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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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précédemment cité, Lydie Moudelino, procède à l’analyse<br />

diachronique de l’Africain à Paris, et plus généra<strong>le</strong>ment en France.<br />

El<strong>le</strong> établit un coup<strong>le</strong> de termes uti<strong>le</strong>s à l’examen des sous-typologies<br />

des personnages « Africains à Paris » <strong>dans</strong> la littérature <strong>africain</strong>e<br />

francophone. El<strong>le</strong> <strong>le</strong>s nomme « <strong>le</strong> noceur et <strong>le</strong> bosseur. » 727<br />

Kocoumbo, l’étudiant noir d’Aké Loba, serait l’archétype du<br />

personnage <strong>africain</strong> travail<strong>le</strong>ur, sérieux, venu en Europe après un<br />

parcours scolaire exemplaire et prometteur en Afrique. Même s’il ne<br />

s’agit pas toujours d’étudiant comme Kocoumbo, <strong>le</strong>s personnages<br />

sérieux sont ceux qui intel<strong>le</strong>ctualisent <strong>le</strong>ur rapport aux pays<br />

d’accueil, plus particulièrement la France, en s’interrogeant<br />

constamment sur <strong>le</strong>s implications mora<strong>le</strong>s et psychologiques de<br />

chacun de <strong>le</strong>ur acte, et en se montrant extrêmement prudents,<br />

conscients de <strong>le</strong>ur comp<strong>le</strong>xité 728.<br />

Le second type du personnage <strong>africain</strong> est <strong>le</strong> « noceur ». Ce<br />

dernier affiche un ensemb<strong>le</strong> de comportements où <strong>le</strong> langage, <strong>le</strong><br />

vêtement, <strong>le</strong> rapport ostentatoire à l’argent, mais surtout à la<br />

transformation du corps sont érigés par lui en modè<strong>le</strong>. Ainsi, en<br />

contraste frappant avec <strong>le</strong> « bosseur », c’est avec son corps qu’il entre<br />

<strong>dans</strong> l’histoire. Dans L’Impasse, l’exemp<strong>le</strong> type de ce personnage<br />

masculin est Lustel. Il ne passe pas son temps à problématiser son<br />

rapport avec <strong>le</strong>s autres et avec l’espace. Il en joue et en jouit au-delà<br />

de toutes <strong>le</strong>s préoccupations mora<strong>le</strong>s et politiques. Sa préoccupation<br />

première est donc de jouir de tout ce que la modernité parisienne a à<br />

offrir.<br />

Toutefois, il convient de noter que <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s années 60 à 70, <strong>le</strong><br />

type de « noceur » a existé, même s’il n’a pas fait l’objet d’une<br />

726 D. Biyaoula, L’Impasse, op. cit., p. 13.<br />

727 L. Moudelino, « Re-bonjour à la Négritude : la question de la « race » <strong>dans</strong><br />

un <strong>roman</strong> des années 90, L’Impasse de Daniel Biyaoula », art. cit., p. 68.<br />

728 Dans un artic<strong>le</strong> intitulé « Intégration ou assimilation : l’épreuve des faits »,<br />

in La France et <strong>le</strong>s migrants <strong>africain</strong>s. Politique <strong>africain</strong>e, n°67, octobre 1997,<br />

p. 35, Victor Kuami Kuagbénou pense que « l’intégration signifierait que, pour<br />

être acceptés, <strong>le</strong>s immigrés doivent "se conformer aux va<strong>le</strong>urs, normes et<br />

coutumes de la société d’accueil" ».<br />

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