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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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temporel et spatial. :<br />

« Combien de nuits y passa-t-il ? Il ne <strong>le</strong> savait pas. Dans <strong>le</strong>s<br />

caves, <strong>le</strong>s plafonniers restaient constamment allumés et on<br />

ignorait quand venait <strong>le</strong> matin et quand commençait <strong>le</strong> soir ; on<br />

y subissait la torture, on y respirait la puanteur ; <strong>le</strong> ventre y<br />

sifflait la faim ; la mort de temps en temps retentissait et<br />

parfois aussi <strong>le</strong>s rires ivres des geôliers vidant des bouteil<strong>le</strong>s<br />

d’alcool. Grâce aux mânes des aïeux et par la volonté du Tout-<br />

Puissant, Fama survécut. » 749<br />

Ensuite, il est précipitamment transféré de nuit <strong>dans</strong> <strong>le</strong> camp<br />

de prison, un lieu diffici<strong>le</strong> à localiser et qui symbolise <strong>le</strong>s « enfers ».<br />

Libéré de la prison, Fama, malgré <strong>le</strong>s conseils de son fidè<strong>le</strong> ami<br />

Bakary lui suggérant de rester en vil<strong>le</strong> pour bénéficier des mesures de<br />

la grâce présidentiel<strong>le</strong>, décide de partir une fois de plus à Togobala.<br />

Le dernier chapitre de cette troisième partie peut être<br />

considéré comme l’épilogue du <strong>roman</strong>. Il présente <strong>le</strong> héros de<br />

nouveau en voyage à destination de Togobala. Dommage ! Il sera<br />

mortel<strong>le</strong>ment b<strong>le</strong>ssé par un crocodi<strong>le</strong> sacré lors de la traversée du<br />

pont et mourra <strong>dans</strong> l’ambulance qui <strong>le</strong> ramène à Togobala, <strong>dans</strong><br />

l’émoi de la nature. Dans son délire final, <strong>le</strong> héros se transporte <strong>dans</strong><br />

un espace-temps tout heureux et glorieux : « Ah ! voilà <strong>le</strong>s jours<br />

espérés ! La bâtardise balayée, la chefferie revenue, <strong>le</strong> Horodougou<br />

t’appartient, ton cortège de prince te suit, t’emporte, ne vois-tu pas ?<br />

Ton cortège est doré. » 750<br />

La fin du récit correspond ainsi à une sorte de réhabilitation<br />

comique du prince <strong>dans</strong> ses fonctions. L’aventure de Fama sur <strong>le</strong> plan<br />

interne est circonscrite <strong>dans</strong> un espace-temps structuré en trois<br />

parties <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s s’inscrivent allées et venues de la capita<strong>le</strong> à<br />

Togobala, ensuite de Togobala à la capita<strong>le</strong>, et enfin, de la capita<strong>le</strong> en<br />

749 A. Kourouma, <strong>Les</strong> So<strong>le</strong>ils des Indépendances, op. cit., p. 158.<br />

750 Idem, p. 194.<br />

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