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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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soit préoccupé par <strong>le</strong>s funérail<strong>le</strong>s indique qu’il cherche désespérément<br />

à meub<strong>le</strong>r sa vie de chômeur de quelque occupation. Il est donc clair<br />

que c’est sa femme qui s’occupe de lui, ou plutôt, qu’il vit aux<br />

crochets de cette brave commerçante de bouillie de riz. Autre source<br />

d’angoisse pour Fama, sa femme pourtant fidè<strong>le</strong> et pratiquante de la<br />

religion musulmane est stéri<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> a fait usage de tous <strong>le</strong>s remèdes<br />

et des gris-gris possib<strong>le</strong>s pour pouvoir avoir un descendant, mais en<br />

vain. Le coup<strong>le</strong> vit ainsi un ménage raté, selon bien sûr <strong>le</strong>s canons de<br />

<strong>le</strong>ur société. Ils sont sans enfant jusqu’à un âge très avancé de <strong>le</strong>ur<br />

existence.<br />

A la première partie du <strong>roman</strong> correspond un espace dont on<br />

peut bien délimiter <strong>le</strong>s contours. Nous sommes <strong>dans</strong> la capita<strong>le</strong> de la<br />

Côte de Ebènes. El<strong>le</strong> comprend <strong>le</strong> plateau, « <strong>le</strong> quartier blanc […] haut<br />

et princier avec des immeub<strong>le</strong>s, des villas multicolores écartant <strong>le</strong>s<br />

touffes des manguiers. » 746 Ce joyau tout scintillant est séparé du<br />

quartier nègre, où Fama aurait passé ses « vingt ans de sottise <strong>dans</strong> la<br />

capita<strong>le</strong> » 747, par la lagune. <strong>Les</strong> deux principaux quartiers de la<br />

capita<strong>le</strong> sont en même temps reliés par un pont. Le récit <strong>dans</strong> sa<br />

première partie se caractérise par une ellipse, car exceptées <strong>le</strong>s deux<br />

ana<strong>le</strong>pses des chapitres deux et trois sur <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s nous reviendrons,<br />

cette partie pourrait bien se dérou<strong>le</strong>r en quelques semaines<br />

seu<strong>le</strong>ment et non en vingt ans.<br />

La deuxième partie est <strong>le</strong> récit du voyage de Fama à Togobala<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong> Horodougou pour assister aux funérail<strong>le</strong>s de son cousin<br />

Lacina qui doivent avoir lieu à la fin d’un cyc<strong>le</strong> de quarante jours. Il<br />

est chargé d’annoncer la nouvel<strong>le</strong> du décès à tous <strong>le</strong>s Malinké de la<br />

capita<strong>le</strong> avant son départ pour Togobala.<br />

Le retour de Fama vers <strong>le</strong> berceau de ses ancêtres où il espère<br />

retrouver sa dignité perdue <strong>dans</strong> la capita<strong>le</strong> s’effectue suivant deux<br />

étapes. La première <strong>le</strong> mène à Bindia, village natal de sa femme où il<br />

est honoré comme un prince, mais où il passe une nuit troublée. Cet<br />

746 A. Kourouma, <strong>Les</strong> So<strong>le</strong>ils des Indépendances, op. cit., p. 46.<br />

747 Idem, p. 96.<br />

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