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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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uta<strong>le</strong>ment interrompue. Au gré du hasard, il est embauché comme<br />

« petit boy » par un fermier blanc pour quelques années qui<br />

détermineront <strong>le</strong> reste de sa vie. Pendant <strong>le</strong>s années qu’il passe <strong>dans</strong><br />

la ferme, il apprend à lire couramment, à calcu<strong>le</strong>r et à mieux<br />

s’exprimer <strong>dans</strong> la langue de l’homme blanc. C’est aussi chez ce<br />

fermier blanc que l’une de ses passions depuis l’enfance, à savoir<br />

conduire des véhicu<strong>le</strong>s et faire de la mécanique, devient réalité.<br />

Convaincu de posséder la clé de la réussite, Bohi Di quitte la<br />

ferme pour Porte Océane, une vil<strong>le</strong> en p<strong>le</strong>ine effervescence. En cours<br />

de route, il est dépouillé <strong>dans</strong> des conditions dramatiques, et comb<strong>le</strong><br />

de malheur, abandonné <strong>dans</strong> la nature. Dans ces moments pénib<strong>le</strong>s,<br />

<strong>le</strong> village Daha lui sera un havre de paix, mais pour une courte durée,<br />

car il quitte ce village paisib<strong>le</strong> pour Fronquiabé, « un centre florissant<br />

avec station de chemin de fer » 867 et de nombreux magasins, où <strong>le</strong>s<br />

« habitants port[ent] des pantalons, des chemises, des chaussures en<br />

plastique achetés avec de "l’argent", au lieu des caftans, des boubous<br />

et des pantalons bouffants » 868 auxquels Bohi Di est habitué.<br />

Après un trimestre de vie <strong>dans</strong> la misère, il rencontre<br />

l’énigmatique Wali Wali, un vieil homme spécialisé <strong>dans</strong> l’amputation<br />

des bras des jeunes qui se sentent comme obligés de recourir à cette<br />

pratique horrib<strong>le</strong> pour ne pas être enrôlés <strong>dans</strong> l’armée. L’espace où<br />

Wali Wali exerce son « métier » est Iondi, un hameau perdu <strong>dans</strong> la<br />

brousse et caché de tout regard indiscret. A Iondi, il fait la<br />

connaissance d’Amiatou, une fil<strong>le</strong> candide qui est d’abord son amie<br />

intime, puis sa femme. Mais juste au moment où notre héros<br />

commence enfin à songer à construire un foyer, il perd Wali Wali, son<br />

père adoptif. Il tentera tant bien que mal de bien gérer l’héritage du<br />

défunt, mais très vite, il est ruiné et se trouve obligé d’abandonner sa<br />

femme et sa fil<strong>le</strong> Toumbie Di pour tenter sa chance à Porte Océane,<br />

une vil<strong>le</strong> qui l’a toujours attiré. Il compte ramener sa femme et sa fil<strong>le</strong><br />

en vil<strong>le</strong> quand il y sera bien installé.<br />

866 A. Fantouré, Le Cerc<strong>le</strong> des Tropiques, op. cit., p. 24-25.<br />

867 Idem, p. 13<br />

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