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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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se réfugie d’abord <strong>dans</strong> l’alcoolisme qui intensifiera davantage son<br />

désarroi. Devenu presque fou, <strong>le</strong> narrateur clôt son aventure chargée<br />

de rebondissements par <strong>le</strong>s coups de couteau mortels qu’il donne à<br />

Ghislaine et à Nsamu Mabiola à l’entrée de l’appartement de<br />

Ghislaine, sis au 258, rue du Mourir.<br />

L’aventure qui se dérou<strong>le</strong> en dents de scie, centrée sur des<br />

montées puis des rechutes, et dynamisée par des éternels<br />

recommencements qui conduisent à la dégradation extrême, focalisée<br />

d’abord sur Camil<strong>le</strong> Wombélé, est répétée <strong>dans</strong> Agonies par cel<strong>le</strong> de<br />

Gabriel Nkessi. En toi<strong>le</strong> de fond <strong>dans</strong> l’histoire de Gabriel Nkessi, la<br />

transposition des conditions de vie effroyab<strong>le</strong>s des cités <strong>africain</strong>es en<br />

Europe.<br />

La plus grande partie du récit se dérou<strong>le</strong> à cet effet à la ZUP<br />

de Parquevil<strong>le</strong>, présentée <strong>dans</strong> sa vue panoramique comme un clapier<br />

géant avec des cages minuscu<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s s’entassent tous <strong>le</strong>s<br />

ratés et <strong>le</strong>s meurt-de-faim de la vil<strong>le</strong>, sans distinction de cou<strong>le</strong>ur ni de<br />

race. Le radical du nom forgé de la vil<strong>le</strong> est très significative.<br />

Parquevil<strong>le</strong>, du radical parqué pourrait signifier un espace où l’on a<br />

parqué des êtres de même rang social et où règne un sentiment<br />

d’abandon total. On y trouve par ail<strong>le</strong>urs ce qui fait certaines vil<strong>le</strong>s<br />

des pays du Sud ou moyennement développés comme Brazzavil<strong>le</strong>,<br />

Kinshasa, Yaoundé ou Rio de Janeiro : vil<strong>le</strong>s des extrêmes richesses<br />

et des extrêmes pauvretés. El<strong>le</strong> symbolise par ses tares « la pauvre<br />

Europe » 704 , avec notamment la pollution et la démographie galopante<br />

des cités <strong>africain</strong>es :<br />

« Quand on y avait mis <strong>le</strong>s pieds, à la Z.U.P. de Parquevil<strong>le</strong>, et<br />

qu’on s’y risquait, la première impression, comme un<br />

étouffement qui vous prenait tous <strong>le</strong>s côtés qu’on avait, qui vous<br />

broyait <strong>le</strong> corps, vous tordait <strong>le</strong>s boyaux […]. Et puis vos yeux,<br />

on ne savait pas pourquoi se couvraient d’un liquide […]. L’air<br />

et <strong>le</strong>s nuages qui planaient au-dessus de Parquavil<strong>le</strong>, un<br />

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