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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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par <strong>le</strong>ur système de gouvernement, posent sur la voie de quiconque<br />

voudrait s’épanouir des obstac<strong>le</strong>s infranchissab<strong>le</strong>s.<br />

Ce même schéma, d’oppression et de répression qui fait<br />

perdurer <strong>le</strong>s mêmes schèmes idéologiques <strong>dans</strong> un espace de<br />

perdition, est repris par Sony Labou Tansi <strong>dans</strong> La Vie et demie. La<br />

différence ici tient lieu du fait qu’il n’y a pas de figure exemplaire <strong>dans</strong><br />

<strong>le</strong> royaume de Katamalanasie et <strong>dans</strong> la république sécessionniste de<br />

Darmellia. <strong>Les</strong> citoyens qui subissent la persécution infligent à <strong>le</strong>ur<br />

tour des représail<strong>le</strong>s cruel<strong>le</strong>s et de sanglantes morts à <strong>le</strong>ur adversaire.<br />

Le <strong>roman</strong> s’ouvre sur <strong>le</strong> meurtre de Martial et tourne vite à<br />

l’équarrissage. Des meurtres barbares s’enchaînent <strong>dans</strong> <strong>le</strong> récit à<br />

une rapidité vertigineuse. L’histoire de l’œuvre ensanglantée de<br />

vio<strong>le</strong>nce, de fureur et de terreur des « Guides providentiels » se<br />

dérou<strong>le</strong> en une trip<strong>le</strong> intrigue <strong>dans</strong> la Katamalanasie qui deviendra<br />

Kawangotoro, puis Bompotsoata. <strong>Les</strong> principaux lieux <strong>dans</strong> l’œuvre<br />

sont décrits selon <strong>le</strong>s moments forts et faib<strong>le</strong>s de l’histoire.<br />

Au début du récit, <strong>dans</strong> une ana<strong>le</strong>pse au passé indéfini, <strong>le</strong><br />

narrateur indique que l’espace et <strong>le</strong> temps n’ont pas d’importance<br />

<strong>dans</strong> cette histoire. On peut situer l’œuvre in illo tempore, c’est-à-dire<br />

<strong>dans</strong> un espace-temps mythique et qui n’a de caractéristique que<br />

d’être une durée vague et qu’on aura de la peine à situer avec<br />

précision <strong>dans</strong> l’espace et <strong>le</strong> temps :<br />

« C’était l’année où Chaïdana avait quinze ans. Mais <strong>le</strong> temps<br />

est par terre. Le ciel, la terre, <strong>le</strong>s choses, tout. Complètement<br />

par terre. C’était au temps où la terre était encore ronde, où la<br />

mer était mer, où la forêt… Non ! la forêt ne compte pas,<br />

maintenant que <strong>le</strong> ciment armé habite <strong>le</strong>s cervel<strong>le</strong>s » 673,<br />

annonce <strong>le</strong> narrateur.<br />

A la lumière de ces propos, on pourrait prendre cette histoire<br />

à la fois comme un mythe, une légende ou même un conte. Du reste,<br />

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