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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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faute très grave comme <strong>le</strong> crime <strong>dans</strong> <strong>le</strong> clan, aucun sacrifice<br />

propitiatoire n’est accepté par Ani, sauf l’exclusion du coupab<strong>le</strong> du<br />

clan.<br />

De l’ensemb<strong>le</strong> des espaces sacrés du terroir répertoriés <strong>dans</strong><br />

Things Fall Apart, on peut retenir que l’incarnation du concept de<br />

Dieu <strong>dans</strong> cette société est manifestement triba<strong>le</strong>, puisque son<br />

organisation est loca<strong>le</strong>. Dans une étude sur <strong>le</strong>s religions <strong>africain</strong>es,<br />

Hubert Deschamps souligne que <strong>le</strong>s religions <strong>africain</strong>es sont « aussi<br />

fortement col<strong>le</strong>ctives, aussi totalitaires, aussi restreintes<br />

géographiquement. » 376 El<strong>le</strong>s sont « <strong>le</strong> produit de groupes peu étendus,<br />

très clos, d’une cohésion parfaite. » 377 <strong>Les</strong> situant <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur contexte<br />

socio-historique, Hubert Deschamps remarque qu’« el<strong>le</strong>s<br />

correspondent à des temps d’insécurité, de communications limitées, de<br />

forte autorité socia<strong>le</strong> ou politique. Leur emprise s’amollit, <strong>le</strong>ur<br />

physionomie évolue dès que <strong>le</strong>s circonstances viennent détendre <strong>le</strong>s<br />

liens sociaux. » 378 Le sacré <strong>dans</strong> Things Fall Apart apparaît <strong>dans</strong> un<br />

ensemb<strong>le</strong> de cohésion parfaite avec la société.<br />

Deuxièmement, la religion traditionnel<strong>le</strong> ibo, au travers de ses<br />

espaces sacrés décrits, est polythéiste en ce sens qu’el<strong>le</strong> comprend un<br />

grand nombre de dieux rangés plus ou moins selon une hiérarchie<br />

démocratique. Dans <strong>le</strong> sillage de ceux qui ont étudié <strong>le</strong> sentiment<br />

religieux <strong>africain</strong> et, comment celui-ci conçoit l’invisib<strong>le</strong>, Lucien Levy-<br />

Bruhl, écrit à ce propos que <strong>dans</strong> la conception <strong>africain</strong>e de Dieu,<br />

aucune hiérarchie n’existe entre <strong>le</strong>s puissances invisib<strong>le</strong>s, ni<br />

coordination entre el<strong>le</strong>s. D’où sa phrase connue :<br />

« <strong>Les</strong> puissances invisib<strong>le</strong>s ne se présentent à l’esprit du<br />

primitif (s’il n’a subi, directement ou indirectement, l’influence<br />

plus ou moins lointaine de croyances religieuses organisées),<br />

qu’iso<strong>le</strong>ment et pour ainsi dire, chacune à part. El<strong>le</strong>s ne forment<br />

pas un ou plusieurs ensemb<strong>le</strong>s, où certaines de ces puissances<br />

376 H. Deschamps, <strong>Les</strong> Religions de l’Afrique noire, op. cit., p. 77.<br />

377 Ibidem.<br />

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