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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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which might reduce its immortal prestige in the eyes of the<br />

uninitiated. » 370<br />

La maison des egwugwu fait face à la forêt maudite, loin des<br />

maisons du village. La fou<strong>le</strong> n’en voit que <strong>le</strong> dos avec ses motifs et ses<br />

dessins aux nombreuses cou<strong>le</strong>urs tracées à interval<strong>le</strong>s réguliers par<br />

des femmes spécia<strong>le</strong>ment choisies, qui à l’occasion, travail<strong>le</strong>nt sous la<br />

surveillance des hommes. Ces femmes n’ont pas <strong>le</strong> droit de voir<br />

l’intérieur de la maison. Le culte des egwugwu est <strong>le</strong> culte <strong>le</strong> plus<br />

puissant et <strong>le</strong> plus prestigieux du clan.<br />

Le quatrième lieu sacré <strong>dans</strong> cette hiérarchisation est la Forêt<br />

Maudite. El<strong>le</strong> est l’équiva<strong>le</strong>nt de la géhenne <strong>dans</strong> la mythologie<br />

chrétienne :<br />

« Every clan and village had its ‘evil forest.’ In it were buried all<br />

those who died of the really evil diseases, like <strong>le</strong>prosy and<br />

smallpox. It was also the dumping ground for the potent<br />

fetishes of great medicine men when the died. An ‘evil forest’<br />

was, therefore, alive with sinister forces and powers of<br />

darkness. » 371<br />

Le temp<strong>le</strong> de l’orac<strong>le</strong> d’Agbala est dernier lieu sacré par<br />

excel<strong>le</strong>nce. L’entrée du sanctuaire, avec sa forme circulaire oblige <strong>le</strong>s<br />

fidè<strong>le</strong>s à ramper sur <strong>le</strong> ventre avant d’accéder à l’hôtel du dieu :<br />

369 Dans l’Afrique traditionnel<strong>le</strong>, <strong>le</strong> masque déshumanise l’homme, et <strong>le</strong> rend<br />

immortel. C’est aussi et surtout la paro<strong>le</strong> et <strong>le</strong> secret qui l’entourent qui font<br />

<strong>le</strong> masque.<br />

370 C. Achebe, Things Fall Apart, op. cit., p. 160. « Un des plus grands crimes<br />

qu’un homme pouvait commettre était d’ôter <strong>le</strong> masque d’un egwugwu en<br />

public, ou de dire ou faire quoi que ce soit qui pût réduire son immortel<br />

prestige aux yeux des non-initiés. »<br />

371 Idem, p.129. « Chaque clan et chaque village avait sa "Forêt Maudite". Là<br />

étaient enterrés tous ceux qui mouraient de maladie réel<strong>le</strong>ment mauvaise,<br />

comme la lèpre ou la petite véro<strong>le</strong>. C’était aussi <strong>le</strong> dépotoir des puissants<br />

fétiches des grands hommes-médecine quand ils mouraient. Une "forêt<br />

maudite" était donc tout animée de forces sinistres et de puissances de<br />

ténèbres. »<br />

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