23.06.2013 Views

spirit n°17

spirit n°17

spirit n°17

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Les Espagnols<br />

à Bordeaux<br />

et en Aquitaine<br />

Maria Santos-Sainz<br />

et François Guillemetaud<br />

Editions Sud Ouest<br />

Ce livre à quatre mains -elle est espagnole,<br />

journaliste et enseignante, lui charentais,<br />

attaché de conservation du Patrimoine, et<br />

amoureux de l’Espagne- met en lumière<br />

une réalité injustement ignorée, jusqu’ici<br />

peu documentée. Si l’on connaît les bars<br />

espagnols de Saint-Michel ou du Cours de<br />

l’Yser, on y apprend que la propre mère de<br />

Montaigne était espagnole et que l’on<br />

doit à nos voisins d’outre-Pyrénées une<br />

institution aussi bordelaise que la galerie<br />

du même nom. Fatigués d’entendre parler<br />

de l’identité anglaise de la ville, les deux<br />

auteurs réfutent tranquillement ce lieu<br />

commun. Ils évoquent une réalité ancrée<br />

dans l’histoire de Bordeaux depuis<br />

l’Antiquité, renforcée au XVIIIème et au<br />

XIXème siècle par l’arrivée d’une élite<br />

éclairée et influente (Goya), puis par les<br />

vagues successives d’émigration du<br />

XXème siècle, émigration économique<br />

puis politique avec l’arrivée des réfugiés<br />

de la Guerre civile. Largement de quoi<br />

constituer une forte communauté, avec<br />

ses quartiers, sa culture, et son mode de vie.<br />

Toutes réalités que l’on chercherait en<br />

vain pour la réputée “présence anglaise à<br />

Bordeaux”. “Il y a une auto fiction<br />

persistante à Bordeaux se présentant<br />

comme une ville qui serait anglaise.<br />

Hormis l’usage de l’anglais chez les classes<br />

dominantes, cette présence anglaise tient<br />

de la mythologie. En revanche, en chiffres,<br />

la présence espagnole s’impose d’elle<br />

même par le nombre de personnes qui<br />

portent des noms espagnols, regardez<br />

l’annuaire, et par le nombre de personnalités.<br />

On est loin du seul espagnol cité par<br />

Patrick Epron dans son ouvrage<br />

“Les Bordelais qui font Bordeaux” !<br />

Il fallait réparer cette injustice. Il y a peutêtre<br />

une bourgeoisie anglophone, ou une<br />

anglomanie locale, mais on ne peut<br />

certainement pas parler de communauté<br />

anglaise. Aujourd’hui, les Bordelais<br />

affichent leur goût pour l’Espagne,<br />

mangent des tapas, et assistent aux corridas<br />

en connaisseurs”, affirme François<br />

Guillemetaud. Brillamment illustré,<br />

l’ouvrage s’impose comme la première<br />

référence sur ce thème. Première ?<br />

[José Ruiz]

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!