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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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force réside <strong>dans</strong> la manipulation de l’opinion publique comme <strong>le</strong><br />

prouve la panique de « la folie des marchés » 871 ; une machination<br />

machiavélique orchestrée par ce parti et qui se solde par l’arrestation<br />

de Bohi Di et de nombreux partisans du « Club des Travail<strong>le</strong>urs »,<br />

avec à la clé <strong>le</strong> responsab<strong>le</strong> Monchon. Malgré <strong>le</strong> soutien de la<br />

population pour <strong>le</strong> <strong>le</strong>ader du « Club des Travail<strong>le</strong>urs » lors d’un procès<br />

trivial, <strong>le</strong> Parti Social de l’Espoir use de tous <strong>le</strong>s subterfuges et liquide<br />

Monchon par un accident organisé. Bohi Di s’en sort néanmoins<br />

miracu<strong>le</strong>usement.<br />

« Radié » du Parti Social de l’Espoir, il vivote de nouveau <strong>dans</strong><br />

la capita<strong>le</strong> et tout : <strong>le</strong>s êtres comme <strong>le</strong>s choses, <strong>le</strong> traumatisent. Il <strong>le</strong><br />

confirme d’ail<strong>le</strong>urs avec viru<strong>le</strong>nce :<br />

« Porte Océane fut une série de cauchemars pendant des<br />

années. Je n’avais pas de travail permanent. J’avais fini par<br />

connaître la vil<strong>le</strong> comme <strong>le</strong> fond de ma poche, une poche trouée<br />

qui ne me donnait aucun moyen de vivre. J’avais découvert une<br />

nouvel<strong>le</strong> facette de la fraternité : <strong>le</strong> chacun pour soi ou<br />

l’hypocrisie souriante. J’avais eu parfois l’envie de mettre <strong>le</strong> feu<br />

à la cité. J’étais si désemparé que je n’arrivais plus à dormir. Je<br />

faisais des cauchemars, je rêvais à tout moment qu’on<br />

m’enterrait. Porte Océane m’apparaît comme une vil<strong>le</strong> où<br />

travail<strong>le</strong>urs et chômeurs, indigènes et toubabs vivaient <strong>dans</strong> un<br />

cerc<strong>le</strong> d’indifférence et de mépris. <strong>Les</strong> chômeurs étaient si<br />

nombreux que beaucoup préféraient se réfugier <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s<br />

prisons. Là au moins, ils avaient à manger, à dormir et à<br />

travail<strong>le</strong>r. Un refuge dont je préférais me passer après une<br />

injuste et amère expérience. » 872<br />

Toutefois, à force de se battre, Bohi Di finit par s’acclimater à<br />

l’univers choquant de la vil<strong>le</strong>. Pistonné par Mellé Houré, <strong>le</strong> successeur<br />

870 A. Fantouré, Le Cerc<strong>le</strong> des Tropiques, op. cit, p. 67.<br />

871 Idem, p. 86.<br />

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