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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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économique. Leur langue servait de lingua-franca comme <strong>le</strong> latin au<br />

Moyen Age européen <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s relations entre des gens qui n’avaient<br />

pas la même langue maternel<strong>le</strong>. Avec pour résultat la non-<br />

assimilation des Africains anglophones. Il affirme que « l’anglais de la<br />

littérature <strong>africain</strong>e est donc passé directement à un anglais <strong>africain</strong><br />

sans passer par la langue pure des européens » 16. Pour cette raison,<br />

cette langue « arrive par <strong>le</strong>s images <strong>africain</strong>es, <strong>le</strong>s métaphores et <strong>le</strong>s<br />

proverbes à un moyen d’expression de la réalité <strong>africain</strong>e. » 17<br />

Cette traditionnel<strong>le</strong> opposition entre anglophone pragmatique<br />

et francophone plus idéaliste a été sou<strong>le</strong>vée par Jacques Chevrier au<br />

sujet du mouvement de la Négritude qui a eu un très grand écho en<br />

Afrique francophone 18, mais âprement critiqué par <strong>le</strong>s Africains<br />

anglophones. On peut toujours se rappe<strong>le</strong>r de la célèbre boutade de<br />

Wo<strong>le</strong> Soyinka pour qui « <strong>le</strong> tigre n’a pas à proclamer sa tigritude mais<br />

se contente de sauter sur sa proie et de la manger. » 19 Jacques<br />

Chevrier confirme <strong>le</strong> côté pragmatique des Africains anglophones<br />

quand il écrit :<br />

« En effet, <strong>le</strong>s champions de la Négritude sont <strong>le</strong> plus souvent<br />

francophones, et partant marqués par la pensée des<br />

philosophes du XVIII e sièc<strong>le</strong> et des jacobins qui professent un<br />

humanisme idéaliste, unitaire et centralisateur. Ils rencontrent<br />

en face d’eux <strong>le</strong>s anglophones fortement marqués par la pensée<br />

pragmatique anglo-saxonne. » 20<br />

Il est donc probab<strong>le</strong> que ces diverses prises de position, d’une<br />

n’établit pas de limite radica<strong>le</strong> entre <strong>le</strong> privé et <strong>le</strong> public, entre <strong>le</strong> poétique et <strong>le</strong><br />

politique.<br />

16 A. Nordmann-Sei<strong>le</strong>r, La Littérature néo-<strong>africain</strong>e, Paris, PUF, 1976, p. 46.<br />

17 Ibidem.<br />

18<br />

Quelques exceptions peuvent être signalées à l’exemp<strong>le</strong> des Congolais<br />

Jean-Pierre Makouta-Mboukou et Jean-Baptiste Tat-Loutard qui jugeaient<br />

la Négritude comme une doctrine fondée sur la race. Se reporter à Ar<strong>le</strong>tte<br />

Chemain-Degrange et Roger Chemain, Panorama critique de la littérature<br />

congolaise, Paris, Présence Africaine, 1979, p.17-21.<br />

19 Wo<strong>le</strong> Soyinka cité par Denise Coussy, in Anthologie critique de la littérature<br />

<strong>africain</strong>e anglophone, Paris, UGE, 1983, p. 11.<br />

20

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