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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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N’eussent été <strong>le</strong> froid et la neige qu’il y avait à l’extérieur, on se<br />

serait cru presque là-bas [...]. Mais ce n’était pas la même chose<br />

que d’avoir devant soi <strong>dans</strong> une cinq-pièces, une trentaine de<br />

personnes débordantes de joie. » 706<br />

La projection <strong>dans</strong> un autre appartement, situé hors de la cité<br />

où se dérou<strong>le</strong> la quasi-totalité de l’histoire permet de généraliser <strong>le</strong>s<br />

conditions d’existence des Africains en Europe. C’est <strong>dans</strong> la ZUP de<br />

Parquevil<strong>le</strong> que vit Gabriel Nkessi, un passéiste <strong>africain</strong> reconverti<br />

<strong>dans</strong> la religion de « la nouvel<strong>le</strong> tradition <strong>africain</strong>e », une tradition si<br />

floue, si vague et parfaitement indéfinissab<strong>le</strong>. Il n’en retient que <strong>le</strong><br />

respect que des jeunes doivent aux aînés, des femmes à l’endroit de<br />

<strong>le</strong>ur mari et une obéissance sans fail<strong>le</strong> des enfants à l’endroit de <strong>le</strong>urs<br />

parents. La description de son appartement sert d’introduction à son<br />

histoire :<br />

« Dans son appartement, vrai, on trouvait tout ce qui faisait la<br />

Z.U.P. de Parquevil<strong>le</strong>, depuis <strong>le</strong> gris, <strong>le</strong> traumatisant jusqu’à<br />

l’impression d’étouffer. Dès l’entrée, sur un sol où manquaient<br />

plusieurs carreaux qu’on mettait <strong>le</strong>s pieds. Et partout, c’était<br />

ainsi. A part l’é<strong>le</strong>ctroménager et <strong>le</strong>s autres appareils qui étaient<br />

plus ou moins corrects, tout <strong>le</strong> reste y paraissait en ruine, en<br />

morceaux. Par endroits <strong>le</strong>s murs étaient nus. On en voyait <strong>le</strong><br />

plâtre criblé de trous que <strong>le</strong>s enfants <strong>le</strong>s plus jeunes prenaient<br />

plaisir à y pratiquer, ou chargé de gribouillis […] On y était<br />

submergé par l’impression de se retrouver <strong>dans</strong> une enceinte<br />

poisseuse, hui<strong>le</strong>use, et on faisait attention à ne pas s’adosser à<br />

un mur, et on avait l’estomac qui se retournait. » 707<br />

<strong>Les</strong> <strong>figures</strong> de la négativité s’investissent <strong>dans</strong> tous <strong>le</strong>s coins<br />

et recoins de l’appartement caractérisé par l’exiguïté. El<strong>le</strong>s projettent<br />

706 D. Biyaoula, Agonies, op. cit., p. 121-122.<br />

707 Idem, p. 40-41.<br />

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