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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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ien d’idolâtrie comme <strong>le</strong> pense <strong>le</strong> missionnaire.<br />

La discussion entre <strong>le</strong> vieillard et <strong>le</strong> missionnaire est<br />

révélatrice du ma<strong>le</strong>ntendu qui résulte de l’affrontement de plusieurs<br />

visions du monde et de conceptions différentes de Dieu. Ce vieillard<br />

veut ensuite savoir si <strong>le</strong> Dieu que <strong>le</strong>ur annonce <strong>le</strong> missionnaire est<br />

« la déesse de la terre, <strong>le</strong> dieu du ciel, Amadiora du tonnerre, ou<br />

quoi ? » 400 Mais <strong>le</strong> missionnaire considère comme nul et non existant<br />

<strong>le</strong>s dieux du clan Umuofia. Un autre membre du clan de nouveau<br />

interroge <strong>le</strong> missionnaire sur un ton p<strong>le</strong>in d’inquiétude : « Si nous<br />

abandonnons nos dieux et suivons votre dieu, qui nous protègera de la<br />

colère de nos dieux et de nos ancêtres négligés ? » 401 La réponse du<br />

missionnaire « vos dieux ne sont pas vivants et ne peuvent vous faire<br />

aucun mal […]. Ce sont des morceaux de bois et de pierre » 402 sonne <strong>le</strong><br />

glas de la discussion.<br />

Aux yeux des Mbantais, il fallait que <strong>le</strong>s missionnaires et <strong>le</strong>ur<br />

interprète soient des fous, car « comment auraient-ils pu dire qu’Ani et<br />

Amadiora étaient inoffensifs ? Et Idemili et Ogwugwu aussi ? »<br />

Toutefois, avec des preuves matériel<strong>le</strong>s, il <strong>le</strong>ur promet qu’il apportera<br />

des « chevaux de fer » et annonce que <strong>le</strong>s habitants de Mbanta<br />

monteront eux-mêmes sur ceux-ci. La preuve matériel<strong>le</strong> constitue la<br />

démonstration évidente de la puissance du Dieu chrétien opposé aux<br />

dieux des religions traditionnel<strong>le</strong>s.<br />

Quelques réf<strong>le</strong>xions sur <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs de l’éthique traditionnel<strong>le</strong><br />

s’avèrent uti<strong>le</strong>s pour éclairer <strong>le</strong>s raisons qui ont permis la rupture de<br />

la représentation du sacré <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s clans Mbanta et Umuofia,<br />

l’archétype des sociétés <strong>africain</strong>es traditionnel<strong>le</strong>s closes. En<br />

considérant cette société tel<strong>le</strong> que décrite <strong>dans</strong> Things Fall Apart, on<br />

remarque rapidement que la grande majorité des premiers convertis à<br />

palm-oil. But good men who worshipped the true God lived forever in His<br />

happy kingdom. »<br />

400 C. Achebe, Things Fall Apart, op. cit., p. 126. « [...] ‘the goddess of the<br />

earth, the god of the sky, Amadiora or the thunderbolt, or what?’ »<br />

401 Ibidem, «‘If we <strong>le</strong>ave our gods and follow your god [...] who will protect us<br />

from the anger of our neg<strong>le</strong>cted gods and ancestors?’»<br />

402 Ibidem. «‘ Your gods are not alive and connot do you any harm [...] They<br />

are pieces of wood and stone’.»<br />

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