spirit n°17

Arthur avec un H
Malgré son encombrant pedigree, Arthur Higelin dit H a su rapidement
s’affranchir du titre de “fils de”. Piochant ses influences dans de
nombreuses directions musicales, son répertoire comme ses spectacles
brillent d’un art consommé de la poésie, du conte et de l’humour.
Fils de Jacques Higelin et de Nicole Courtois,
Arthur H, né en 1966, est un adolescent solitaire
peu enclin aux études. Après avoir étudié la
musique pendant un an et demi à Boston,
il rentre à Paris puis monte quelques groupes
avec lesquels il expérimente ses premières
compositions, musardant entre Thelonious
Monk, Tom Waits, Sex Pistols, chanson, jazz,
blues voire tango. Sa rencontre avec le contrebassiste
anglais Brad Scott pour un spectacle,
programmé à la Vieille Grille en décembre
1988, s’avère déterminante : le public comme
la critique s’enthousiasment, son premier
album éponyme reçoit une presse élogieuse et
se vend bien. Adulé au Japon, cet héritier
putatif de Gainsbourg et Vian tourne alors
inlassablement.
Victoire de la musique 1992, catégorie révélation
masculine de l’année, grâce à
“Bachibouzouk”, devenu père en 1995, Arthur
H revient en 1996 avec “Trouble fête”
prolongé par “Fête trouble” dont certains
morceaux ont été enregistrés au Bénin et au
Togo. Jamais exempt d’une facétie, il épouse
le 24 avril 98, à l’issue du concert, face au
public ébahi du Luna Park de Los Angeles,
sa compagne, Alexandra Mikhalkova, devant un
juge de paix, spécialement convié pour l’occasion.
Après “Pour Madame X”, disque de la rupture
amoureuse, Arthur H accompagne un film
•••
Culte
Vendredi 10 mars, à 21h, l’Heretic Club accueille le
dernier des purs : Jean-Louis Costes ! Le performeur
ultime présente son dernier spectacle : “I Love
Hate”. Auteur du récent “Grand Père” chez Fayard,
fresque sur son grand-père arménien -Cosaque
sabrant les moudjiks dans la steppe, légionnaire
décimant les Berbères, bagnard en Guyane, finissant
dans un HLM de banlieue à taper sur sa femmele
fils spirituel Céline délivre toujours des fulgurances
aussi définitives que : “En moi comme dans mon
œuvre, je sens toujours l’amour romantique sous
la merde et la violence...”
Renseignements 05 56 92 79 90
www.hereticclub.com
8.6
L’ineffable Chazam lance un label dédié au vinyl.
Plus qu’un combat, une utopie ! Première sortie :
un 45T de Xtra Systols “Punks R 50”.
Renseignements www.chazam.org
muet de Tod Browning au musée d’Orsay,
compose pour Michel Couvelard la b.o de
“Inséparables”, se produit en duo avec
Gianmaria Testa puis, à Uzeste, aux côtés de
son père. “Piano solo”, enregistré en public
mais en studio, revisite son répertoire,
s’offrant deux reprises inédites (“Nue au
soleil”, “The man I love”). En 2003, épaulé par
Nicolas Repac et Brad Scott, le chanteur, établi
à Montmartre, publie le très downtempo
“Négresse blanche”.
Opus 2005 transatlantique, “Adieu tristesse”,
a été conçu entre Paris et Montréal avec la
complicité de Nicolas Repac et Jean
Massicotte. Voyage imaginaire de New York à
Shanghai en passant par le San Francisco de la
ruée vers l’or, “Adieu tristesse” convie M et
Feist pour une sublime “Chanson de Satie”,
sans oublier l’émouvant duo familial serti de
violons “Destin du voyageur”. Belle, souvent
éteinte, la voix d’Arthur H ne s’oublie pas,
porteuse d’une mélancolie et d’un frisson de
plaisir retenu.
[Marc Bertin]
Adieu Tristesse (Polydor/Universal)
Arthur H + Christophe Mali, samedi 25 mars, 20h30,
Rockschool Barbey.
Renseignements 05 56 33 66 00
www.rockschool-barbey.com
Symphonique
Jeudi 23 mars, à 19h, et vendredi 24 mars, à
20h30, au Grand-Théâtre, l’Orchestre National
Bordeaux Aquitaine, accompagné des Solistes et
du chœur de l’ONBA, sous la direction de Yutaka
Sado, propose un programme consacré à Dvorak et
Mendelssohn. Soliste invité : l’immense violoncelliste
norvégien Truls Mørk.
Renseignements 05 56 00 85 95
www.opera-bordeaux.com
British blues
Samedi 18 mars, à 21h, aux Halles de Gascogne de
Léognan, la légende britannique John Mayall, 73
ans au compteur et toujours flanqué de ses
Bluesbreakers vient battre le rappel des fans
enamourés de ses mythiques enregistrements tel
l’opus circa 1966 “Blues Breakers with Eric
Clapton” publié chez Decca. Sachant que le vénérable
guitariste ne s’est pas produit en Gironde depuis
1992, cette date revêt un caractère événementiel...
Renseignements 05 57 96 01 30