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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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convulsive cloud humps, black, overfed for this one event,<br />

nourished on horizon tops of end<strong>le</strong>ss choice grazing, distant<br />

beyond giraffe reach. » 567<br />

<strong>Les</strong> nombreuses pluies qui traversent <strong>le</strong> récit de Wo<strong>le</strong> Soyinka<br />

soulignées à cet endroit du texte par l’image du « sang des habitants<br />

de la terre [qui] se mê<strong>le</strong> aux torrents blêmes du taureau moqueur [qui]<br />

s’écou<strong>le</strong> en flots éternels <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s profondeurs » 568 peuvent éga<strong>le</strong>ment<br />

être interprétées comme des signes d’une fatalité inéluctab<strong>le</strong>.<br />

Cependant, l’imagerie de la sensualité et de l’humidité<br />

féminine est aussi représentée par la pluie. El<strong>le</strong> favorise la rencontre<br />

de l’homme d’avec la femme et fait en même temps de la femme la<br />

prisonnière de son amant. Egbo en a fait la merveil<strong>le</strong>use expérience :<br />

« Comme la pluie iso<strong>le</strong> […] rejetant <strong>le</strong> monde et vous abandonnant à<br />

l’être aimé » 569 . En accord avec cette fusion du chaud et du froid, <strong>le</strong><br />

cinquième chapitre de la première partie commence et se clôt sur la<br />

note d’une certaine fusion entre la cha<strong>le</strong>ur masculine et l’humidité<br />

féminine présentée sous forme de la pluie. Aussi entre la surface que<br />

représente la vil<strong>le</strong>, une métonymie de l’homme, et la profondeur de la<br />

forêt, la métonymie de la femme, humide, si<strong>le</strong>ncieuse où <strong>dans</strong> son<br />

sein se tiennent des cérémonies sécrètes.<br />

Sur <strong>le</strong> plan des métaphores excessives sur l’imagerie de la<br />

pluie, <strong>Les</strong> So<strong>le</strong>ils des Indépendances offre des exemp<strong>le</strong>s intéressants.<br />

L’eau de la pluie est rarement présentée comme un élément<br />

bienfaisant. Mais bien plus pour ses effets maléfiques. C’est la pluie<br />

qui fait de la capita<strong>le</strong> de la république de la Côte des Ebènes une vil<strong>le</strong><br />

un jour à se noyer se dit-il […]. Ce qu’on voyait flotter <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s rues inondées<br />

ne pouvait manquer d’évoquer cette idée. »<br />

567 W. Soyinka, The Interpreters, op. cit., p. 155. « En juil<strong>le</strong>t <strong>le</strong>s pluies se<br />

muent en artères tranchées du taureau sacrifié. La peau du ciel-taureau<br />

percée de mil<strong>le</strong> b<strong>le</strong>ssures saigne en ses bosses noires convulsées de nuages<br />

gavés pour ce seul événement, nourris de sommets d’horizon, d’éternels<br />

pâturages choisis, hors portée des girafes en <strong>le</strong>ur éloignement. »<br />

568 Ibidem. « The blood of earth-dwel<strong>le</strong>rs ming<strong>le</strong>s with blanched streams of the<br />

mocking bull, and flows into currents eternally below earth. »<br />

569 Idem, p. 25. « ‘As the rain isolates [...] beating out the world and<br />

surrendering you to a lover.’»<br />

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