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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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Nkashama remarque que « <strong>le</strong> marché avait toujours été, <strong>dans</strong> l’univers<br />

originel, un lieu des rencontres sublimes, un carrefour de la<br />

réconciliation » du fait que « <strong>le</strong>s échanges qu’il instaurait entre <strong>le</strong>s<br />

vivants et <strong>le</strong>s morts, acquéraient […] <strong>le</strong> sens d’un symbo<strong>le</strong> rituel vivant<br />

et fonctionnel. » 275 Au niveau des relations concomitantes entre travail<br />

et société, entre <strong>le</strong>s hommes et <strong>le</strong>s divinités, il souligne :<br />

« Le fruit du travail des mains des hommes, <strong>le</strong>s produits de <strong>le</strong>ur<br />

intelligence et de <strong>le</strong>urs cultures respectives, tout ceci<br />

constituaient une offrande réel<strong>le</strong> (et même un potlach<br />

significatif) aux divinités tellurgiques ou ouraniennes,<br />

aquatiques ou magnifiques, qui avaient accordé et permis <strong>le</strong>s<br />

énergies transformées en travail producteur des œuvres<br />

humaines. Œuvres de l’esprit (la paro<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s littératures),<br />

œuvres des techniques : <strong>le</strong>s arts, <strong>le</strong>s récoltes. Œuvres des<br />

communautés et des sociétés effectives. » 276<br />

Tous <strong>le</strong>s rites et sacrifices communaux qui accompagnaient<br />

<strong>le</strong>s gestes d’échanges économiques signifiaient ainsi l’acquiescement<br />

total, l’adhésion permanente aux modes des rythmes et des cyc<strong>le</strong>s<br />

cosmiques. Le consentement et <strong>le</strong> renouvel<strong>le</strong>ment du pacte qui lie <strong>le</strong>s<br />

vivants aux morts, résidaient <strong>dans</strong> une intelligence tota<strong>le</strong> et de la<br />

concorde des liens de sang. C’est pourquoi, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s sociétés<br />

<strong>africain</strong>es traditionnel<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> marché exigeait des limites. Il se<br />

déroulait à un jour déterminé de la semaine. A un endroit délimité<br />

<strong>dans</strong> sa territorialité explicite, qui était d’une certaine manière,<br />

sanctionné par des rites particuliers.<br />

Mais à défaut d’une description de ces marchés <strong>africain</strong>s<br />

avant la rencontre avec l’Occident <strong>dans</strong> <strong>le</strong> corpus, nous ne pourrions<br />

que par<strong>le</strong>r des marchés introduits par la colonisation. L’écho des<br />

274 T. Melone, Chinua Achebe et la tragédie de l’Histoire, op. cit., p. 57.<br />

275 P. Ngandu Nkashama, Kourouma et <strong>le</strong> mythe. Une <strong>le</strong>cture de <strong>Les</strong> so<strong>le</strong>ils des<br />

indépendances, Paris, Si<strong>le</strong>x, 1985, p. 87.<br />

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