RÉPERTOIRE NUMÉRIQUE DE LA SÉRIE R - Archives ...
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XVI<br />
commandant général des gardes nationales du royaume, de ces gardes citoyennes formées spontanément sur presque<br />
tous les points de la France, essaie de transformer cette organisation de provisoire en définitive. De juillet à novembre<br />
500 000 fusils tirés des arsenaux sont distribués, en septembre des modèles coloriés du nouvel uniforme, la « blouse<br />
gauloise », sont envoyés aux préfets, en novembre des modèles de drapeaux. L'inspecteur général Mathieu Dumas<br />
envoie circulaires sur circulaires tandis que les maisons de commerce profitent de cet engouement pour proposer leurs<br />
marchandises.<br />
Les gardes du département s'organisent donc entre 1831 et 1833, les officiers et sous-officiers sont élus, les officiers<br />
prêtent serment, les conseils d'administration et de discipline sont formés, armes et drapeaux sont distribués.<br />
Mais le calme n'en revient pas pour autant et des incidents éclatent à tous propos dans le département. Plus particulièrement<br />
à Montpellier où une garde nationale républicaine s'oppose à un conseil municipal carliste. Frédéric Durand,<br />
commandant de la cavalerie, souscrit à une offrande dédiée à la duchesse de Berry, qui lui vaut sa révocation, tandis<br />
que Malassez, capitaine d'artillerie, a de graves difficultés avec ses artilleurs républicains (39). Les élections donnent<br />
lieu à des irrégularités, des cris séditieux sont poussés lors des revues, des écrits républicains circulent. La situation<br />
n'est pas meilleure dans le reste du département et l'agitation mettra des années pour se calmer.<br />
Une part importante des dossiers de cette période concerne l'armement des gardes nationales. Piques, lances<br />
hampées, sabres, pistolets, mousquetons, fusils de toutes sortes, canons même, ont en effet été distribués pour ramener<br />
la tranquillité publique. A tel point qu'une inspection des armes créée en mars 1833 avec inspecteurs et contrôleurs<br />
sera chargée d'effectuer des tournées de vérification. Les armes manquantes seront remplacées aux frais des<br />
communes et celles en mauvais état réparées, ce qui entraînera de lourdes charges. Aussi les armes réintègreront-elles<br />
peu à peu la citadelle de Montpellier.<br />
Révolution de 1848 (4 R 279-293)<br />
Elle entraîne son inévitable suite de dissolution des gardes, avec désarmement, suivie de réorganisation et de<br />
distribution d'armes. De graves incidents éclatent de nouveau à Montpellier par suite de l'antagonisme entre municipalité<br />
et garde. Une émeute éclate même le 21 janvier 1849 entraînant la révocation de l'adjudant-major Charles<br />
Vénière. Le colonel Cazelles est suspendu, la garde dissoute. Des troubles auront également lieu à Béziers à l'occasion<br />
de l'anniversaire du 24 février, à Pézenas, à Saint-Pons, etc.<br />
Les gardes sont dissoutes et désarmées en décembre 1849. Elles sont réorganisées entre avril et juin 1851 puis<br />
licenciées définitivement par le décret du 11 janvier 1852 qui ne conserve que les compagnies de sapeurs-pompiers.<br />
L'établissement des décomptes des sommes dues par les communes pour le transport des armes à l'arsenal de<br />
Montpellier et la réparation des armes défectueuses, puis le recouvrement de ces sommes, ne se termineront qu'en<br />
1874 par l'exonération des dettes de Bédarieux et de Lodève.<br />
Second empire<br />
Garde nationale mobile (4 R 294-308). Créée par la loi Niel du 1 er février 1868, la garde nationale mobile devait<br />
permettre d'augmenter considérablement les effectifs de l'armée en cas de conflit. L'article 14 prévoyait en effet qu'en<br />
faisaient partie « tous les célibataires ou veufs sans enfant des classes 1866, 1865 et 1864 qui ont été libérés par les<br />
conseils de révision ». Ceux de la classe 1867 seront appelés quelques mois plus tard de manière à porter à quatre le<br />
nombre des classes devant servir dans la garde. La classe 1864 sera libérée le 31 janvier 1870 sans avoir effectué aucun<br />
des exercices prévus par la loi.<br />
Les listes de recensement ont pourtant été rapidement dressées par les maires et les conseils de révision se réunirent<br />
dès mars-avril 1868 mais la garde s'organisa avec lenteur. Elle n'avait reçu aucune formation lorsqu'elle fut<br />
appelée à l'activité par la loi du 17 juillet 1870.<br />
Les conseils de révision se réunirent au mois d'août, les listes de dispensés, exemptés et sursitaires étant établies<br />
hâtivement. D'où un grand nombre de mécontents et de réclamations par suite d'erreurs qui nécessiteront une vérification<br />
complète des listes. Au 17 septembre elles comptaient 7 326 hommes des classes 1865 à 1869 devant former le<br />
45 e régiment provisoire. Une partie d'entre eux ne répondit pas à l'appel, d'autres désertèrent parmi ceux qui s'étaient<br />
présentés. 3 600 hommes partirent pour Paris du 12 au 14 septembre. 2 458 se trouvaient dans les dépôts de Montpellier,<br />
Béziers et Lodève (40). Les chiffres donnés par les états quotidiens de situation sont sensiblement différents<br />
puisqu'ils donnent 6 932 inscrits sur les contrôles et 5 636 présents. Un rapport du conseil d'administration de la garde<br />
mobile de l'Hérault au préfet, daté du 26 novembre 1871 (41) donne le chiffre de 5 970 hommes.<br />
Trois bataillons de l'Hérault prirent part au siège de Paris, le 30 novembre à la prise de Drancy et le 2 décembre<br />
au combat de Champigny. L'artillerie avait été envoyée à Langres. Les 4 e et 5 e bataillons étaient envoyés en Afrique<br />
du Nord le 5 novembre 1870. Ils prirent part aux combats de l'Aima le 23 avril 1871, aux sièges de Bougie et de Dellys.<br />
Il y eut en tout 111 morts, dont 1 tué au siège de Paris, 4 en Afrique, les autres étant décédés des suites de maladie.<br />
(39) Voir 4 R 242 et 252.<br />
(40) Voir 4 R 305.<br />
(41) Voir 4 R 433.