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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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grouil<strong>le</strong>ments, vacarmes et mil<strong>le</strong> éclats. Comme <strong>dans</strong> un tam-<br />

tam de fête, tout frétillait et tournoyait, <strong>le</strong> brail<strong>le</strong>ment des<br />

voitures qui viraient, <strong>le</strong>s appels et <strong>le</strong>s cris des marchands qui<br />

s’égosillaient et gesticulaient comme des frondeurs. <strong>Les</strong><br />

acheteuses, <strong>le</strong>s ménagères, ces sollicitées partaient, revenaient,<br />

se courbaient, sourdes aux appels, placides. <strong>Les</strong> toits des<br />

hangars accrochés <strong>le</strong>s uns aux autres multipliaient, modelaient<br />

et gonflaient tout ce vacarme comme un poussin sous une<br />

ca<strong>le</strong>basse qu’on battait. » 295<br />

Mêlant <strong>dans</strong> cette description hyperbo<strong>le</strong> et hypotypose, <strong>le</strong><br />

marché s’identifie par classification de la terminologie employée en<br />

deux catégories d’éléments. La première accentue <strong>le</strong> désordre, la<br />

confusion et <strong>le</strong>s bruits (vacarme, mil<strong>le</strong> éclats, <strong>le</strong>s cris, s’égosil<strong>le</strong>r,<br />

appels). La deuxième amplifie <strong>le</strong> manque d’hygiène et la puanteur qui<br />

résument en un tab<strong>le</strong>au saisissant cet espace de vente de produits<br />

destinés à la consommation. Du marché émane des odeurs fétides de<br />

viande ou de poisson, et à côté des caniveaux qui l’entourent stagne<br />

la pourriture où s’accumu<strong>le</strong>nt des essaims de mouches. Dans son<br />

étalage sans fin, incongru, <strong>le</strong>s quelques marchandises souvent<br />

identiques sont étalées à même <strong>le</strong> sol :<br />

« <strong>Les</strong> vendeuses de légumes et la fraîcheur, <strong>le</strong> parfum de la<br />

rosée s’exhalant des salades, des choux, des radis, et enfin <strong>le</strong><br />

marché aux fruits […]. Arrivèrent <strong>le</strong>s vendeuses des poissons<br />

secs, des poissons frais avec des re<strong>le</strong>nts de brousse, de mare<br />

séchée, de vapeur de la mer et de puanteurs de la légume, puis<br />

<strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> des vendeuses de riz […]. D’autres étalages, d’autres<br />

vendeuses et marchands, toujours du bruit, toujours des<br />

odeurs. » 296<br />

295 A. Kourouma, <strong>Les</strong> So<strong>le</strong>ils des Indépendances, op. cit., p. 54.<br />

296 Ibidem.<br />

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