules sanguines<br />

prélevées chez l'enfant avec <strong>des</strong> lymphocytes, puis détection de l'ARN viral par PCR. En<br />

eff<strong>et</strong>, les anticorps franchissant la barrière hémato-placentaire, une séropositivité à la<br />

naissance n'est que le refl<strong>et</strong> de celle de la mère du nouveau-né...<br />

suivi sérologique d'un patient VIH+<br />

Un patient séropositif est suivi, pour observer l'évolution de la maladie. Pour cela, on<br />

recherche l'ARN viral dans le plasma <strong>et</strong> on le quantifie. Ceci donne la quantité de virus<br />

présent, ou charge virale.<br />

7 – Thérapeuthique<br />

Les recherches de traitement contre le virus du SIDA sont multiples. Elles font appel aux<br />

connaissances actuelles sur le cycle du virus : ses moyens pour s'accrocher <strong>et</strong> pénétrer dans<br />

ses cellules cibles, son expression dans ces cellules, <strong>et</strong>c. Il existe de nombreuses voies de<br />

traitement, visant donc à bloquer le développement du VIH en différents points de son cycle :<br />

239


Des traitements visant à prévenir l'infection (blocage de l'attachement <strong>et</strong> de la pénétration du<br />

virus dans la cellule), qui étaient encore inefficaces il y a peu, sont en cours de<br />

développement.<br />

Les traitements actuels utilisent un mélange d'inhibiteurs de la réverse transciptase <strong>et</strong><br />

d'antiprotéases : ces traitements sont efficaces mais ils n'éliminent pas le virus de l'organisme<br />

infecté. Leur action est essentiellement de bloquer l'expansion du virus : ceci nécessite donc<br />

un traitement à vie.<br />

On attend beaucoup également de la thérapie génique, mais pour l'instant ce type de<br />

traitement n'est pas encore appliqué.<br />

En conclusion, le meilleur traitement reste encore la prévention...<br />

ORIGINE :<br />

Quaranfil (Ar 1113)<br />

NON CLASSES (Groupe : Quaranfil)<br />

Isolé par RM TAYLOR <strong>et</strong> coll., NAMRU III, Le Caire (Egypte), à partir d'un lot d'Argas<br />

(Persicargas) arboreus, pour la pluspart <strong>des</strong> nymphes, sous la référence Ar 1113.<br />

Prélevement effectué 8 Décembre 1953.<br />

Lieu de collecte : Barrage sur le Nil, près du Caire (Egypte), 30° N, 32° E.<br />

Milieu : Bosqu<strong>et</strong> d'arbres, dortoir de Bubulcul ibis (Aigr<strong>et</strong>te).<br />

240


ISOLEMENT :<br />

Inoculation intra cérébrale sur souriceaux nouveau né le 10 Décembre 1953.<br />

I<strong>DE</strong>NTIFICATION :<br />

C<strong>et</strong>te souche a été reconnue comme différente de tous les arbovirus auxquels elle a été<br />

comparée (TAYLOR, 1966). Il a été montré une faible réaction croisée avec Chenuda <strong>et</strong><br />

Nyamanini (TAYLOR, 1966).<br />

MALADIE :<br />

Humaine : Fièvre avec prostration.<br />

HOTES OU VECTEURS (voir aussi les données du CRORA) :<br />

Humain<br />

Oiseaux : Bubulcus ibis, Pigeons.<br />

Tiques : Argas arboreus, Argas hermanni, Argas vulgaris.<br />

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :<br />

Afghanistan, Afrique du Sud, Egypte, Iran, Nigéria.<br />

ORIGINE :<br />

Salanga (An B 904 a)<br />

NON CLASSES<br />

Isolé par JC JACOBI <strong>et</strong> M GERMAIN, Institut Pasteur de Bangui (Républicaine<br />

Centrafricaine), à partir d'un prélèvement sanguin sur A<strong>et</strong>homys medicatus, sous la référence<br />

An B 904 a.<br />

Prélèvement effectué le 24 Septembre 1971.<br />

241


Lieu de collecte : Salanga (République Centrafricaine), 04° 09' N, 18° 31' E.<br />

Milieu : Forêt tropicale humide.<br />

ISOLEMENT :<br />

Inoculation intra cérébrale, intra péritonéale <strong>et</strong> sous cutanée sur souriceaux nouveau né le 9<br />

Octobre 1971.<br />

I<strong>DE</strong>NTIFICATION :<br />

C<strong>et</strong>te souche a été reconnue comme différente de tous les arbovirus auxquels elle a été<br />

comparée.<br />

MALADIE :<br />

Humaine, ou animale, inconnue.<br />

HOTES OU VECTEURS (voir aussi les données du CRORA) :<br />

Mammifères : A<strong>et</strong>homys medicatus (rongeur).<br />

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :<br />

République Centrafricaine.<br />

Rétroviridæ :<br />

242


I- Définition :<br />

Les rétrovirus sont regroupés en une grande famille dont les membres sont <strong>des</strong> virus à ARN<br />

enveloppés, dont la structure, la composition <strong>et</strong> les propriétés réplicatives sont communes. Ils<br />

sont schématiquement divisés en deux catégories selon l’organisation de leur génome : les<br />

rétrovirus simples <strong>et</strong> les rétrovirus complexes. Les premiers portent les trois gènes majeurs<br />

d’information pour les protéines virales, les autres possèdent en plus <strong>des</strong> gènes de régulation<br />

non structuraux. Ces virus sont regroupés en sept genres : les virus oncogènes (cinq genres),<br />

les lentivirus (un genre) <strong>et</strong> les spumavirus (un genre).<br />

II- Histoire<br />

Le premier rétrovirus humain à avoir été découvert est le HTLV-1, par Robert Gallo en 1981.<br />

Très rapidement d’autres virus ont été identifié : HTLV-2 en 1982 <strong>et</strong> surtout le VIH en 1983.<br />

<strong>La</strong> découverte de ce dernier <strong>et</strong> la pandémie que l’on connaît depuis, a poussé les institutions<br />

de recherches publiques <strong>et</strong> privées, ainsi que l’industrie pharmaceutique, à faire <strong>des</strong> rétrovirus<br />

les virus les plus étudiés au monde. Une nouvelle classe d’antiviraux a été mis au point<br />

s’attaquant à <strong>des</strong> particularités <strong>des</strong> rétrovirus <strong>et</strong> sont appelés antirétroviraux.<br />

III- la taxonomie <strong>des</strong> R<strong>et</strong>roviridae<br />

Dans la famille <strong>des</strong> R<strong>et</strong>roviridae, on distingue plusieurs genres au sein de deux sous-familles :<br />

•<strong>La</strong> sous-famille <strong>des</strong> Orthor<strong>et</strong>rovirinae :<br />

Le genre Alphar<strong>et</strong>rovirus : dont le prototype est le virus de la leucémie aviaire (ALV : Avian<br />

leukosis virus)<br />

Espèces : Avian leukosis virus [ALV], Rous sarcoma virus [RSV], Avian myelocytomatosis<br />

virus [AMV<br />

Le genre B<strong>et</strong>ar<strong>et</strong>rovirus : dont le représentant majeur est le virus de la tumeur mammaire de<br />

la souris (MMTV : Mouse mammary tumor virus)<br />

Le genre Gammar<strong>et</strong>rovirus : dont le représentant est le virus de la leucémie murine (MLV :<br />

Murine leukaemia virus)<br />

243


Espèces : Murine leukemia virus [MLV],<br />

Feline leukemia virus [FeLV],<br />

Moloney murine sarcoma virus [MoMSV].<br />

Le genre Deltar<strong>et</strong>rovirus : représenté par le virus de la leucémie bovine (BLV : Bovine<br />

leukaemia virus) <strong>et</strong> les virus de la leucémie à cellule T humaine 1 <strong>et</strong> 2 (HTLV : Human T-<br />

lymphotropic virus)<br />

Espèces: Primate T-lymphotropic virus 1 [PTLV-1]<br />

Simian T-lymphotropic virus 1 [STLV-1]<br />

Human T-lymphotropic virus 1 [HTLV-1]<br />

Espèces: Primate T-lymphotropic virus 2 [PTLV-2]<br />

Simian T-lymphotropic virus 2 [STLV-2]<br />

Human T-lymphotropic virus 2 [HTLV-2]<br />

Primate T-lymphotropic virus 3 [PTLV-3]<br />

Simian T-lymphotropic virus 3 [STLV-3]<br />

Le genre Epsilonr<strong>et</strong>rovirus : représenté par le virus du sarcome dermique du saumon<br />

‘Walleye’ (WDSV : Walleye dermal sarcoma virus)<br />

Le genre Lentivirus : dont le prototype a été à l’origine le virus Maedi-Visna (VMV) du<br />

mouton, puis il a été supplanté par les virus de l’immunodéficience humaine (HIV)<br />

Le genre Lentivirus, auxquels appartiennent le VMV (Visna-Maedi Virus), le CAEV (Caprine<br />

arthritis encephalitis virus), le BIV (Bovine immunodeficiency virus), Le FIV (Feline<br />

immunodeficiency virus), le SIV (Simian immunodeficiency virus), le EIAV (Equine<br />

infectious anemia virus) <strong>et</strong> le HIV (Human immunodeficiency virus), est constitué de<br />

plusieurs virus ayant une structure génétique <strong>et</strong> <strong>des</strong> mécanismes moléculaires de réplication<br />

communs mais <strong>des</strong> interactions biologiques avec leur hôte qui leurs sont propres. Les<br />

lentivirus causent une infection persistante <strong>et</strong> progressive, dont le développement est très lent.<br />

Ils provoquent <strong>des</strong> maladies à évolution lente, caractérisées par une longue période de latence<br />

aboutissant à la dégénérescence de multiples organes <strong>et</strong> à la mort.<br />

244


• <strong>La</strong> sous-famille <strong>des</strong> Spumar<strong>et</strong>rovirinae :<br />

Le genre Spumavirus : dont les prototypes sont le virus spumeux du chimpanzé (CFV :<br />

Chimpanzé foamy virus) <strong>et</strong> le virus spumeux humain (Human spumavirus).<br />

IV- Organisation structurale :<br />

Généralités :<br />

Ce sont <strong>des</strong> virus globulaires enveloppés d’un diamètre de 110 à 125 nanomètres, très<br />

répandus dans le monde animal. Leur enveloppe est issue de la dernière cellule infectée car la<br />

prolifération se fait par bourgeonnement. Elle est enrichie par <strong>des</strong> protéines d’enveloppes<br />

spécifiques codées par le gène env du virus. Autour de l’ARN se trouve la capside. Le<br />

génome est diploïde, les deux brins monocaténaires d’ARN sont reliés par <strong>des</strong> ponts<br />

hydrogènes à leur extrémité 5’.<br />

Le brin d’ARN étant monocaténaire, <strong>des</strong> erreurs de transcription surviennent<br />

fréquemment (il n’y a pas de contrôle possible à l’aide du nucléotide complémentaire) ;<br />

si certaines aboutissent à un ADN improductif, d’autres sont viables <strong>et</strong> engendrent <strong>des</strong><br />

mutants qui peuvent éventuellement différer par leur signature antigénique. C<strong>et</strong>te<br />

grande variabilité rend difficile la vaccination.<br />

Ce sont <strong>des</strong> virus à ARN monocaténaire, de polarité positive, infectant les vertébrés. Ils se<br />

distinguent notamment par la présence d’une enzyme virale : la transcriptase inverse (TI) qui<br />

traduit leur génome d’ARN en ADN pour être intégré par la suite dans le génome de la<br />

cellule. <strong>La</strong> TI a la particularité de comm<strong>et</strong>tre relativement facilement <strong>des</strong> erreurs, ce qui fait<br />

que certains rétrovirus ont une grande variabilité génétique. En eff<strong>et</strong>, les rétrovirus intégrés à<br />

l’ADN cellulaire, appelés rétrovirus simples ou endogènes, peuvent modifier le patrimoine<br />

génétique de manière permanente <strong>et</strong> transmissible à la <strong>des</strong>cendance de l’hôte. C<strong>et</strong>te propriété<br />

est partagée par <strong>des</strong> éléments non viraux contenant la transcriptase inverse (rétrotransposon).<br />

Les particularités du cycle réplicatif <strong>des</strong> rétrovirus sont mises à profit pour la conception de<br />

vecteurs utilisés pour modifier la composition génétique de l’hôte<br />

245


Ils sont la cause de différentes formes de cancer, d’immunodéficiences, dont le sida, <strong>et</strong> de<br />

dégénérescences du système nerveux central. Ce sont <strong>des</strong> parasites vrais car leurs génomes<br />

s’intègrent sous forme d’ADN proviral, le provirus, dans celui de la cellule hôte, pour ensuite<br />

s’exprimer pendant toute la vie active de la cellule. Les manipulations génétiques récentes de<br />

rétrovirus ont abouti à l’élaboration de vecteurs rétroviraux pour le transfert de gènes dans <strong>des</strong><br />

cellules, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te méthode, en cours d’expérimentation chez l’animal, va perm<strong>et</strong>tre le<br />

développement de nouvelles thérapeutiques.<br />

Les virus oncogènes, excepté les virus de la leucémie humaine <strong>des</strong> cellules T (HTLV) <strong>et</strong> de la<br />

leucémie bovine (BLV), sont <strong>des</strong> virus simples. Tous les autres sont <strong>des</strong> virus complexes.<br />

Toutes les classes de vertébrés <strong>et</strong> d’autres embranchements du règne animal (notamment<br />

insectes <strong>et</strong> mollusques) sont concernées par ces virus responsables de pathologies variées. Le<br />

pouvoir pathogène <strong>des</strong> Spumavirus est pour l’instant inconnu.<br />

Les lentivirus (ou Lentivirinae) :<br />

Ces virus non transformant sont responsables de pathologie à évolutions lentes.<br />

L’exemple le plus connu est le virus HIV mais il existe d’autres virus appartenant au<br />

lentivirus comme le SIV, le FIV ou le BIV.<br />

Les lipi<strong>des</strong> bilayer est affiché concentriques comme deux cercles qui<br />

extérieure sont imbriquées l’enveloppe de protéines complexes. Les<br />

protéines de capside sont indiquées à titre d’un hexagone. Les deux<br />

copies du génome ARN sont présentées comme une boucle lié par<br />

nucléoprotéines. D’autres protéines sont aussi indiquées.<br />

246


VIRION STRUCTURE:<br />

Selon la rétroviraux classe, les formes de particules peuvent être divisées<br />

en catégories distinctes:<br />

Un type de particules sont immatures intracellulaire formes dérivés<br />

de rétrovirus endogènes comme les éléments <strong>et</strong> les immatures<br />

forme de MMTV.<br />

Les particules de type B correspondent à la forme extracellulaire de<br />

MMTV <strong>et</strong> sont caractérisées par <strong>des</strong> protéines de surface « pointes »<br />

<strong>et</strong> d’un dense acentrique nucléocapside.<br />

Type C particules se forment à la surface de la cellule à l’endroit de<br />

l’herbe. Lentivirus bourgeon comme les particules de type C, mais<br />

ont un noyau de forme conique émoussée.<br />

Particules de type D sont les MMPV liés virus de la sous-section <strong>des</strong><br />

primates, <strong>et</strong> diffère de particules de type B par un manque de<br />

surface de pointes.<br />

On classe les rétrovirus en deux gran<strong>des</strong> catégories :<br />

Exogène<br />

les rétrovirus exogènes, qui ne sont pas présents naturellement dans l’organisme <strong>et</strong> qui<br />

ont donc besoin de l’infecter pour effectuer leur cycle de réplication <strong>et</strong> ainsi produire<br />

<strong>des</strong> virions<br />

les rétrovirus endogènes, dont le matériel génétique est présent au sein même du<br />

génome de l’organisme. Généralement, le génome <strong>des</strong> rétrovirus endogènes n’est pas<br />

exprimé.<br />

Seul les rétrovirus exogènes sont formellement classifiés par l’International Committee on<br />

Taxonomy of Viruses (ICTV) 1 <strong>et</strong> sont regroupés dans deux sous-familles :<br />

orthor<strong>et</strong>rovirinae<br />

247


Endogène<br />

spumar<strong>et</strong>rovirinae<br />

L’origine de l’intégration du génome d’un rétrovirus au sein de celui de l’organisme<br />

viendrait de l’infection de cellules germinales.<br />

L’étude <strong>des</strong> rétrovirus endogènes est intéressante en médecine par le fait qu’ils peuvent être<br />

source de diverses maladies, incluant <strong>des</strong> cancers, lorsque leur génome est exprimé.<br />

V- Organisation du génome<br />

Le génome se décompose en différentes régions, ayant chacune un rôle bien définit. Orienté<br />

de 5’ vers 3’ :<br />

<strong>La</strong> séquence R : il s’agit d’une séquence répétée qui sert à former la première fibre<br />

d’ARN.<br />

U5 : une région unique qui joue un rôle dans la terminaison de la synthèse d’ARN<br />

viral.<br />

SD : le site donneur d’épissage pour l’ARN subgénomique.<br />

PBS : pour Primer Binding Site, c’est le site d’attache de l’amorce pour la synthèse de<br />

la fibre d’ADN négative par la TI. Le PBS est associé à un ARNt.<br />

Ψ : le signal d’empaqu<strong>et</strong>age de l’ARN génomique, c’est-à-dire l’encapsidation.<br />

Puis, suivent les 3 gènes de structure :<br />

gag : pour group specific antigens, c’est le gène qui code pour <strong>des</strong> protéines de la<br />

capside.<br />

pol : (à l’origine pour polymérase) ce gène code pour la TI, l’intégrase qui perm<strong>et</strong><br />

l’intégration d’ADN bicaténaire viral dans l’ADN cellulaire, <strong>et</strong> une protéase qui clive<br />

<strong>des</strong> protéines de la capside.<br />

env : (pour enveloppe) ce gène code pour <strong>des</strong> protéines d’enveloppe, les spicules.<br />

Enfin, la dernière région :<br />

248


PBS : c’est le site d’attache de l’amorce pour la synthèse de la fibre d’ADN positive<br />

par la TI.<br />

U3 : contient le promoteur <strong>et</strong> l’enhancer pour la transcription du génome.<br />

Organisation génomique de lentivirus :<br />

Le génome du virus Maedi-Visna possède l’organisation typique <strong>des</strong> lentivirus (figure). Il est<br />

constitué de deux molécules d’ARN simple brin de polarité (+) <strong>et</strong> comprend trois gènes de<br />

structure codant pour l’enveloppe virale (env, ‘envelope’), la capside (gag, ‘group-specific<br />

antigen’), les enzymes virales (pol, ‘polymerase’), <strong>et</strong> trois gènes accessoires : vif, rev <strong>et</strong> tat. Le<br />

nombre <strong>et</strong> le rôle de ces gènes accessoires varient en fonction du lentivirus considéré.<br />

L’ARN viral est encadré par deux régions terminales (U3 <strong>et</strong> U5) jouant un rôle précoce au<br />

cours de la réplication du génome. L’extrémité 5’ de l’ARN viral débute par une courte<br />

séquence dite répétée ®. L’organisation générale du génome est R-U5-gag-pol-env-U3-R,<br />

avec une extrémité 3’ coiffée <strong>et</strong> une extrémité 5’ polyadénylée.<br />

Figure : Structure du virus Visna-Maedi<br />

<strong>La</strong> région U3 contient une séquence promotrice <strong>et</strong> une séquence activatrice qui constituent le<br />

site d’action <strong>des</strong> produits de certains gènes transactivateurs viraux <strong>et</strong> aussi de facteurs de<br />

transcription cellulaires.<br />

Lors de la réplication, chaque molécule d’ARN servira de matrice pour la synthèse de l’ADN<br />

proviral. L’ADN du VMV a une taille de 9,2 Kb. Le génome proviral est flanqué de régions<br />

terminales non codantes les LTR (Long Terminal Repeat); ces séquences LTR sont<br />

nécessaires à l’intégration de l’ADN proviral dans l’ADN cellulaire, ils sont aussi<br />

responsables de la régulation de l’expression <strong>des</strong> gènes viraux. Les lentivirus diffèrent <strong>des</strong><br />

autres rétrovirus par leur capacité à réguler l’expression de leurs propres gènes.<br />

249


Les trois gènes principaux : gag, pol <strong>et</strong> env du VMV codent <strong>des</strong> précurseurs qui seront ensuite<br />

clivés pour donner les protéines de stucture <strong>et</strong> les enzymes virales (figure 2):<br />

Le gène gag code <strong>des</strong> protéines de structure essentielles dans l’assemblage <strong>et</strong> le<br />

bourgeonnement <strong>des</strong> particules virales. Il code un précurseur protéique Pr55 gag dont le<br />

clivage perm<strong>et</strong> l’obtention <strong>des</strong> protéines de la matrice (MA) p17, de la capside (CA)<br />

p25 <strong>et</strong> de la nucléoprotéine (NP) p14.<br />

Le gène pol code les enzymes nécessaires à la réplication du virus, à l’assemblage <strong>et</strong><br />

au bourgeonnement <strong>des</strong> particules virales. Le précurseur Pr gag-pol sera scindé en<br />

plusieurs enzymes : la réverse transcriptase associée à une activité ribonucléase H<br />

(RNase H), l’intégrase <strong>et</strong> la protéase. Dans le cas du virus Visna-Maedi, il existe une<br />

autre enzyme : la dUTPase. Ce gène est absent du génome <strong>des</strong> lentivrus de primates.<br />

Le gène env code un large précurseur (Pr160 env ) qui est clivé par une protéase<br />

cellulaire pour donner naissance à la glycoprotéine de surface (SU) (gp135) <strong>et</strong> à la<br />

glycoprotéine transmembranaire (gp44) constituant avec les protéines de la<br />

membrane cellulaire, l’enveloppe virale.<br />

Le génome comprend également <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its cadres ouverts de lecture situés entre les<br />

gènes pol <strong>et</strong> env <strong>et</strong> dans le gène env, codant différentes protéines régulatrices : Tat<br />

(transactivator of transcription), Rev (regulation of expression of viral proteins) <strong>et</strong> une<br />

protéine accessoire Vif (virion infectivity factor). Ces trois ORFs (Open Reading<br />

Frame) sont présents dans le génome du VMV, CAEV <strong>et</strong> EIAV. Le génome du HIV <strong>et</strong><br />

du SIV comportent trois gènes supplémentaires, absents du génome du VMV : Vpu<br />

(viral protein u), Vpr (viral protein r) ou Vpx (Viral protein x) dans le cas du SIV <strong>et</strong> du<br />

HIV-2 <strong>et</strong> Nef (negative regulatory factor<br />

Cycle d’un rétrovirus :<br />

<strong>La</strong> particule du rétrovirus est composée d’une enveloppe protéinique, entourant une<br />

« capside » également protéinique qui contient le patrimoine génétique du rétrovirus<br />

sous forme d’un RNA simple brin contenant la transcription du gène de la reverse<br />

transcriptase <strong>et</strong> <strong>des</strong> gènes <strong>des</strong> protéines <strong>des</strong> enveloppes.<br />

250


Lors de l’infestation d’une cellule, seule la capside pénètre à travers la membrane<br />

plasmique puis libère le RNA dans le cytoplasme où il s’exprime comme un messager.<br />

<strong>La</strong> reverse transcriptase ainsi synthétisée est une enzyme capable de :<br />

1. transcrire (à l’envers) le RNA du virus en DNA complémentaire (hybride<br />

RNA:DNA) puis<br />

2. détruire le RNA pour le remplacer par un deuxième brin de DNA.<br />

Le DNA double brin se transpose alors dans le DNA nucléaire de la cellule hôte d’où il<br />

peut à nouveau être transcrit en multiples copies de RNA du virus. <strong>La</strong> traduction de ces<br />

RNA aboutit à la synthèse de protéines qui s’assemblent autour <strong>des</strong> RNA pour<br />

constituer de nouvelles particules virales en très grand nombre (amplification du virus).<br />

Enfin la cellule hôte meurt en libérant les particules virales <strong>et</strong> le cycle recommence.<br />

VI -Pathologies<br />

Selon un aspect infectieux, les rétrovirus sont classés dans trois catégories :<br />

les cinq genres de rétrovirus les plus anciennement connues (tous ceux appartement à<br />

la sous-famille orthor<strong>et</strong>rovirinae à l’exception <strong>des</strong> lentivirus) induisent <strong>des</strong> leucémies<br />

<strong>et</strong> <strong>des</strong> cancers chez les organismes infectés, ils sont oncogènes <strong>et</strong> on les appelle<br />

également <strong>des</strong> oncovirus<br />

les lentivirus, dont fait partie le VIH détruisent généralement les cellules qu’elles<br />

infectent, ils sont cytopathogènes<br />

pour l’instant on ne connaît aucune maladie induite par les spumavirus<br />

L’importance <strong>des</strong> rétrovirus en santé humaine<br />

Derrière le terme générique de rétrovirus se cachent plusieurs agents responsables de sévères<br />

pathologies humaines. Le plus connu <strong>et</strong> le plus étudié est le virus responsable du SIDA,<br />

l’Human Immunodeficiency Virus (HIV). Isolé en 1983, il est présent chez environ 40<br />

millions de personnes qui, pour la grande majorité, évolueront vers un SIDA en absence de<br />

traitement efficace. Le Human T cell Leukemia Virus (HTLV) isolé en 1980 est responsable<br />

d’une leucémie appelée ATL <strong>et</strong> d’un processus de dégénérescence musculaire (TSP/HAM).<br />

Ce rétrovirus est présent chez environ 20 millions d’individus dont 2 à 10 % développeront<br />

251


une ATL. D’autres rétrovirus sont également suspectés d’intervenir dans diverses pathologies<br />

dont l’origine rétrovirale n’a néanmoins pas été confirmée à ce jour, c’est la cas de l’Human<br />

Foamy Virus (HFV) qui serait impliqué dans certaines pathologies auto-immunes. A côté de<br />

ces rétrovirus exogènes transmis par infections, les rétrovirus endogènes (HERV), c’est-à-dire<br />

les séquences rétrovirales présentes dans le génome de tout individu, seraient également à<br />

l’origine de graves maladies (tumeurs, forme aiguë de diabète). C’est par exemple le cas de<br />

l’endorétrovirus ERV-9 dont <strong>des</strong> séquences rétrovirales apparentées (MSRV) ont été décrites<br />

chez <strong>des</strong> patients atteints de sclérose en plaques. A c<strong>et</strong>te liste non exhaustive de pathologies<br />

liées aux rétrovirus humains, il faut maintenant aussi considérer les risques engendrés par les<br />

xénotransplantations <strong>et</strong> la possible transmission à l’homme de nouveaux rétrovirus animaux.<br />

Il a notamment été prouvé que les rétrovirus porcins PERV-PK <strong>et</strong> PoEV infectent les cellules<br />

humaines. <strong>La</strong> démonstration de ce pouvoir infectieux suggère que même en absence de cas<br />

répertorié de contamination d’un patient xénotransplanté, il existe un réel danger de<br />

contamination lors d’une xénogreffe, risque renforcé par les traitements immunosuppresseurs<br />

associés à la transplantation.<br />

<strong>La</strong> nécessité de maintenir une recherche fondamentale de haut niveau sur les rétrovirus<br />

Le HIV a fait l’obj<strong>et</strong>, au niveau international, de nombreuses investigations ces dernières<br />

années. Avec l’apparition <strong>des</strong> trithérapies - <strong>et</strong> même s’il reste encore <strong>des</strong> pôles d’excellence<br />

français - il suscite aujourd’hui moins d’efforts de recherche <strong>et</strong> de nombreuses équipes<br />

amorcent une reconversion vers d’autres domaines de l’infectiologie. « Cependant nos<br />

connaissances sur la physiopathologie <strong>des</strong> infections rétrovirales <strong>et</strong> sur le dialogue<br />

moléculaire entre rétrovirus <strong>et</strong> cellule-cible restent à déterminer » précise Christian Devaux.<br />

« De plus, pour les chercheurs fondamentalistes, les infections de cellules humaines par <strong>des</strong><br />

rétrovirus offrent d’excellents modèles pour étudier le fonctionnement <strong>des</strong> cellules « poursuit<br />

le directeur de l’EP 2104. Quant aux autres rétrovirus, ils sont peu étudiés en France :<br />

quelques laboratoires (CNRS, INSERM, IRD) s’intéressent au HTLV, une unique équipe<br />

parisienne du CNRS se consacre au HFV <strong>et</strong> seule, une unité INRA travaille sur les rétrovirus<br />

porcins <strong>et</strong> leur adaptation sur cultures de cellules humaines.<br />

« Pour toutes ces raisons, il apparaît indispensable de maintenir <strong>des</strong> activités de recherche<br />

fondamentale en rétrovirologie sur HIV <strong>et</strong> HTLV mais également de développer, dans la<br />

mesure du possible, <strong>des</strong> activités sur les autres rétrovirus qui pourront être rencontrés chez<br />

252


l’homme dans les prochaines années, c’est le but que nous poursuivons au sein de notre<br />

laboratoire « confirme Christian Devaux.<br />

Les pathologies associées au VMV <strong>et</strong> aux lentivirus :<br />

Plusieurs caractéristiques communes relient les infections à lentivirus:<br />

une longue période d’incubation : plusieurs semaines, mois, voire <strong>des</strong> années<br />

pendant lesquelles la maladie est silencieuse,<br />

un développement lent <strong>et</strong> progressif, généralement sans épisode aigu, sans<br />

rémission, aboutit à la mort en absence de traitement,<br />

une spécificité d’espèce, excepté pour le CAEV <strong>et</strong> le VMV qui peuvent infecter le<br />

mouton ou la chèvre.<br />

Dans ce paragraphe, nous nous limiterons aux principaux symptômes cliniques associés aux<br />

maladies Maedi <strong>et</strong> Visna qui se manifestent aussi lors d’autres maladies d’origine lentivirale.<br />

Atteinte pulmonaire<br />

L’atteinte pulmonaire est particulièrement observée lors <strong>des</strong> lentiviroses<br />

du mouton, de la chèvre, du cheval, de l’homme <strong>et</strong> du singe.<br />

Dans le cas du mouton infecté par le VMV, <strong>et</strong> après une période d’incubation allant de 2 à 5<br />

ans, la maladie Maedi se traduit par une pneumopathie interstitielle diffuse, d’évolution<br />

clinique chronique, appelée pneumonie progressive ovine. Elle s’accompagne d’une<br />

hyperplasie lymphoïde, d’une alvéolite murale <strong>et</strong> luminale, caractérisée par un afflux de<br />

macrophages, lymphocytes <strong>et</strong> neutrophiles, d’une myomatose <strong>et</strong> d’une fibrose (Georgsson &<br />

Palsson, 1971; Mornex <strong>et</strong> al., 1994). Les moutons adultes présentent au début une altération<br />

de l’état général, puis une insuffisance respiratoire avec dyspnée d’effort <strong>et</strong> toux. Ensuite, ces<br />

manifestations respiratoires s’aggravent progressivement avec une polypnée <strong>et</strong> évoluent<br />

inexorablement vers la mort. Dans la forme Maedi, l’animal est cachectique, apyrétique <strong>et</strong><br />

meurt par anoxie, conséquence de surinfections bactériennes <strong>et</strong> parasitaires. L’infection par le<br />

CAEV provoque chez la chèvre une atteinte pulmonaire semblable à celle observée chez le<br />

mouton.<br />

253


L’atteinte pulmonaire est fréquente chez les patients infectés par le HIV-1 mais elle est décrite<br />

surtout chez l’enfant. Elle est aussi observée chez le singe infecté expérimentalement.<br />

254


Atteinte du système nerveux central<br />

Des atteintes du système nerveux central sont fréquemment décrites lors de<br />

l’infection par la plupart <strong>des</strong> lentivirus. Chez le mouton infecté par le VMV, la maladie<br />

Visna se déroule sous la forme d’une leucoencéphalomyélite démyélinisante qui<br />

apparaît après une période d’incubation de 9 mois à 5 ans. Les lésions du système<br />

nerveux sont de type inflammatoire avec afflux de nombreux macrophages,<br />

lymphocytes <strong>et</strong> plasmocytes dans les zones périvasculaires. Elles se traduisent par<br />

<strong>des</strong> troubles de la marche, un tremblement <strong>des</strong> lèvres, une inclinaison anormale de<br />

la tête puis à un stade plus avancé, on observe une parésie <strong>des</strong> muscles postérieurs<br />

<strong>et</strong> un amaigrissement. L’animal paralysé meurt dans un état général très dégradé<br />

(Zink & Johnson, 1994; Narayan & Cork, 1985; Cutlip <strong>et</strong> al., 1979). Comme dans la<br />

forme Maedi, l’animal est apyrétique <strong>et</strong> l’évolution vers la mort dure plusieurs<br />

semaines ou mois. Des lésions du système nerveux identiques sont observées chez<br />

la chèvre infectée par le CAEV (Zink & Johnson, 1994).<br />

Chez l’homme, les complications neurologiques sont particulièrement fréquentes au<br />

cours du SIDA (syndrome de l’immunodéficience acquise). Elles peuvent survenir à<br />

tous les sta<strong>des</strong> de l’infection <strong>et</strong> concerner tous les organes du système nerveux<br />

(encéphale, moelle épinière <strong>et</strong> système nerveux périphérique), avec une diversité<br />

dans l’expression <strong>des</strong> manifestations cliniques. L’encéphalopathie est la plus<br />

fréquente <strong>des</strong> atteintes neurologiques (Lipton & Gendelman, 1995). L’infection du<br />

chat par le FIV entraine <strong>des</strong> lésions analogues à celles observées chez l’homme<br />

(Egberink & Horzinek, 1992).<br />

Atteinte <strong>des</strong> articulations<br />

Chez le mouton atteint de la maladie Maedi, il peut apparaître une arthrite du carpe<br />

<strong>et</strong> du tarse qui se traduit par un oedème <strong>des</strong> tissus périarticulaires, une<br />

minéralisation <strong>des</strong> tendons <strong>et</strong> de la capsule articulaire, une prolifération <strong>des</strong><br />

membranes synoviales avec infiltration de cellules mononucléées <strong>et</strong> formation d’un<br />

pannus synovial (Suarez <strong>et</strong> al., 1993). Ces lésions sont très caractéristiques <strong>et</strong> plus<br />

fréquentes chez la chèvre adulte infectée par le CAEV (Andersson <strong>et</strong> al., 1994).<br />

255


Chez l’homme une arthrite est observé dans 12% <strong>des</strong> cas d’infection par le HIV <strong>et</strong><br />

chez le singe infecté expérimentalement, une arthrite primaire a été mise en<br />

évidence.<br />

Atteinte <strong>des</strong> glan<strong>des</strong> mammaires<br />

Les lésions du tissu mammaire consistent en une infiltration plus ou moins intense de<br />

lymphocytes ou de plasmocytes dans le tissu interstitiel, avec accumulation autour<br />

<strong>des</strong> canaux galactophores pouvant aller jusqu’à la formation de nodules<br />

lymphocytaires. Ces lésions sont surtout présentes lors de l’encéphalite <strong>et</strong> de<br />

l’arthrite caprine (Lerondelle <strong>et</strong> al., 1989). Elles sont parfois observées lors de<br />

l’infection par le VMV, mais de façon moins systématique. Elles se traduisent<br />

cliniquement soit par un syndrome aigu (le « pis de bois »), soit par une mammite.<br />

Atteinte du système immunitaire<br />

Seuls les HIV-1, HIV-2 <strong>et</strong> FIV sont capables de provoquer un syndrome de déficit<br />

immunitaire chez leur hôte naturel. L’infection expérimentale de singes par <strong>des</strong><br />

souches de SIV provoque aussi une immunodéficience.<br />

Les formes cliniques Visna <strong>et</strong> Maedi se manifestent chez l’animal adulte même s’il a<br />

été contaminé dans son plus jeune âge. Pour le moment il n’y a pas de prophylaxie<br />

vaccinale, ni de traitement. Les seules mesures prophylactiques efficaces sont<br />

l’éradication <strong>des</strong> animaux ou <strong>des</strong> troupeaux infectés. C’est ce qui s’est déroulé lors<br />

de l’épizootie islandaise où 65000 moutons ont été abattus entre 1944 <strong>et</strong> 1954 ayant<br />

pour résultat l’éradication complète de la maladie dans ce pays. Les maladies Visna,<br />

CAE <strong>et</strong> Maedi résident à l’état sporadique dans de nombreux pays dont la France où<br />

le dépistage est obligatoire pour les animaux <strong>des</strong>tinés à l’exportation. Bien que non<br />

pathogène pour l’homme les virus VMV <strong>et</strong> CAEV sont deux exemples de lentivirus<br />

génétiquement <strong>et</strong> cliniquement très proches avec <strong>des</strong> infections croisées possibles<br />

entre deux espèces animales différentes. Ces deux virus sont <strong>des</strong> modèles viraux<br />

intéressants pour m<strong>et</strong>tre en évidence les mécanismes d’induction de l’apoptose<br />

comparativement à ceux plus connus induits par le HIV.<br />

VII- Perspective pour la recherche scientifique<br />

256


Des manipulations génétiques ont montré que l’on pouvait utiliser <strong>des</strong> rétrovirus pour<br />

amener <strong>des</strong> gènes particuliers dans une cellule humaine. Les chercheurs espèrent<br />

ainsi introduire dans l’ADN de personnes atteintes de déficiences génétiques<br />

héréditaires les gènes qui leur font défaut. On pourrait ainsi infecter positivement un<br />

organisme humain <strong>et</strong> le guérir de maladies génétiques. Une maîtrise totale de ces<br />

techniques pourrait à long terme perm<strong>et</strong>tre de réintroduire dans le génome humain,<br />

les gènes déficients communs à l’espèce humaine comme ceux perm<strong>et</strong>tant de<br />

synthétiser certaines vitamines (vitamine C par exemple), les aci<strong>des</strong> aminés<br />

essentiels, les aci<strong>des</strong> gras essentiels. Ces nutriments devant, actuellement, être<br />

obligatoirement apportés par la nourriture.<br />

Iridoviridae<br />

Les Iridoviridae forment une famille <strong>des</strong> virus à ADN qui cause <strong>des</strong> nécroses<br />

hématopoïétiques épizootiques. Ces virus touches tous les vertébré mais<br />

principalement les animaux aquatiques poïkilotherme comme les poissons, les<br />

amphibiens. Ce virus fait parti <strong>des</strong> maladies émergeantes, tous les écosystèmes ne<br />

sont pas concernés, mais le virus s'étend si bien que <strong>des</strong> mesures prophylactiques<br />

sont prises1. Ces virus entraînent <strong>des</strong> taux de mortalités extrêmement important lors<br />

que l'épidémie se déclenche.<br />

257


On pense que certains d'entre-deux sont responsables ou co-responsables de taux<br />

de mortalité extrêmement élevé <strong>et</strong> localisé d'amphibiens comme par exemple sur<br />

une espèce de salamandre en 1995-1996 la plaçant en danger d'extinction2. En<br />

1998, <strong>des</strong> iridovirus ont provoqué la mort de salamandre tigrée <strong>et</strong> de Rana sylvatica<br />

en Saskatchewan <strong>et</strong> de Salamandres tigrées au Manitoba2. Les mortalités massives<br />

d'huîtres portugaises, observées en France, de 1967 à 1973, ont été associées à la<br />

présence de virus apparentés aux Iridoviridae3.<br />

<strong>La</strong> recherche sur ces virus est stimulée par les menaces qu'il fait pesé sur les<br />

amphibiens. Le déplacement de spécimens d'amphibiens ou de poissons, même à<br />

titre conservatoire devient donc dangereux.<br />

Iridoviruses associées à la maladie <strong>et</strong> la mortalité <strong>des</strong> poissons tropicaux ont été<br />

signalés <strong>et</strong>, plus récemment, gouramis issues du genre Trichogaster. On ne sait pas<br />

si les particules virales observées dans les tissus <strong>des</strong> poissons mala<strong>des</strong> sont<br />

effectivement responsables de la maladie. Aussi, nous ne savons pas si chaque<br />

iridovirus signalés dans les poissons d'eau douce tropicale représente un autre virus<br />

ou sont tous causés par la même. Lorsque la maladie survient dans le bleu, l'or ou le<br />

platine gouramis, <strong>des</strong> efforts devraient être faits pour présenter rapidement un<br />

échantillon de mala<strong>des</strong> du poisson à une installation de diagnostic. Il n'existe pas de<br />

médicaments qui peuvent être utilisés pour soigner les infections virales. <strong>La</strong><br />

détection précoce <strong>et</strong> le traitement d'autres problèmes, tels que le parasitisme ou de<br />

maladie bactérienne, perm<strong>et</strong>tront d'améliorer les chances de recouvrement <strong>des</strong><br />

poissons touchés.<br />

Organisation moléculaire<br />

Le génome à une structure symétrique icosaédrique <strong>et</strong> mesure de 130 a 180 nm de<br />

long.<br />

Taxonomie<br />

Le nom de c<strong>et</strong>te famille dérive du nom de la déesse grecque Iris. C<strong>et</strong>te famille<br />

recoupe les genres :<br />

258


Chloriridovirus qui touchent les insectes dont les moustiques<br />

Iridovirus qui touchent les vertébrés poïkilothermes (poissons, amphibiens)<br />

Lymphocystivirus qui touchent les poissons<br />

Megalocytivirus<br />

Ranavirus qui touchent les amphibiens<br />

259


Myoviridae<br />

Myoviruses sont une famille de bactériophages (de "bactéries" <strong>et</strong> le grec phagein,<br />

"manger"), ou <strong>des</strong> virus qui infectent les bactéries. Myoviruses, avec plusieurs<br />

autres bactériophages, ont une "tête <strong>et</strong> la queue" morphologie qui ne se trouve pas<br />

dans les autres groupes de virus. En myoviruses, la queue de contrats, ce qui est lié<br />

au virus mode de pénétration de la cellule hôte. E. Bactériophage T4, un myovirus,<br />

infecte E. coli Coli. An Introduction to the Bacteriophage T4 Virus<br />

Taxonomie:<br />

Genre "T4 - comme phages», Genre "P1 - comme phages», Genre "P2 - comme<br />

phages», Genre "Mu - comme phages», Genre "SP01 - comme Phages" Genre <strong>et</strong><br />

"PhiH - comme les virus".<br />

Hôte:<br />

Le virus infecte les bactéries.<br />

Génome:<br />

Virions contiennent 48% d'acide nucléique. Des virions contiennent une molécule<br />

d'ADN linéaire double. Total longueur du génome est 336000 -ment. Double ADN<br />

permuté circulairement. Séquence du génome a terminale séquences répétées.<br />

Guanine + cytosine ratio de 35%. Nucléoti<strong>des</strong> spéciaux trouvés dans le génome,<br />

sont 5-hydroxy méthyl cytosine (au lieu de la thymidine).<br />

Morphologie:<br />

260


Virions pas enveloppés; queue; tête. Chef séparé de la queue par un cou, queue<br />

complexe, composée d'une centrale <strong>et</strong> d'un tube de contractiles gaine, à condition<br />

d'un collier, plaque de base, 6 courtes pointes <strong>et</strong> 6 fibres longues. Contraction<br />

semble exiger l'ATP. Nucleocapsids isométrique à quasi isométrique allongée; 95-<br />

111 mn de long; 65-80 mn de diamètre. Symétrie icosahedral. Nucleocapsids<br />

semblent être angulaire. 152 capsomers par nucléocapside. Queues contractiles;<br />

80-455 mn de long; 16 nm au large.<br />

T4 - comme phages<br />

T4 - comme phages<br />

B<br />

a<br />

c<br />

t<br />

é<br />

r<br />

i<br />

o<br />

p<br />

h<br />

a<br />

g<br />

e<br />

T<br />

261<br />

Description<br />

de l'image<br />

Exemple nom<br />

de virus<br />

EM<br />

Images


4<br />

PhiH -<br />

comme<br />

<strong>des</strong><br />

virus<br />

N / A<br />

Virus infecte Bacillus megaterium. Bacillus virus de G / TD> Le<br />

virus infecte Bacillus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

irus infecte Bacillus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

rus infecte Bacillus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

us infecte Bacillus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

s infecte Bacillus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

infecte Bacillus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

infecte Bacillus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

nfecte Bacillus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

fecte Bacillus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

ecte Bacillus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

cte Bacillus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

te Bacillus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

e Bacillus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

Bacillus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

Bacillus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

acillus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

cillus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

illus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

llus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

lus cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

us cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

s cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

262


cereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

ereus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

reus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

eus. Bacillus virus de Bace - 11<br />

us. Bacillus virus de Bace - 11<br />

s. Bacillus virus de Bace - 11<br />

. Bacillus virus de Bace - 11<br />

Bacillus virus de Bace - 11<br />

263


264<br />

Virus<br />

infecte<br />

Acin<strong>et</strong>obact<br />

er<br />

calcoac<strong>et</strong>icu<br />

s.<br />

Acin<strong>et</strong>obacter<br />

virus de E14<br />

Virus infecte<br />

Gluconobacter.<br />

Gluconobacter virus de<br />

Wer<br />

V<br />

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d<br />

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f


[ edit ]Genome StructureStructure du génome<br />

[ edit ]Genome StructureStructure du génome<br />

aut de particules<br />

265<br />

s subtilis<br />

Le génome <strong>des</strong> myovirus est non segmentée <strong>et</strong> contient une molécule de linéaire,<br />

soit le double de l'ADN. Le génome est 33600-170000 nucléoti<strong>des</strong> de long, <strong>et</strong> a<br />

terminale séquences redondantes. Guanine + cytosine contenu est 35%. ICTVdB<br />

[ edit ]Virion Structure of a MyovirusVirion Structure d'un Myovirus<br />

Virion structure d'un Bacteriphage T4. The Portal to Science,<br />

Engineering, and Technology<br />

Myoviruses ne sont pas enveloppés <strong>et</strong> composée d'un chef <strong>et</strong> d'une queue séparées<br />

par un cou. Le chef a icosahedral symétrie, alors que la queue est tubulaire <strong>et</strong> a<br />

hélicoïdal symétrie. <strong>La</strong> capside, qui constitue la tête est constitué de 152 capsomers.<br />

<strong>La</strong> tête a un diamètre de 50 à 110nm, la queue est de 16 20nm de diamètre. Le<br />

croupion est constitué d'un tube de centrale, une gaine contractiles, un collier, une<br />

plaque de base, de six queue broches <strong>et</strong> six fibres longues. Queue structure est<br />

similaire à celle tectiviridae, mais diffère dans le fait qu'une myovirus' queue est<br />

permanente. Contractions de la queue exiger l'ATP. Lorsque la gaine est contracté,<br />

il mesure 10-15 nm dans la longueur. ICTVdB<br />

[ edit ]Reproductive Cycle of a Myovirus in a Host CellCycle de la reproduction d'un<br />

Myovirus dans un hôte cellulaire<br />

Après une myovirus attache à une cellule hôte, il utilise ses contractiles gaine de<br />

fonctionner comme une seringue, perçant la paroi de la cellule centrale avec son<br />

tube <strong>et</strong> l'injection de son matériel génétique dans le pays d'accueil. Le myovirus'<br />

information génétique prend la cellule hôte de mécanismes de la transcription <strong>et</strong> de<br />

traduction <strong>et</strong> commence à se faire de nouveaux virus. Une fois que la cellule a créé


le plus grand nombre myoviruses qu'elle le peut, la lyse se produit <strong>et</strong> le nouveau<br />

virus sortir de l'impasse cellule hôte. An Introduction to the Bacteriophage T4 Virus<br />

[ edit ]Viral Ecology & PathologyPathologie:<br />

Myoviruses, étant bactériophages, infectent les bactéries. Escherichia coli Les<br />

bactéries les plus couramment infectées est d'Escherichia coli. Myoviruses sont<br />

phages virulents, ce qui signifie qu'ils ne sont pas intégrer leur matériel génétique de<br />

leur cellule hôte, <strong>et</strong> généralement ils tuent leur cellule hôte. Suttle<br />

[ edit ]References<br />

CONCLUSION<br />

Les virus sont importants pour l’étude de la biologie moléculaire <strong>et</strong> la biologie cellulaire, car<br />

ils fournissent <strong>des</strong> systèmes simples qui peuvent être utilisés pour la manipulation <strong>et</strong> la<br />

compréhension <strong>des</strong> fonctions cellulaires. Par exemple, les virus présentent en général un<br />

matériel génétique simplifié <strong>et</strong> aident à la compréhension <strong>des</strong> mécanismes moléculaires de la<br />

génétique comme la réplication de l’ADN, la transcription, les modifications post-<br />

transcriptionnels de l’ARN, la traduction, le transport <strong>des</strong> protéines <strong>et</strong> l’immunologie.<br />

Les virus peuvent de plus être utilisés comme vecteur pour introduire un gène dans une<br />

cellule. C<strong>et</strong> outil est utilisé par exemple pour perm<strong>et</strong>tre à la cellule de produire une protéine<br />

recombinante ou pour étudier l’eff<strong>et</strong> de l’introduction du nouveau gène dans le génome.<br />

Certains virus sont utilisés en thérapie génique comme vecteur, pour soigner diverses<br />

266


maladies. Dans certaines maladies génétiques, un gène défectueux provoque les symptômes.<br />

Les virus vecteur perm<strong>et</strong>traient de cibler <strong>des</strong> cellules spécifiques <strong>et</strong> remplacer le gène en<br />

question par un gène normal.<br />

Les virus sont également utilisés dans la lutte contre le cancer. Certains virus sont capables de<br />

détruire spécifiquement <strong>des</strong> cellules cancéreuses.<br />

267


268

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