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RÉPERTOIRE NUMÉRIQUE DE LA SÉRIE R - Archives ...

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XXIII<br />

— Cartes d'alimentation. La première créée fut celle de sucre le 1 er février 1917. Auparavant, le 7 novembre 1916,<br />

avait été organisé un comité départemental de répartition des sucres chargé de centraliser les demandes des<br />

commerçants et de répartir les attributions entre eux. L'établissement des cartes (496 881 rations de 750 grammes pour<br />

le département en février 1917) diminua le nombre des fraudes. Les cartes furent supprimées en janvier 1920.<br />

La carte de pain, établie le 1 er juillet 1918, fut supprimée en juin 1919.<br />

— Répartition des produits alimentaires pour les animaux. Dès le début de la guerre le manque de fourrages<br />

et d'avoine pour la cavalerie se fit cruellement sentir. Le climat de l'Hérault n'est en effet pas propice à leur culture<br />

et la quasi-totalité des besoins doit être importée. Or ces besoins sont importants par suite du grand nombre de<br />

chevaux nécessaires à la viticulture. Les transports étant réservés à l'armée pendant la guerre, il devint presque<br />

impossible d'obtenir des wagons. En mai 1917 une entente fut réalisée avec l'intendance à Paris pour que les foins<br />

soient fournis par les sous-intendances de Toulouse, Rodez et Albi ainsi que sur la bas^e anglaise de Sète. Elle ne<br />

résolut pas le problème, de grosses erreurs dans les acheminements et les facturations s'ajoutant au manque de moyens<br />

de transport et à la pénurie. En juillet 1917 un répartiteur de céréales fut chargé de grouper les offres d'avoine des<br />

producteurs et de les répartir entre commerçants et consommateurs. A en juger par le nombre des réclamations dont il<br />

fut l'objet, il semble avoir assez mal joué son rôle. Il est remplacé en juillet 1918 par le bureau permanent des céréales<br />

qui crée un office départemental des avoines. Mais le manque presque total d'avoine ne permet pas une amélioration<br />

sensible et les viticulteurs continuent à se désoler de voir leurs chevaux dépérir.<br />

— Distribution de charbon et essence de pétrole pour les besoins agricoles. L'instruction du 12 juillet 1917<br />

du sous-secrétaire d'Etat des fabrications de guerre charge les préfets de distribuer le charbon nécessaire aux foyers<br />

domestiques, petits et moyens commerces, petites et moyennes industries, administrations, transports publics et<br />

usines à gaz consommant moins de vingt tonnes par mois. Un office départemental est chargé de la répartition<br />

avec l'aide d'un bureau permanent, la distribution étant assurée par un groupement charbonnier constitué par<br />

les négociants en charbon. La vente et la circulation de l'essence sont réglementées par le décret du 16 avril 1917.<br />

L'arrêté interministériel du 23 mars 1918 classe les consommateurs en onze catégories. Le préfet est chargé de la<br />

dixième qui comprend les besoins domestiques et des administrations publiques, les transports postaux, publics et en<br />

commun, ambulances, services d'intérêt public et les besoins agricoles.<br />

— Répartition des produits anticryptogamiques et engrais. Par dépêche du 5 septembre 1917 le ministre de<br />

l'agriculture décide que l'Etat doit approvisionner les agriculteurs en produits anticryptogamiques. D'où la création<br />

d'un office départemental composé de viticulteurs et de commerçants spécialisés chargé de centraliser et vérifier les<br />

demandes, effectuer la répartition et la distribution par l'intermédiaire des maires et des commissions communales<br />

pour les soufres et sulfates de cuivre, les bouillies cupriques ou sufro-cupriques continuant à être distribuées par<br />

les fabricants et leurs représentants en raison du nombre des variétés. La circulaire du 21 janvier 1918 charge également<br />

l'office départemental de la répartition des engrais chimiques.<br />

— Création de jardins potagers, répartition de semences. Le département a cherché à développer les cultures<br />

potagères en utilisant principalement des terrains et de la main-d'œuvre militaires. Les résultats semblent avoir été<br />

médiocres malgré la distribution de semences gratuites et l'organisation de concours.<br />

— Organisation et répartition de la main-d'œuvre militaire agricole. Les agriculteurs valides ayant été mobilisés<br />

et envoyés sur le front, il restait peu de bras pour exploiter la terre. Des sursis furent bien accordés, mais aux<br />

charrons, forgerons, maréchaux-ferrants, bourreliers, selliers, tonneliers, réparateurs de machines agricoles et autres<br />

artisans, non aux agriculteurs. Il convenait donc de trouver la main-d'œuvre de remplacement indispensable malgré<br />

les permissions agricoles accordées au moment des grands travaux, et l'emploi de la main-d'œuvre scolaire pendant les<br />

vacances. Des hommes des classes 1888 à 1896 furent mobilisés à la terre, les convalescents des hôpitaux et mutilés en<br />

rééducation utilisés, des hommes des dépôts détachés. Ils constituèrent des équipes militaires agricoles. Des prisonniers<br />

de guerre, des ouvriers tunisiens, des soldats coloniaux ainsi que des russes et des portugais furent également<br />

formés en équipes. Cette main-d'œuvre était administrée par une commission départementale et des comités<br />

communaux. Des contrôleurs et inspecteurs cantonaux chargés de la surveillance.<br />

Ont été ainsi utilisés :<br />

7 000 militaires détachés à l'agriculture<br />

2 500 tunisiens<br />

900 prisonniers de guerre<br />

500 soldats russes<br />

100 soldats portugais<br />

qui fournirent plus de 900 000 journées de travail entre 1916 et 1918.<br />

Fonctionnement des services, liquidation. Comme nous l'avons déjà indiqué, différents offices, comités et<br />

commissions composés de représentants de l'administration et de professionnels étaient chargés de la répartition,<br />

l'exécution des décisions appartenant aux services gestionnaires permanents et aux mairies. L'intermédiaire du<br />

commerce traditionnel fut ainsi supprimé pour la plupart des denrées de première nécessité dès la fin de 1915. Les<br />

services du ravitaillement furent donc appelés à manipuler de très grosses sommes d'argent. Dans un premier temps<br />

les fonds de roulement nécessaires aux achats de blé, farine et sucre furent prêtés par Vernières, président du Conseil<br />

général.<br />

Ce dernier décida de se substituer à son président et vota le 23 août 1916 une avance de 300 000 F qui fut portée<br />

à un million le 7 février 1917. Pour couvrir les pertes dues aux manquants et avaries nombreux au cours des transports,<br />

ainsi que ses frais de gestion, une légère majoration (inférieure à 1,20 % du prix des marchandises) fut appliquée<br />

sur le prix de vente. Malgré la modicité de ce pourcentage et la prétendue lourdeur de l'administration, les services<br />

avaient plus de trois millions d'excédents de recettes au moment de leur suppression en 1921 (alors que le syndicat<br />

de l'alimentation de l'Hérault cité plus haut était très fier d'un bénéfice de 74 714,06 F au 5 juillet 1921), sans parler

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