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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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accueil cha<strong>le</strong>ureux galvanise <strong>le</strong> héros et <strong>le</strong> rassure qu’il n’a pas perdu<br />

son prestige de prince et dernier descendant des Doumbouya. Le<br />

voyage reprend <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain matin et cette dernière étape <strong>le</strong> conduit<br />

directement à Togobala, <strong>le</strong> cœur du Horodougou. Dès son arrivée,<br />

<strong>dans</strong> un premier temps, il fait office de maître des cérémonies. Il<br />

dirige, préside et contrô<strong>le</strong> presque tout. Ainsi prend fin l’ascension de<br />

Fama vers <strong>le</strong> lieu de son enfance, là où il pensait que tout serait<br />

mieux, qu’il n’y aurait plus de querel<strong>le</strong>s comme <strong>dans</strong> la capita<strong>le</strong> de la<br />

Côte des Ebènes où plus personne n’a d’égard pour son titre de<br />

prince et légitime descendant des Doumbouya. Mais à Horodougou<br />

après une phase d’abord euphorisante, <strong>dans</strong> un second temps, Fama<br />

se rend compte que <strong>le</strong> berceau de ses ancêtres est à l’image de la<br />

capita<strong>le</strong> de la Côte des Ebènes où ce sont « <strong>le</strong>s fils d’esclaves et <strong>le</strong>s<br />

bâtards [qui] commandent, triomphent » 748. <strong>Les</strong> musulmans ne sont<br />

plus intègres et ne respectent pas de surcroît <strong>le</strong>s lois des aïeux. Même<br />

<strong>le</strong> gouvernement a son représentant <strong>dans</strong> <strong>le</strong> village. Il est donc<br />

contraint de repartir de nouveau à la capita<strong>le</strong> malgré <strong>le</strong>s conseils bien<br />

avisés de Balla qui lui demande de s’instal<strong>le</strong>r définitivement à<br />

Togobala, la capita<strong>le</strong> du royaume du Horodougou. Cette deuxième<br />

partie comporte cinq chapitres de cinquante-neuf pages et présente,<br />

au niveau du nombre des pages, <strong>le</strong> même volume que la première<br />

partie du <strong>roman</strong>. El<strong>le</strong> se dérou<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong> Horodougou, avec comme<br />

point de mire, Bindia et Togobala.<br />

La dernière partie nous amène directement à la fin de<br />

l’aventure picaresque de Fama, <strong>le</strong> déclassé, qui ne saisit pas <strong>le</strong>s<br />

raisons de son infortune, vivant en marge de la société qui <strong>le</strong> rejette<br />

fina<strong>le</strong>ment. Dès son retour de Togobala, Fama va de palabre en<br />

palabre, se mêlant de la politique, n’ayant pourtant aucun bagage<br />

intel<strong>le</strong>ctuel. Il sera donc arrêté par suspicion pour atteinte à la sûreté<br />

de l’Etat. Pendant sa détention, il est en premier lieu interrogé <strong>dans</strong><br />

<strong>le</strong>s caves de la présidence par <strong>le</strong> juge d’instruction et directement<br />

conduit par la suite à la prison de Mayako où il perd tout repère<br />

748 A. Kourouma, <strong>Les</strong> So<strong>le</strong>ils des Indépendances, op. cit., p. 100.<br />

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