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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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A<strong>le</strong>xis Kagame <strong>dans</strong> La philosophie bantu comparée. Il écrit :<br />

« Le temps, créé par Dieu avec <strong>le</strong> monde, est une succession<br />

continue, mise en bran<strong>le</strong> et dirigée par Dieu, cyclique mais<br />

indéfinie, de périodes différentes en el<strong>le</strong>s-mêmes, mais<br />

revenant régulièrement et infaillib<strong>le</strong>ment. L’image n’est pas<br />

cel<strong>le</strong> du cerc<strong>le</strong> fermé sur lui-même, recommençant<br />

perpétuel<strong>le</strong>ment son parcours. Cela veut dire que l’irréversibilité<br />

du Temps sert comme d’un axe central, autour duquel tournent<br />

<strong>le</strong>s cyc<strong>le</strong>s à l’instar d’une spira<strong>le</strong>, donnant l’impression d’un<br />

cerc<strong>le</strong> ouvert. » 605<br />

Le cyc<strong>le</strong> du perpétuel retour serait décrit <strong>dans</strong> Things Fall<br />

Apart par <strong>le</strong>s personnages qui survivent et prennent la relève des<br />

morts <strong>dans</strong> une histoire qui poursuit son chemin tout en se<br />

renouvelant. Ceci est surtout en rapport avec des croyances<br />

<strong>africain</strong>es qui considèrent <strong>le</strong> petit-fils comme l’incarnation du grand-<br />

père. Dans cet esprit, la continuation de la famil<strong>le</strong> est assurée par <strong>le</strong>s<br />

générations à venir. Or <strong>le</strong> coup fatal d’Okonkwo déstructure cette<br />

continuité et met fin à la pérénisation de ce qui s’est passé ab origine.<br />

Okonkwo brise cette permanence et cette périodicité en assassinant<br />

par inadvertance <strong>le</strong> fils du notab<strong>le</strong> et patriarche Euze<strong>le</strong>u. Il éloigne,<br />

par son acte, l’esprit du patriarche de la mémoire col<strong>le</strong>ctive en versant<br />

<strong>le</strong> sang de son fils.<br />

L’évolution de l’action de l’intrigue du <strong>roman</strong> se poursuit,<br />

malgré cette scène, par une tentative de la réparation du très grave<br />

accident d’Okonkwo. Cependant, la société est désormais brisée. C’est<br />

en outre <strong>dans</strong> ce mécanisme paradoxal d’un clan frappé par un<br />

doub<strong>le</strong> malheur (celui des ses propres fils et celui des étrangers) que<br />

<strong>le</strong> récit puise sa dynamique par la description d’un clan qui meurt.<br />

Cessent alors <strong>dans</strong> <strong>le</strong> récit <strong>le</strong>s représentations circulaires. La<br />

conception <strong>africain</strong>e mythique de la mort ici située <strong>dans</strong> un contexte<br />

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