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Les figures spatio-temporelles dans le roman africain subsaharien ...

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aconter tout haut <strong>le</strong>s souvenirs de <strong>le</strong>urs agapes. » 212<br />

Comme <strong>le</strong> remarque André Gardies <strong>dans</strong> son ouvrage, Cinéma<br />

d’Afrique noire. L’espace miroir 213, en dépit de quelques diversités sur<br />

<strong>le</strong> plan interprétatif, <strong>le</strong>s témoignages de Pierre Haffner 214, Prosper<br />

Kompaoré 215, Dominique Avron 216 et M’pungu Mu<strong>le</strong>nda 217 sont<br />

unanimes à souligner l’intense activité, plus ou moins désordonnée,<br />

qui règne <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s sal<strong>le</strong>s populaires durant la projection de films :<br />

« on mime <strong>le</strong>s bagarres projetées, on siff<strong>le</strong> et on hur<strong>le</strong> au déshabillage<br />

de la blanche, on s’étire, on se lève, on s’assoit, on bouffe des pou<strong>le</strong>ts,<br />

des beignets, des brochettes, on pico<strong>le</strong>, on s’insulte, on <strong>dans</strong>e » 218 . Et<br />

l’auteur du livre de tirer comme conclusion partiel<strong>le</strong> que « quel<strong>le</strong>s que<br />

soient <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ctures et interprétations, l’accord se fait néanmoins pour<br />

constater l’intense activité physique qui règne <strong>dans</strong> la sal<strong>le</strong>. » Le<br />

spectateur <strong>africain</strong> d’après ces observations « ne paraît pas remplir <strong>le</strong>s<br />

conditions que l’on pouvait croire nécessaires à la bonne réception » 219 ,<br />

et il ajoute :<br />

« Pourtant ce spectateur continue d’envahir <strong>le</strong>s sal<strong>le</strong>s ; <strong>le</strong>s films<br />

projetés continuent de raconter des histoires. Le régime<br />

"narratif-représentatif-industriel" s’accommode d’une<br />

destruction dont l’efficacité peut ainsi être mise en doute. Il y a<br />

mieux : chez ce même public l’identification non seu<strong>le</strong>ment n’est<br />

pas absente mais el<strong>le</strong> se manifeste avec force » 220 .<br />

212 F. Oyono, Chemin d’Europe [1960], Paris, 10/18, 1973, p. 88.<br />

213 A. Gardies, Cinéma d’Afrique noire. L’espace miroir, Paris, L’Harmattan,<br />

1989.<br />

214 P. Haffner, Essai sur <strong>le</strong>s fondements du cinéma <strong>africain</strong>,<br />

particulièrement « Le journal d’un hadjiste », Abidjan /Dakar, 1978.<br />

215 P.Kompaoré, « Le spectateur <strong>africain</strong> et <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> cinématographique»,<br />

Revue du VII e Fespaco, p. 17-19.<br />

216 D. Avron, « Au ciné-Oubri à Ouagadougou », Melba, n°3, 1977, p. 9-10.<br />

217 M. M’pungu, « Avec <strong>le</strong>s spectateurs du Shaba » in Caméra Nigra, p. 137-<br />

153.<br />

218 D. Avron, cité par André Gardies, in Cinéma d’Afrique noire francophone.<br />

L’espace miroir, op. cit, p. 143.<br />

219 Idem, p. 144<br />

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