24.06.2013 Views

Lire le PDF - Diaconia 2013

Lire le PDF - Diaconia 2013

Lire le PDF - Diaconia 2013

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

■ « Tendre la main qu’on m’a tendue »<br />

A 26 ans, Rémy a déjà vécu plusieurs vies. Cel<strong>le</strong> d’un enfant<br />

entouré de l’affection des siens. Cel<strong>le</strong> d’un ado<strong>le</strong>scent en<br />

rupture. Dépression, perte de la foi, alcool, drogue, avec des<br />

descentes vertigineuses vers la destruction. Jusqu’à sa rencontre<br />

avec <strong>le</strong>s sœurs de la Visitation de Tarascon, puis avec la<br />

fraternité Eucharistein. Dans cette communauté franciscaine<br />

qui s’est donnée pour mission d’accueillir des personnes en<br />

souffrance, Rémy par la prière, par <strong>le</strong> travail manuel, s’est reconstruit.<br />

Il a retrouvé sa vie et un but : tendre la main qu’on lui<br />

a tendue. « Avant », il voulait devenir éducateur spécialisé, il va<br />

partir bientôt à Madagascar, s’occuper<br />

d’enfants emprisonnés :<br />

« Je veux témoigner que Dieu<br />

n’oublie personne, qu’Il peut<br />

permettre à ceux qui souffrent<br />

de redevenir vivants, plus forts.<br />

Dieu m’a aidé, je souhaite Le remercier<br />

en me mettant au service<br />

des autres ». Rémy partage son<br />

engagement avec sa fiancée qui<br />

l’accompagnera à Madagascar.<br />

Ensemb<strong>le</strong>, ils se souviennent que<br />

Eucharistein veut dire, en grec,<br />

« rendre grâce ». Michè<strong>le</strong> Taddei<br />

Rémy Témoignages<br />

■ Sophie au chevet de Marie-Louise<br />

Mère de famil<strong>le</strong> de 56 ans, habitant à Peynier, Sophie est cadre<br />

supérieur. El<strong>le</strong> visite depuis 5 ans des personnes dépendantes à<br />

Fuveau. Une révélation et une source de joie.<br />

« J’ai rejoint <strong>le</strong> service évangélique des malades, au moment<br />

où, à la recherche d’emploi, j’ai dû faire un break dans ma<br />

carrière professionnel<strong>le</strong>. Cela s’est fait naturel<strong>le</strong>ment. Je dois<br />

dire que j’ai été sensibilisée par notre histoire familia<strong>le</strong>, en<br />

accompagnant mon père en fin de vie et mes beaux-parents<br />

dans <strong>le</strong>ur maison de retraite. Ce mystère de la fin de vie me<br />

touche beaucoup.<br />

Aujourd’hui, je visite une merveil<strong>le</strong>use dame de 95 ans, <strong>le</strong><br />

lundi. Je vais tout d’abord me recueillir à l’église, vider ma<br />

tête de mes préoccupations professionnel<strong>le</strong>s. Chez el<strong>le</strong>, cela<br />

commence toujours par un échange amical ; je lui donne des<br />

nouvel<strong>le</strong>s de la paroisse, du village. Puis nous nous confions<br />

ensemb<strong>le</strong> au Seigneur, nous lisons l’Évangi<strong>le</strong> et j’en fais un<br />

commentaire. Puis je lui donne la communion devant <strong>le</strong> petit<br />

autel qui a été dressé.<br />

Cette prière partagée est un moment intime, intense. C’est <strong>le</strong><br />

Christ que je vois en Marie-Louise qui m’apporte beaucoup<br />

dans ma vie de foi. Je ressors chaque fois de cette visite très<br />

sereine. »<br />

Recueilli par J.-C. E<br />

■ « J’ai appris à écouter »<br />

« J’étais bénévo<strong>le</strong> à la Croix-Rouge, mais l’antenne de mon<br />

secteur a fermé. Parce que j’étais invalide, je suis donc restée<br />

quelques années un peu en retrait de la société, n’osant pas me<br />

mê<strong>le</strong>r aux autres. Ensuite est arrivée, inévitab<strong>le</strong>, la descente<br />

aux enfers. A la maladie s’est ajoutée la pauvreté. J’avais des<br />

enfants à é<strong>le</strong>ver et à nourrir, mais pas assez de courage pour<br />

demander de l’aide, pas assez d’humilité sans doute aussi. Il<br />

y a toujours un peu de honte à frapper aux portes des associations.<br />

Une rencontre a tout changé. J’ai accepté <strong>le</strong> soutien<br />

qu’on m’offrait. Etre bénévo<strong>le</strong>, je connaissais ; là, j’ai découvert<br />

qu’on pouvait accepter la main tendue. J’ai été aidée et<br />

je suis redevenue aidante. Pour l’avoir vécu, je sais ce que<br />

<strong>le</strong> désespoir veut dire.<br />

Je donne ce que je peux,<br />

un sourire, la cha<strong>le</strong>ur<br />

humaine, du réconfort.<br />

J’ai trouvé <strong>le</strong> plaisir de<br />

donner, une revalorisation.<br />

J’ai appris à écouter<br />

et à par<strong>le</strong>r. J’ai compris<br />

ce que voulaient<br />

dire « solidarité » et «<br />

humanité ». Etre bénévo<strong>le</strong><br />

prend du temps,<br />

certes, mais enrichit<br />

vraiment ma vie et lui<br />

donne un sens. »<br />

19<br />

Marie-Louise, avec Michel-Antoine, diacre<br />

EAA n°59 - Novembre 2012

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!