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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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throats getting moistened and palms getting greased. » 914<br />

On est donc <strong>dans</strong> un espace-temps, certes de déception et de<br />

désespoir, mais surtout de banalité qui n’est pas bien différent de ce<br />

qui était avant et de ce qui sera après. C’est peut-être l’une des<br />

explications plausib<strong>le</strong>s du fait que l’histoire, au lieu de commencer un<br />

lundi, démarre bruta<strong>le</strong>ment au milieu de la semaine, et pour <strong>le</strong> reste,<br />

<strong>le</strong> narrateur s’abstient de fournir des indications <strong>temporel<strong>le</strong>s</strong>.<br />

On peut à cet effet lire, à titre d’illustration, l’un des points<br />

centraux du discours philosophique du Maître au début du chapitre<br />

sept :<br />

« I saw men tear down the veils behing which the truth gad<br />

been hidden. But then the same men, when they have power in<br />

their hands at last, began to find the veils useful. They made<br />

many more. Life has not changed. Only some peop<strong>le</strong> have been<br />

growing, becoming different, that is all. After a youth spent<br />

fighting the white man, why should not the president discover<br />

as he grows older that his real desire has been to be like the<br />

white governor himself, to live above all blackness in the big old<br />

slave cast<strong>le</strong>? And the men around him, why not ? […] All the<br />

shouting against the white men was not hate. It was love.<br />

Twisted, but love all the same. » 915<br />

914 A.K. Armah, The Beautiful Ones Are Not Yet Born, op. cit., p. 9-10.<br />

« Evidemment, la G.N.T.C. passait pour quelque chose de nouveau, mais en<br />

réalité, seul son nom avait changé avec l’Indépendance. Ce magasin avait<br />

toujours existé ; autrefois il avait appartenu à un riche Grec ; et on <strong>le</strong><br />

connaissait alors sous <strong>le</strong> nom de son propriétaire : A.G.LEVENTIS. En un<br />

certain sens, c’était donc une nouvel<strong>le</strong> affaire. Et pourtant <strong>le</strong>s histoires qui<br />

circulaient à son sujet n’évoquaient rien de jeune ou de vigoureux : c’étaient<br />

toujours <strong>le</strong>s mêmes vieil<strong>le</strong>s histoires d’argent qui passe de main en main, de<br />

pots de vin et de pattes qu’on graisse. »<br />

915 Idem, p. 92. « J’ai vu <strong>le</strong>s hommes arracher <strong>le</strong>s voi<strong>le</strong>s qui cachaient la<br />

vérité. Mais ensuite, quand ces mêmes hommes ont enfin tenu <strong>le</strong> pouvoir<br />

entre <strong>le</strong>urs mains, ils ont trouvé ces voi<strong>le</strong>s bien uti<strong>le</strong>s. Ils en ont même fait<br />

d’autres, et la vie n’a pas changé. Tout ce qui est arrivé est que certains, avec<br />

<strong>le</strong> temps, sont devenus différents. Rien d’autre. Après une jeunesse passée à<br />

combattre <strong>le</strong>s Blancs, pourquoi en vieillissant <strong>le</strong> président ne découvrirait-il<br />

pas que son but véritab<strong>le</strong> a toujours été de ressemb<strong>le</strong>r au gouverneur blanc,<br />

de vivre au-dessus de toute cette négrail<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong> vieux palais des esclaves ?<br />

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