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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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acquis <strong>le</strong> moindre titre et était lourdement endetté […]. Il [Okonkwo]<br />

était encore jeune mais il avait acquis la célébrité comme <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur<br />

lutteur des neuf villages. » 755<br />

Ces ana<strong>le</strong>pses éclairent sur <strong>le</strong> présent et rompent la<br />

monotonie du récit. En revanche, <strong>le</strong>s pro<strong>le</strong>pses sont en général rares<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>roman</strong> de Chinua Achebe. Ceci est très significatif par rapport<br />

au titre du livre : Things Fall Apart, qui traduit littéra<strong>le</strong>ment,<br />

signifierait « <strong>le</strong> monde tombe en morceaux. » Okonkwo est un homme<br />

du passé <strong>africain</strong> idéalisé, et non un homme de l'avenir.<br />

L'action proprement dite débute au moment où est confié à<br />

Okonkwo un jeune garçon d’environ quinze ans, offert en réparation<br />

d'une offense par <strong>le</strong> clan Mbaino. Cette action, du point de vue<br />

macroscopique, est l'état initial du <strong>roman</strong> et peut aussi être<br />

considérée comme l’une des rares pro<strong>le</strong>pses du <strong>roman</strong>, car déjà à ce<br />

niveau, <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur sait combien de temps <strong>le</strong> jeune garçon Ikemefuna<br />

passera <strong>dans</strong> <strong>le</strong> foyer d'Okonkwo. D'ail<strong>le</strong>urs <strong>le</strong> narrateur donne la<br />

précision suivante : « Okonkwo fut donc prié au nom du clan de<br />

prendre soin de lui [Ikemefuna] en attendant. Et ainsi, pendant trois<br />

ans, Ikemefuna vécut au foyer d'Okonkwo. » 756<br />

Après cette précision, <strong>le</strong>s indications <strong>temporel<strong>le</strong>s</strong> deviennent<br />

quasiment inexistantes. Le temps cou<strong>le</strong> paisib<strong>le</strong>ment au rythme des<br />

saisons et des activités agrico<strong>le</strong>s, artistiques et sportives auxquel<strong>le</strong>s<br />

el<strong>le</strong>s sont associées. Cette dilution du temps qui introduit un cyc<strong>le</strong><br />

d’éternels semblab<strong>le</strong>s est signalée lorsque <strong>le</strong> narrateur affirme<br />

vaguement que « de cette manière, <strong>le</strong>s lunes et <strong>le</strong>s saisons<br />

passèrent » 757. El<strong>le</strong> introduit aussi un temps mythologique qui a pour<br />

fonction de se répéter, d’être <strong>le</strong> même et correspond à la pensée de<br />

Gilbert Durand selon laquel<strong>le</strong>, « <strong>le</strong>s canons mythologiques de toutes<br />

755 C. Achebe, Things Fall Apart., op. cit, p. 5. « When Unoka [Okonkwo’s<br />

father] died he had taken no tit<strong>le</strong> and he was heavily in debt [...]. And so<br />

although Okonkwo was still young, he was already one of the greatest men of<br />

his time.»<br />

751 Idem, p. 11. « Okonkwo was, therefore, asked on behalf of then clan to<br />

look after him in the interim. And so for three years Ikemefuna lived in<br />

Okonkwo’s household. »<br />

757 Idem, p. 47. « [...] in this way the moons and the seasons passed. »<br />

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