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LES TROUPES DE MARINE AU MEXIQUE

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La Martinique et la Guadeloupe enverront aussi au Mexique<br />

:<br />

- deux compagnies indigènes d'ouvriers du Génie<br />

("génie colonial") - l'une de Martinique, l'autre de Guadeloupe,<br />

commandées par le capitaine d'Artillerie de Marine<br />

Maréchal, belle figure d'officier dont nous reparlerons ;<br />

- une compagnie franche des Antilles, formée de volontaires<br />

créoles, aux ordres du capitaine Daubas, avec un<br />

noyau d'une douzaine de cadres et soldats de l'Infanterie<br />

de Marine.<br />

Avant de retrouver nos anciens dans l'accomplissement<br />

de leurs missions de combat, il n'est pas sans intérêt<br />

en 1983, à l'époque des transports en Transall ou en<br />

D.C.8 d'évoquer les conditions dans lesquelles les unités<br />

expéditionnaires rejoignaient à i'époque un théâtre d'opérations<br />

lointain.<br />

L es unités d'Infanterie de Marine provenant des portions<br />

centrales de Cherbourg et Brest sont réparties à<br />

bord des quatres frégates :<br />

- l' "Ardente", la "Guerrière" qui quittent Brest le 12 novembre<br />

1861,<br />

- l' "Astrée" qui quitte Lorient (7) le même jour,<br />

-le "Montezuma" qui quitte Brest le 14 novembre.<br />

L' "Ardente" et la "Guerrière" sont des frégates mixtes de<br />

1 er rang à hélice, l' "Astrée" une frégate mixte de 2 e rang<br />

à hélice ; ces trois bâtiments sont armés en guerre. Le<br />

"Montezuma" frégate mixte de 1 er rang à roues, est armée<br />

en transport.<br />

Le 24 novembre, ces bâtiments sont réunis en rade de<br />

Santa-Cruz de Ténérîffe (îles Canaries) autour du vaisseau<br />

"Masséna" qui porte le pavillon de l'amiral.<br />

Le 25 novembre, la division navale quitte Ténérife. Les bâtiments<br />

naviguent en route libre vers la Martinique - sauf le<br />

"Montezuma" qui doit toucher d'abord à la Guadeloupe pour<br />

y prendre les trois compagnies d'Infanterie de Marine et le<br />

personnel de la Batterie d'Artillerie de Marine.<br />

A bord des bâtiments, qui sont surchargés, la traversée<br />

est fort inconfortable. Dans les batteries, qui sont basses et<br />

où l'état de la mer nécessite généralement de maintenir les<br />

sabords fermés, il est très sagement "interdit de respirer<br />

avec le nez". L'eau douce est strictement rationnée, les<br />

rations sont peu variées. D'autre part, le charbon devant<br />

être économisé, une grande partie de la navigation se fait<br />

à la voile.<br />

A la Martinique, où la "Guerrière" arrive le 9 décembre,<br />

l' "Astrée" et l' "Ardente" le 10, les unités sont mises à terre<br />

et casernées ou installées au bivouac à Fort Desaix pendant<br />

quelques jours. L'escadre appareille de Fort-de-France<br />

le 17 décembre, mouille le 22 en rade de Kingston<br />

(Jamaïque) et arrive le 27 à La Havane (Cuba) où rallient, le<br />

31 décembre, le "Montezuma" qui transporte les trois compagnies<br />

de la Guadeloupe, et le 1 er janvier, le transport<br />

"Aube" (8) qui transporte les trois compagnies de la Martinique.<br />

A La Havane, l'escadre avait été précédée par l'aviso<br />

"Berthollet", dont le commandant avait notamment mission<br />

d'acheter 50 chevaux et 200 mulets. En effet, à son<br />

départ de métropole, le corps expéditionnaire n'a pas été<br />

pourvu de moyens de transport ; il doit se procurer animaux<br />

et voitures aux escales des Antilles et une fois sur<br />

place au Mexique.<br />

Le commandant du "Berthollet" était également chargé<br />

de faire l'acquisition à La Havane de quatre chalands maniables<br />

pour le débarquement des chevaux.<br />

Le 2 janvier 1862, l'escadre quitte La Havane. Le 7 au<br />

soir, elle mouille en rade de Sacrificios devant Vera-Cruz et<br />

le célèbre fort de Saint Jean d'Ulloa. Mais, au lieu d'agir de<br />

concert avec nous selon les termes de la convention, les<br />

Espagnols nous ont précédés de trois semaines, et ont occupé<br />

le fort et la ville dés le 17 décembre.<br />

Le débarquement de nos troupes commence le 9 janvier.<br />

L'Infanterie de Marine n'est mise à terre que les 11,<br />

12 et 14 janvier, pour occuper initialement à Vera-Cruz<br />

les casernes abandonnées par les Mexicains.<br />

A la suite d'une série de contretemps, le transport la<br />

"Meuse", à bord duquel ont été chargés le matériel d'artillerie<br />

et les effets de campement des troupes d'Infanterie de Marine,<br />

n'a appareillé de Lorient que le 29 novembre, et n'arrivera<br />

devant Vera-Cruz que le 29 janvier.<br />

Implanté fin janvier à La Téjéria, à 12 km de Vera-Cruz<br />

sur la ligne de chemin de fer en construction - et où le colonel<br />

Hennique exerce d'ailleurs le commandement depuis<br />

le 11 - le régiment est installé sous de grandes tentes aménagées<br />

"avec des voiles de rechange et des bouts de<br />

mâts" (sic), en attendant l'arrivée de ses effets de campement<br />

– qu'il recevra enfin le 5 février.<br />

Le 13 janvier, la 10 e Compagnie avait fait partie de la colonne<br />

d'escorte des trois commandants alliés effectuant une<br />

reconnaissance sur Medellin.<br />

A la 7 e Batterie, dès la réception du matériel débarqué<br />

de la "Meuse", le capitaine Mallat entreprend de mettre son<br />

unité en état d'entrer en campagne. Sa tâche n'est pas facile<br />

: le personnel arrive des Antilles, le matériel vient de<br />

France, les animaux ont été achetés à La Havane et au<br />

Mexique... La Batterie quittera Vera-Cruz le 19 février<br />

pour Santa Fe puis Téjéria.<br />

Le commandement a hâte de sortir les troupes de la<br />

bande côtière, dont le climat est terriblement éprouvant.<br />

Mais les Mexicains ayant fait le vide, on a le plus grand<br />

mal à réunir le minimum de moyens de transport indispensable<br />

pour ce mouvement vers l'intérieur.<br />

Au moment d'entrer en campagne, à la date du 28 janvier<br />

1862, la situation d'effectifs est la suivante :<br />

- Régiment d'Infanterie de Marine : 47 officiers, 1 296<br />

sous-officiers et soldats, 1 cantinière, 15 chevaux, 37 mulets<br />

;<br />

- 7 e Batterie : 4 officiers, 208 sous-officiers et soldats,<br />

29 chevaux, 154 mulets.<br />

(Le 5 février, le Régiment d'Infanterie de Marine a 85 hommes<br />

à l'hôpital et à l'ambulance et 98 malades sous la<br />

tente et indisponibles).<br />

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(7) Les trois compagnies de Cherbourg ont été amenées à Brest par le "Bayard" (vaisseau de 3 e rang à hélice), l'une d'entre elles a poursuivi jusqu'à<br />

Lorient par le "Souffleur" (aviso de 1" rang à roues).<br />

(8) "L'Aube" faisait partie des bâtiments en provenance de Méditerranée, regroupés à Santa-Cruz, de Ténériffe avec ceux venus de Brest et Lorient. Arrivé<br />

à Fort-de-France le 14 décembre, il en était reparti le 22 avec le "Montezuma".

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