23.06.2013 Views

Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

exerçaient sur <strong>le</strong>urs sujets. La libération d'Okonkwo et de ses<br />

compagnons n'aura lieu que quatre jours après <strong>le</strong>ur détention. Le<br />

<strong>le</strong>ndemain de la libération, devant <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> affligeant de la<br />

débandade généra<strong>le</strong> provoquée par <strong>le</strong>s messagers de la cour venus<br />

interrompre la réunion organisée par <strong>le</strong> clan Umuofia, Okonkwo tue <strong>le</strong><br />

messager de la cour et se suicide. Ce suicide est l'état final du <strong>roman</strong>.<br />

L'analyse temporel<strong>le</strong> de Things Fall Apart laisse apparaître une<br />

succession de temps forts, de moments privilégiés, entièrement<br />

centrés autour du personnage principal (Okonkwo), et de la société<br />

traditionnel<strong>le</strong> solide (<strong>le</strong> clan Umuofia) qu'il représente. Par exemp<strong>le</strong>, la<br />

lutte traditionnel<strong>le</strong> qui a lieu au second jour de l’Année Nouvel<strong>le</strong>, un<br />

événement qui n’a pas une grande importance <strong>dans</strong> l’intrigue de<br />

l’œuvre, s’éta<strong>le</strong> sur onze pages. Autrement dit, <strong>le</strong> chapitre six tout<br />

entier lui est consacré. En revanche, <strong>le</strong>s deux premières années d’exil<br />

d’Okonkwo à Mbanta sont concentrées <strong>dans</strong> <strong>le</strong> chapitre quatorze qui<br />

ne compte que six pages. Ainsi, nous constatons que Things Fall<br />

Apart ne se borne pas à présenter une temporalité uniquement liée à<br />

la succession des événements qui forment l'intrigue. Comme l'a écrit<br />

Jean-Pierre Goldenstein :<br />

« Le temps <strong>roman</strong>esque comporte différentes dimensions qui<br />

entretiennent entre el<strong>le</strong>s de relations comp<strong>le</strong>xes et dont la<br />

somme contribue à faire du <strong>roman</strong> non pas un calque de la vie<br />

<strong>dans</strong> son dérou<strong>le</strong>ment temporel mais un monde en soi qui<br />

possède ses unités, son échel<strong>le</strong> et obéit aux règ<strong>le</strong>s d'un système<br />

autonome. » 768<br />

Dans la première partie du <strong>roman</strong>, il y a des jours qui<br />

apparaissent plus longs que des semaines et des mois. En revanche,<br />

il y a des années durant <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s il ne se passe rien d’intéressant<br />

<strong>le</strong>urs machettes […]. On passa <strong>le</strong>s menottes aux six hommes et on <strong>le</strong>s<br />

mena <strong>dans</strong> la sal<strong>le</strong> de garde. »<br />

768 J.-P. Goldenstein, Lire <strong>le</strong> <strong>roman</strong>, Bruxel<strong>le</strong>s, De Boeck Duculot, 1999, p.<br />

145.<br />

394

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!