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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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l’espace de Bohi Di. On voit alors un Bohi Di téméraire qui lutte et<br />

passe par tous <strong>le</strong>s moyens pour s’arracher des situations dont <strong>le</strong> seul<br />

sens est d’être pratiquement dramatiques. Cette partie correspond<br />

aux vingt cinq ans de vie du héros-narrateur, de la naissance jusqu’à<br />

la maturité.<br />

La seconde partie du <strong>roman</strong> a pour titre « Le cercueil de zinc ».<br />

El<strong>le</strong> couvre environ dix ans. Le titre ici ne trompe pas sur l’univers<br />

ahurissant des premières années de l’indépendance qui sont un échec<br />

total. Il y a donc <strong>dans</strong> l’histoire un « avant l’Indépendance » et un<br />

« après <strong>le</strong> jour de l’Indépendance ». Le jour de l’Indépendance<br />

constitue <strong>le</strong> point médian des deux parties du récit et c’est de ce point<br />

que s’éparpil<strong>le</strong>nt deux flèches <strong>dans</strong> des directions opposées comme<br />

selon la représentation suivante :<br />

Avant l’Indépendance Jour de l’Indépendance Après <strong>le</strong> jour de l’Indépendance<br />

•<br />

L’axe du temps a ici la particularité d’avoir deux flèches qui<br />

s’orientent vers deux infinis. Dans la première partie, on est introduit<br />

subitement <strong>dans</strong> un pays sous la domination d’une puissance<br />

colonia<strong>le</strong> sans que l’on sache comment, pourquoi et quand <strong>le</strong>s Blancs<br />

ont élu domici<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong> pays, conditionnant la misère des ses<br />

habitants. L’incarnation de la désespérance de l’homme sous <strong>le</strong><br />

système colonial est <strong>le</strong> vieillard Wali Wali, père adoptif de Bohi Di :<br />

« Mon employeur avait des cicatrices sur tout <strong>le</strong> corps, un vrai<br />

rescapé des enfers. Avec des balafres sur <strong>le</strong>s joues, la peau du<br />

cou ravagée, il donnait l’impression d’une savane mal brûlée<br />

[…]. Ce qui me désolait en lui, c’était sa certitude étonnante de<br />

sa fin prochaine […]. Wali Wali priait plusieurs fois par<br />

semaine. A ces moments je décelais <strong>dans</strong> son attitude et son<br />

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