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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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anniversaire » 842 de l’accession au pouvoir de Martillimi Lopez.<br />

Alors qu’à la fin du récit, <strong>le</strong> narrateur indique que <strong>le</strong>s sujets<br />

de Martillimi Lopez <strong>le</strong> conduisent à Moumvouka, village de Maman<br />

Fol<strong>le</strong> Nationa<strong>le</strong> « comme quarante ans auparavant » 843, ce qui signifie<br />

qu’il a passé quarante années au pouvoir. Ces deux indications<br />

<strong>temporel<strong>le</strong>s</strong> sont parfaitement contradictoires. Combien d’années<br />

Martillimi Lopez a-t-il donc passées au pouvoir ? Quarante années ?<br />

Quarante-neuf ? Un <strong>le</strong>cteur souhaitant établir la chronologie des<br />

événements est complètement désorienté par ces indications<br />

<strong>temporel<strong>le</strong>s</strong>. Probab<strong>le</strong>ment, l’une ou ces deux indications doivent être<br />

prises au sens symbolique du nombre.<br />

La perversion ou <strong>le</strong> brouillage temporel <strong>dans</strong> un <strong>roman</strong> peut<br />

correspondre à une intention volontaire ou inconsciente de la part de<br />

l’auteur-créateur. El<strong>le</strong> induit <strong>dans</strong> <strong>le</strong> texte de Sony Labou Tansi des<br />

anachronies chronologiques, créant des rapports de contrastes et de<br />

discordances <strong>dans</strong> des segments narratifs.<br />

Vu ce qui est mentionné à la fin du récit, <strong>le</strong> règne de Martillimi<br />

Lopez aurait duré quarante ans. Toutefois, il faut aussi souligner que<br />

d’autres présidents ont dirigé <strong>le</strong> pays avant Lopez. Des noms de<br />

certains de ces présidents sont cités laconiquement par Martillimi<br />

Lopez lors de ces discours mégalomaniaques. Il interroge ses sujets<br />

sans détours : « Qu’est-ce vous auriez fait si j’avais été Yao Tananso<br />

qui convoquait <strong>le</strong> Conseil de la nation pour des conneries de mon<br />

cousin Zozo Portes Luma qui a "dormi" la femme de mon autre cousin<br />

Argento Comma ? » 844<br />

Et, il affirme fièrement :<br />

« Je ne suis pas Dimitri Lamonso qui a emmené la capita<strong>le</strong> <strong>dans</strong><br />

<strong>le</strong> village de sa mère. Moi je suis Lopez, fils de maman, pas<br />

comme Lazo Lorenzo qui a fait bouffer trois caisses de bul<strong>le</strong>tins<br />

842 S. Labou Tansi, L’Etat honteux, op. cit., p. 113.<br />

843 Idem, p. 157.<br />

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