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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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Chevrier explique à la lumière d’autres ouvrages comme <strong>le</strong> Portrait du<br />

colonisé précédé de Portrait du colonisateur 722 d’Albert Memmi, <strong>le</strong>s<br />

situations socio-historiques qui ont conduit à l’aliénation de l’homme<br />

noir.<br />

Cependant, l’originalité sur <strong>le</strong> sujet de l’aliénation, et de la<br />

dénaturation de l’homme noir tel qu’abordé par Daniel Biyaoula, est<br />

qu’il situe ses personnages <strong>dans</strong> un cadre <strong>spatio</strong>-temporel où <strong>le</strong><br />

regard de l’Autre, <strong>le</strong> Blanc, l’ancien colonisateur, s’est assombri. Ce<br />

sont des sujets postcoloniaux qui usent de plusieurs procédés, sans<br />

qu’intervienne forcément <strong>le</strong> regard ( approbateur et/ou<br />

désapprobateur ) de l’Autre, pour inscrire <strong>le</strong>ur corps <strong>dans</strong> l’espace<br />

européen.<br />

Ĝagatuka est <strong>le</strong> personnage principal et omniprésent de<br />

L’Impasse. Ce héros-narrateur est au début du <strong>roman</strong> un ouvrier<br />

ordinaire qui travail<strong>le</strong> <strong>dans</strong> une usine de pneumatiques <strong>dans</strong> la<br />

banlieue parisienne. Il profite d’un congé, après quinze années<br />

passées en France, pour al<strong>le</strong>r au pays natal, plus précisément à<br />

Brazza. Très vite, il se bute à l’incompréhension de ses parents. Il<br />

constate que malgré la pauvreté qui règne en maître <strong>dans</strong> son pays<br />

natal, ses compatriotes ne jurent que par la mode. Traumatisé par<br />

l’obscurantisme de ses parents, il décide sans délai de rentrer en<br />

France. Pourtant il ne vit pas mieux en France.<br />

Il se trouve alors, <strong>dans</strong> un premier temps, placé entre une<br />

Afrique <strong>dans</strong> laquel<strong>le</strong> il ne se retrouve plus, et une Europe qui l’avait<br />

attiré, mais qui <strong>le</strong> marginalise. Ce premier épisode est <strong>le</strong> moment où<br />

<strong>le</strong> héros-narrateur assume la position d’autorité spéculative<br />

déterminée à révé<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s tares qu’il observe chez ses congénères.<br />

Marqué en profondeur par <strong>le</strong>s tares diagnostiquées chez ses<br />

compatriotes et ne sachant plus à quel saint se vouer, il tombe <strong>dans</strong><br />

la dépression. Ses journées se résument en radio, télévision,<br />

comprimés et musique. « Je rou<strong>le</strong> des pensées scabreuses », dit-il,<br />

722 A. Memmi, Portrait du colonisé précédé de Portrait du colonisateur [1957],<br />

Paris, Payot, 1973.<br />

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