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spirit n°17

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Les Hurlements d’Léo<br />

Temps suspendu<br />

(Madame Léo/Wagram)<br />

Après une longue pause, les Hurlements<br />

d’Léo reviennent avec un nouvel opus qui<br />

certainement troublera les fans de la première<br />

heure. En effet, le groupe transcende ici ses<br />

habitudes en s’ouvrant à de nouveaux horizons,<br />

livrant avec ce disque, son album le plus<br />

sombre, le plus rock aussi. Sachant manier<br />

les ambiances, les cordes posent de subtiles<br />

nappes (“Les pôles”). Les cuivres ont su se<br />

réinventer et explorer des styles inhabituels<br />

(“Des tigres et des panthères” et son intro de<br />

trompette bouchée qui flirte avec le jazz, ou<br />

le reggae de “Icônes.com”). La guitare se fait<br />

saturée et ouvre la voix d’un rock surprenant<br />

“Viatique” ; même sans saturation, l’énergie<br />

rock est présente, comme sur “I’m a Freak”<br />

ou dans le duo avec Romain Humeau (chanteur<br />

d’Eiffel), venu en voisin sur “Les vipères aux<br />

poings”. La production de Reptile (NTM,<br />

Assassin, Sergent Garcia) de grande qualité,<br />

permet aux HDL d’offrir leur album le plus<br />

abouti. Preuve de ce travail studio, “Mon<br />

spectacle débile” est une pièce de rage noire<br />

et jubilatoire qui, si elle représente le futur<br />

du groupe, ouvre un avenir des plus<br />

prometteurs.<br />

[Odin]<br />

Telex<br />

How do you dance ?<br />

(Labels/EMI)<br />

Chanson<br />

Electro<br />

Seul équivalent européen de l’esprit caustique<br />

des mythiques Residents, Telex n’en demeure<br />

pas moins l’un des groupes fondamentaux<br />

incarnant l’esprit techno pop, indispensable<br />

maillon entre Kraftwerk et Yello. Formé en<br />

1978, le trio belge a su rapidement imposer<br />

un style tout en décalage, composant des<br />

hymnes définitifs (“Moskow diskow” ) tout<br />

en osant des reprises plus que décalés (Les<br />

Chats Sauvages, Sly Stone, Burt Bacharach,<br />

Plastic Bertrand). Précurseur de l’album de<br />

remixes, Telex revient avec un nouvel effort<br />

studio, 20 ans après ses derniers faits<br />

d’armes ; prouvant que sous la nonchalance<br />

nullement prétentieuse, son humour<br />

demeure intact. S’ouvrant sur une ironique<br />

relecture de Canned Heat, conclu par une<br />

hilarante version de “La Bamba”, “How do<br />

you dance” condense ainsi tout l’art de la<br />

formation, à l’image du tubesque morceau<br />

éponyme capable de rivaliser voire de ridiculiser<br />

tous les aspirants du dancefloor. Entraînant<br />

tout aussi bien Elvis, les Sparks et l’ineffable<br />

Sandra Kim, cet opus dispense, insidieusement,<br />

une bouffée d’air frais dans un contexte où<br />

chaque production prétendument électronique<br />

suscite au mieux un ennui affecté.<br />

Iconoclaste synthétique, Telex devrait être<br />

anobli par Son Altesse Albert II.<br />

[Marc Bertin]<br />

Casiotone for the<br />

Painfully Alone<br />

Etiquette<br />

(Tomlab/La Baleine)<br />

Longtemps relégué dans les limbes de l’indie<br />

rock en raison d’un synthé anémique et<br />

d’une poésie de chambre en quatre pistes,<br />

Owen Ashworth vient de produire un effort<br />

colossal. Après trois albums de pop synthétique<br />

d’occasion, sombre et minimaliste, il endosse<br />

enfin le costume de songwriter qui lui fait<br />

bomber le torse et garder la tête haute. Les<br />

douze vignettes d’Etiquette prennent enfin<br />

l’air, respirent un grand coup et s’invitent<br />

dans la salle d’apparat du grand sonwgriting<br />

américain contemporain, aux côtés de celles<br />

de Will Oldham, de David Berman ou de Bill<br />

Callahan. Bien plus touchantes que l’idiosyncrasie<br />

de Sam Beam d’Iron & Wine, un autre jeune<br />

barbu triste, les paroles douce amères<br />

d’Ashworth sont désormais nimbées de<br />

pedal-steeel, de flûtes traversières, de<br />

chœurs féminins, de piano, d’orgue et de<br />

cordes. Impossible de résister à des tubes<br />

instantanés comme Young Shields ou<br />

Nashville Parthenon, à l’introspection<br />

express d’I Love Creedence ou à la ballade<br />

déchirante Cold White Christmas. On espère<br />

seulement que les merveilles de Casiotone<br />

sauront trouver des oreilles à la hauteur de<br />

leurs fulgurances pop.<br />

[Florent Mazzoleni]<br />

Pop

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