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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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chez la Roya<strong>le</strong>. Mais il n’y éprouvait pas cependant cette<br />

plénitude du foyer, qui faisait battre son cœur, par exemp<strong>le</strong><br />

lorsque, sous la redoutab<strong>le</strong> surveillance du maître, il prononçait<br />

la Paro<strong>le</strong>. La vie au foyer était douloureuse constamment et<br />

d’une souffrance qui n’était pas seu<strong>le</strong>ment du corps… El<strong>le</strong> en<br />

acquérait un regain d’authenticité. » 483<br />

Dans la structure du récit, l’éco<strong>le</strong> occidenta<strong>le</strong> se présente<br />

comme une force perturbatrice qui va arrêter la transcendance de<br />

Samba Diallo vers l’immanence. L’une des remarquab<strong>le</strong>s descriptions<br />

du <strong>roman</strong> se trouve <strong>dans</strong> cet épisode qui voit Samba Diallo rompre<br />

avec la tradition pour s’engager <strong>dans</strong> une vie nouvel<strong>le</strong>. La page<br />

descriptive 484 de la « Nuit du Coran » 485 situe <strong>le</strong> jeune Samba Diallo au<br />

milieu des deux dimensions spirituel<strong>le</strong>s. Premièrement <strong>le</strong> haut :<br />

« Cette nuit-là, il sembla que la nature avait voulu s’associer à<br />

une délicate pensée du garçon, car <strong>le</strong> lumineux crépuscu<strong>le</strong><br />

s’était à peine éteint qu’au ciel un millier d’étoi<strong>le</strong>s avait germé.<br />

La lune naquit au cœur de <strong>le</strong>ur festival scintillant et la nuit,<br />

subitement, parut s’emplir d’une exaltation mystique. » 486<br />

Deuxièmement <strong>le</strong> bas :<br />

« La voix du f<strong>le</strong>uve ne charriait pas ce refus dramatique que<br />

482 C.H. Kane, L’Aventure ambiguë, op. cit., p. 14-15.<br />

483 Idem, p. 50.<br />

484 La page descriptive de la « Nuit du Coran » a été étudiée par Thomas<br />

Melone <strong>dans</strong> son artic<strong>le</strong> : « Analyse et pluralité : Cheikh Hamidou Kane et la<br />

folie », in Diogène, n° 80, octobre-décembre1972. Cet artic<strong>le</strong> a fait l’objet d’une<br />

réaction de Papa Nguèye N’diaye qui a écrit <strong>dans</strong> <strong>le</strong> quatre-vingt-neuvième<br />

numéro de Présence Africaine : « Thomas Melone et L’Aventure ambiguë, ou<br />

<strong>le</strong>s excentricités d’une critique ». Se reporter à Présence Africaine, n° 89, 1 er<br />

trimestre 1974. Ces artic<strong>le</strong>s montrent <strong>le</strong>s différentes interprétations qu’on<br />

pourrait donner à la dimension spatia<strong>le</strong> de la Nuit du Coran décrit par <strong>le</strong><br />

narrateur de L’Aventure ambiguë.<br />

485 Selon l’auteur, il était d’usage que, revenu près de ses parents, l’enfant qui<br />

avait achevé ses études coraniques récitât de mémoire <strong>le</strong> Livre Saint, toute<br />

une nuit durant, en <strong>le</strong>ur honneur.<br />

486 C.H. Kane, L’Aventure ambiguë, op. cit., p. 83.<br />

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