En attendant l'ouverture ! - familievereniging van outryve d'ydewalle
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l'administration, car son fils Christian, toujours prêt à l'offensive, n'est pas pour le poil et la plume un<br />
moins redoutable adversaire.<br />
Pierre <strong>van</strong> der Plancke, toujours à cheval sur deux passions, la chasse et l'équitation. Ce n'est pas par<br />
hasard que ses châteaux voisins s'appellent Les Selles et Les Cerfs, deux noms qui révèlent les goûts du maître<br />
et qui sont en même temps synonymes d'accueil cordial et généreux. Raymond Pecsteen, autre exemple<br />
d'une vie mise tout entière au service de la bonne cause, ou l'art d'allier une simplicité de bon aloi au savoirvivre<br />
parfait de l'honnête homme. Adrien de Lophem, chasseur, cavalier, patineur, cynophile et élégant<br />
châtelain de Ten Torre. La guerre ayant mis en veilleuse les sports équestre et cynégétique, il n'a pas renoncé<br />
pour autant à donner asile aux chiens de Rallye-Waereghem et aux poneys sa<strong>van</strong>ts d'un cirque en détresse.<br />
Le président <strong>van</strong> de Walle, protecteur des arts et ami autant des arbres que des bêtes de sa belle forêt<br />
de Groenhove. Tout chasseur se devrait d'être à son exemple un fervent connaisseur des bois. Raymond<br />
Lippens, grand chasseur et aussi sylviculteur très averti, dont les avis font autorité chez tous ceux<br />
qu'intéressent la Chasse, les Eaux et les Forêts. Albéric de Formanoir qui possède une chasse très giboyeuse<br />
à moins de deux kilomètres de la Grand'Place de Bruges. Albert Joos qui quitte, trop rarement, Bruges où il<br />
préside aux destinées d'une grande banque, pour aller chasser.<br />
Et beaucoup d'autres qui sont autant d'étoiles montantes ou déjà brillantes au firmament de la<br />
chasse : Xavier della Faille, Guy et José de Lophem, Philippe et Léon Lippens, Didier de Pierpont, Antoine<br />
Rotsaert, Jacques Pecsteen, Paul Halleux, les Rapaert, les <strong>van</strong> der Plancke, les Ruzette, les Peers, les Kervyn,<br />
les Coppieters ... A ceux dont je pourrais avoir, bien involontairement, passé le nom sous silence, je<br />
présente ici les excuses d'un chroniqueur improvisé qui ne les tient pas du fait de cette omission dans une<br />
moins grande estime.<br />
Mais j'aurais certes à répondre d'un oubli impardonnable si je n'ajoutais cette dernière perle à la<br />
couronne : le nom de Mademoiselle Marguerite Arents de Beerteghem. Sans Mlle Arents il faudrait<br />
convenir que les femmes au pays de Bruges font peu honneur à l'exemple de Diane. Ce n'est pas qu'elles<br />
manquent d'endurance ou d'esprit sportif, mais un vieil usage voulait qu'elles s'abstiennent de participer<br />
aux plaisirs de la chasse. Mais pourquoi une tradition devenue un peu désuète leur défendrait-elle plus<br />
longtemps de prendre part aux aimables battues où la poésie tient autant de place que l'effort ? Leur<br />
apparition y serait saluée comme le retour de cette grande dame de chez nous, Marie de Bourgogne, la<br />
chasseresse aux chevauchées légendaires, dont le gracieux souvenir hante encore les bois de Bruges et de<br />
Torhout.<br />
Heureusement, il y a Marguerite Arents ! Elle n'a jamais cessé de porter à la chasse un culte fidèle,<br />
offrant dans ses bois d'agréables battues où elle-même prenait rang parmi les chasseurs. Je souhaite que cet<br />
exemple fasse école. Nous ignorons quels seront les soucis de l'après-guerre, mais soyons assez optimistes<br />
pour penser qu'ils laisseront encore un peu de place dans notre vie au plaisir honnête de la chasse. Les<br />
femmes pourront par leur grâce et leur sourire ajouter à l'agrément de chasser. Que saint Hubert leur fasse<br />
accueillir avec bienveillance l'expression de ce vœu !<br />
Saint Hubert ! Ces pages ne peuvent s'achever autrement que par une pensée fervente adressée au<br />
patron des chasseurs. La chasse a cessé d'être une manifestation de l'instinct barbare. Elle reste peut-être<br />
pour quelques-uns un passe-temps d'oisifs, tandis qu'elle donne à d'autres l'occasion de fouler aux pieds<br />
certaines règles de savoir-vivre. Mais sa véritable justification est aujourd'hui d'être une source de réconfort<br />
physique et moral qui rende ceux qui la pratiquent humainement meilleurs. C'est bien parce que la chasse<br />
est ainsi comprise dans notre coin de Flandre que nous sont assurées les bénédictions tutélaires du Patron<br />
des chasseurs.<br />
Hubert reste a<strong>van</strong>t tout le Saint auquel doivent aller nos prières. C'est le profaner que mêler son<br />
nom, sans plus, comme un fétiche à nos yeux. Tandis qu'en l'invoquant, chasseurs, dans un esprit chrétien,<br />
nous l'honorons vraiment et faisons par là la chasse plus belle aux yeux de Dieu.<br />
5<br />
Hubert <strong>van</strong> Outryve d'Ydewalle