23.06.2013 Views

Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

CHAPITRE VII : LES IMAGES DE LA PRODUCTION<br />

La terre, la pluie et <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il font partie intégrante du paysage<br />

<strong>roman</strong>esque de Things Fall Apart, <strong>Les</strong> so<strong>le</strong>ils des Indépendances,<br />

Weep Not, Chield, The Interpreters, et Le Cerc<strong>le</strong> des Tropiques.<br />

L’évocation de ces trois images de la production s’appuie d’abord sur<br />

une certaine objectivité du réalisme climatique. Pô<strong>le</strong>s dominants<br />

certes de l’imaginaire littéraire, la terre, la pluie et <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il<br />

interviennent <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s rapports que l’homme entretien avec <strong>le</strong> travail,<br />

son milieu naturel et <strong>le</strong>s dieux. Du « réel », on bascu<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur<br />

approche sans prendre garde au symbolique.<br />

<strong>Les</strong> chapitres consacrés au village idéalisé nous avaient donné<br />

l’occasion d’examen comment Chinua Achebe et Ahmadou Kourouma<br />

ont observé, avec beaucoup de précision, <strong>le</strong>s transformations<br />

socioculturel<strong>le</strong>s introduites en Afrique par <strong>le</strong> phénomène de la<br />

colonisation. <strong>Les</strong> <strong>roman</strong>s Things Fall Apart et <strong>Les</strong> So<strong>le</strong>ils des<br />

Indépendances racontent au fond la même histoire : cel<strong>le</strong> de la<br />

colonisation française et anglaise. Le dernier <strong>roman</strong> cité poursuit la<br />

chronologie jusqu’aux premières années des indépendances<br />

<strong>africain</strong>es. <strong>Les</strong> deux auteurs relatent, l’un avec un sty<strong>le</strong> éminemment<br />

poétique, et l’autre, avec un sty<strong>le</strong> humoristique, <strong>le</strong> mythe du mode de<br />

vie d’une Afrique « communautaire » précolonia<strong>le</strong> a priori meil<strong>le</strong>ure<br />

que <strong>le</strong> mode de vie, « individuel<strong>le</strong> », introduit par la colonisation. Ces<br />

deux <strong>roman</strong>s sont donc appropriés pour l’étude de la première image<br />

de la production, la terre.<br />

Dans <strong>le</strong> <strong>roman</strong> idyllique, ce qui est particulièrement<br />

important, « c’est <strong>le</strong> travail de la terre qui transforme tous <strong>le</strong>s aspects<br />

de la vie quotidienne, <strong>le</strong>s dépouil<strong>le</strong> de <strong>le</strong>ur caractère privé, purement<br />

utilitaire et plat, en fait des événements essentiels de l’existence » 524,<br />

souligne Mikhaïl Bakhtine. « On mange <strong>le</strong> fruit du travail personnel, lié<br />

aux images de la production : <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il, la terre, la pluie, y ont fait<br />

523 F. Oyono, Chemin d’Europe op. cit., p. 149.<br />

524 M. Bakhtine, Esthétique et théorie du <strong>roman</strong>, op. cit., p. 369.<br />

257

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!