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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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l’ensemb<strong>le</strong> de se disloquer. » 179<br />

Le bruit institue un espace sur l’itinéraire du bus et suggère<br />

son état : <strong>le</strong> bruit que produit son moteur indique qu’il n’est pas en<br />

bon état. Il transforme de cette façon un non-espace en un espace<br />

signifiant : <strong>le</strong> bus vient d’arriver à l’arrêt de l’autocar, il est en<br />

mauvais état et circu<strong>le</strong> sur une route très mal entretenue. Puisque<br />

<strong>dans</strong> ce <strong>roman</strong> d’Ayi Kwei Armah, il n’y a pas d’histoire et très peu<br />

d’action, <strong>le</strong> narrateur décrit plus qu’il ne raconte ou plutôt ce qu’il<br />

décrit raconte. Dans <strong>le</strong> parcours de la misère de l’homme, la narration<br />

se focalise sur des milieux populaires, <strong>le</strong>s dévalorisations et la<br />

paupérisation. La quasi-totalité du récit retrace la vie de la couche<br />

populaire de la société, métonymiquement perçue à travers <strong>le</strong><br />

parcours de l’homme. Il est un personnage à doub<strong>le</strong> fonction<br />

poétique : témoin et représentant d’un milieu social, la masse<br />

populaire ou <strong>le</strong>s laissée-pour-compte.<br />

L’espace attaché à ce personnage est perçu <strong>dans</strong> ses moindres<br />

détails <strong>dans</strong> <strong>le</strong> but d'insister sur <strong>le</strong> caractère pénib<strong>le</strong> de sa vie et de<br />

cel<strong>le</strong> de la couche populaire. Le long du chemin de son espace éclaté,<br />

l’homme nous fait découvrir l’environnement scatologique des<br />

couches moyennes et populaires. Ce qui frappe au début de l’œuvre,<br />

c’est l’image de l’une des caisses d’ordures mise à la disposition de la<br />

population lors de la campagne nationa<strong>le</strong> de lutte contre la sa<strong>le</strong>té. En<br />

peu de temps, la caisse déborde de détritus et au lieu de contribuer à<br />

rendre la vil<strong>le</strong> propre, el<strong>le</strong> fait au contraire partie de la panoplie des<br />

ordures de cette cité ghetto :<br />

« The few provided, however, had not been ignored. Peop<strong>le</strong><br />

used them well, so that it took no time at all for them to get full.<br />

Peop<strong>le</strong> still used them, and the overflowed with banana peels<br />

and mango seeds and thoroughly sucked-out oranges and the<br />

chaff of sugarcane and most all the thick brown wrapping from<br />

179 Idem, p. 1. « The bus had come to a stop. Its confused ratt<strong>le</strong> had given<br />

place to an end<strong>le</strong>ss spastic shudder, as if its pieces were held together by too<br />

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