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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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par : « chaumière », « cabane », « bicoque », « baraque » 184, termes qui<br />

mettent en relief la promiscuité et l’exiguïté qui caractérisent l’espace<br />

privé. L’accumulation des métaphores est évocatrice de l’absence de<br />

termes exacts pouvant permettre de désigner de façon précise l’espace<br />

privé.<br />

Le narrateur est ici d’emblée offusquer par <strong>le</strong>s traits<br />

caractéristiques de l’architecture des « maisons ». On peut signa<strong>le</strong>r<br />

que Fama, prince déchu, héros de <strong>Les</strong> So<strong>le</strong>ils des Indépendances,<br />

habite avec ses deux femmes, Salimata et Mariam <strong>dans</strong> une petite<br />

pièce qui ne possède comme literie qu’un seul lit en bambou, « la<br />

femme (cel<strong>le</strong> à qui appartenait la nuit) montait à côté du mari [Fama],<br />

l’autre se recroquevillait sur une natte au pied du tara. » 185 Cette<br />

promiscuité crée aussi un climat de vio<strong>le</strong>nce psychologique qui<br />

détermine <strong>le</strong>s réactions al<strong>le</strong>rgiques des personnages.<br />

On trouve néanmoins une description détaillée de l’habitat<br />

<strong>dans</strong> Agonies de Daniel Biyaoula. Ce dernier établit une<br />

nomenclature détaillée de tout ce qu’on peut retrouver <strong>dans</strong> une case<br />

où croupissent des laissés-pour-compte de la société. Le <strong>le</strong>xique est<br />

une isotopie du manque et de la pauvreté la plus criante:<br />

« Une construction en briques de terre, avec un sol en terre et un<br />

toit en tô<strong>le</strong>s. La chambre à Camil<strong>le</strong> et à ses frères et sœurs on<br />

ne voyait pas grand-chose de<strong>dans</strong> à cause qu’el<strong>le</strong> n’avait pas<br />

de fenêtre. En largeur, deux cordes tendues, tenues aux murs<br />

par des clous, servaient de porte-frusques. Le sol, au niveau<br />

des "fondations", respirait par <strong>le</strong>s nombreux trous que <strong>le</strong>s rats<br />

aménageaient <strong>dans</strong> toute la maison. Trois lits en occupaient<br />

toute la surface. Sur chacun se reposait un matelas de<br />

passepalum [sic] sec, un nid douil<strong>le</strong>t pour punaises et puces, à<br />

conseil<strong>le</strong>r pour <strong>le</strong>ur é<strong>le</strong>vage, dont <strong>le</strong> tissu d’une cou<strong>le</strong>ur rare<br />

journey from a hasty anus [...]. Right-hand fingers still dripping with the<br />

after-piss and sta<strong>le</strong> sweat from fat crotches. »<br />

184 On lit cette accumulation à la page 20 de <strong>Les</strong> Crapauds-brousse de Tierno<br />

Monénembo.<br />

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