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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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eligieuses qui influent sur la vie mora<strong>le</strong> et socia<strong>le</strong>.<br />

C’est donc avec Chinua Achebe et Ahmadou Kourouma que va<br />

débuter notre analyse de l’espace sacré du terroir, autrement dit, <strong>le</strong>s<br />

espaces sacrés des « pays » que <strong>le</strong>s héros considèrent comme <strong>le</strong><br />

« paradis » ou <strong>le</strong> centre du monde. Ceux qui sont investis de<br />

puissance et vus comme sacrés, <strong>dans</strong> Things Fall Apart et <strong>Les</strong> so<strong>le</strong>ils<br />

des indépendances, se classent à la fois <strong>dans</strong> <strong>le</strong> domaine de la culture<br />

et de la nature.<br />

Le premier lieu sacré présenté <strong>dans</strong> Things Fall Apart serait la<br />

concession familia<strong>le</strong>. L’habitat d’Okonkwo est vu comme lieu sacré<br />

car il comprend parmi ses dispositifs, « la maison de médecine » près<br />

de la grange. C’est là qu’Okonkwo garde ses fétiches :<br />

« Near the barn was a small house, the ‘medicine house’ or<br />

shrine where Okonkwo kept the wooden symbols of his<br />

personal god and of his ancestral spirits. He worshipped them<br />

with sacrifices of kola nut, food and palm-wine, and offered<br />

payers to them on behalf of himself, his three wives and eight<br />

children. » 364<br />

Le symbo<strong>le</strong> de la virilité et de la puissance du bras droit d’un<br />

Ibo traditionnel est Ikengue, une image sculptée qu’il dépose <strong>dans</strong> son<br />

obi (case d’homme ). L’espace familial sert à la fois de relais et de lieu<br />

de culte. Deux notions théologiques sont ici à spécifier en rapport<br />

avec <strong>le</strong> chi et ikengué. Contrairement à Ikengué qui n’est qu’un<br />

symbo<strong>le</strong>, <strong>le</strong> chi se définit comme mode de phénoménologie d’être et de<br />

relation entre personne socia<strong>le</strong> et structure. Selon Sunday Ogbonna<br />

Anozie, «<strong>le</strong> chi en tant que notion théologique traditionnel<strong>le</strong> chez <strong>le</strong>s Ibo,<br />

Payot, 1980, ont abordé <strong>dans</strong> ces œuvres <strong>le</strong>s différentes phases de l’initiation<br />

et son impact sur la vie spirituel<strong>le</strong> et profane de l’individu.<br />

364 C. Achebe, Things Fall Apart, op. cit., p. 11. « Près de la grange, il y avait<br />

une maisonnette, la "maison de médecine", ou sanctuaire, où Okonkwo<br />

gardait <strong>le</strong>s symbo<strong>le</strong>s en bois de son dieu personnel et des esprits de ses<br />

ancêtres. Il <strong>le</strong>s honorait par des sacrifices de noix de cola, de nourriture et de<br />

vin de palme, et <strong>le</strong>ur offrait des prières pour lui-même, ses trois épouses et<br />

ses huit enfants. »<br />

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